Publié le 31 Décembre 2018
L'agenda, offert à Emile par des amis, se referme en ce 31 décembre 1958.
C'est la première année complète durant laquelle les travaux de la métairie ont pu être pris en charge par le tracteur. Il a été acheté par le patron en octobre 1957, pour mémoire.
Cela allège certaines tâches qui ne prennent plus autant de temps qu'auparavant, la préparation des terres en général et les labours notamment. Elles sont devenues moins pénibles pour le métayer. Cependant, les bœufs - s'ils sont moins sollicités et moins nombreux (on est passé de 6 à 2 en début d'année civile) - n'ont pas perdu toute leur utilité. Tirer les charrettes de fourrage, labourer les bords ou les endroits difficilement accessibles constituent autant de tâches qui leur reviennent encore. Et pendant qu'un homme travaille avec le tracteur, un autre peut réaliser en parallèle grâce à la traction animale d'autres travaux.
Le tracteur, on l'a vu, tombe en panne de temps à autre, nécessite réglages et révisions, fait montre de caprices mécaniques et génère ainsi quelques imprévus contrariants dans l'emploi du temps.
Le rythme des saisons, les 4 grandes ordonnatrices de l'agenda du travailleur, lui est immuable : le bois de chauffage, la vigne, les fenaisons, les semailles, les moissons, l'entretien du potager, l'élevage des bêtes pour la consommation familiale et la vente ont continué à battre leur incontournable mesure au fil des mois et des caprices du temps.
Ainsi, la famille s'active, la famille s'affaire pour se nourrir, pour joindre les deux bouts, compléter les revenus un peu maigres d'une terre dont on partage dépenses et recettes à moitié. Ainsi tous courent du marché au champ et du poulailler à la vigne en se répartissant les tâches, en surmontant les contretemps, en accueillant avec plaisir l'aide ponctuelle de la famille et des voisins, en apportant la leur à ces mêmes personnes pour les travaux d'envergure.
Déjà 1959 se dessine. Quelles péripéties, quels progrès nouveaux apportera-t-elle dans son sillage ? Ce n'est pas un agenda mais un cahier d'écolier dans lequel Emile s'est astreint à noter chaque jour les rituels et que nous découvrirons ensemble ici au fil des jours, soixante ans plus tard.
Que tous les lecteurs fidèles de ce blog modeste soient ici chaleureusement remerciés pour leur lecture, leurs contributions, leurs remarques constructives, l'aide apportée pour faire découvrir cet endroit à d'autres et leurs témoignages chaleureux.
Nous continuerons ainsi, en 2019, à explorer ici la vie des métayers dans le Lauragais d'antan si proche de nous et pourtant déjà si lointain...