Publié le 30 Juin 2020
Chaud orageux
Charrié les ballots de paille. E, avons poté
84 paille Avoine
84 paille orge Faugères
84 Durand Paille avoine
40 paille orge
Les carnets d'Emile en Lauragais
Les carnets d'Emile sont les souvenirs de mes aïeux, métayers dans le Lauragais, qui consignaient chaque jour le labeur familial sur un journal de bord. Nous sommes en 1951 au coeur de l'Occitanie. Je recueille aussi la mémoire des traditions, des méthodes de travail, du quotidien au fil des saisons grâce à des documents authentiques (blog participatif) contact : lauragais@lescarnetsdemile.fr
Publié le 30 Juin 2020
Chaud orageux
Charrié les ballots de paille. E, avons poté
84 paille Avoine
84 paille orge Faugères
84 Durand Paille avoine
40 paille orge
Publié le 29 Juin 2020
Beau chaud
Biné la vigne, chargé une remorque de fourrage et en coupé au champ du Poste. Huguette est allée à un voyage à Narbonne Plage.
Mr Michel est arrivé.
Publié le 28 Juin 2020
Publié le 27 Juin 2020
Petit focus sur les floraisons de saison comme nous l'avions fait il y a quelques semaines grâce à Marilys Benoît que je remercie.
En ce tout début d'été, nous allons évoquer les floraisons de la deuxième moitié du printemps en lauragais.
« Au mes de mai, cada casse met sans huèlhas ». Au mois de mai, chaque chêne met ses feuilles. Le chêne pubescent (cassou), aux feuilles velues sur leur face inférieure, est fréquent. Ses feuilles sont marcescentes, c'est à dire qu'elles restent sur l'arbre tout l'hiver, desséchées, et tombent lors de la pousse des jeunes feuilles.
Dans les pelouses ou les bords de routes, de nombreuses espèces fleurissent en mai-juin.
Le coquelicot s'annonce début mai, notamment dans les champs et dans les lieux en friche, et le dicton dit : « Quand la cap-roseta es florida, l'oèlha es gandida ». Quand le coquelicot est fleuri, la brebis est à l'abri de l'hiver. Les pétales, en infusion, aident à l'endormissement. La floraison s'étale jusque fin juin.
Sur les pelouses ensoleillées, l'urosperme ou lampistrelle commune, étale ses capitules jaune vifs, souvent lavés de rouge à l'extérieur.
Les marguerites sont présentes mêlées au lotier corniculé (boulumague, cap-arrous, lotgèr, pinausel)
Il n'est pas rare de profiter du glaïeul des moissons et de ses fleurs rose fuschia.
Les dernières orchidées sont en fleur en mai, telle la surprenante serapia lingua , la loroglosse à odeur de bouc, bien nommée et l'anacamptis pyramidale
Mai a vu la floraison d'arbustes dans les haies et bords de bois, comme le cornouiller sanguin (esclamè y sanguî). Ses rameaux, cueillis en hiver, étaient utilisés pour la confection d'objet de vannerie. Le troène des bois (ligoustrè, bretoina,berdét, trogue) est aussi de la partie , ainsi que l'églantine (galabardo, salabarda, arrouméc, gabardé, arrosèr sauvatge), dont les fleurs sont prisées par le cétoine doré.
Textes et photos Marilys Benoît
Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)
Pour retrouver facilement ces posts et les voir dans leur ensemble vous pourrez cliquer sur la nouvelle catégorie du blog : Lauragais agricole d'autrefois ou sur l'onglet en haut de page. Ils seront également écrits en bleu pour les distinguer des posts du quotidien de la vie d'Emile
Publié le 27 Juin 2020
Publié le 26 Juin 2020
Publié le 25 Juin 2020
Orageux
Avons relevé des arbres au contour de la rigole. Déchargé et ramassé du fourrage derrière la maison
Publié le 24 Juin 2020
Pluie toute la matinée
Coupé l'herbe autour de la vigne
Je suis allé chercher des remèdes pour Henri de Montmaur qui a une congestion.
Publié le 23 Juin 2020
Aimé Boyer se souvient aujourd'hui des traditions autour du feu de la Saint-Jean qui était allumé dans chaque ferme à la tombée de la nuit.
"Pour célébrer l'arrivée de l'été, la tradition était d'allumer un grand feu. Seules les familles endeuillées dans l'année s'abstenaient. Quelques jours avant le 24 juin, nous disposions des fagots en forme de pyramide à un endroit qui puisse être vu par le plus grand nombre de voisins.
A la tombée de la nuit, à la veille de la Saint-Jean, chacun allumait alors son feu et nous comptions aussi ceux allumés par les voisins.
Protéger les récoltes et la famille
Le feu était béni et nous disions des prières dont certaines en patois. Pour protéger les récoltes, nous passions des plants 7 fois au dessus du feu ainsi qu'une ou deux bouteilles de vin que nous mettions de côté et qui étaient réservées pour soigner les maux de ventre (humains ou animaux).
Sauter 7 fois
Tout le monde avait ensuite sauter 7 fois par dessus le feu. 7 fois mais pas plus ! Sinon nous considérions que cela pouvait porter malheur.
Pour ceux qui ne pouvaient pas sauter, on passait leurs sabots tenus au bout d'une fourche dans le feu en prenant garde de ne pas les y faire tomber. Dans les fermes où il y avait de jeunes mariés, le couple devait sauter en se tenant par la main pour être assuré d'avoir du bonheur toute l'année.
Protéger la maison et l'exploitation
Enfin quand le feu s'éteignait, on prenait un tison encore fumant que l'on lançait sur la toiture de la maison pour la protéger de la foudre et de l'incendie.
Les cendres étaient ensuite jetées dans les champs pour protéger les récoltes."
Merci à Aimé pour son témoignage.
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Publié le 23 Juin 2020
Bruine
Relevé de la vigne et chargé une remorque de fourrage 2e coupe
Faugères est venu mettre des balles en tas.
Publié le 22 Juin 2020
Forte chaleur
Fini d'arranger le grain. Coupé du fourrage et Faugères a commencé de ramasser 84 balles de paille d'avoine
Publié le 21 Juin 2020
Publié le 20 Juin 2020
L'article consacré au millas, il y a quelques semaines, a réveillé des souvenirs chez Aimé. Je les partage avec vous aujourd'hui.
"Pour ne pas entamer le quota de blé déposé chez le boulanger, on remplaçait de temps en temps le pain par du millas fabriqué à partir du maïs. Les grains étaient moulus au moulin à vent ou à eau qui faisait tourner une pierre sur une autre fixe avec la complicité du meunier qui alimentait les meules différemment que lorsque le broyât était destiné aux animaux. Là, la farine était plus douce aux toucher.
N'oublions pas que les fermes étaient occupées généralement par des familles nombreuses : jusqu'à 10 personnes et parfois même plus. Si l'on ramène cela à uns journée de nourriture cela pouvait donc faire 30 repas sans pain, qu’il fallait bien remplacer en économisant du blé.
D’abord on programmait le plat : un civet de lièvre , de lapin de garenne, une daube de langue de bœuf - ou même de corbeau par temps de disette - un ragoût de poulet ou de veau.
Le chaudron en fonte permettait de maintenir la température quand le feu de bois était capricieux. Il fallait simplement de l'eau, de la farine; du sel et... le savoir-faire du préposé.
Assis devant le chaudron en fonte posé sur une pierre milliaire, un tablier en toile posé sur les genoux retombant sur les pieds, la personne chargée de ce travail ne devait quitter son poste sous aucun prétexte. Il fallait touiller sans cesse, calmement la cuillère ou le bâton de bois spécialement fabriqué pour cela. L'extrémité était taillée en forme de spatule.
Quand l’onctuosité était jugée correcte par celui ou celle qui menait la préparation, l’annonce qu'il était temps de vider était faite. C'était là un moment très important qui conditionnait la réussite de l’œuvre entreprise.
Une grande table avait été dressée et recouverte d’un drap de lit costaud. On l'avait au préalable enfariné.
Deux personnes prenaient le chaudron par les poignées grâce à des chiffons pour ne pas se brûler et le basculaient au dessus de la table en essayant de répandre la mixture le plus régulièrement possible. En même temps, une autre personne soulevait et reposait la table pour permettre un étalement régulier de la préparation.
Si le millas était réussi, il ne fallait pas que le milieu dépasse 3 centimètres d’épaisseur. (Allez je vous autorise à la limite un centimètre de plus !)
Il ne restait plus, une fois refroidi, qu'à couper des tranches et là, à la dégustation, chacun ses goûts : certains aimaient essayer de récupérer le plus de sauce avec des petits dés piqués au bout de la fourchette. C'était tout un travail : le millas n’est pas absorbant. Je vous assure que c'était un repas qui tenait chaud au corps. Les croûtes au fond du chaudron étaient récupérées par certains qui aimaient le consommer avec du vin.
Plus tard, on pouvait aussi le frire à la poêle après l'avoir sucré. Le lendemain, pour souper, s’il en restait, on le dégustait avec un œuf mollet ou au plat."
Des souvenirs qui titillent les papilles...
Merci à Aimé pour son témoignage.
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Publié le 20 Juin 2020
Forte chaleur
Le matin coupé du fourrage 2e coupe
Le soir nous (avons) préparé pour dépiquer l'orge. Sacaze nous a porté 3 petites vaches. A roux sont venus chercher des poussins.
Publié le 19 Juin 2020
Publié le 18 Juin 2020
Publié le 17 Juin 2020
Les bouquets changeants des bords des champs sont composés de nouvelles fleurs au mois de juin. Après avoir passé en revue les plantes du début du printemps grâce à Marilys Benoît (voir article ici), voici quelques photos de ces plantes d'avant l'été.
Voici leur traduction occitane:
coquelicot : rosèla, capròsa
mauve : malva
séneçon : saniçon
matricaire : matricària, èrba de la maire
gesse : gèissa, bega, garòta.
Nous rajouterons à ce bouquet quelques dictons occitans de saison :
Es pas aquel que ganha le fen que le manja.
Ce n'est pas celui qui gagne le foin qui le mange. (en référence au travail de l'ouvrier et au propriétaire)
Mes de jun, dalha al punh
Mois de juin, faux à la main
Solelh de junh ne ruina degun.
Le soleil de juin ne ruine personne
Si vous connaissez d'autres dictons, expressions ou proverbes sur cette thématique, n'hésitez pas à me les adresser. Nous complèterons la petite collection de ce post ensemble au fur et à mesure. Vous pouvez m'écrire à lauragais@lescarnetsdemile.fr
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Publié le 17 Juin 2020
Vent d'autan chaud
Sulfater la vigne pour la 1ère fois à raison de 1 boîte de bouillie Rouch (2kg) pour 70 litres d'eau
Publié le 16 Juin 2020
Publié le 15 Juin 2020
Publié le 14 Juin 2020
Publié le 13 Juin 2020
Louis Bruno était agriculteur en Lauragais, fermier plus exactement. Retraité, il a consigné ses souvenirs dans des cahiers que sa famille partage avec nous aujourd'hui. Dans de précédents posts (ici et là), nous avons découvert sa description des travaux de printemps. Aujourd'hui, nous nous intéresserons à la troisième partie de ce compte rendu précis. On y voit les activités se diversifier, se multiplier mais aussi s’intensifier. Chacun dans la maisonnée a son rôle à jouer pour que l’exploitation familiale tourne à plein régime
Fin mai
C'est alors que commençaient les choses sérieuses, les interminables journées de 15 à 16 h de boulot car tandis que la fenaison battait son plein, ce sacré maïs, lui, avait levé et bien levé à tel point qu'il était prêt à biner, manuellement le dos en l'air, rang après rang et pied après pied le débarrassent des adventices indésirables tout en l'éclaircissant, ne laissant pousser qu'un nombre de plantes optimum disons environ 4 pieds par mètre linéaire."
Juin : un mois d’activités harassantes et intensives
IL fallait donc mener de concert sarclage de maïs et rentrée des foins entravée souvent par les orages et le manque de soleil. Il s'ensuivait une longue série de besognes : coupes, râtelage, secouage, retournage bouquets, mise en tas pour enfin le charger ne gros voyages sur les charrettes et l'acheminer vers les granges et les hangars. Tout personne valide avait du pain sur la planche et n'avait pas à se faire prier.
Les fourrages enfin dans les grandes ont se retrouvait en juin, mi-juin, même, le maïs était bon à buter par le passage entre les rangs du butoir ou bien de la houe à cheval, opération toutefois plus rapide que le sarclage et démariage. Heureusement car les premières coupes de regain montraient déjà le bout du nez ne laissant aucun répit tandis que la Saint Jean se pointait à l'horizon et que les céréales d'hiver viraient de couleur présageant que la moisson débuterait aux premiers jours de juillet.
A suivre dans un prochain post...
Un immense merci à Daniel Bruno - ainsi qu'à Christiane et Jean-François Bruno - pour avoir partagé les écrits passionnants de Louis.
Merci à Berthe pour la photo transmise
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Publié le 13 Juin 2020
Publié le 12 Juin 2020
Beau chaud
Le matin j'ai porté maman aux voeux à Avignonet*. Le soir je suis allé à la pêche.
*prières et voeux traditionnellement adressés à la Vierge en l'église Notre Dame des miracles à Avignonet-Lauragais (31) au mois de juin
Publié le 11 Juin 2020
Beau
Fini d'emballer l'esparcette pour Pech. 123 balles 9007 kg. Biné du maïs
Garoste nous a arraché 18 arbres avec le tracteur à chenilles. Alfred Mimi et les enfants sont venus souper.