Il y a quelques semaines, Aimé Boyer nous avait raconté les préparatifs d'un mariage à la campagne (voir ici). Il poursuit aujourd'hui avec le jour de la cérémonie... Immersion dans une fête d'autrefois...
"Avant la cérémonie, nous procédions à un brin de toilette, sans douches évidemment, avec de l’eau puisée avec un seau ensuite vidé dans une bassine. Les hommes puis les femmes s’installaient pour cela dans l’écurie. Les femmes s’enfermaient à clé.
Pour le mariage, il n’y avait pas forcément de tenue spéciale mais la tenue du dimanche.
Pour le mari, un costume et chapeau noirs assorti de gants blancs
Pour la mariée, une robe blanche , une couronne, des gants blancs mais il n’y avait à l’époque pas de traîne.
Anecdote un peu triste mais bien souvent le costume et le chapeau noir du marié devaient être utilisés pour l’habiller des décennies plus tard pour ses obsèques
Mais revenons au jour de fête. Rendez vous était donné sur la place du village, non loin de la mairie ou sous la halle qui n’était pas fermée. Les plus proches parents et les jeunes allaient au domicile. Quand il pleuvait – souvent il n’y avait pas de chemin – la mariée était alors amenée au village sur la charrette avec les parents et les demoiselles d’honneur ! Et les plus anciens.
Touts le monde se retrouvait alors sous la Halle, on s’embrassait, se saluait. C’était une petite assemblée joyeuse. Puis le garçon d’honneur appelait au rassemblement, le cortège se formait.
J’ai beau creuser mon champ des souvenirs : je ne me souviens pas, si le marié était avec sa mère, et la mariée avec le père…
Les voilà partis vers la Mairie qui n’était qu’à quelques mètres de là. Le cortège s’était un peu disloqué en une joyeuse pagaille. Hormis les futurs époux et les parents, le reste de la troupe bavardait sans réserve
Le grand escalier en paliers accueillait l’assemblée pour rejoindre la salle des mariages qui était aussi celle du conseil municipal.
Le Maire accueillait. Connaissant beaucoup de monde, cela se passait à la bonne franquette.
Le secrétaire de mairie lisait le code civil relatif au mariage, Monsieur le Maire se tenant debout avec son écharpe tricolore, les mariés étaient devant lui côte à côte. Il posait alors la question à laquelle les époux répondaient immanquablement : OUI ! Le contraire aurait été étonnant. Il embrassait la mariée, félicitait le marié et les parents du nouveau couple.
Puis le secrétaire faisait signer les deux époux, les parents et les témoins.
Le cortège se reformait alors vers l’église ou les cloches appelaient les fidèles avec une autre tenue. Il fallait traverser le village en donnant bonne impression. Il y avait des badauds sur le trottoir. Les commentaires allaient bon train.
Ils entraient dans l’église par le grand escalier, il y avait déjà du monde : des voisins, des amis.
Les nouveaux mariés se plaçaient en avant avec devant eux des chaises prie dieu, les parents de chaque côté de leurs enfants. Les jeunes de la noce s’installaient au plus près avec un certain recueillement.
Je ne vais pas détailler le déroulement de la cérémonie de mariage mais il y a bien sur le OUI attendu.
Tous sortaient de l’église après que les mariés les témoins avaient signé l’acte de mariage. Traversant de nouveau le village, ils allaient s’installer derrière le monument aux morts.
Il y a une façade devant laquelle il était habituel de prendre la photo souvenir qui immortalisait ce jour particulier.
Un système d’échafaudage avait été mis en place en forme de grand escalier. Au milieu, en bas, debout, les mariés, les parents assis de chaque côté, chacun entourant leur enfant. Les grands-parents, quelques petits enfants assis sur leurs genoux. Au premier rang surélevé, les oncles, tantes, cousins et enfin, en haut, le groupe de jeunes tout près de leurs cavalières. Bien sûr tout cela était orné de fleurs surtout blanches, disposées par le photographe. On prenait aussi une photo de couple et parfois de groupe avec les jeunes.
Et les voilà partis vers la maison, ou les attendaient le personnel qui allait accueillir pour la suite incontournable du repas et de l’amitié.
Chemin faisant, ce n’était pas triste ! On entendait quelques chants, quelques histoires et on finissait de faire connaissance entres nouveaux parents."
A suivre dans un prochain post...
Je remercie Aimé Boyer pour son témoignage tellement détaillé et tellement évocateur
Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)
Pour retrouver facilement ces posts et les voir dans leur ensemble vous pourrez cliquer sur la nouvelle catégorie du blog : Lauragais agricole d'autrefois ou sur l'onglet en haut de page. Ils seront également écrits en bleu pour les distinguer des posts du quotidien de la vie d'Emile.