Publié le 16 Décembre 2019
Publié le 15 Décembre 2019
Vent d'autan léger - Le matin charrié 2 arbres qu'on a arrachés derrière la maison. Commencé à jeter le super sur les fourrages mis 500 kg au champ derrière la maison. Commencé à couper du bois autour du champ du poste. Eliette est allée tuer les oies à Roou
Publié le 14 Décembre 2019
Beau froid - nettoyé le chemin de la G. Je suis allé à Castel. Perçu 94590 de 6310 kg de maïs vendu à Thomas
Publié le 13 Décembre 2019
Publié le 12 Décembre 2019
Brumeux bruine - Continué à niveler le fossé Nau champ derrière la maison. Insémination pour la 3e fois de la vache vieille`
dans la marge : Saillie vache vieille 3e fois
Publié le 11 Décembre 2019
Publié le 10 Décembre 2019
Publié le 9 Décembre 2019
Publié le 8 Décembre 2019
Pluie dans la soirée - Le matin avons chargé 1 remorque de fourrage au hangar de la G. Les S. ont pris 4 kg de foie de canard à 2000 F le kg.
Après souper, je suis allé à Montmaur à une réunion la CAL*
* Coopérative Agricole Lauragaise
Publié le 7 Décembre 2019
Emile évoque les semailles dans ses carnets, une période de l'année cruciale surtout à l'heure où les assolements comportaient beaucoup de blé. La météo de novembre et décembre était alors - et encore aujourd'hui - une inquiétude vive. Ne pas semer trop en retard... Cette évocation a fait resurgir quelques souvenirs. Voici ceux d'Aimé du temps où l'on semait à la main et qu'il a eu l'amabilité de m'adresser.
Les semences :
Dans les années 40 et 50, les agriculteurs produisaient leurs propres semences. "Nous faisions des échanges entre nous. Il y avait aussi quelques négociants qui passaient dans les fermes et proposaient des semences de blé de la Beauce. Ils nous disaient que c'étaient des blés à grand rendement, sourit-il. Ce qu'il ne nous disaient pas bien-sûr, c'est nous n’avions pas le potentiel pour produire ! Nous n'avions ni l'engrais, ni les semoirs adaptés, ne les produits nécessaires mais c’était un espoir auquel nous nous raccrochions. Nous le voyons tous les jours avec les carnets d'Émile, le tournant était bel et bien négocié. Avant les années 50 nous ne parlions pas surface, c'étaient des arpents, le journal."
Les rendements :
"Si, aujourd’hui, on parle de quintaux/hectare, à l'époque on connaissait presque le nombre de grains de blés à l’hectare. On parlait de semences : un sac de blé 80 kilos, c’était le poids spécifique recherché pour commercialiser le blé. Par exemple 80 kilos produisaient plus ou moins 8 sacs de semence à 80 kilos, 640 kilos donc. Plus ou moins. Je ne saurais dire ce que ça représentait en termes de surface."
Le journal :
C'était une évaluation du temps qu'il fallait pour ensemencer un champ ou une surface donnée à la main. Un grand champ pouvait contenir un certain nombre de journées d'homme à semer. C'était une vieille notion qui a parfois perduré tant que les mesures de semences ne pouvaient servir.
"Notre journal en Lauragais variait. Semé à la main, tributaire du vent, du terrain sec ou mou et de tant d'autres facteurs. reprend Aimé. Les chaussures étaient des sabots (les esclòps en occitan) qui ramassaient facilement la boue, ralentissaient la marche surtout dans les champs en pente du Nord Lauragais. Cela ne facilitait pas l'avance du semeur"
Les jalons :
Ils étaient faits avec les jambes de maïs (las cambòrlas) que les animaux avaient nettoyées de leurs feuilles. Ils étaient plantés à chaque bout du champs, parallèlement au fossé. "Quand les champs étaient rectangulaires ou carrés, pas de problème. Pour les autres formes trapézoïdales, triangulaires ou biscornues, c'était parfois plus compliqué."
Le semis :
"Nos jalons en place, il fallait s’occuper du blé ou de l'orge ou de l'avoine. Ils constituaient l'essentiel de notre assolement d'alors. D'abord on montait au grenier pour en descendre la quantité de grain programmée pour la journée de semis. Ce blé qui avait été passé au trieur à grain ambulant était étalé. On faisait un mélange de vitriol et d'eau - à vertu fongicide - que l’on vidait sur le tas et il était mélangé comme du mortier. Nous étions alors prêts pour semer."
Le sac de blé posé sur la canadienne, une bouteille dans la musette pour la soif, le semeur était prêt. "On n’allait pas chez le docteur, mais on savait qu’il fallait boire. Je préparais ensuite le semenador (prononcer semenadou) : une sache en jute, une petite corde attachée à l’angle bas du sac, et l’autre bout à l’angle de la gueule du sac qui contenait une quantité de blé suffisante pour faire l’aller retour. Ce semenador (voir reconstitution photo) était posé de façon à être divisé en deux sur le bras.
Le rythme et le geste du semeur :
"Nous y allons. On prend position devant le premier jalon en imaginant une ligne virtuelle avec le jalon. On commence par jeter un peu de blé autour de soi pour combler la marge. Et en avant, d'un pas régulier, ni trop grand, ni trop petit. Une fois le rythme pris, ça devenait presque mécanique. D'ailleurs ce n’était pas si désagréable. Quand le pied gauche touchait le sol, le bras droit partait en un geste large comme une demi-lune. Autant vous dire que lorsque cela durait une journée entière, le soir, on n’avait pas besoin de compter les moutons pour s’endormir.
Personnellement, je n’étais pas un champion. Je ne lâchais pas le blé régulièrement. Et au printemps, ça faisait des tas ou des ondulations. Et bien-sûr les voisins ne manquaient pas de me le signaler en riant, surtout les anciens, mais c'était bon enfant.
Ensuite, pour couvrir il y avait aussi la herse et quand le temps le permettait, on terminait en passant le rouleau en bois."
Merci à Aimé B. pour sa précieuse collaboration et ses souvenirs savoureux et tellement précis.
Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)
Pour retrouver facilement ces posts et les voir dans leur ensemble vous pourrez cliquer sur la nouvelle catégorie du blog : Lauragais agricole d'autrefois ou sur l'onglet en haut de page. Ils seront également écrits en bleu pour les distinguer des posts du quotidien de la vie d'Emile.
Publié le 7 Décembre 2019
Pluie à la nuit - Avons tué 22 canards. Sont venues aider ma belle-mère, mémé et Rose Continué à nettoyer le hangar de la G.
Publié le 6 Décembre 2019
Publié le 5 Décembre 2019
Pluie averses - Continué à fermer le hangar de la G. La BP a livré 500 litres de fuel domestique. Eliette est allée tuer les oies en Estève.
Publié le 4 Décembre 2019
Publié le 3 Décembre 2019
Beau - Pluie à la nuit - Le matin travaillé aux oies. Le soir coupé des arbres pour fermer le hangar de la G. Vendu des foies d'oie à l'hôtel Fourcade à Castel 3500 F le kg
Publié le 2 Décembre 2019
Brumeux frais - avons tué 15 oies. Sont venues nous aider Tante marie, belle-mère, Cécile, Tante Julie
Publié le 1 Décembre 2019
Publié le 30 Novembre 2019
Brouillard- Belle soirée - Labouré au sainfoin de la G. et la milliaire du moulin du poivre. Je suis allé porter 50 poussins à Roou
Publié le 29 Novembre 2019
Publié le 28 Novembre 2019
Beau - Labouré à la milliaire du moulin du Poivre et le soir au sainfoin de la G. Jeannot de St Jean est venu nous voir.
Publié le 27 Novembre 2019
Pluie dans la matinée - le matin faire chausser les socs de la charrue. Charrié du bois du Genivre et le soir le scier. Le matin fait les bords sous la Perrière
Publié le 26 Novembre 2019
Publié le 25 Novembre 2019
Publié le 24 Novembre 2019
Dans les années 50, même si le mode d’autoconsommation est encore très prononcé, la nécessité de se déplacer pour une famille de métayers se fait ressentir chaque jour un peu plus.
Paulette D. nous explique : "Nous produisions beaucoup de ce que nous mangions mais bien-sûr qu'il nous fallait nous déplacer... Que ce soit pour aller prêter main forte aux voisins ou à la famille pour certains travaux, prévenir le médecin qu'on avait besoin de son diagnostic pour l'arrière grand-mère souvent malade ou pour les enfants... Il fallait aussi aller vendre des produits sur les différents marchés, les lapins, les pigeons, les œufs... Nous allions essentiellement à Castelnaudary le lundi mais aussi parfois à Villefranche, Revel ou Puylaurens même si cela était moins fréquent."
Négocier la vente ou l'achat de boeufs, rencontrer des acheteurs lors des foires, passer des commandes à la coopérative agricole, faire parfois quelques achats en ville, amener les enfants à l'école, aller prier, aller à la pêche, les déplacements motivés par des raisons liées à la vie familiale ou à la vie professionnelles étaient nombreux.
Alors comment s'y prenait-on ? "Nous essayions d'optimiser les sorties. Lorsque l'un d'entre nous partait pour le marché de Castelnaudary, il passait également à la C.A.L. (Coopérative Agricole Lauragaise) pour les affaires et au retour chez le forgeron par exemple si cela était nécessaire.", reprend Paulette.
Dans sa famille, faute de moyens suffisants et, peut-être défaut d'être complètement convaincus de son absolue nécessité, la décennie entière, celle des années 50, se fera sans que la voiture automobile n'entre dans la cour de la ferme. Cela nécessitait un investissement financier assez conséquent et un peu de temps pour obtenir le permis de conduire.
"Pour aller au village, visiter la famille, aller à la messe, on marchait beaucoup à pied. Cela ne nous posait pas de problème, nous étions habitués. Lorsque mes parents étaient jeunes au début du siècle, se souvient-elle encore, ils marchaient même les pieds nus avec leurs chaussures dans leur panier et ne les mettaient qu'avant d'arriver au village pour ne pas les user. Nous faisons attention à tout. Nous n'étions pas très fortunés et prenions grand soin du peu que l'on avait"
Mais il y a aussi la bicyclette. On en dispose d'une ou deux selon les métairies, il n'y en a pas une pour chacun. Elles sont munies de sacoches pour transporter un peu de matériel ou quelques petits animaux que l'on aurait vendus ainsi que d'une porte-bagage qui permettait d'avoir un passager.
"Pour les déplacements représentant des distances plus conséquentes, on avait parfois recours à la moto, se souvient Paulette, on en possédait une qui n'était pas de première jeunesse mais elle rendait de grands services. C’étaient les hommes qui la pilotaient. Et même la ménine (l’arrière grand-mère) jusqu'à un âge très avancé était passagère pour se rendre en visite chez sa fille qui habitait le village voisin. Parfois c'était tout une organisation. Par exemple, lorsque nous étions invités à une fête locale par la famille, mes beaux-parents prenaient la moto pour y aller dîner (nb: le repas de midi en Occitanie) pendant que nous nous occupions des animaux et de la métairie et le soir, à leur retour, c'est nous qui prenions la moto pour aller souper chez nos hôtes et profiter du bal."
Elle explique également : "Nous, les femmes de la maison, avions une certaine autonomie pour nous rendre à Castelnaudary, au marché par exemple, grâce à la ligne de bus qui s'arrêtait au bord de la route départementale qui longeait la métairie. On pouvait aussi aller l'attendre au village voisin. Le chauffeur autorisait les passagers à mettre en soute une panière ou deux contenant lapins, pigeons, poules ou poulets que nous souhaitions vendre."
Aimé rajoute : "Oui, c'est comme cela que j'ai vécu cette période 54-65 moi-aussi . L’autobus avait une remorque pour porter les veaux... Pour les cochons c'était plus compliqué, les volailles étaient dans les paniers posés sur l'impériale du bus. On n'était pas malheureux."
Et puis, la famille s'agrandissant, la situation est devenue plus complexe pour Paulette et son mari qui avaient deux fillettes en bas-âge. Pour se rendre dans la belle-famille tous ensemble, c'est le frère de Paulette qui venait récupérer tout le monde en voiture pour les ramener ensuite.
"Au tout début des années 60, mon mari a passé son permis de conduire à son tour et la famille a acheté une automobile, 4 ou 5 ans après le premier tracteur. C'est une liberté nouvelle que nous avons trouvée là. Évidemment, les temps de trajets ont considérablement réduit et les déplacements ont été grandement facilités. Mais pour autant, les vélos et la moto n'étaient jamais loin. Nous les avons gardés et ils ont continué à nous être très utiles."
Chez Aimé aussi, la famille s'est agrandie aussi a-t-il fallu prendre des décisions : "J'avais un scooter, j'ai acheté ma première auto en 64! Nous avons eu des jumeaux qui ont étés placés en couveuse à Montauban. Il a bien fallu aller les voir, ces petits. Les grands-mères, les grands-pères, tout le monde voulait les voir. J'ai acheté une B 14 Sport d'occasion qui n'avait pas roulé depuis longtemps. Aussi, à cause des durites, de Caraman à Montauban, j'ai fait connaissance avec pas mal de mécanos sur le trajet ! Il y avait même une courroie de mobylette au ventilateur. S'il y en a qui vont à l'aventure, nous c'est l'aventure qui est venue à nous !"
Mise à jour du 24 novembre 2019
Merci à la famille Nardèze pour le partage de ses trésors photographiques et à Paulette D., ma grand-mère, pour son témoignage ainsi qu'à Aimé B. pour sa précieuse collaboration.
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Publié le 24 Novembre 2019
Brouillard - Continué à labourer au sainfoin de la G. Fini de semer le blé au champ sous le moulin du poivre.