lauragais agricole d'autrefois

Publié le 2 Décembre 2023

Lauragais d'autrefois (216) : les dictons occitans de de décembre

Les premiers jours de décembre sont là, voici quelques dictons occitans de saison. Il en existe bien d'autres, n'hésitez pas à me les adresser.

Neu del Avent a de  longas dents
Neige de l'Avent a de longues dents

Tal Avent, tal printemps
Tel Avent, tel printemps

A la Santa Barba, l'ase se fa la barba
A la Sainte Barbe, l'âne se fait la barbe.

A la Saint Corentin, l'ivèrn glaça le camin
A la saint Corentin, l'hiver glace le chemin

A la Santa Lúcia, le jorn crei d'un saut de piuse
A la sainte Luce, le jour croît d'un saut de puce.

Merci à Berthe Tissinier pour la si jolie photo.

Si vous connaissez d'autres dictons, expressions ou proverbes sur le mois de décembre, n'hésitez pas à me les adresser. Nous complèterons la petite collection de ce post ensemble au fur et à mesure. Vous pouvez m'écrire à lauragais@lescarnetsdemile.fr 

Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)

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Rédigé par Emile

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Publié le 11 Novembre 2023

Document d'autrefois : le bail de métayage

Document d'autrefois : le bail de métayage

Nous avons beaucoup évoqué ici le bail à colonat paritaire autrement dit le contrat de métayage. Il était assez répandu dans le Lauragais même si son déclin s'est enclenché dès le XIXe siècle.

En voici aujourd'hui un nouvel exemple concernant une borde d'une trentaine d'hectares, le bail est daté du 1er novembre 1953. C'est le bail d'Emile que nous avons enfin retrouvé. 

Rédigé à la main, on en connaissait déjà l'inventaire qui est mentionné dans l'article 1 et que nous avions analysé il y a quelques temps déjà (voir articles ici et ).

La loi du 13 avril 1946 ignorée ?

On peut s'interroger à sa lecture sur la portée de la loi du 13 avril 1946 concernant le statut du fermage et du métayage. Cette loi semble ici ignorée puisqu'elle stipule que le propriétaire peut au maximum prétendre à 1/3 des récoltes. Or il est bien stipulé qu'on est ici sur un bail à mi-fruit soit 50 %.

Cette loi déclencha tout de même un certain nombre de réactions hostiles dans un certain nombre d'endroits : les propriétaires renâclant à l'appliquer quand les métayers la réclamaient.

Certains métayers y renoncèrent pourtant face à la perspective d'investissements moindres de la part du propriétaire sur l'exploitation s'ils ne recevaient qu'un tiers des produits. La productivité aurait pu s'en ressentir rapidement, jugeaient-ils. 

Dans notre cas même la durée de 9 ans du bail établie par la loi n'est pas mentionnée, le contrat étant résiliable avant le 1er mai de chaque année courante (article 15). cela n'est pas arrivé, Emile a travaillé cette borde jusqu'à sa retraite en 1989, 36 années durant.

Les terres, le bois et les rentes en volailles et services

Outre les terres que le contrat borne dans leur utilisation (assolement, fertilisation, stockage du grain...), des articles sont consacrés à l'entretien de la propriété (bois, chemins...).

Sont également fixés les rentes en volailles (30 réparties dans l'année), les animaux de la ferme (à l'exclusion des poules) mais aussi les préparations en salaisons et enfin l'aide qu'apporteront "les femmes" contre rémunération concernant les lessives de la famille du propriétaire.

Ce contrat envisage donc précisément tous les aspects qui régulent la vie des preneurs et des relations avec le bailleur.

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Lauragais d'Autrefois (126) : un bail de métayage en Lauragais, 1953
Lauragais d'Autrefois (126) : un bail de métayage en Lauragais, 1953
Lauragais d'Autrefois (126) : un bail de métayage en Lauragais, 1953

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Rédigé par Emile

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Publié le 28 Octobre 2023

Lauragais d'Autrefois (215) : le sonneur de cloches (le campanièr)

Dans le Silence la Combe, mon prochain roman à paraître aux Éditions du 38 le 3 novembre et dont l’action se déroule en 1939 dans le Lauragais, Suzanne, l’héroïne, est carillonneuse de son hameau.

Le rôle du sonneur dans la vie quotidienne des campagnes d’autrefois était capital. L’angélus rythmait les journées matin, midi et soir. Il fallait une personne disponible à ces heures précises de la journée mais aussi qu’on puisse appeler à l’improviste pour annoncer les naissances, les baptêmes, les messes et les décès.

Aimé Boyer se souvient que le sonneur avait une rétribution collective.

« A l'automne, il portait une sache dans les fermes. Généralement, on la remplissait de maïs qui servirait au sonneur pour engraisser le cochon. A l’époque, tout le monde en élevait, même le tailleur d'habits car pour la cuisine il n'y avait pas d'huile. Parfois on lui offrait quelques gâteaux fins.

Parfois on « oubliait » de lui rendre la sache qu’il avait donnée. Dans certains endroits, il prenait un panier de vendange. Parfois, les jeunes pour s'amuser glissait une pierre au fond.

Les carilloneurs et carillonneuses avaient souvent aussi la charge de l'entretien de l'église, y compris la sacristie, et tous les ustensile, religieux : ostensoir,  bénitier, goupillon, linges etc..... Ils devaient également préparer avant la messe le calice, le ciboire et les burettes, l'eau, le vin, ’encensoir…
Il ne faut pas oublier la cadieraira ou le cadieraire (rempailleur) qui,dans beaucoup d'églises, entretenait les chaises.
Il y avait les gens qui avaient leurs noms écrits sur le dossier de leurs prie-Dieu avec des clous dorés. »

Durant la période de Noël, selon les villages, il y avait également le Nadalet (petit Noël). C’étaient des mélodies à la ryhthmique propre à chaque village, sonnées avec les cloches les jours précédant Noël.

Quelques mots occitans sur ce thème

Cloquièr : clocher

Campana : cloche

Trenhonaire, trenhonaira : carillonneur, carillonneuse

campanièr, campanièra : sonneur, sonneuse

Je remercie Aimé Boyer pour son précieux témoignage.

Lauragais d'Autrefois (215) : le sonneur de cloches (le campanièr)

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Rédigé par Emile

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Publié le 15 Octobre 2023

Lauragais d'Autrefois (21) : souvenirs des vendanges (las vendémias)

L'automne amène à penser aux vendanges d'antan en Lauragais. Voici le témoignage d'Aimé Boyer, ses souvenirs de vendanges assortis des photos confiées par la famille Nardèze, d'exceptionnelles photos en couleurs qui permettent un retour très réaliste à la charnière des années 50 et 60. Un immense merci à Aimé et à Berthe.

 

"Avec l'automne venait le temps des vendanges (la vendémias).

Avec un couteau, ou des petits sécateurs adaptés à cette tâche, on coupait précautionneusement les raisins avant de les poser dans un panier d’osier, souvent fabriqué à la main durant l’hiver précédent.

On faisait passer les paniers pleins d’un rang à l’autre pour les vider dans une comporte.

Un préposé chargé du remplissage tassait ses raisins avec une cachadoira (outil pour presser, pour appuyer de cachar, presser) .

A midi ou à la fin de la journée, une équipe d’hommes transportait ces comportes pleines.  Au bout de la vigne, il fallait être deux avec deux barres (las pals) passées sous les poignées de la comporte, un homme devant, l'autre derrière.

Une autre équipe chargeait sur la charrette (plus tard la remorque basse). A l’arrivée devant la cave, 

il fallait passer tout ce raisin au fouloir pour les écraser, et les vider dans une cuve afin de le mettre à fermenter.

Une équipe d’hommes, installée sur un échafaudage, vidait la comporte dans la cuve. Ils nivelaient avec une fourche pour que la masse soit homogène. Pendant que le reste de la colle s’activait à tourner la manivelle du fouloir, il va sans dire qu’il y avait quelques plaisanteries ! Quelques grappes de raisin qui se baladaient pour barbouiller ses camardes de moût (se mostar).

Quand il n’y avait pas de fouloir, il fallait faire avec les pieds nus en entrant dans la comporte.

Ici c’était la fête des farces! Les femmes se retroussaient les jupes, les hommes les pantalons . On riait mais le travail avançait quand même.

Pendant ce temps dans la cuisine on s'activait pour servir aux travailleurs : la soupe, le pâté, les haricots, le macaroni, le poulet rôti et bien-sûr quelques desserts maison. Que d'agréables souvenirs ! 

 Si, lors des battages (las batesons) il y avait de la poussière, les vendanges étaient souvent troublées par la pluie. Quand on avait commencé le remplissage de la cuve il valait mieux terminer le terminer sinon la fermentation pouvait être compromise. "

 

Petit glossaire occitan des vendanges lauragaises :

Les vendanges : las vendémias

la vigne : la vinha

le raisin : le rasim

la comporte : la semal

le fouloir : le faunhador ou le truèlh 

et... le vin : le vin

Lauragais d'Autrefois (21) : souvenirs des vendanges (las vendémias)
Lauragais d'Autrefois (21) : souvenirs des vendanges (las vendémias)
Lauragais d'Autrefois (21) : souvenirs des vendanges (las vendémias)

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Rédigé par Emile

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Publié le 8 Octobre 2023

Lauragais d'Autrefois (27) : stocker le maïs (le milh sul trast)
Lauragais d'Autrefois (27) : stocker le maïs (le milh sul trast)
Lauragais d'Autrefois (27) : stocker le maïs (le milh sul trast)
Lauragais d'Autrefois (27) : stocker le maïs (le milh sul trast)

Après la récolte du maïs, il fallait l'entreposer et veiller à ce qu'il sèche dans de bonnes conditions. La plupart des fermes étaient munies de cribs (ou crips). Ces séchoirs à maïs permettaient donc de stocker le maïs en épis. Ils étaient érigés au soleil, le plus souvent perpendiculaires au vents dominants, cela constituait un moyen de séchage naturel.

Aimé B. se souvient :

"Les premiers ont été construits avec des files d’acacia, posés sur des plots en béton, fait main(du solide), reliés avec des entretoises fixées avec des boulons. On fixait ensuite du grillage avec des clous cavaliers.  Pour le remplir, on montait avec une échelle le sac sur l'épaule. Plus tard il y a eu les élévateurs et les remorques en vrac. On couvrait les crips autant que possible pour les protéger de la pluie. Certains fabriquaient les leurs avec des pylônes électriques de récupération et avec des cornières soudées."

On en vidait aussi parfois sur les galetas en veillant que la couche de maïs ne soit pas trop épaisse pour faciliter le séchage et en maintenant également un courant d'air favorable.

Aimé : "Il y avait parfois quelques nuits animées par les rats circulant sur les tas de maïs vidés au dessus les chambres."

Merci à la famille Nardèze pour les fabuleuses photos tellement explicites et à Aimé, si fidèle à ce blog, pour le partage de ses souvenirs.

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Rédigé par Syndicat

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Publié le 1 Octobre 2023

Deux époques de la récolte du maïs (récolter et descolefar)
Deux époques de la récolte du maïs (récolter et descolefar)

Deux époques de la récolte du maïs (récolter et descolefar)

En ce moment les champs de maïs sont récoltés. Voici un témoignage d'Aimé sur la récolte du maïs avant la mécanisation :

 

"Dans le champ, il nous fallait un panier, quelques saches, et souvent un outil, le punto, ou alors à mains nues. Le punto, ce petit bout de bois pointu bien effilé,  servait à ouvrir l’enveloppe de l'épi (la cabòça) en deux par le milieu.

Cette opération faite on tirait vers le bas, pendant qu’une main tenait les deux parties de l’enveloppe, l’autre main coupait la cabosse au ras de la tige.  

Après la récolte, avec une faucille, on coupait les tiges (las cambòrlas), on faisait des tas, pour charger sur la charrette (la carreta) sans oublier de poser des râteliers pour faire un chargement plus large.

 

Pour libérer le champ afin de semer le blé ? les pieds de maïs pouvaient être coupés avec la faucille (la fauç).

On en faisait un grand tas, pour être les dépouiller (descolefar) à la veillée avec les voisins. La soirée se terminait souvent avec un vin chaud. ou alors avec une petite goutte de prune, histoire de goûter la nouvelle de l'année.

 

Les tiges étaient stockées car elles étaient consommées par les bovins qui en étaient gourmands. C'était surtout utilisé surtout pour remplissage, pour activer le rumen, la digestion ruminale.

Les tiges qui restaient, sorties du râtelier,  servaient de jalons, pour semer le blé, quand il était semé à la main."

Dans les carnets d'Emile, il est également mentionné que les jambes de maïs, las cambòrlas qu'il appelait aussi les tronçons, lorsqu'elles étaient en excès étaient réunies et brûlées au bord du champ.

Merci à Aimé pour son témoignage, à Serge et Berthe pour les photos témoignant de deux époques différentes de la récolte du maïs.

Le prochain post sera consacré au stockage du maïs, photos et témoignage à l'appui...

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Rédigé par Emile

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Publié le 23 Septembre 2023

Photo des boeufs  Coll JC Rouzaud, Joug : photo et montage Aimé Boyer
Photo des boeufs  Coll JC Rouzaud, Joug : photo et montage Aimé Boyer

Photo des boeufs Coll JC Rouzaud, Joug : photo et montage Aimé Boyer

Grâce à une reconstitution faite par Aimé Boyer, nous allons aujourd’hui passer en revue quelques pièces d’attelage autour du joug. De l’occitan au français et du français à l’occitan

le surjoug (sebrejo) : Le surjoug, placé au centre sur le joug (jo), permettait de l'équilibrer, permettant aux bovins attelés de conserver une bonne position de travail. C'était aussi un objet décoratif qui exprimait le savoir-faire de son sculpteur. Il servait aussi à accrocher les tresegats, la redonda, et les trait (chaînes) mais aussi un bouquet de fleurs, pour  des événements festifs et rares : Saint Roch, mariages etc...

découvrir l'article de S.Pilmann dans la Dépêche de l'Aude sur le surjoug :https://www.ladepeche.fr/2021/02/21/objets-dici-le-surjoug-bobine-cluquet-9385428.php

Trescavilha : élément posé sur le timon permettant au joug de faire corps avec l’outil, et reculer charrette, rouleaux, tombereaux, faucheuse, fâneuse, râteau.

Pour attacher la charrue ou le brabant au joug qui permettait aux bœufs de les tirer, une pièce était essentielle le tresegat. Afin de mieux comprendre la fonction de cette pièce, commençons par la redonda, l'anneau le plus simple.

La redonda (prononcer redoundo) sert pour les outils qui roulent et principalement la charrette. Une cheville devant, une derrière, le tiradon était bien tenu.

Le tresegat était pour les outils tirés, les charrues... il y avait un peu plus de jeu.

La tresèga (de tressa, tresse) était un anneau de branches tordues ou de cuir, pendu à la cheville du joug et le tiradon y passait dedans : une cheville de chaque côté pour qu'il ne puisse pas avancer ni s'extraire de l'anneau. Le tresegat sert à la même chose mais est en fer.

Cheville timon : Posée dans un trou sur le timon devant le joug pour la traction avant  

Cheville asta : élément pour atteler les charrues sarcleuses sans recul, non solidaire avec le Joug

Morial : élément posé sur le museau de l’animal l’empêchant d’attraper une bouché d’herbe ou autre branche qui aurait perturbé sa position de traction.

Moscals : filet tressé posé sur les yeux pour protéger le dépôt de mouches .

Julhas (juilles)  : appareil pour lier, joindre, les animaux de traction, bœufs ou vaches avec le joug.

Trait (chaîne): Fixé au sebrejo (surjoug) pour tirer brabant , canadienne, herse, houe, décavailloneur.

Merci à Aimé Boyer pour le partage de son savoir et de son expérience et à Jean-Claude Rouzaud pour les photso des boeufs.

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Rédigé par Emile

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Publié le 9 Septembre 2023

Dans un extrait récent des carnets, le jeudi 21 avril 1960, Emile a noté que Monsieur Pech est venu retirer des balles de paille.

Voici l'authentique photo de ce camion envoyé par Jean-Claude Rouzaud :

Les nombreuses mentions consacrées aux pailles et fourrages témoignent de l'importance que cela revêtait pour le paysan des années 50. Ils constituaient litière et nourriture pour le bétail. 

A la signature d'un contrat de métayage, leur volume stocké était estimé à l'arrivée du preneur et figurait dans l'inventaire annexé au contrat et il devait y en avoir autant à leur départ. 

Voici l'extrait du contrat de la métairie d'Emile :

Et de l'inventaire d'arrivée à la métairie :

Les fenaisons occupaient une grande partie du printemps et constituaient un long travail pénible. Entre le début du printemps et l'automne, s'échelonnaient ainsi 4 coupes. Il fallait faucher, laisser sécher et ramasser avec une charrette qui faisait de multiples allers-retours jusqu'au champ avant de les stocker. L'inquiétude majeur concernait les caprices météorologiques qui pouvaient tremper le foin. 

Voici une faucheuse, photo d'Aimé Boyer :

Cette photo envoyée par Berthe Tissiner et déjà publiée ici, rappelle ces travaux :

Lorsqu'on le pouvait, on en vendait une partie pour un revenu complémentaire.

Aimé Boyer se souvient :

"Le marchand de foin était habituellement sur le marché, au cours de l’hiver et rentrait en contact avec d’habituels vendeurs, du surplus de fourrage. Les vignerons du Languedoc Roussillon ne produisaient pas suffisamment de fourrage pour alimenter les chevaux qu’ils utilisaient pour travailler leurs vignes, Les foins et fourrages du Lauragais, région voisine, leur convenaient parfaitement.

Bien-sûr, avant l'achat définitif, le marchand  venait se rendre compte sur place de la qualité l'année. Pour vérifier, il enfonçait, sa main dans le tas de fourrage, le sentait, regardait sa couleur avant de  proposer un prix, Mais si le prix ne convenait pas, il allait un peu plus loin dans le tas, reprenait une poignée et parfois annonçait  un prix plus élevé,

L'affaire se discutait ensuite dans la cuisine, on  s’attablait et on discutait à bâtons rompus devant l’incontournable bouteille de vin. On concluait la vente. Puis, il venait chercher en vrac avec un camion ou bien venait le mettre en balles avec la presse à foin déjà décrite dans les Carnets d'Emile."

 

Cette presse à foin à bras, nous avait été décrite ici, par Emile Teysseyre :

"Le foin était transporté en vrac durant très longtemps, ce qui n'était guère pratique. Les Américains nous ont apporté ces presses à foin que l'on remplissait de foin avant que deux hommes assurent la remontée d'une plateforme qui compressait le foin. Un véritable travail de force qui nécessitait d'actionner deux leviers latéraux. Il fallait ensuite manuellement, avec une aiguille adaptée faire passer le fil de fer à travers la botte réalisée pour la lier en 5 endroits."

 

Emile en avait fabriqué un modèle réduit dont voici le cliché :

En voici une photo lors d'une démonstration adressée par Jean-Claude Rouzaud :

 

 

Enfin, voici une presse photographiée grâce à l'association Le Pastel :

 

 

L'article consacré aux battages, grâce au témoignage d'Aimé, présentait la façon dont les balles se faisaient grâce à la presse (voir ici) et comment elles étaient stockés : sous les hangars lorsque c'était possible et en élaborant un pailler pour le surplus (voir ici).

En voici une photo proposée par Berthe Tissiner :

Pour finit petit lexique occitan bien imparfait sur cette thématique (rappel les -a finaux se prononcent o) :

fourrage : la pastura

le foin : le fen

la paille : la palha

le fenil : la fenial

le pailler : le palhèr

faucher : dalhar

 

 

Merci à Berthe Tissinier, Jean-Claude Rouzaud, Aimé Boyer, Emile Teysseyre, l'association le Pastel.

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Publié le 2 Septembre 2023

Ecoliers dans la cour de Folcarde (archives personnelles)

Ecoliers dans la cour de Folcarde (archives personnelles)

La rentrée est là. Voici donc quelques mots occitans et dictons liés à l'école.

A l'escola, le cuol me trembola,
A l'espital, le cuol me fa mal.

A l'école, j'ai le c... qui tremble, (de crainte ou d'impatience)
A l'hôpital, il me fait mal.

Quan le mestre es defora
Le diable es dins l'escola.

Quand le maître est dehors,
Le diable est à l'école (= on chahute)

Ma grand-mère Hélène née en 1914 m'a raconté de multiples fois combien l'occitan et le français étaient mélangés dans la cour de l'école de Folcarde qu'elle fréquentait dans son enfance. Les enseignants exigeaient que les élèves parlent le français mais c'était une réelle difficulté pour certains élèves qui n'entendant que le patois à la maison et se cachaient en récréation pour continuer à le parler entre eux. S'ils se faisaient surprendre, cela leur valait des punitions.

Dans ces années-là, la rentrée se faisait aux alentours du 1er octobre car les enfants, surtout les plus grands, aidaient aux champs pour les travaux et c'était un élément important pour l'économie familiale. Puis on retournait à l'école, au village ou même au hameau. Nous avons tous entendus les nôtres parler de ce poêle en hiver qu'un élève était chargé d'alimenter pour réchauffer la classe, ou de ces encriers qu'il fallait remplir pour que chaque élève puisse écrire.

Voici quelques mots d'oc liés à l'école (l'escola)

L'institutrice : la mèstra, la regenta, l'institutritz
L'instituteur : le mèstre, le regent, l'institutor

L'élève, l'écolier : l'escolan

Le cartable : le cartable
Le cahier : le quasèrn
le plumier : le plumièr
l'encrier : le tintièr
le tableau : le tablèu

le récréation : la recreacion, le solaç
la cour : la cort

la rentrée : la dintrada
les vacances : las vacanças

Si ce post vous rappelle des souvenirs d'école, de rentrée, de jeux de récréation que vous ou les vôtres avez vécu dans le Lauragais d'autrefois, n'hésitez pas à me les adresser à lauragais@lescarnetsdemile.fr . Vous pouvez également m'adresser des photos si vous le souhaitez. Nous ferons ainsi quelques posts consacrés à l'école.

Bona dintrada a totis e a totas !

Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)

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Publié le 5 Août 2023

Lauragais d'Autrefois (212) : les battages d'antan

Un témoignage à redécouvrir... Louis Bruno était agriculteur en Lauragais, fermier plus exactement. Retraité, il a consigné ses souvenirs dans des cahiers que sa famille partage avec nous aujourd'hui. Dans de précédents posts (ici et ), nous avions découvert sa description des travaux de printemps puis les activités de début d'été (). Il racontait également les moissons (voir ici), voici ses écrits concernant les battages.

"Le battage était assuré par des entrepreneurs possédant un ou plusieurs matériels lesquels comprenaient un tracteur pour le déplacement et l'entraînement de l'ensemble, une batteuse et une presse à lier la paille en balles.

Chaque entrepreneur possédait sa clientèle et se déplaçait à tour de rôle de borde en borde fournissant les machines précitées, 4 hommes dont un responsable qui conduisait et 3 empailleurs, le reste du personnel nécessaire soit 15 personnes minimum émanait d'un groupe de voisins travaillant en entraide mutuelle. C'était un travail pénible et éprouvant sous les chaleur torride et dans la poussière de l'aube au crépuscule mais auquel on participait volontiers étant donné l'ambiance conviviale et gaie qui régnait entre amis, jeunes et vieux, copains et copines.

Ce travail durait de 40 jours à 2 mois suivant les années et le volume des récoltes, les rendements ne dépassaient guère les 15 à 20 hectolitres l'arpent malgré les progrès de la recherche génétique sur les variétés déjà amorcés. Une partie de la récolte était stockée au grenier, futures semences, besoin domestique, échange blé plain avec le boulanger ou règlement en nature des services du forgeron (affutages divers). 

Le restant était vendu aux négociants ou livré aux coopératives qui déjà se créaient petit à petit par exemple succursales de la CPB Rue Ozenne Toulouse CAB Baziège CAL Castelnaudary laquelle lançait également avec le syndicat Agricole Audois les premières entreprises de gros labour, chenillard Caterpillar traînant les charrues balance trisocs Carrière-Guyot."

Un immense merci à Daniel Bruno - ainsi qu'à Christiane et Jean-François Bruno - pour avoir partagé les écrits passionnants de Louis.

Merci beaucoup à Serge Visentin pour les photos transmises

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Lauragais d'Autrefois (212) : les battages d'antan
Lauragais d'Autrefois (212) : les battages d'antan

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Publié le 29 Juillet 2023

Photo coll. J-c Rouzaud

Photo coll. J-c Rouzaud

Louis Bruno était agriculteur en Lauragais, fermier plus exactement. Retraité, il a consigné ses souvenirs dans des cahiers que sa famille partage avec nous aujourd'hui. Dans de précédents posts (ici et ), nous avions découvert sa description des travaux de printemps puis les activités de début d'été (). 

"Pas de trêve possible, piquage des faux et leur mise en condition pour détourer les champs et permettre le premier passage de la moissonneuse lieuse, lesquelles avaient été pourvues de leurs toiles élévatrices et vu leurs lames passées à la meule à aiguiser.

On faisait aussi ferrer de neuf les boeufs et les chevaux car désormais leurs onglets ou sabots ne supporteraient pas le coup.

La moisson devait se faire par temps sec en l'absence de rosée mais avant la surmaturité, le grain finissant mieux en gerbes assemblées en "tavels" tas de douze unités assemblées tout à la suite du passage de la lieuse tirée par des attelages de boeufs ou chevaux que l'on remplaçait deux fois par jour afin de profiter des heures favorables et avancer le plus vite possible craignant aussi le risque d'égrenage (grêle ou vent d'autan).

Avait-on tout juste fini la "sego" que sans même prendre le temps de souffler on étrennait l'aire de battage ou sol par l'égrenage des fèves récoltées, tiges entières, arrachées à la main , étalées au sol et battues au rouleau de pierre.

Commençait alors le gerboyage qui consistait à acheminer la récolte sur l'aire précitée et la rassembler en de beaux gerbiers dressés jusqu'à 8 à 10 mètres de haut ou bien entreposée dans les hangars pour ceux qui en avaient suffisamment. Vers la fin de la deuxième décade de juillet, les dépiquions pouvaient commencer mais entre temps, il fallait aussi faire une deuxième coupe de regain toujours précieuse pour les réserves d'hiver, abondante ou modeste, tributaire des orages d'été."
 

(les battages à suivre dans un nouveau post)

Un immense merci à Daniel Bruno - ainsi qu'à Christiane et Jean-François Bruno - pour avoir partagé les écrits passionnants de Louis.

Merci àJ -C Rouzaud pour la photo transmise

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Publié le 1 Juillet 2023

photo Coll. JC Rouzaud

photo Coll. JC Rouzaud

Aimé Boyer m'a envoyé récemment son souvenir d'apprenti-faucheur. Une activité pénible mais nécessaire et... pas si évidente lorsqu'on débutait.

"J’ai utilisé la faux javeleuse pour ramasser de l’herbe pour les lapins avec une sache.

Une année après la guerre, je devais avoir seize ans, il a fait un été particulièrement pluvieux. La lieuse s’enlisait dans ce qu’on appelait « vaysse » ou « stagals ». Le technicien appelait cela des mouillères mais pour nous, les mouillères étaient une mare où barbotaient les canards.  

Donc, pour cette raison, on n’a pas pu ramasser tout le blé en raison de ces endroits humides dans certains champs.

Un jour, mon père m’a dit : « Il faudrait que tu ailles faucher les ronds de blé », ce qui était un terme courant dans le Lauragais. Je me suis équipé, de la pierre posée dans le coudier avec de l’eau. En cas j’ai pris aussi une petite bouteille de vin et me voilà arrivé au soi-disant « petit » rond qui ne l’était pas tant que ça, avec ma faux javeleuse.

J’ai eu, à ce moment-là, une pensée, pour mon instituteur qui nous disait, dans ses leçons, les grandes plaines d’Ukraine. Moi, j’ai trouvé ce rond bien grand, surtout qu’il y en avait d’autres…

Finalement je ne m’en suis pas trop mal tiré, mais quand même j’ai peiné.

Surtout que ma coupe n’était pas plate. En effet, j’attaquais mon mouvement en demi-lune trop haut, ce qui donnait au chaume, par endroits, un aspect en marche d’escalier.

Plus tard, avec l’entraînement et l’habitude, j’ai essayé d’améliorer ce défaut."

Je remercie Aimé pour ce témoignage très éclairant et Jean-Claude Rouzaud pour la photo.

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Publié le 24 Juin 2023

Photo S.Visentin

Photo S.Visentin

Depuis quelques jours la saison d'été est là. Voici quelques dictons occitans de circonstance...

 

Del bon estiu le pagés viu.

Du bon été le paysan vit.

 

Le que pana pas a l'estiu vei pas la façade de Diu.

Celui qui ne profite pas de l'été ne voit pas la face de Dieu. (littéralement : celui qui ne vole pas à l'été...)

 

Le que travalha pas l'estiu, a sovent talent l'ivern.

Celui qui ne travaille pas l'été a souvent faim l'hiver. 

 

La pleja d'estiu mena le fresc al riu.

La pluie d'été amène la fraîcheur au ruisseau.

 

Le que parla mal de l'estiu, parla mal de son paire.

Celui qui dit du mal de l'été dit du mal de son père.

 

Quand les auriòls arrivan, es signe de calor.

Quand les loriots arrivent, c'est signe de chaleur.

 

Quand le blat es en flor, la cloca es al pausador 

Quand le blé est en fleur, la poule qui couve se repose

 

Per la santa Magdalena la notz es plena.

A la sainte Madeleine, la noix est pleine.

 

Si vous connaissez d'autres dictons ou proverbes sur l'été, la chaleur, les moissons etc, etc..., n'hésitez pas à me les adresser. Nous complèterons ce post ensemble au fur et à mesure. Vous pouvez m'écrire à lauragais@lescarnetsdemile.fr 

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Publié le 17 Juin 2023

Lauragais d'Autrefois (218) : le pain des métairies

Cet élément central de l'alimentation était au coeur des préoccupations de nos campagnes. Dans les villages, il y avait souvent le boulanger à qui le paysan confiait des sacs de blé gardés lors de la récolte et mis à part.

C'est encore le cas pour Emile lorsqu'il récolte le blé : une partie du grain est stockée pour la maisonnée (bêtes et futurs semis), une autre part à la coopérative agricole et une autre est conservée "pour le boulanger".

Un lecteur de ce blog, Robert, me précise : "Dans mon souvenir, on apportait 80 kg de blé pour le boulanger qui étaient envoyés au meunier et on avait ainsi droit à 52 kg  de pain pesé. Le son était vendu pour les volailles."

Dans les hameaux les plus reculés, certaines fermes ou métairies avaient un four à pain près de la cheminée mais il y avait parfois un four à pain commun où chacun pouvait faire son pain un jour donné. La pâte était pétrie dans une maie avec le levain d'une fournée précédente. Chacun faisait une marque sur la pâte pour retrouver le sien après la cuisson.

Le four était chauffé longuement avant d'être débarrassé des braises lorsque la température était jugée correcte. L'un des habitants était souvent chargé d'enfourner et de surveiller la cuisson.

Ce système a disparu dans les années d'avant-guerre au profit de boulangers ambulants qui faisaient leurs tournées ou bien allait-on acheter son pain familial au village. le boulanger faisait souvent crédit et on payait en fin de mois. On conservait le pain plusieurs jours au fur et à mesure de sa consommation dans une huche ou un linge dans un endroit frais.

Quelques mots occitans :

Le boulanger (mot d'origine picarde vent de boulenc (celui qui fait des boules)) : fornièr, fornièra

pain : le pan

levain : levat o levam

four  : forn

farine : farina

pâte : pasta

Merci à Robert Berto pour le partage.

Si vous avez des souvenirs, des témoignages lié au pain des campagnes lauragaises d'autrefois, n'hésitez pas à me les adresser. Nous les publierons ici : lauragais@lescarnetsdemile.fr 

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Publié le 4 Juin 2023

Photo coll. Nardèse

Photo coll. Nardèse

Dans le carnets d'Emile, les mentions concernant les fenaisons tout au long de l'année sont nombreuses et l'on comprend sans peine l'importance que cette activité a pour la vie de la ferme et le temps qu'elle prend. Ce sont jusqu'à 4 coupes annuelles de fourrage que l'on compte, la dernière étant en automne. Faucher le foin, le faner, le laisser sécher, retourner les andins, le charger sur des charrettes et le stocker. L’alimentation du bétail en est en grande partie tributaire et les stocks pour les mois d'hiver sont indispensables. Esparcette, luzerne, sainfoin, Ray Grass sont des noms qui reviennent régulièrement dans les carnets d'Emile.

L'importance des foins et fourrages est à tel point que lors de l’inventaire d'arrivée chez Emile en 1953 (voir article ici) il est précisé que 8 hectares sur les 38 de l'exploitation y sont dédiées et que 225 mètres cubes de fourrage sont stockés dans les hangar et sur la fenial (en occitan), fenil ou grenier à foin souvent situé au dessus de l'étable.

Pour le seul mois de mai 1952, on trouve 12 mentions des travaux liés aux fenaisons et et la mention de 26 charrettes chargées et déchargées.

 

Aimé Boyer m'a adressé un cliché de la faucheuse de son père et la famille Nardèze partage avec nous une photo (ci-dessus) des fenaisons. Qu'ils en soient chaleureusement remerciés.

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Photo A. Boyer

Photo A. Boyer

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Publié le 27 Mai 2023

Lauragais d'Autrefois (216) : le maquignon, le boeuf et la mena

Je vous repropose aujourd'hui un témoignage d'Aimé.

 

La traction animale, lorsqu'elle était encore la force motrice principale de travail, générait beaucoup de transactions. Il était important pour le paysan d'avoir des paires de boeufs homogènes, dociles, calmes et beaux. Les nombreuses foires et multiples marchés drainaient vendeurs et acheteurs de tout un territoire. 

Aux grande foires de Salies-du-Salat, Mirepoix, et aussi dans l’Aveyron, on trouvait de solides et rudes animaux qui avaient passé l’été en estive. La race gasconne à la robe gris foncé, excellente pour la traction, était particulièrement prisée. 

La mena

Pour les acquérir et les récupérer, les maquignons partaient en voiture à plusieurs et revenaient à pied en accompagnant les bêtes. Ce déplacement étaient appelé la mena en occitan. 

Aimé se souvient : "A deux reprises, j’ai été invité à participer, à cette aventure. Car, oui, c’était une aventure ! Les maquignons se regroupaient et partaient la veille avec une auto (une traction avant Citroën 15 ou 11). Le lendemain, dès 3 heures du matin, les meneurs, s'arrêtaient en route pour un petit déjeuner. Puis,  en arrivant, on commençait à rassembler les animaux marqués avec les ciseaux, au dessus de la cuisse, à côté de la queue. Le troupeaux était composé de bœufs, de braus (veaux d'un an environ), de vaches, de génisses.  

Vers deux heures de l’après-midi, nous étions prêts pour la première étape. Ces animaux qui descendaient de l'estive se regroupaient assez rapidement. Lorsque nous sortions de la ville, les rues avaient été désertées pour l’occasion. Une fois dans la campagne, j’ai compris pourquoi j’avais été invité.

En effet, sur la route, les bêtes commençaient à prendre le large, dans les champs autour, il y avait de l’herbe, des arbres, autant de tentations pour eux.

J’avais 16 ou 17 ans et j’étais très véloce, pour traverser le fossé, un bond me suffisait. Mais les bêtes repartaient de l’autre côté.  Pichon - c'est ainsi qu’on m’appelait -  passa delà ! me criait-on (Petit, passe là-bas !). Nous suivions les chemin de traverse (les carretals) qui étaient bien entretenus en raison des passages fréquents. Il n’y avait pas des chemin empierré, il y avait des sources à niveau constant.      Plus loin en avant, les deux voitures passaient au devant pour vérifier les obstacles possibles et prévenir les agriculteurs du passage du troupeau Il valait mieux que leurs bêtes ne voient pas le troupeau qui déambulait."

 

Station de nuit

        La nuit avec les animaux avait était prévue au préalable. L'arrêt se faisait chez des amis, des connaissances. Un carré de pré avait été clôturé pour l'occasion, avec des piquets et des fils, il y avait du foin et de de l’eau.

       Aimé poursuit : "Nous allions manger, à tour de rôle, une portion au restaurant du coin. Les maquignons dormait à l’hôtel et nous, les meneurs couchés dans la paille, dans une couverture, au plus près des animaux. Ça faisait partie du jeu. Nous repartions le lendemain, tôt, dès le point du jour."

 

Un curieux cortège 

"En route, on nous apportait un copieux petit déjeuner fait de la cochonnaille et autres victuailles bien arrosées. En route les gens venaient nous voir passer : les enfants, les anciens qui nous racontaient leurs parcours.

      Nous arrivions enfin à Caraman à la tombée de la nuit. Là on rejoignait un pré, aménagé comme celui de l’étape. Des amis des maquignons venaient récupérer les animaux de chacun d'entre eux. C’était un moment agréable, nous passions presque pour des héros. Et j'ai eu la chance de vivre cette expérience."

               

L'arrivée du camion, la fin de la mena

"Nos maquignons se sont ensuite cotisés pour acheter un gros camion, s’allouer les services d'un chauffeur et ont fait aussi du transport pour d’autres personnes. En suivant cet exemple, d’autres personnes se sont équipées à leur tour de petites bétaillères et portaient des animaux chez les particuliers ou sur les marchés de la région. Veaux, porcelets, etc...

Certains sont devenus négociants en jeunes veaux (repopets).

Aujourd’hui bien-sûr, rien n'est plus pareil. Tout ce système commercial a disparu. Sur la canton de Caraman, au début des années 60, on recensait plus de 5000 têtes de bovins, aujourd'hui je crois qu'il y en a à peine plus de 600".

 

Merci à Aimé pour ce témoignage très éclairant et rare et à Serge Arnaud pour le document iconographique.

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Publié le 20 Mai 2023

Lauragais d'Autrefois (215) : les fèves (las favas), recette et dictons

Dans un post, il y a quelques années, Aimé Boyer nous avait plongé dans l'année des fèves de leur semis à leur récolte (voir ici).

La saison s'y prêtant, revenons sur ce sujet. Voici d'abord quelques dictons en entrée :

Aver la favas de bon còser.

littéralement : avoir les fèves faciles à cuire = être né avec une cuillère d'argent dans la bouche

Aver manjat pro de favas.

littéralement : avoir mangé assez de fèves = donner sa langue au chat

Mai fa la fava mes que la trobe plan sarclada.

Mai fait la fève pourvu qu'il la trouve bien sarclée.

Grossier coma de palha de fève.

Grossier comme de la paille de fève

 

Et pour le plat de résistance, la recette d'une soupe traditionnelle adressée par Aimé Boyer :

Faites revenir un peu d'oignon et de lard dans de la matière grasse, éventuellement navet et pomme de terre, un morceau de salé

Ajoutez de l'eau, assaisonnez et laissez cuire une trentaine de minutes.

Pelez ensuite les fèves fraîches et ajoutez-les. Laissez cuire 30 minutes de plus.

Servez très chaud sur du pain rassi ou des croûtons aillés.

 

Bon apetís !

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Publié le 14 Mai 2023

Lauragais d'Autrefois (214) : à la table des métayers

Nous avons souvent parlé de cuisine et de recettes traditionnelles des métairies lauragaises d'antan. Grâce aux partages d'Aimé Boyer (le millas) et de Berthe Tissinier avec les recettes d'Emma Colombies nous avons exploré de savoureuses recettes : la soupe à l'ail, la croustade, les farinettes et bien d'autres encore...

Il en reste encore tant à rappeler pour réveiller nos souvenirs : les oreillettes, les curvelets, le salpiquet de fèves... 

Je vous propose de les mettre en commun nos recettes du Lauragais pour les publier ici. Pour cela, vous pouvez me les adresser à lauragais@lescarnetsdemile.fr.

A vos souvenirs...

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Publié le 8 Mai 2023

Photo d'illustration - Documents d'époque

Photo d'illustration - Documents d'époque

 A l'occasion des commémorations du 8 mai, je vous repropose ce post avec le témoignage d'Aimé Boyer sur la période de guerre dans les métairies lauragaises.

La période de la guerre telle qu'elle a été vécue dans les bordes et les campagnes du Lauragais fait l'objet de témoignages. En voici un, exceptionnel, celui d'Aimé Boyer. Il avait 6 ans lorsque la 2nde Guerre Mondiale a commencé, 12 lorsqu'elle s'est enfin achevée. Son enfance a donc été profondément marquée par cette période qu'il a vécue près de Caraman. Voici les souvenirs qu'ils nous a confiés, ceux d'un gamin du Lauragais dans une période complexe de l'Histoire :

" Il y avait un chef de district par canton qui organisait le ramassage - les réquisitions - entre autres, des animaux, du grain etc…dans chaque ferme et selon leur superficie, pour nourrir l’occupant. 

Les Allemands passaient souvent dans les fermes, par deux, ouvraient les armoires, les placards. Il fallait leur donner à manger, leur faire cuire des œufs à la poêle. Si ma mère n’avait pas le temps, ils se les faisaient cuire eux-mêmes. Pendant que l’un faisait cuire, l’autre allait chercher du vin à la cave, j’ai souvent vu les mâchoires de mon père se crisper. En d’autres endroits c’était le jambon ou des légumes dans le jardin qu'ils choisissaient.

Ils faisaient des manœuvres régulièrement et ils passaient quand bon leur semblait sur la rangée de melons, en colonne, et dans le champ de blé, en tirailleurs, se couchant à tout moment. Il fallait voir la tête des melons et du champ de blé après leur passage, sans oublier celle de mon père !

On m'a aussi raconté cette anecdote : lors d'une soirée de beuverie - ils avaient dû abuser de l'eau de vie - ils auraient fait monter un cheval dans la chambre grand dam des habitants de la ferme.

Bien entendu il n’y avait pas d’armes car elles étaient réquisitionnées. Pour améliorer le quotidien, on attrapait donc des lapins avec des bourses - j’y étais très adroit - et aussi le furet. Mes parents avaient aussi acheté un petit moulin manuel pour faire de la farine en cachette afin de fabriquer du pain. 

A partir de 1940, nous avons vu arriver des personnes nouvelles qui cherchaient des denrées alimentaires. C’étaient des Toulousains qui venaient avec le train, et s’aventuraient à travers la campagne, sans aucun repère au début.

Les premières fois il y eut des contacts modestes, et comme ils revenaient toutes les semaines, des rapports d’amitié se sont crées et sont allés bien au delà de la fin de la guerre. Ils ont participé à notre vie, nos fêtes, nos deuils. Ils ont assisté au mariage des enfants qu’ils avaient connus petits. Il y a eu aussi des échanges, de type troc, et qu’on appelait communément marché noir. Ces Toulousains avaient accès , par des connaissances, des amis, à l’industrie. Ils pouvaient trouver des pneus de vélo, des sandales, des vêtements, du soufre, du vitriol, et toutes sortes de produits utiles à la vie courante.      

Le poste radio n'était pas autorisé. Le nôtre était caché sous le lit. Mon père et ma mère écoutaient les messages Les Français parlent aux Français, mais ne comprenaient pas ce qu’ils signifiaient.

Puis vint le débarquement en Normandie. Il nous tenait motivés ! Nous suivions, à l’aide de punaises, la progression des Alliés sur une carte pendue derrière la porte. Ma mère avait trouvé une carte de l’Europe. De même, nous suivions l’avancée de l’Armée Rouge. C’est moi qui, tous les soirs, m’acquittait de cette tâche.

J'ai  aussi des souvenirs de bombardements et particulièrement ceux de l’aéroport de Montaudran par l'aviation anglo-américaine le 6 avril 1944. Même si nous étions loin, en pleine nuit, nous entendions le vrombissement des nombreux avions, des bombes qui tombaient en sifflant avant d’exploser en illuminant le ciel puis le retour des avions qui passaient entre Caraman et Villefranche ; ils laissaient tomber les enveloppes des bombes que nous ramassions comme des souvenirs."

D'autres souvenirs d'Aimé Boyer sur le sujet dans un prochain post. Je le remercie très sincèrement de m’avoir une nouvelle fois confié cette tranche de vie exceptionnelle.

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Publié le 1 Mai 2023

Lauragais d'Autrefois (212) : les jolis dictons occitans du mois de mai

Quelque proverbes et dictons de saison à l'heure où les bords des champs fleurissent...

Mai fa la faba pro que la trobe plan sarclada

Mai fait la fève pourvu qu'il la trouve bien sarclée.

 

En mai, plèja del matin diu pas empachar de partir.

En mai, la pluie du matin ne doit pas empêcher de partir. (elle ne dure pas)

 

Borron de mai emplis le chai 

Bourgeon de mai emplit le chai

 

Al mes de mai, dins sèt nuèits, le blat creis de la mitat.

Au mois de mai en sept nuit, le blé grandit de moitié.

 

Mai fresquet, junh caudet

Mai frisquet, juin tiède

 

Le pic et le gai bastisson al mes de mai.

Le pic et le geai bâtissent au mois de mai.

 

Al mes de mai, cada casse met sas fuèlhas.

Au mois de mai, chaque chêne met ses feuilles.

 

Si vous connaissez d'autres dictons ou proverbes sur le printemps, le joli mois de mai, les mauvaises herbes, n'hésitez pas à me les adresser. Nous complèterons ce post ensemble au fur et à mesure. Vous pouvez m'écrire à lauragais@lescarnetsdemile.fr 

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Lauragais d'Autrefois (212) : les jolis dictons occitans du mois de mai

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Publié le 16 Avril 2023

photo coll. Rouzaud

photo coll. Rouzaud

Je vous avais déjà proposé cette photo adressée par J.C. Rouzaud, prise lors d'un concours de labour en 1957 ou 1958 à l'ancienne coopérative du Marès sur la commune d'Avignonet-Lauragais.

Au cours de ces épreuves qui peuvent mener les lauréats jusqu'au concours national en se qualifiant au fur et à mesure des étapes locales, départementales puis régionales, les concurrents font montre de leur savoir-faire. La régularité des sillons, leur profondeur, leur précision sont autant de critères évalués au regard du temps donné pour l'épreuve.

En France, le premier concours national fut lancé en 1954. A l'époque où la mécanisation était en plein développement, c'était aussi un moyen de réunir les agriculteurs pour parler et échanger sur ces techniques nouvelles et la pratique du métier en plein évolution. Les tracteurs se sont en effet démocratisés dans les campagnes après la 2nde Guerre Mondiale grâce au plan de modernisation et d'équipement de l'agriculture notamment.

Le ministère éditait notamment des brochures pour inciter à investir dans un tracteur (voir ci-après).

Sur le même thème, labours profonds et charrue balance, voir article précédent ici : http://www.lescarnetsdemile.fr/2020/08/lauragais-d-autrefois-91-les-labours-profonds-et-la-charrue-balance.html

Merci à J-C. Rouzaud pour la photo partagée.

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doc. coll. S.Saffon
doc. coll. S.Saffon

doc. coll. S.Saffon

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Publié le 9 Avril 2023

Clocher-mur de l'église de Folcarde (31)

Clocher-mur de l'église de Folcarde (31)

La période pascale dans la campagne lauragaise des années 50 revêtait un caractère particulier au regard des traditions religieuses qui l'accompagnaient. En l'absence de moyens de transports, on organisait l'emploi du temps. Les nombreux travaux printaniers dans les champs, à la vigne, à l'écurie qui jalonnaient cette période nécessitaient une organisation rigoureuse si la famille souhaitait assister aux célébrations religieuses.

 Voici les souvenirs d'Aimé Boyer, métayer : 

"Que de kilomètres parcourus pour la religion. J’habitais à deux kilomètres du village, et au bord de la route. Mais d’autres familles se situaient à cinq ou six kilomètres. Et, comme ils n’étaient pas au bord de la route, ils devaient prendre leurs chaussures à la main pour en changer et laisser les sabots sous des racines d’arbre ou d’un gros buisson.

Le matin des Cendres, avant d’aller à l’école, on passait à l'église pour assister à une messe basse qui était une messe non chantée suivie de l’imposition des Cendres avec lesquelles on nous faisait une croix sur le front. Je me souviens que nous l'effacions avant d’arriver à l’école, pour ne pas être moqués."

 Des Rameaux jusqu'à Pâques

" Huit jours avant Pâques, on prenait quelques rameaux de laurier, à défaut de buis, pour les faire bénir, à la mémoire de l’entrée du Christ dans Jérusalem et de sa Passion. Au retour avant de rentrer le bouquet, on en laissait la moitié dehors ; il ne fallait pas le rentrer dedans car il devait être distribué dans les champs l’après-midi, pour protéger les récoltes. Le reste, un brin posé dans chaque pièce sans oublier l’écurie, les volières, et même la cave. Le reste était stocké dans l’armoire en cas de deuil, de maladie etc...

Tout au long de la semaine Sainte, nous rejoignions souvent l'église pour le chemin de croix, la veillée pascale, les temps de prière Beaucoup de kilomètres à pied et d’allers-retours de la ferme au village et de longues conversations joyeuses sur le chemin.

Pâques était un moment très attendu, une grande fête dans les familles lauragaises. Bien sûr un bon repas partagé clôturait cette période pascale après la messe du jour de Pâques."

 En attendant, les Rogations, bénir les culture et les travaux des champs

"Trois jours avant l’Ascension, on allait en procession bénir les cultures, les travaux des champs (les deux premiers jours étaient consacrés à la campagne). Sur les routes du Lauragais il y a des croix érigées et posées sur des socles de 1m.50 environ. Les familles paysannes les aménageaient en guise de reposoir : un linge blanc, un Christ, une image pieuse, un bouquet de fleurs, ce dont on disposait ; c’est là que la procession se retrouvait parfois même en passant à travers champs. Le troisième jour des Rogations était souligné par une messe, avec une procession sur la place du village, devant la Croix des Missions. C’était ainsi à Caraman, je me souviens. À chaque reposoir il y avait des offrandes, des produits de la ferme."

 Merci à Aimé Boyer pour ses souvenirs si précis et évocateurs.

Si vous avez des témoignages sur la vie rurale dans les fermes et métairies lauragaises des année 30,40 ou 50, n'hésitez pas à me les faire parvenir ou à me contacter je les publierai : lauragais@lescarnetsdemile.fr 

Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)

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Rédigé par Emile

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Publié le 2 Avril 2023

Lauragais d'Autrefois (209) dictons occitans des Rameaux et d'avril

Parce que c'est de saison, voici quelques dictons sur avril et les Rameaux. Il y est souvent question de la pluie qui cette année nous fait défaut...

Pluèja sus Ramèls, pluèja sus tavels

Pluie sur les rameaux, pluie sur les dizeaux  (tas de gerbes donc pluie sur les moissons)

 

Quand l'auta bufa per Rampan, bufa tot l'an. 

Quand le vent d'autan souffle pour les Rameaux, il souffle toute l'année.

 

Quand en abrial le cocut es pas encara vengut, es qu'es mort o perdut.

Quand en avril le coucou n'est pas encore venu c'est qu'il est mort ou perdu.

(Et par association d'idées 😉 : Cocut, cocut, se la branca peta, soi foutut : coucou, coucou, si la branche pète, je suis foutu)

 

Al mes d'abrial, se ploviá trente e un jorns fariá pas de mal a digun

En avril s'il pleuvait trente et un jours, ça ne ferait de mal à personne. (Nb : avril n'en comporte que trente)

 

Al mes d'abrial, cada bestia cambia de pel. 

Au mois d'avril chaque bête change de poil.

 

Al mes d'abrial, les aucels colcan dins le niu.

Au mois d'avril, les oiseaux couchent dans leur nid.

 

Si vous connaissez d'autres dictons sur ce thème, n'hésitez pas à me les adresser. Je les publierai. Vous pouvez m'écrire à lauragais@lescarnetsdemile.fr 

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Rédigé par Emile

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Publié le 25 Mars 2023

Lauragais d'Autrefois (208) : le millas, un recette d'antan

Millas, il suffit de prononcer ce mot pour que s'éclaire l'oeil gourmand des gens du Lauragais. Cette recette ancestrale héritée de génération en génération régale encore aujourd'hui. de nombreux gourmets.

Dans la campagnes des années 50 le millas, canaille, se fait dessert ou accompagne viandes, civet, sauces... Il a longtemps été un des aliments de base des paysans Lauragais. Appelé aussi le pain du pauvre, il a repris toute sa place sur les tables durant la 2nde Guerre Mondiale, il était facilement réalisé à base de farine d'eau et de sel.

Il était traditionnellement servi lorsqu'on réunissait de grandes tablées à l'occasion par exemple, de la fête du cochon ou lorsqu'on tuait les canards.

A base de farine de millet à l'origine, lui a succédé ensuite la farine de maïs. Cette farine est incorporée progressivement à l'eau salée frémissante pour être cuite. Il convient de respecter les proportions pour obtenir cette bouillie épaisse que l'on découpe en rectangles lorsqu'elle a suffisamment refroidi.

Ces rectangles peuvent être frits à la poêle avec du sucre ou de la confiture. Il peut aussi, sur le modèle de la polenta, être un accompagnement de choix.

Voici la recette d'Emma Colombies de Baziège que m'a confiée Berthe Tissinier que je remercie :

- 2kg de farine de maïs

- 10 l d'eau

- 70g de sel

Dans un chaudron, en cuivre de préférence, faites bouillir l'eau avec le sel.

A part, dans une bassine, on délaye 500g de farine dans de l'eau froide et versez la dans l'eau chaude.

Versez ensuite en pluie la farine dans le chaudron tout en remuant.

Portez à ébullition et continuez à remuer pendant une heure ou plus.

Quand une croûte se forme au fond du chaudron le millas est cuit.

Sur un torchon fariné disposé sur une table, versez le millas en une couche de 2 cm d'épaisseur. 

Laissez refroidir et détaillez en rectangle.

Bon appétit !

Si vous connaissez d'autres recettes lauragaises traditionnelles que l'on servait à la table d'antan et - pourquoi pas - des anecdotes qui vont avec, n'hésitez pas à me les adresser. Je les publierai. Vous pouvez m'écrire à lauragais@lescarnetsdemile.fr 

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Rédigé par Emile

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Publié le 11 Mars 2023

Photo Bruno ALASSET

Photo Bruno ALASSET

Louis Bruno était agriculteur en Lauragais, fermier plus exactement. Retraité, il a consigné ses souvenirs dans des cahiers que sa famille partage avec nous aujourd'hui. Dans un précédent post (ici), nous avons découvert sa description des différentes structures des exploitations lauragaises. Aujourd'hui, nous nous intéresserons à la première partie de l'énumération qu'il a faite des travaux printaniers. 

En mars, vignes et prairies

"Courant mars, revigorés par l'allongement des jours et le soleil printanier, on reprenait du service à l'extérieur, taille , travail et remise en état de la vigne, semis des prairies temporaires à renouveler, trèfle violet, sainfoin et même lotier sous couvert d'une céréale de préférence l'orge moins envahissante que le blé ou avoine. Sarclage à la herse légère et roulage général si le sol était assez ressuyé. Cette dernière opération avait pour but de plomber le sol soulevé par les gelées hivernales et favoriser le tallage des cultures ; histoire de se dégripper un peu les muscles du dos on accordait aussi un petit binages manuel aux fèves rescapées de l'hiver."

Les engrais

"N'oublions pas de mentionner quelques épandages d'engrais chimiques de printemps certes en bien moindre quantité que de nos jours, manuels bien-sûr suivant le principe des semis de graines. Superphosphate 20 % en poudre sur les prairies de fauche, attention les yeux ! Surtout avec un peu de vent. 

Sulfate d'ammoniaque ou ammonitrate 20 % sur les blés. Les sacs ou "balles" pesaient 100 kg. L'opérateur en prenait un chaque coup le tiers dans son sac-semoir passé autour du cou, il fallait avoir du muscle et serrer les dents outre cela on n'avait pas oublier de mettre en terre les plants de pommes de terre. "

En avril

"C'était le moment de reprendre les labours d'hiver bien disloqués par les gelées. Les terres étaient d'une finesse à vous donner envie de marcher pieds nus et la structure du sol impeccable du fait d'un tas de facteurs trop longs à citer et aussi discutables mais il n'en est pas moins qu'il en est rarement de même à ce jour malgré les moyens existants." 

La suite des travaux de printemps vus pas Louis Bruno à suivre dans un prochain post

Un immense merci à Daniel Bruno - ainsi qu'à Christiane et Jean-François Bruno - pour avoir partagé les écrits passionnants de Louis.

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