Publié le 30 Septembre 2020
Le matin avons coulé le vin de la Ginelle. Le soir labouré au sainfoin derrière la maison et hersé pour l'avoine
Les carnets d'Emile en Lauragais
Les carnets d'Emile sont les souvenirs de mes aïeux, métayers dans le Lauragais, qui consignaient chaque jour le labeur familial sur un journal de bord. Nous sommes en 1951 au coeur de l'Occitanie. Je recueille aussi la mémoire des traditions, des méthodes de travail, du quotidien au fil des saisons grâce à des documents authentiques (blog participatif) contact : lauragais@lescarnetsdemile.fr
Publié le 30 Septembre 2020
Le matin avons coulé le vin de la Ginelle. Le soir labouré au sainfoin derrière la maison et hersé pour l'avoine
Publié le 29 Septembre 2020
Beau
Fini de vendanger à la Ginelle 67 comportes
Avons coulé et pressé
2 pressées avons eu 4 demi-muids et 5 barriques
Publié le 28 Septembre 2020
Publié le 27 Septembre 2020
Bruineux
Lavé de la futaille pour couler. Labouré un peu au sainfoin et chargé un peu de fourrage 4 charrettes
Publié le 26 Septembre 2020
Louis Bruno dont nous avons déjà présenté les souvenirs ici fait une parenthèse intéressante dans ses écrits concernant le rôle important des foires et marchés dans la vie rurale d'antan.
Il écrit :
"En toutes saisons, sauf empêchement majeur, la semaine de labeur était ponctuée par un marché ou faire aux villages chefs-lieux de canton, les hommes, chefs de famille y traitaient les affaires courantes, transactions de bestiaux de tout âge, périodiquement chevaux et poulains, marché aux grains de toutes sortes."
Aimé Boyer se souvient :
" La négociation finale se concluait souvent au bistrot, l'argent sur la table, l'été devant un Picon citron, l'hiver un punch, plus rarement un Pernod, je parle là des grosses transactions : animaux, grains...
Pour la volaille, ça se passait au pied du camion après chargement. Auparavant un bon avait été délivré par le volailler."
Louis Bruno écrit :
"Quant aux fermières, elles apportaient oeufs, volailles et lapins quelles tâchaient de vendre en premier lieu puis elles faisaient les provisions pour la semaine garnissant plus ou moins bien leurs paniers dans la mesure où leurs ventes s'étaient avérées rémunératrices sachant que bien souvent elles étaient parties de la ferme sans le sou."
On y achetait bien souvent ce qu'on ne pouvait pas produire à la ferme : huile, sel, café sucre et quelques produits de consommation courante. Pour ce qui est de l'élevage et du potager, on y avait rarement recours lorsqu'on habitait une métairie.
L'architecture et la toponymie de nos villes et villages du Lauragais témoignent encore de l'importance de ces foires et marchés on y voit souvent des foirails, halles, appelées parfois d'un dénomination précise comme la halle au salé, halle au grain mais aussi les places de la volaille qui se sont substituées aux noms originels de ces places.
Le marché est alors un lieu de socialisation très important dans les campagnes d'antan où les occasions de se rencontrer ne sont pas si fréquentes en dehors des grands événements de la vie de travail comme les battages, les vendanges, le cochon qui réunissent plusieurs travailleurs.
Un immense merci à Daniel Bruno - ainsi qu'à Christiane et Jean-François Bruno - pour avoir partagé les écrits passionnants de Louis. Merci à Aimé Boyer pour son témoignage.
Merci à Serge pour les photo transmises.
Si vous avez des souvenirs des foires et marchés du Lauragais, n'hésitez pas à me les adresser. Nous les publierons ici. Vous pouvez m'écrire à lauragais@lescarnetsdemile.fr
Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)
Pour retrouver facilement ces posts et les voir dans leur ensemble vous pourrez cliquer sur la nouvelle catégorie du blog : Lauragais agricole d'autrefois ou sur l'onglet en haut de page. Ils seront également écrits en bleu pour les distinguer des posts du quotidien de la vie d'Emile.
Publié le 26 Septembre 2020
Publié le 25 Septembre 2020
Publié le 24 Septembre 2020
Publié le 23 Septembre 2020
Des traditions simples d'une famille de métayers pour célébrer Noël : une bûche d'ormeau dans le foyer, une petite salade d'oranges au vin blanc...
A découvrir dans la suite de Ceux de la Borde Perdue : http://www.bordeperdue.fr
Publié le 23 Septembre 2020
Publié le 22 Septembre 2020
Attardons nous en ce premier jour d'automne sur quelques proverbes et dictons qui ont peu ou prou trait à cette saison.
Esse fatigat coma un ase per vendemià
Être fatigué comme un âne pour les vendanges
Les rasis venon pas pels bartasses
Les raisins ne poussent pas dans les buissons
Agost sec, setembre banhat, polidas castanhas
Août sec, septembre mouillé, belles châtaignes
A vendemià, totis les paniers son bons
Pour les vendanges, tous les paniers sont bons
Quand las cigalas cantan en setembre crompes pas de blat per le tornar vendre.
Quand les cigales chantent en septembre, n'achète pas de blé pour le revendre.
Si vous connaissez d'autres dictons, expressions ou proverbes sur ce thème, n'hésitez pas à me les adresser. Nous complèterons la petite collection de ce post ensemble au fur et à mesure. Vous pouvez m'écrire à lauragais@lescarnetsdemile.fr
Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)
Pour retrouver facilement ces posts et les voir dans leur ensemble vous pourrez cliquer sur la nouvelle catégorie du blog : Lauragais agricole d'autrefois ou sur l'onglet en haut de page. Ils seront également écrits en bleu pour les distinguer des posts du quotidien de la vie d'Emile
Publié le 22 Septembre 2020
Publié le 21 Septembre 2020
Publié le 20 Septembre 2020
Averses
Avons transvasé le vin vieux qui nous reste
2 demi muids et 2 barriques et nous préparer pour vendanger demain
Publié le 19 Septembre 2020
Justine Bonnery, journaliste dont on sait le goût pour la tradition, la ruralité, le patrimoine matériel mais aussi immatériel de notre Occitanie, est venue à ma rencontre pour évoquer le travail engagé depuis 4 ans et demi dans les Carnets d'Emile mais aussi la plus récente aventure de fiction avec Ceux de la Borde Perdue ( http://www.bordeperdue.fr ).
Elle en a tiré un article à découvrir ici :
Merci Justine !
Publié le 19 Septembre 2020
C’est un autre type de carnet qui m’a été confié dont je vous propose des extraits dans ce nouveau post. Il nous ramène en amont de la période que nous avons l’habitude de traiter ici puisqu’il date des années 30. Nous nous arrêterons aujourd’hui sur l’année 1936. Il est tenu par Germain Fauré.
L'écrit est un peu plus bref que les carnets d’Emile - chacun créait son outil de travail, outil de mémoire en fonction de son besoin et de ses habitudes - mais d’autres détails y figurent sur lesquels il est intéressant de se pencher.
Tous les jours de l’année n’y sont pas traités, la météo n’y est pas non plus évoquée. Y sont renseignés les événements importants pour la vie de l’exploitation. On y trouve, par exemple les achats et les ventes (paille, bœufs, vaches…), les visites chez le maréchal-ferrant pour les bœufs ou le cheval...
On note l’importance du potager avec un plan succinct qui en dit long toutefois sur l’importance qu’il revêt (voir photo ci-dessous). Le nombre de sillons pour les pommes de terre à savoir une bonne dizaine.
Il est intéressant en outre de s’attarder sur la page consacrée aux battages (photo 3). On y trouve la liste des courses pour le repas qui va réunir la grande tablée de tous les travailleurs qui vont apporter leur aide. On trouve aussi la liste de ceux des fermes voisines qui sont venus participer à cette journée. (voir les souvenirs des battages ici). Le blé qu’on fournit au boulanger pour la farine est aussi indiqué scrupuleusement (voir mois de janvier).
Ce cahier sert aussi de mémo : les réglages du semoir pour le blé et l’avoine y sont consignés sans doute pour s’en souvenir au cours de l’année suivante. Des estimations de surfaces sont notées (48 grands pas soit environ 50 mètres).
Nous reviendrons prochainement sur les cahiers de Germain Fauré pour y découvrir d'autres détails.
Je remercie sincèrement Paul Escrieut de me les avoir confiés pour les partager avec vous.
Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)
Pour retrouver facilement ces posts et les voir dans leur ensemble vous pourrez cliquer sur la nouvelle catégorie du blog : Lauragais agricole d'autrefois ou sur l'onglet en haut de page. Ils seront également écrits en bleu pour les distinguer des posts du quotidien de la vie d'Emile.
Publié le 19 Septembre 2020
Publié le 18 Septembre 2020
Publié le 17 Septembre 2020
Issue des travaux menés ici dans le cadre des Carnets d'Emile, Ceux de la Borde Perdue est un web roman feuilleton qui vous emmène dans le Lauragais des années 50.
A raison d'un épisode par semaine, vous pouvez y suivre la vie mouvementée de la famille Bourrel, métayers qui s'installent à la Borde Perdue en novembre 1951.
Vie familiale, méthode de travail, croyances, traditions jalonnent leur parcours au fil des saisons.
Si vous n'avez pas lu les premiers épisodes, vous pouvez les retrouver en intégralité sur le site.
Pour se rendre à la Borde Perdue une seule adresse : http://www.bordeperdue.fr
Au plaisir de vous y retrouver bientôt...
Le 9e épisode vient de paraître, il s'intitule "Agitation à la borde".
Publié le 17 Septembre 2020
Avons hersé les terres pour l'avoine et le sainfoin.
Labouré où étaient les haricots et ramassé 5 sacs de maïs
Publié le 16 Septembre 2020
Publié le 15 Septembre 2020
Orageux averses
Fini de labourer le champ du Roc et commencé où il y avait les haricots et commencé à biner la vigne. Ils ont goudronné le chemin des Clauzes
Publié le 14 Septembre 2020
Publié le 13 Septembre 2020
Publié le 12 Septembre 2020
La période de la guerre telle qu'elle a été vécue dans les bordes et les campagnes du Lauragais fait l'objet de témoignages. En voici un, exceptionnel, celui d'Aimé Boyer. Il avait 6 ans lorsque la 2nde Guerre Mondiale a commencé, 12 lorsqu'elle s'est enfin achevée. Son enfance a donc été profondément marquée par cette période qu'il a vécue près de Caraman. Voici les souvenirs qu'ils nous a confiés, ceux d'un gamin du Lauragais dans une période complexe de l'Histoire :
" Il y avait un chef de district par canton qui organisait le ramassage - les réquisitions - entre autres, des animaux, du grain etc…dans chaque ferme et selon leur superficie, pour nourrir l’occupant.
Les Allemands passaient souvent dans les fermes, par deux, ouvraient les armoires, les placards. Il fallait leur donner à manger, leur faire cuire des œufs à la poêle. Si ma mère n’avait pas le temps, ils se les faisaient cuire eux-mêmes. Pendant que l’un faisait cuire, l’autre allait chercher du vin à la cave, j’ai souvent vu les mâchoires de mon père se crisper. En d’autres endroits c’était le jambon ou des légumes dans le jardin qu'ils choisissaient.
Ils faisaient des manœuvres régulièrement et ils passaient quand bon leur semblait sur la rangée de melons, en colonne, et dans le champ de blé, en tirailleurs, se couchant à tout moment. Il fallait voir la tête des melons et du champ de blé après leur passage, sans oublier celle de mon père !
On m'a aussi raconté cette anecdote : lors d'une soirée de beuverie - ils avaient dû abuser de l'eau de vie - ils auraient fait monter un cheval dans la chambre grand dam des habitants de la ferme.
Bien entendu il n’y avait pas d’armes car elles étaient réquisitionnées. Pour améliorer le quotidien, on attrapait donc des lapins avec des bourses - j’y étais très adroit - et aussi le furet. Mes parents avaient aussi acheté un petit moulin manuel pour faire de la farine en cachette afin de fabriquer du pain.
A partir de 1940, nous avons vu arriver des personnes nouvelles qui cherchaient des denrées alimentaires. C’étaient des Toulousains qui venaient avec le train, et s’aventuraient à travers la campagne, sans aucun repère au début.
Les premières fois il y eut des contacts modestes, et comme ils revenaient toutes les semaines, des rapports d’amitié se sont crées et sont allés bien au delà de la fin de la guerre. Ils ont participé à notre vie, nos fêtes, nos deuils. Ils ont assisté au mariage des enfants qu’ils avaient connus petits. Il y a eu aussi des échanges, de type troc, et qu’on appelait communément marché noir. Ces Toulousains avaient accès , par des connaissances, des amis, à l’industrie. Ils pouvaient trouver des pneus de vélo, des sandales, des vêtements, du soufre, du vitriol, et toutes sortes de produits utiles à la vie courante.
Le poste radio n'était pas autorisé. Le nôtre était caché sous le lit. Mon père et ma mère écoutaient les messages Les Français parlent aux Français, mais ne comprenaient pas ce qu’ils signifiaient.
Puis vint le débarquement en Normandie. Il nous tenait motivés ! Nous suivions, à l’aide de punaises, la progression des Alliés sur une carte pendue derrière la porte. Ma mère avait trouvé une carte de l’Europe. De même, nous suivions l’avancée de l’Armée Rouge. C’est moi qui, tous les soirs, m’acquittait de cette tâche.
J'ai aussi des souvenirs de bombardements et particulièrement ceux de l’aéroport de Montaudran par l'aviation anglo-américaine le 6 avril 1944. Même si nous étions loin, en pleine nuit, nous entendions le vrombissement des nombreux avions, des bombes qui tombaient en sifflant avant d’exploser en illuminant le ciel puis le retour des avions qui passaient entre Caraman et Villefranche ; ils laissaient tomber les enveloppes des bombes que nous ramassions comme des souvenirs."
D'autres souvenirs d'Aimé Boyer sur le sujet dans un prochain post. Je le remercie très sincèrement de m’avoir une nouvelle fois confié cette tranche de vie exceptionnelle.
Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)
Pour retrouver facilement ces posts et les voir dans leur ensemble vous pourrez cliquer sur la nouvelle catégorie du blog : Lauragais agricole d'autrefois ou sur l'onglet en haut de page. Ils seront également écrits en bleu pour les distinguer des posts du quotidien de la vie d'Emile.