lauragais agricole d'autrefois

Publié le 7 Décembre 2024

Lauragais en 39-45 (1) : la métairie à l'heure du rationnement

Louis Bruno était agriculteur en Lauragais, fermier plus exactement. Retraité, il a consigné ses souvenirs dans des cahiers que sa famille partage avec nous aujourd'hui. Dans de précédents posts (ici et ), nous avions découvert sa description des travaux de printemps puis les activités de début d'été ().

Nous allons redécouvrir au cours de posts déjà proposés en 2021 son récit de la vie dans les métairies lauragaises pendant la guerre. Il avait écrit ces mots pour une conférence donnée il y a plusieurs années maintenant.

Les produits alimentaires furent dès 1940 rationnés à un niveau créant une situation voisine de la famine surtout dans les villes. La ration journalière de pain fluctuait suivant les départements en fonction des catégories de population et des caprices des autorités en charge de décisions souvent absurdes, par exemple 250 grammes dans l'Aude, 350 en Haute-Garonne, temporairement 500 grammes pour les producteurs de blé puis réduit de moitié lorsque la soudure s'avérait difficile.

Il était formellement interdit de détenir 10 kilos de blé à la ferme avec tous les mois la liste des différentes denrées d'origine végétale et animale à livrer à la réquisition, ce qui créait chez les paysans les plus craintifs un état de dénuement total, s'imposant des privations voisines de celles que subissaient les gens des villes.

Dans de telles situations, il était évident que seule la pratique du système D pouvait en partie soustraire les gens à ces misères et encore pour que ce fût possible fallait-il être situé de préférence dans la campagne profonde, loin des agglomérations et des mouchards mal intentionnés, posséder un peu de culot et cacher sous le chapeau un esprit de rébellion passive ravivé par l'instinct de survie.

Comment donc se procurer ces farines si précieuses sachant que les moulins furent interdits, seuls quelques rares encore non plombés se hasardaient un peu la nuit risquant des représailles terribles et le grain presque inexistant.

Certains foyers allaient jusqu'à se servir du moulin à café, imaginons quelle peine pour un rendement désuet...

 

Récit à suivre dans un prochain post pour découvrir la façon dont la farine se faisait durant ces années de guerre

 

Un immense merci à Daniel Bruno - ainsi qu'à Christiane et Jean-François Bruno - pour avoir partagé les écrits passionnants de Louis.

Merci à Bruno Alasset pour la photo d'illustration.

Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)

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Rédigé par Emile

Publié dans #Métairies en 39-45, #Lauragais agricole d'autrefois

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Publié le 2 Novembre 2024

Photo S. Visentin

Photo S. Visentin

L'automne était une saison aux tâches multiples à la métairie. Il fallait compter avec un temps plus capricieux et des journées raccourcies. Parfois c'était aussi la saison du changement pour les métayers, d'une borde à l'autre. Aimé Boyer recense pour nous la multiplicités de ces activités essentielles au fonctionnement de l'exploitation familiale.

"L’automne n’était pas une période propice à la rêverie dans les métairies. Il pleuvait souvent et les jours raccourcissaient.

Il fallait rentrer les récoltes, ramasser, transporter, stoker, faire les vendanges, récolter le maïs, les courges.

Tout cela ne laissait aucun répit à l’agriculteur et sa famille. Car il fallait en même temps préparer les semis en respectant la rotation culturale : les pailles sur le maïs et inversement le maïs après le blé avec un labour profond et une fumure animale. Les légumineuses fourragères étaient remplacées suivant la qualité du terrain généralement par du maïs et quelques fois du blé.  

Après avoir récolté le maïs, il fallait débarrasser les champs des jambes (las camborlas). Avec la canadienne arracher las tancàs (le départ de la jambe et le racinaire) puis niveler un peu le champ. En effet, en sarclant le maïs on tirait la terre vers le pied, ce qui provoquait une petite bute de terre à chaque rangée. Ensuite on labourait avec la charrue, un labour en planche, léger. Les semis de blé on déjà été évoqués dans les Carnets d’Emile. Il y avait aussi l’orge et l’avoine sans oublier le seigle et autre farouch qu’on semait dans un champ près de la maison pour le distribuer en fin d’hiver au bétail et apporter ainsi un peu de verdures après trois mois de rations sèches.

Dans le même temps, il fallait prendre soin du vin dans la cave.

Il fallait aussi semer les fèves et ce n’était pas une rangée, ou deux mais minimum un hectare ou davantage.

La fève faisait partie de la ration alimentaire des animaux de la ferme mais aussi de l’homme.

C’était la période où on plantait l’ail, l’échalote et l’oignon de Mulhouse.

Venait aussi le moment de faire les labours profonds pour le maïs avec le brabant, tiré par deux paires de bœufs ou vaches et deux personnes employées à temps plein.

Les terres argilo-calcaires du Lauragais ne supportent pas les labours de printemps.

Tout simplement l’argile qui passe l’hiver avec quelques gelées permet d’obtenir des terres meubles. Dans le Bassin Parisien ou les vallées de la Loire, ils n’ont pas ce même problème : ils labourent au printemps et ils sèment dans la foulée.

Mon gendre de Haute Savoie, quand il venait l’été, était étonné de voir ces labours dès le mois d’août.

On pourrait parler aussi du potager à pelleverser  et tant d’autres tâches encore.

La Toussaint venant, il fallait aussi travailler les tombes avec la bêche et le fossor. Chaque année, les tombes s’affaissaient  un peu. On remettait en forme de trapèze et quelques fleurs que l’on avait cultivées avec difficultés en raison du manque d’eau. Le cimetière n’était pas toujours au village,  avec les nombreux déménagements d’une métairie à l’autre, aussi il fallait y aller à pied, au mieux à vélo.

Durant cette période on se rendait aussi sur les foires et marchés de la région car l’année culturale prenait fin le premier ou onze novembre. Il fallait connaître le prix moyen de toutes les denrées alimentaires qui allaient rentrer dans le calcul avec le propriétaire bailleur que l’on reste ou que l’on déménage. "

Un grand merci à Aimé Boyer pour la transmission de ses souvenirs si précieux.

Merci à Serge Visentin pour la photo transmise.

Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)

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Rédigé par Emile

Publié dans #Lauragais agricole d'autrefois

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Publié le 26 Octobre 2024

coll. L. Pagès

coll. L. Pagès

Les mentions relatives à l'aviculture sont fréquentes dans les carnets d'Emile. L'élevage des poules, poulets, canards et oies tient en effet une place importante dans l'économie familiale.

On commande fréquemment des poussins à la Coopérative Agricole Lauragaise qu'on élève pour, d'une part nourrir la famille, mais aussi les vendre et compléter ainsi les revenus de l'exploitation. Chez les métayers, le revenu n'est en effet que dans la moitié de la récolte, l'autre moitié étant pour le propriétaire des terres. Certains habitués viennent directement les acheter à la métairie mais on en vend aussi beaucoup au marché de Castelnaudary (11) qui a lieu chaque lundi. Il ne faut guère plus de quelques semaines et, certes, beaucoup de soins pour amener un poulet à être vendu.

D'autre part, les poules pondeuses fournissent les œufs que l'on vend à raison de plusieurs douzaines par semaine aux clients fidèles.

A la saison d'automne, commence la période du gavage des canards gras. Les canards ont été élevés depuis la fin de l'été en plein air puis durant 3 semaines sont gavés avant d'être vendus prêts  être transformés ou, selon le choix de l'acquéreur, déjà transformés. Les confits, les foies gras, les salés sont autant de savoir-faire que l'on met ainsi en valeur. Selon les métairies, on fait le choix de gaver les canards, des "mulards" pour la plupart, au maïs blanc ou au maïs jaune.

Certaines exploitations sont davantage tournées vers les oies, ce n'est pas le cas chez Emile, où l'on en élève quelques-unes chaque année mais une moindre proportion.

On peut également encore trouver chez certains quelques dindons ou pintades.

Cet élevage avicole est alors, pour l'essentiel, dévolu aux femmes. Les fermières ont ainsi en charge toutes les tâches de soins, nourrissage, abattage, transformation et vente qui concernent ces animaux et complètent de façon importante le revenu de l'exploitation confiée aux métayers.

Petit lexique occitan :

  • La volaille : la polalha
  • la poule : la pola, la galina
  • le coq : le pol
  • le poussin : le poleto
  • le canard : le tiron
  • le dindon : le piòt
  • la dinde : la piòta
  • la pintade : la pinta o la pinca
  • l'oie : l'auca
  • le jars : l'auc o le gabre
  • l'oeuf : l'uòu

Je remercie Laure Pagès, Christiane et Jean-François Bruno et Marie-Pierre Guisiti pour les documents.

 

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doc personnel

doc personnel

Coll. C et JF Bruno

Coll. C et JF Bruno

Une bibliographie d'époque (doc. MP Guisti)

Une bibliographie d'époque (doc. MP Guisti)

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Publié le 29 Septembre 2024

photo Serge Arnaud (meri)

photo Serge Arnaud (meri)

Dans les bordes lauragaises, la récolte du maïs s'effectuait à la main à la fin du mois d'octobre. Cette étape n'était que le début d'un long travail de patience. Entre le vendredi 25 octobre et le lundi 11 octobre 1957,  Emile a ainsi mentionné 13 fois la tâche qui consistait à dépouiller le maïs (= descolefar le mil, en occitan mais on trouve aussi dans les dictionnaires le terme de espelofar par exemple).

Ce long travail consistait à enlever la plupart des feuilles enveloppant le maïs avant, par exemple, de tresser celles qui restaient les unes aux autres pour permettre ainsi de suspendre les épis (à l'intérieur ou à l'extérieur) et des le mettre à sécher. D'autres les stockaient dans des cribs (contenants en bois et grillage bien aérés) à l'extérieur, d'autres encore prenaient soin de les étaler sur le sol d'un grenier où l'on pouvait entretenir un courant d'air pour permettre un séchage des épis dans de bonnes conditions.

Emile, à la fin de cette opération en 1957, totalisait ainsi 423 "saches" de maïs. On imagine sans peine la tâche d'ampleur que le dépouillage représentait pour de telles quantités. Le maïs était un précieux allié utilisé pour le gavage des canards (un temps on l'égrenait à la main puis avec de petits égrenoirs mécaniques à manivelle), pour engraisser les cochons (réduit alors en farine) ou pour confectionner le milhas qui accompagnait les sauces ou se faisait dessert sucré après avoir été poêlé (et dont le Lauragais est encore très friand aujourd'hui).

Le travail autour du maïs n'était pas terminé pour autant puisqu'il fallait ensuite débarrasser le champ de ce que Emile nommait les tronçons, les jambes de maïs. Elles étaient coupées, chargées et stockées pour l'alimentation animale. Cette étape courait au début de décembre pour permettre de remettre la terre en état afin de prévoir l'assolement de l'année suivante. Lorsque Emile et les siens évaluaient que les tronçons étaient en trop grande quantité, une partie pouvait alors être brûlée.

Merci à Serge Arnaud pour la photo

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Rédigé par Emile

Publié dans #Lauragais agricole d'autrefois

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Publié le 22 Septembre 2024

coll.Rouzaud

coll.Rouzaud

Au fil des pages des carnets d'Emile, au cours des témoignages publiés ici, nombreuses sont les mentions qui concernent les animaux de trait et les boeufs en particulier. Nous les avons déjà évoqués lors d'un article (voir ici), intéressons-nous aujourd'hui aux différents clichés reçus les concernant. Chevaux, boeufs sont, encore dans les années 50, largement mobilisés pour tracter les charrettes de foin, tracer les sillons avec le brabant, affiner la terre avec la herse et tant d'autres tâches encore.

Les boeufs sont souvent de race gasconne comme nous l'avait rappelé Aimé B. dans l'article cité précédemment et on leur portait un soin très attentif car ils constituaient la force motrice de l'exploitation.

Par paire, arnaché d'un joug qui devait être le plus ajusté possible pour ne les blesser, les boeufs parcouraient ainsi les champs avec l'homme qui les conduisait avec l'agulhada ou tocado (aiguillon).

Voici grâce à nos contributeurs nombreux un aperçu des bêtes de trait au travail.

Lexique occitan :

bœuf : buòu

cheval : caval

joug : jo

pare-mouches (émouchette) : moscalh

aiguillon : agulhada, tocado

Merci à tous les contributeurs des carnets d'Emile pour le partage des ces photographies : famille Nardèse, Aimé Boyer , Laure Pagès, Serge Arnaud, Christiane et Jean Françoise Bruno, Jean-Claude Rouzaud

Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)

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coll.Rouzaud
coll.Rouzaud

coll.Rouzaud

photo coll. famille Nardèse

photo coll. famille Nardèse

photo coll. Serge Arnaud

photo coll. Serge Arnaud

coll. Jean-François et Christiane Bruno

coll. Jean-François et Christiane Bruno

photo coll. Laure Pagès
photo coll. Laure Pagès

photo coll. Laure Pagès

Photo coll. Aimé Boyer

Photo coll. Aimé Boyer

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Publié le 1 Septembre 2024

Tandis que Emile retrace ses journées le soir dans ses cahiers d'écoliers, à partir d'octobre 1957, le tracteur qui arrive enfin à la métairie permet de tracer des sillons dans les champs plus rapidement que les boeufs ne l'avaient fait jusque là et avec moins de fatigue pour le paysan.

Cet inespéré engin mécanique est acheté par le propriétaire des lieux en concertation avec Emile qui, dès la fin du mois de septembre, prépare un local pour l'accueillir et le protéger.

Depuis quelques années déjà, quelques hectares de terre étaient labourées par une entreprise qui facturait ses services. Le reste de la superficie était labouré par les boeufs tirant le brabant. L'arrivée du tracteur Deutz 24cv et de la charrue Kirpy va permettre une relative autonomie.

Pour autant, la coexistence du tracteur et des boeufs va durer près de 10 ans. Le poids des traditions d'une part mais surtout l'achat nécessaire et progressif des outils qui pourront être attelés au tracteur vont rendre cette transition lente mais les forces du travailleur seront bel et bien épargnées pour nombre de tâches du quotidien.

Dès janvier 1958, le cheptel est cependant réduit. Des 6 boeufs, on n'en conservera que 2. On les trouve cependant mentionnés régulièrement (par exemple, pour passer la herse entre les rangées de la vigne, cela se fait avec un bœuf en raison de l'étroitesse de l'espace).

L'année 1958 est donc une année où Emile et les siens apprennent à travailler différemment grâce à cet engin moderne. Ils apprennent aussi à gérer les pannes et les défaillances qui vont avec. On le maîtrise encore assez difficilement et le tracteur est d'occasion.

Cependant, leur mode de travail, de vie même, est en train de basculer. S'en rendent-ils compte au moment où Emile rédige les lignes concernant cette évolution ?

 

Voir les articles d'octobre 1957 :  Cliquez ici

 

Extrait d'une brochure du Ministère de l'Agriculture datant des années 50
Extrait d'une brochure du Ministère de l'Agriculture datant des années 50

Extrait d'une brochure du Ministère de l'Agriculture datant des années 50

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Publié le 24 Août 2024

Lauragais en 39-45 (5) : les réquisitions et le poste de radio

Voici les souvenirs d'Aimé Boyer, témoin fidèle des Carnets d'Emile. Ce témoignage concernant les années de guerre en Lauragais vous avait déjà été proposé en 2020. Il m'a paru intéressant de vous en offrir à nouveau la lecture dans le cadre d cette série consacrée à la 2nde Guerre mondiale.

" Il y avait un chef de district par canton qui organisait le ramassage - les réquisitions - entre autres, des animaux, du grain etc…dans chaque ferme et selon leur superficie, pour nourrir l’occupant. 

Les Allemands passaient souvent dans les fermes, par deux, ouvraient les armoires, les placards. Il fallait leur donner à manger, leur faire cuire des œufs à la poêle. Si ma mère n’avait pas le temps, ils se les faisaient cuire eux-mêmes. Pendant que l’un faisait cuire, l’autre allait chercher du vin à la cave, j’ai souvent vu les mâchoires de mon père se crisper. En d’autres endroits c’était le jambon ou des légumes dans le jardin qu'ils choisissaient.

Ils faisaient des manœuvres régulièrement et ils passaient quand bon leur semblait sur la rangée de melons, en colonne, et dans le champ de blé, en tirailleurs, se couchant à tout moment. Il fallait voir la tête des melons et du champ de blé après leur passage, sans oublier celle de mon père !

On m'a aussi raconté cette anecdote : lors d'une soirée de beuverie - ils avaient dû abuser de l'eau de vie - ils auraient fait monter un cheval dans la chambre grand dam des habitants de la ferme.

Bien entendu il n’y avait pas d’armes car elles étaient réquisitionnées. Pour améliorer le quotidien, on attrapait donc des lapins avec des bourses - j’y étais très adroit - et aussi le furet. Mes parents avaient aussi acheté un petit moulin manuel pour faire de la farine en cachette afin de fabriquer du pain. 

A partir de 1940, nous avons vu arriver des personnes nouvelles qui cherchaient des denrées alimentaires. C’étaient des Toulousains qui venaient avec le train, et s’aventuraient à travers la campagne, sans aucun repère au début.

Les premières fois il y eut des contacts modestes, et comme ils revenaient toutes les semaines, des rapports d’amitié se sont crées et sont allés bien au delà de la fin de la guerre. Ils ont participé à notre vie, nos fêtes, nos deuils. Ils ont assisté au mariage des enfants qu’ils avaient connus petits. Il y a eu aussi des échanges, de type troc, et qu’on appelait communément marché noir. Ces Toulousains avaient accès , par des connaissances, des amis, à l’industrie. Ils pouvaient trouver des pneus de vélo, des sandales, des vêtements, du soufre, du vitriol, et toutes sortes de produits utiles à la vie courante.      

Le poste radio n'était pas autorisé. Le nôtre était caché sous le lit. Mon père et ma mère écoutaient les messages Les Français parlent aux Français, mais ne comprenaient pas ce qu’ils signifiaient.

Puis vint le débarquement en Normandie. Il nous tenait motivés ! Nous suivions, à l’aide de punaises, la progression des Alliés sur une carte pendue derrière la porte. Ma mère avait trouvé une carte de l’Europe. De même, nous suivions l’avancée de l’Armée Rouge. C’est moi qui, tous les soirs, m’acquittait de cette tâche.

J'ai  aussi des souvenirs de bombardements et particulièrement ceux de l’aéroport de Montaudran par l'aviation anglo-américaine le 6 avril 1944. Même si nous étions loin, en pleine nuit, nous entendions le vrombissement des nombreux avions, des bombes qui tombaient en sifflant avant d’exploser en illuminant le ciel puis le retour des avions qui passaient entre Caraman et Villefranche ; ils laissaient tomber les enveloppes des bombes que nous ramassions comme des souvenirs."

Je remercie très sincèrement Aimé Boyer de m’avoir une nouvelle fois confié cette tranche de vie exceptionnelle.

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Rédigé par Emile

Publié dans #Lauragais agricole d'autrefois, #Métairies en 39-45

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Publié le 16 Août 2024

Photo coll. C et JF Bruno

Photo coll. C et JF Bruno

Nous opérons aujourd'hui un retour sur une tradition qui se déroulait dans les campagnes lauragaises notamment : la fête de la Saint Roch qui a perduré jusque dans les années 50.

Le 16 août 1951, Jean écrit :

Saint-Roch était imploré pour la protection du bétail et des récoltes et cela donnait lieu à des cérémonies annuelles dans nombre de villages du Lauragais.

Aimé Boyer décrit l'une d'entre elles : 

"Le 16 août, on allait avec une paire de bœufs, vaches, chevaux sur la place du village faire bénir les animaux et les récoltes. On choisissait la plus belle paire. Les bêtes étaient cardées, brossées, les queue frisées, un peu de blanc d’Espagne, le joug vernis.

Sur le joug, on déposait un spécimen des cultures : des épis de blé, orge, avoine, quelques pieds de maïs avec leurs cabosses, fèves, tresses d’ail, d'oignons... On agrémentait cela de quelques pieds de luzerne, fétuque etc… et bien-sûr quelques fleurs.

Le tout  était arrangé en forme de couronne posée sur le joug et attaché avec un long sarment de vigne avec ses grappes de raisins. 

On se rendait au village. En route bien-sûr, le convoi s’allongeait, on s’interpellait, on racontait quelques blagues.

En arrivant on s’installait en rond, le prêtre venait en procession, la croix, l’aspersoir et bénissait les animaux un par un, avec les prières adaptées à la situation. Il y avait beaucoup de monde.  La famille se déplaçait  y compris le propriétaire des métairies ou les régisseurs. On déposait l’incontournable panière des offrandes, toujours des produits de la ferme. "

Au retour, certaines familles faisaient consommer des éléments végétaux qui avaient été bénis lors de la cérémonie aux animaux qui étaient restés à la borde, des crêtes de maïs par exemple.

Lorsque cette tradition s'est perdue, elle a toutefois perduré parfois sous une forme plus intimiste avec, ce jour-là, la visite du prêtre dans les bordes qui le souhaitaient pour bénir maison, animaux et récoltes.

 

Un immense merci à Aimé Boyer pour ses témoignages toujours passionnants

Merci à JF et C Bruno pour la photo d'illustration.

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Statue de saint Roch, église de Giroussens (81)

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Rédigé par Emile

Publié dans #Lauragais agricole d'autrefois

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Publié le 27 Juillet 2024

Photo S.Visentin

Photo S.Visentin

Depuis quelques jours la saison d'été est là. Voici quelques dictons occitans de circonstance...

 

Del bon estiu le pagés viu.

Du bon été le paysan vit.

 

Le que pana pas a l'estiu vei pas la façade de Diu.

Celui qui ne profite pas de l'été ne voit pas la face de Dieu. (littéralement : celui qui ne vole pas à l'été...)

 

Le que travalha pas l'estiu, a sovent talent l'ivern.

Celui qui ne travaille pas l'été a souvent faim l'hiver. 

 

La pleja d'estiu mena le fresc al riu.

La pluie d'été amène la fraîcheur au ruisseau.

 

Le que parla mal de l'estiu, parla mal de son paire.

Celui qui dit du mal de l'été dit du mal de son père.

 

Quand les auriòls arrivan, es signe de calor.

Quand les loriots arrivent, c'est signe de chaleur.

 

Quand le blat es en flor, la cloca es al pausador 

Quand le blé est en fleur, la poule qui couve se repose

 

Per la santa Magdalena la notz es plena.

A la sainte Madeleine, la noix est pleine.

 

Si vous connaissez d'autres dictons ou proverbes sur l'été, la chaleur, les moissons etc, etc..., n'hésitez pas à me les adresser. Nous complèterons ce post ensemble au fur et à mesure. Vous pouvez m'écrire à lauragais@lescarnetsdemile.fr 

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Rédigé par Emile

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Publié le 14 Juillet 2024

Photo Serge Visentin

Photo Serge Visentin

Louis Bruno était agriculteur en Lauragais, fermier plus exactement. Retraité, il a consigné ses souvenirs dans des cahiers que sa famille a partagé avec nous. Je vous propose aujourd'hui de les redécouvrir. Avant de décrire une année entière de travaux des champs, il décrit les différentes structures des exploitations lauragaises. Un témoignage exceptionnel et passionnant.

Dans son introduction, Louis Bruno estime la moyenne des exploitations "de 15 à 30 arpents (un arpent =60 ares), exceptionnellement quelques unités qualifiées de grandes pouvaient comporter 60 ou 80 arpents". Il détaille ensuite les différents types d'exploitations avec force détails.

1- Les grands domaines avec maîtres-valets

Louis Bruno évoque donc l'existence de quelques grands domaines avec château ou maison de maître. Les terres labourables étaient subdivisées en plusieurs bordes, chacune gérée par un maître-valet.

Il écrit :

"Sur ces domaines, existait souvent un régisseur ou homme d'affaires payé par le propriétaire lequel supervisait et dirigeait travaux et affaires surtout dans le cas d'exploitation par des familles de gagés ou maîtres-valets. Ces derniers agissaient sur ordres donnés ne prenant eux-mêmes aucune initiative. Ils recevaient outre quelque maigre salaire en espèces, des gages en nature : blé, maïs, vin, pourcentage sur les étables, un lopin de terre pour leurs légumes et la possibilité d'un petit élevage de basse-cour."

2 - Les bordes ou métairies

"Le métayage était très courant, dans ce cas les initiatives concernant la conduite de l'exploitation étaient prises en concertation entre le bailleur et le preneur. On partageait les récoltes, les ventes issues des étables, les portes,oies, dindons, canards, seulement les poules et poulets bénéficiaient aux mi-fruitiers moyennant une rente annuelle au propriétaire établie sur un nombre d'oeufs et de paires de poulets prêts à rôtir. Les fournitures diverses, frais d'exploitation, les services et les engrais éventuels à part égale preneur-bailleur."

3 - Les fermes

"Le bail de fermage existait aussi, hélas un peu moins courant faute d'avances chez les preneurs. Le cas échéant, les terres et les bâtiments étaient donnés à bail de 3-6-9 ans résiliable ou renouvelable (sans statut avant 1945) avec inventaire de cheptel vif c'est à dire bêtes de somme pour le travail et cheptel mort matériel d'exploitation. Lequel se résumait à peu de choses par rapport à nos jours le preneur payait une rente annuelle fixée en nombre de sacs de blé loyal et marchand d'un poids de 80 kg l'un. Le fermier travaillait à sa guise tout en respectant les classes sur le bail."

4 - Les petites propriétés

"Enfin, quelques familles de plus ou moins petits propriétaires possédant leur unité de travail les conduisaient avec soin et persévérance et vivaient dans un confort relatif et en toute sécurité."

5- De l'instabilité et des changements

Louis Bruno évoque enfin le peuplement et l'instabilité assez répandue de certains preneurs et bailleurs.

" Du fait que les fermes étaient bien plus nombreuses, les campagnes étaient nettement plus peuplées. En 1954, 30 exploitations étaient encore ouvertes à Mauremont, commune totalisant 550 hectares très peu mécanisées. Une main d'oeuvre considérable s'imposait au minimum un UTH (unité de travail homme) et un attelage de boeufs ou chevaux par tranche de 10 hectares.

En ces temps là, les déménagements n'étaient pas choses rares et ce pour diverses raisons. Soit à cause d'incompatibilité entre preneur et bailleur ou bien parce que les enfants avaient grandi et il fallait un peu plus d'espace vital pour que chacun gagnât sa croûte. D'autres pauvres bougres, on ne savait trop pourquoi, roulaient leur bosse tous les ans, cherchant fortune d'un lieu à l'autre et c'était aussi néfaste pour les familles concernées que pour les terres qui faisaient l'objet d'un minimum de soins et s'appauvrissaient au fil des changements."

Louis Bruno dessine là un portrait précis des campagnes Lauragais des années 40 et 50 et de la façon de vivre. Dans les prochaines publications issues de ses écrits, on s'intéressera au travail et aux tâches relatives à chaque saison de l'année.

 

Un immense merci à Daniel Bruno - ainsi qu'à Christiane et Jean-François Bruno - pour avoir partagé les écrits passionnants de Louis. Merci à Serge Visentin pour la photo.

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Publié le 6 Juillet 2024

Lauragais d'Autrefois (179) : les moissons, un témoignage
Photos coll. J-C Rouzaud

Photos coll. J-C Rouzaud

Louis Bruno était agriculteur en Lauragais, fermier plus exactement. Retraité, il a consigné ses souvenirs dans des cahiers que sa famille a partagé avec nous. Dans un précédent post, nous avions découvert sa description des activités de début d'été (), revoici ce qu'il écrivait sur la moisson.

"Pas de trêve possible, piquage des faux et leur mise en condition pour détourer les champs et permettre le premier passage de la moissonneuse lieuse, lesquelles avaient été pourvues de leurs toiles élévatrices et vu leurs lames passées à la meule à aiguiser.

On faisait aussi ferrer de neuf les boeufs et les chevaux car désormais leurs onglets ou sabots ne supporteraient pas le coup.

La moisson devait se faire par temps sec en l'absence de rosée mais avant la surmaturité, le grain finissant mieux en gerbes assemblées en "tavels" tas de douze unités assemblées tout à la suite du passage de la lieuse tirée par des attelages de boeufs ou chevaux que l'on remplaçait deux fois par jour afin de profiter des heures favorables et avancer le plus vite possible craignant aussi le risque d'égrenage (grêle ou vent d'autan).

Avait-on tout juste fini la "sego" que sans même prendre le temps de souffler on étrennait l'aire de battage ou sol par l'égrenage des fèves récoltées, tiges entières, arrachées à la main , étalées au sol et battues au rouleau de pierre.

Commençait alors le gerboyage qui consistait à acheminer la récolte sur l'aire précitée et la rassembler en de beaux gerbiers dressés jusqu'à 8 à 10 mètres de haut ou bien entreposée dans les hangars pour ceux qui en avaient suffisamment. Vers la fin de la deuxième décade de juillet, les dépiquions pouvaient commencer mais entre temps, il fallait aussi faire une deuxième coupe de regain toujours précieuse pour les réserves d'hiver, abondante ou modeste, tributaire des orages d'été."
 

(les battages à suivre dans un nouveau post bientôt)

Un immense merci à Daniel Bruno - ainsi qu'à Christiane et Jean-François Bruno - pour avoir partagé les écrits passionnants de Louis.

Merci à J -C Rouzaud pour les photos 

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Publié le 22 Juin 2024

Photo coll. Rouzaud

Photo coll. Rouzaud

Photo coll. Nardèse

Photo coll. Nardèse

aucher le foin, le faner, le laisser sécher, retourner les andins, le charger sur des charrettes et le stocker. Précieux travail ! Ereintantes tâches !

La charrette est équipée de deux ridelles et d'échelettes. Trois travailleurs se relaient : un pour envoyer le foin, un pour le recevoir sur la charrette et ériger le monticule d'une hauteur impressionnante et un troisième qui "raspe" le sol pour récupérer les brins oubliés.

Il faut ensuite le décharger dans un hangar ou le "monter" sur la fenial d'où on le fait tomber ensuite au fur et à mesure de l'année par une trappe pour nourrir les animaux de l'étable.

Ces lieux confinés, en pleine chaleur estivale, provoquent yeux rouges et difficultés à respirer en raison de la poussière qui accompagne les mouvements d'herbe sèche. Sans compter l'effort que les fourchées successives demandent.

Dans le carnets d'Emile, les mentions concernant les fenaisons tout au long de l'année sont nombreuses et l'on comprend sans peine l'importance que cette activité a pour la vie de la ferme et le temps qu'elle prend. Ce sont jusqu'à 4 coupes annuelles de fourrage que l'on compte, la dernière étant en automne.

L’alimentation du bétail en est en grande partie tributaire et les stocks pour les mois d'hiver sont indispensables. Esparcette, luzerne, sainfoin, Ray Grass sont des noms qui reviennent régulièrement dans les carnets d'Emile.

L'importance des foins et fourrages est à tel point que lors de l’inventaire d'arrivée chez Emile en 1953 (voir article ici) il est précisé que 8 hectares sur les 38 de l'exploitation y sont dédiées et que 225 mètres cubes de fourrage sont stockés dans les hangar et sur la fenial (en occitan), fenil ou grenier à foin souvent situé au dessus de l'étable.

Pour le seul mois de mai 1952, on trouve 12 mentions des travaux liés aux fenaisons et et la mention de 26 charrettes chargées et déchargées.

 

Aimé Boyer m'a adressé un cliché de la faucheuse de son père, Jean-Claude Rouzaud des boeufs et de la charrette et la famille Nardèze partage avec nous une photo (ci-dessus) des fenaisons. Qu'ils en soient chaleureusement remerciés.

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Photo A. Boyer

Photo A. Boyer

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Publié le 1 Juin 2024

Lauragais d'Autrefois (31) : les tracteurs à chenilles
Lauragais d'Autrefois (31) : les tracteurs à chenilles

Grâce aux trésors photographiques partagés par la famille Nardèse, nous voici aujourd'hui face à un tracteur à chenilles. Et pas n'importe lequel, il s'agit d'un Mc Cormick International et plus exactement un TD18, semble-t-il.

Les tracteurs agricoles se sont développés en France depuis la fin de la 1ère Guerre Mondiale mais ils ont connu leur véritable essor dans les campagnes à partir des années 40. Cependant, dans bon nombre de métairies, leur arrivée s'est longuement faite attendre en rais, de moyens financiers limités ou de la force des habitudes du travail avec les boeufs.

Comme nous l'avait dit Emile dans l'article qui lui était consacré (ici), il se souvient parfaitement de cette transition qui, le concernant, a eu lieu au tout début des années soixante.  "Nous avons beaucoup hésité car il y avait de nombreuses discussions autour de cela. Les anciens étaient contre, n'en voyaient pas l'intérêt car nous avions toujours travaillé avec les boeufs. Le propriétaire me mettait en garde, un tracteur c'était un investissement et de l'entretien, du carburant... Et puis, il y avait ces histoires d'accidents. De temps en autre, il en survenait un, parfois grave, qu'on apprenait. C'était souvent faute d'une maîtrise suffisante de l'engin. Et ici, dans les coteaux, il y avait un risque supplémentaire, une crainte... je sais que certains disaient qu'avec mes 15 hectares d'alors, je ne m'en sortirais pas en faisant cet investissement."

Pour cette transition, beaucoup de paysans ont conservé des boeufs pour les endroits les plus inaccessibles ou plus étroits comme la vigne par exemple ou pour utiliser des outils agricoles qu'on ne pouvait pas atteler au tracteur. Chez Emile, la transition s'est faite plus sèchement, la vente des boeufs ayant contribué à l'achat du tracteur. Si le changement a réduit la peine de travail et le temps qu'on consacrait à une tâche "peut-être par 10 !", Emile en avait  nourri des regrets.

"Mon premier tracteur était un Farmall. Une fois garé sous le hangar, on réalise qu'on a face à soi un objet inerte, de tôle, sans émotion. On a beau dire ce n'est pas pareil que les boeufs auxquels j'étais très attaché et dont j'aimais m'occuper. Je me souviens encore du jour où ils sont partis. Le camion était garé dans la cour, là devant la maison, et il sont montés lentement à l'intérieur..."

Le TD18 présenté ici a été construit à 19000 exemplaires entre 1939 et 1955. Il est muni d'un moteur diesel International à six cylindres en ligne. Sa boîte comporte 6 vitesses. Ses deux phares lui donnent l'air imposant d'un curieux insecte. La version la plus large (2,33 m) dépassait 10 tonnes. 

Cela a pu donner lieu à quelques anecdotes que l'on raconte encore dans nos contrées lauragaises. Aux abords des fermes, on avait parfois l'habitude de mettre la récolte de haricots secs sur la route pour que le passage des véhicules contribue à les battre pour les écosser. S'il arrivait par malchance que l'un de ces véhicules soit un tracteur aussi lourd que le TD18, on imagine sans peine l'état des haricots qui avaient eu le malheur de se trouver sur la trajectoire des chenilles d'acier...

Pour faciliter ces transitions, le Ministère de l'agriculture éditait des brochures pour accompagner pas à pas les nouveaux acquéreurs de tracteurs (voir photos). Nous en proposerons prochainement d'autres extraits.

 

Mes remerciements renouvelés à Berthe et Jean pour le partage de ces photos tellement évocatrices de ces vies d'antan.

Merci à Louis, Denis et aux membres de l'association LE PASTEL pour leurs éclairages précieux et le partage de leurs connaissances si précises sur les tracteurs.

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Lauragais d'Autrefois (31) : les tracteurs à chenilles
Lauragais d'Autrefois (31) : les tracteurs à chenilles

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Publié le 26 Mai 2024

coll.perso

coll.perso

En ce jour de fête des mères, revenons sur les amusements l'enfance dans le métairies d'antan . Les occasions de jeux pour les enfants étaient multiples. Les plus grands, en âge d'aider, se voyaient confier des tâches dans les champs ou pour le soin des animaux ou encore des tâches domestiques. Lorsque la famille était nombreuse, les aînés veillaient souvent sur les cadets surtout lorsque les gros travaux accaparaient les parents à certaines périodes de l'année. Berthe se souvient de son enfance dans les années 50 à la métairie :

"En ce qui concerne les jeux des enfants de tous les jours, ce n'était pas très compliqué les aînés veillaient sur les plus petits, on jouait beaucoup avec les animaux domestiques, les chiens en particulier, à la corde à sauter, à la marelle, au ballon, on faisait du vélo. Les filles jouaient avec une dinette souvent agrémentée de bouts de vaisselle cassée, d'une vieille casserole, de vieux couverts, avec de l'herbe, des graines, de la terre qui étaient les denrées alimentaires !

A l'intérieur on jouait beaucoup aux petits chevaux, au jeu de l'oie, aux dames ou aux cartes surtout avec les grands frères et le papa. On avait de petits trésors que l'on trouvait dans la fameuse lessive "Bonux".

On lisait aussi les premiers livres de la bibliothèque rose, les livres de classe ou l'on découvrait la géographie, les sciences naturelles. Les grandes soeurs apprenaient à la plus petite à broder ou à tricoter et même à faire de la pâtisserie. C'était un quotidien simple, sans beaucoup de moyens... mais qu'est ce qu'on était heureux en famille le soir au coin du feu avec une poêlée de châtaignes grillées !"

 

Merci à Berthe - et à sa famille - pour ses souvenirs, formidables témoignages de la vie à la borde autrefois.

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coll.Nardèse
coll.Nardèse
coll.Nardèse

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Publié le 10 Mai 2024

Lauragais d'Autrefois (212) : les jolis dictons occitans du mois de mai

Quelque proverbes et dictons de saison à l'heure où les bords des champs fleurissent...

Mai fa la faba pro que la trobe plan sarclada

Mai fait la fève pourvu qu'il la trouve bien sarclée.

 

En mai, plèja del matin diu pas empachar de partir.

En mai, la pluie du matin ne doit pas empêcher de partir. (elle ne dure pas)

 

Borron de mai emplis le chai 

Bourgeon de mai emplit le chai

 

Al mes de mai, dins sèt nuèits, le blat creis de la mitat.

Au mois de mai en sept nuit, le blé grandit de moitié.

 

Mai fresquet, junh caudet

Mai frisquet, juin tiède

 

Le pic et le gai bastisson al mes de mai.

Le pic et le geai bâtissent au mois de mai.

 

Al mes de mai, cada casse met sas fuèlhas.

Au mois de mai, chaque chêne met ses feuilles.

 

Si vous connaissez d'autres dictons ou proverbes sur le printemps, le joli mois de mai, les mauvaises herbes, n'hésitez pas à me les adresser. Nous complèterons ce post ensemble au fur et à mesure. Vous pouvez m'écrire à lauragais@lescarnetsdemile.fr 

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Publié le 20 Avril 2024

photo Coll. JC Rouzaud

photo Coll. JC Rouzaud

Aimé Boyer m'a envoyé récemment son souvenir d'apprenti-faucheur. Une activité pénible mais nécessaire et... pas si évidente lorsqu'on débutait.

"J’ai utilisé la faux javeleuse pour ramasser de l’herbe pour les lapins avec une sache.

Une année après la guerre, je devais avoir seize ans, il a fait un été particulièrement pluvieux. La lieuse s’enlisait dans ce qu’on appelait « vaysse » ou « stagals ». Le technicien appelait cela des mouillères mais pour nous, les mouillères étaient une mare où barbotaient les canards.  

Donc, pour cette raison, on n’a pas pu ramasser tout le blé en raison de ces endroits humides dans certains champs.

Un jour, mon père m’a dit : « Il faudrait que tu ailles faucher les ronds de blé », ce qui était un terme courant dans le Lauragais. Je me suis équipé, de la pierre posée dans le coudier avec de l’eau. En cas j’ai pris aussi une petite bouteille de vin et me voilà arrivé au soi-disant « petit » rond qui ne l’était pas tant que ça, avec ma faux javeleuse.

J’ai eu, à ce moment-là, une pensée, pour mon instituteur qui nous disait, dans ses leçons, les grandes plaines d’Ukraine. Moi, j’ai trouvé ce rond bien grand, surtout qu’il y en avait d’autres…

Finalement je ne m’en suis pas trop mal tiré, mais quand même j’ai peiné.

Surtout que ma coupe n’était pas plate. En effet, j’attaquais mon mouvement en demi-lune trop haut, ce qui donnait au chaume, par endroits, un aspect en marche d’escalier.

Plus tard, avec l’entraînement et l’habitude, j’ai essayé d’améliorer ce défaut."

Je remercie Aimé pour ce témoignage très éclairant et Jean-Claude Rouzaud pour la photo.

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Publié le 15 Avril 2024

Les boeufs (1957) et le tracteur (Deering... des années 30), petit paradoxe à la Lauragaise (clichés confiés par Laure Pagès)
Les boeufs (1957) et le tracteur (Deering... des années 30), petit paradoxe à la Lauragaise (clichés confiés par Laure Pagès)

Les boeufs (1957) et le tracteur (Deering... des années 30), petit paradoxe à la Lauragaise (clichés confiés par Laure Pagès)

Si les tracteurs ont essentiellement essaimé dans les campagnes lauragaises comme ailleurs en France après la 2e guerre, leur apparition s'est faite progressivement en fonction du type d'exploitation et des moyens financiers des familles.

Chez les métayers comme Emile, ils font leur apparition assez tard dans les années 50 lorsque propriétaires et métayers trouvent un accord permettant pour les uns de financer son achat, pour les autres d'en assurer l'entretien (L'arrivée du tracteur chez Emile).

Les documents fournis ici sont issus d'une même exploitation agricole du Lauragais et montrent la coexistence longue du tracteur et des boeufs : le tracteur présenté est un McCormick-Deering datant des années 30 environ et la photo représentant le travail avec les boeufs date, elle,  de 1957.

Les boeufs sont restés longtemps dans les exploitations agricoles car ils permettaient de passer avec des outils dans des endroits plus étroits (par exemple entre les rangées de vigne) et on ne s'aventurait pas encore avec le tracteur sur les "penchants" pour ne pas prendre trop de risques. Cette coexistence dure souvent jusque dans la première partie des années 60.

Je remercie Laure Pagès pour les clichés confiés.

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Publié le 6 Avril 2024

coll. L.Pagès

coll. L.Pagès

Les souvenirs d'Aimé nous ramènent aujourd'hui dans la cuisine de la ferme. L'abondance d'oeufs au printemps amenait à consommer plus fréquemment des omelettes dont faisait varier les recettes.

"Au printemps les poules pondaient abondamment

Sur les marchés du canton, il y avait alors surabondance. La vente rendue difficile, alors il ne restait au métayer que la consommation familiale.

Les recettes les plus classiques avaient cours évidemment : les oeufs durs, à la coque, au plat, etc… Et évidemment l'omelette... Les omelettes printanières se déclinaient selon mille recettes avec des produits de saison...        

Avec des queues d'ail nouveau ciselées et revenues à la poêle avec de la graisse de cochon. On plantait la cuillère à soupe, dans la masse de graisse dans le salsier (récipient en terre cuite qui servait à stoker beaucoup d’aliments de la ferme) Dès que l’ail prenait un peu de couleur on vidait les oeufs battus, je ne vous dirai pas comment il faut l’enrouler! Ce que c’était bon !!

Cette omelette était aussi consommée en sauce ! Oui, avec une sauce rousse.

Avec des têtes d’asperges : même façon !

Avec les premières fèves : de la grosseur du bout du petit doigt ou de l’auriculaire, après les avoir écossées puis jetées dans la poêle. Si on n'avait pas de graisse de cochon, ou, de l’huile de tournesol, la graisse de canard faisait parfaitement l'affaire !

Avec des patates: lorsqu'il en restait encore de la récolte de l’année précédente...

Et bien sûr...

L'omelette flambée dite de Pâques (la pascada) :Après l'avoir cuite, on la posait dans un plat profond, on la recouvrait de sucre Puis on l'arrosait avec de l’eau de vie de prune. On allumait et, avec une cuillère à manche long si possible, on distribuait l’alcool sur le sucre, jusqu'à ce que la flamme s'éteigne !

Toutes ces recettes se cuisinaient sur le feu de bois, unique chauffage de la ferme."

Merci à AImé pour ses précieux souvenirs.

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Publié le 31 Mars 2024

Clocher-mur de l'église de Folcarde (31)

Clocher-mur de l'église de Folcarde (31)

La période pascale dans la campagne lauragaise des années 50 revêtait un caractère particulier au regard des traditions religieuses qui l'accompagnaient. En l'absence de moyens de transports, on organisait l'emploi du temps. Les nombreux travaux printaniers dans les champs, à la vigne, à l'écurie qui jalonnaient cette période nécessitaient une organisation rigoureuse si la famille souhaitait assister aux célébrations religieuses.

 Voici les souvenirs d'Aimé Boyer, métayer : 

"Que de kilomètres parcourus pour la religion. J’habitais à deux kilomètres du village, et au bord de la route. Mais d’autres familles se situaient à cinq ou six kilomètres. Et, comme ils n’étaient pas au bord de la route, ils devaient prendre leurs chaussures à la main pour en changer et laisser les sabots sous des racines d’arbre ou d’un gros buisson.

Le matin des Cendres, avant d’aller à l’école, on passait à l'église pour assister à une messe basse qui était une messe non chantée suivie de l’imposition des Cendres avec lesquelles on nous faisait une croix sur le front. Je me souviens que nous l'effacions avant d’arriver à l’école, pour ne pas être moqués."

 Des Rameaux jusqu'à Pâques

" Huit jours avant Pâques, on prenait quelques rameaux de laurier, à défaut de buis, pour les faire bénir, à la mémoire de l’entrée du Christ dans Jérusalem et de sa Passion. Au retour avant de rentrer le bouquet, on en laissait la moitié dehors ; il ne fallait pas le rentrer dedans car il devait être distribué dans les champs l’après-midi, pour protéger les récoltes. Le reste, un brin posé dans chaque pièce sans oublier l’écurie, les volières, et même la cave. Le reste était stocké dans l’armoire en cas de deuil, de maladie etc...

Tout au long de la semaine Sainte, nous rejoignions souvent l'église pour le chemin de croix, la veillée pascale, les temps de prière Beaucoup de kilomètres à pied et d’allers-retours de la ferme au village et de longues conversations joyeuses sur le chemin.

Pâques était un moment très attendu, une grande fête dans les familles lauragaises. Bien sûr un bon repas partagé clôturait cette période pascale après la messe du jour de Pâques."

 En attendant, les Rogations, bénir les culture et les travaux des champs

"Trois jours avant l’Ascension, on allait en procession bénir les cultures, les travaux des champs (les deux premiers jours étaient consacrés à la campagne). Sur les routes du Lauragais il y a des croix érigées et posées sur des socles de 1m.50 environ. Les familles paysannes les aménageaient en guise de reposoir : un linge blanc, un Christ, une image pieuse, un bouquet de fleurs, ce dont on disposait ; c’est là que la procession se retrouvait parfois même en passant à travers champs. Le troisième jour des Rogations était souligné par une messe, avec une procession sur la place du village, devant la Croix des Missions. C’était ainsi à Caraman, je me souviens. À chaque reposoir il y avait des offrandes, des produits de la ferme."

 Merci à Aimé Boyer pour ses souvenirs si précis et évocateurs.

Si vous avez des témoignages sur la vie rurale dans les fermes et métairies lauragaises des année 30,40 ou 50, n'hésitez pas à me les faire parvenir ou à me contacter je les publierai : lauragais@lescarnetsdemile.fr 

Découvrez mes romans sur la vie paysanne d'antan et les traditions d'autrefois sur www.sebastiensaffon.com

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Publié le 17 Mars 2024

Un tracteur à chenille (Photo coll. Nardèse)

Un tracteur à chenille (Photo coll. Nardèse)

Dans les écrits d'Emile, on voit régulièrement que les labours sont confiés à une entreprise surtout dans les périodes où le tracteur est absent. Aimé Boyer nous raconte comment cela se passait :

 

"Les charrues balances permettaient la réalisation du labour à plat. Quand une partie de la charrue était dans la terre, l’autre est en l’air grâce à un système de glissière. Actionné par la force du tracteur, l'appareil changeait de position grâce à un sytème proche du balancier.

Dans le Lauragais elles était équipées de deux socs de chaque côté et de deux roues, qui constituaient l’axe de la balance. 

Le tracteur à chenille qui les tractait avait deux caractéristiques essentielles à savoir pour la première, un rayon de braquage très court sur une roue bloquée et la deuxième résidait dans l'adhésion au sol. (voir ici une vidéo de démonstration)

 

L'entrepreneur mandatait un chauffeur pour le tracteur et un conducteur pour la charrue qui se remplaçaient.Il y avait un volant de chaque côté avec un siège.

L’agriculteur dont on labourait la terre était là pour accrocher et décrocher la charrue au tracteur grâce à un câble d’acier torsadé.

Équipé d’un gros anneau. en arrivant au bout du sillon, le tracteur donnait un petit coup de marche arrière qui permettait de décrocher et poser le câble sur la charrue en l’air.

Après avoir tourné, le tracteur revenait se mettre en place, l’agriculteur accrochait l'anneau en passant et venait se positionner pour aider à basculer la charrue. Pendant que le conducteur  était venu se positionner sur la charrue en l’air, le tracteur sans s’arrêter, déclenchait le mécanisme de balance. Le conducteur s’appliquait à faire aller les roues au plus près de la tranche du guéret (nb : dans un champ labouré, terre non encore labourée). Le tracteur positionné sur le guéret suivant l’inclinaison du champ tenait  la charrue au plus près de la tranche.

A minuit on procédait à un changement d’équipe. Ils venait remplacer la première équipe jusqu'à midi. L’agriculteur se débrouillait pour avoir un remplaçant, cela pouvait durer deux ou trois jours.. Quel calme quand tout cela était terminé... Le labour à plus de 40 centimètres produisait de grosses mottes qui allaient fondre avec le gel qui comme l'a dit Louis Bruno et donnait envie de marcher pieds nus…. nous ne nous en privions pas. 

  

A midi lors de la relève on faisait le plein, graissage, nettoyage, remplacement des socs, tourner le carrelé si besoin, et boire un petit jaune, fabriqué maison, avec de l’extrait d’anis et de l’eau de vie,.

Ce type de charrues, était largement utilisé par nos amis vignerons, de l’autre côté de la Montagne Noire."

 

Retrouvez mes romans sur les traditions et les paysans d'autrefois sur mon autre site (clic)

 

Un immense merci à Aimé Boyer pour ses témoignages toujours passionnants

Merci à Berthe Tissinier pour les photo transmises

 

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Publié le 24 Février 2024

photo coll famille Nardèse

photo coll famille Nardèse

A la saison d'automne, commençait la période du gavage des canards gras. Les canards avaient été élevés depuis la fin de l'été en plein air puis durant 3 semaines étaient gavés avant d'être vendus prêts à être transformés ou, selon le choix de l'acquéreur, déjà transformés. Les confits, les foies gras, les salés sont autant de savoir-faire que l'on mettait ainsi en valeur. Selon les métairies, on faisait le choix de gaver les canards, des mulards pour la plupart, au maïs blanc ou au maïs jaune. Cette espèce est un croisement de canard de barbarie et de Pékin.

A l’âge de 3 ou 4 semaines, les canards étaient élevés en plein air, sortis le matin et rentrés le soir en raison de la présence possible de prédateurs tels le renard ou la belette.

Berthe se souvient : "Avant d’en arriver là, la cane couvait ses œufs et au terme de quelques semaines apparaissaient de petits canetons. Commençait alors un long travail de surveillance de toute cette petite famille car la cane suivait le cours d’un petit ruisseau et se perdait avec sa petite famille dans la campagne. Combien d’heures avons-nous passé à arpenter la campagne à leur recherche pour les ramener à la maison ? Ma mère mettait à intervalles réguliers des œufs à couver pour pouvoir, l’hiver venu, gaver une couvée lorsque la précédente était mise « en salé ». Cet élevage demandait un suivi particulier car il fallait en amener le plus grand nombre possible jusqu’au gavage."

Le gavage commencait, vers 13 ou 14 semaines, pour une période d’une trois semaines Avec un entonnoir muni d’une manivelle entraînant une vis sans fin, un embuc, on remplissait le jabot du canard avec du maïs préalablement gonflé à l’eau. On s’astreignait à cet exercice matin et soir. La femme chargée de ce travail saisissait le canard qu’elle immobilisait entre les jambes, parfois dans une caisse de bois munie d’un couvercle à rabat sur lequel elle s’asseyait permettait de ne laisser dépasser que le cou de l’animal puis elle introduisait l'embuc tandis qu’elle aidait d’une autre main à faire circuler le grain vers le jabot. De son savoir-faire dépendait la réussite de l’entreprise. Il fallait connaître les canards pour les gaver de manière optimale sans atteindre l’excès qui pouvait leur être fatal.

Berthe témoigne : "Le gavage se faisait le matin très tôt et le soir très tard, avec du maïs blanc récolté à la ferme. C’était un travail supplémentaire très dur pour les femmes. Au terme de trois semaines, environ, les canards étaient prêts. La veille on les faisait jeûner, le matin avec l’aide des hommes de la maison les canards étaient « saignés », puis plumés par mes sœurs et de cousines venues ainsi passer quelques jours à la maison. Plumage à sec d’abord car on gardait le duvet pour en faire les fameux édredons (la couette du temps jadis) qui nous tiendraient chaud tout l’hiver, ou bien vendre ce duvet aux chiffonniers qui passaient alors dans les campagnes."

Dans les années 50, le foie gras était déjà un produit de luxe et, même à la métairie, il etait réservé aux occasions spéciales telles les fêtes de famille, à l’occasion, par exemple, d’un baptême, d’un mariage mais il pouvait aussi être servi lors des grandes tablées réunies pour les vendanges, la dépiquaison ou lorsqu’on tuait le cochon.

Dans le cadre du métayage, on partageait avec le propriétaire comme le raconte Berthe : "Le lendemain les patrons venaient chercher leur part, c’était prévu dans le contrat, et bien entendu ils choisissaient….les plus beaux ! Mais c’était le jeu !"

Berthe se rappelle encore de la préparation qui suivait: "Venait alors le découpage et la mise au sel. Le lendemain était réservé à la cuisson, dans un grand chaudron en cuivre, et la mise dans les grand pots de grès, on recouvrait la viande de graisse chaude, le lendemain ou le surlendemain quand la graisse avait bien pris, on recouvrait le pot d’un épais papier kraft sur lequel on notait la date et l’on remisait ces pots au frais, sur la plus haute étagère de la cuisine ou d’une pièce froide, cela assurait la nourriture pour toute l’année."

Une grande partie était destinée à la consommation de la famille, des clients fidèles viennent à la métairie se servir directement mais on écoule aussi cette marchandise sur les foires et marchés du secteur. On gavait ainsi plusieurs petites cohortes de canards d’affilée à la fin de l’automne et au début de l’hiver.

Mes remerciements à Berthe et sa famille pour le témoignage et le cliché présenté.

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Rédigé par Emile

Publié dans #Lauragais agricole d'autrefois, #Occitan, #Lauragais, #Occitanie

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Publié le 17 Février 2024

Photo coll. Rouzaud

Photo coll. Rouzaud

Les fèves avaient une place de choix dans les exploitations agricoles d'antan pour l’alimentation, qu'elle soit animale ou humaine, et la rotation culturale. On semait quand on le pouvait les graminées sur les légumineuses et vice versa.

 

Des semis avec le brabant - Semenar las favas

Aimé Boyer se souvient :

"On les semait le plus souvent, sur une milliaire, avec le brabant sans oublier d'incorporer le fumier.

À partir du 11 novembre suite au déménagement - au changement de borde pour les métayers - lorsque c'était le cas et jusqu’en février. On allait au champ avec un sac de fèves posé sur le brabant, sans oublier un petit panier. On faisant un premier sillon en rabattant le labour sur un bord de champ. C'était le labour à plat.

Et, au troisième sillon, le panier posé et bien calé sur le brabant, tout en menant les vaches qui savaient ce qu'elles avaient à faire. on semait en égrenant sans forcément s’appliquer à le faire graine par graine. Puis on posait le panier au sol, avant de tourner le brabant, on faisait trois sillons supplémentaires, et on reprenait le panier qui était resté au bout, Et on répétait cette opération sur un hectare environ."

 

Un sarclage difficile au début du printemps -sarclar et deserbar

Il poursuit :

« Quant elles était nées, il fallait les sarcler, ce n’était pas une mince affaire ! Elles avaient étés semées l’hiver donc la terre était molle. Cela signifie que le printemps venu, il n’y avait pas de terre meuble. C'était surtout le désherbage manuel qui était l’essentiel de l’action. Et quelques fois il fallait le faire deux fois avant quelles fleurissent."

Vers la table - A taula !

Apres la floraison, dès que le grain était formé, un premier ramassage permettait d'en déguster à croque sel.

En omelette, on faisait revenir les fèves dans la poêle et on vidait dessus les œufs battus. On les cuisinait en sauce, préparées un peu comme la mongetada. On les servait aussi en soupe avec des légumes classiques.  

Les petites fèves mélangées avec le pain dans la soupière et consommées aussi avec les légumes après la soupe. La soupe était une recette à base de pain. 

La soupe était épaisse tellement que la cuillère tenait debout dans l’assiette. Elles étaient cuites en purée, vidées sur le pain dans la soupière.  Quelle joie de déjeuner avec une assiette de soupe refroidie, un carré de lard coupé en dés, sur une tranche de pain tiré de la marque et arrosée du vin de la vigne. 

Cela constituait notre régime alimentaire journalier durant un bon mois de l'année."

 

La récolte des fèves sèches - batre las favas

« Quant elles étaient mûres bien noires, pied compris, on les ramassait le matin avec la rosée, sinon elles s’égrenaient. De petits tas étaient rassemblés toutes les trois ou quatre rangées. Il fallait aussi les charger sur les charrettes disponibles.     

Il fallait ensuite se préoccuper de la préparation du terrain pour les battre avec le rouleau en bois à traction animale.

La préparation consistait, sur un sol plat, à couper l’herbe en faisant glisser le dessous du sarcloir sans faire de trou dans la terre.On formait un espace circulaire, pour permettre à l’attelage de tourner sans faire de manœuvre. 

Le jour J, les fèves était étalées sur le sol en bonne couche en prenant soin de ne pas en mettre au centre, toujours pour la même raison de manœuvres à réaliser.  Le rouleau en bois tiré par nos braves vaches allait tourner en rond toute la journée. Cela s'entrecoupait de longues pauses. Quand on avait fais quelques tours sur les fèves qui craquaient sous le pois du rouleau, on écartait l’attelage hors de l'espace, à l'ombre, et avec la fourche on retournait les pieds. On brassait pour faire tomber les fèves au sol et redonner du volume à la récolte. On reprenait alors nos vaches qui en avaient profité pour ruminer.

On refaisait quelques tours de plus et on allait délier les vaches qui avaient suffisamment tourné en rond.

 

Puis c'était à notre tour de jouer, équipés de chapeaux, un mouchoir calé dessous comme les légionnaires, on tournait en donnant du volume on faisait tomber les dernières fèves rebelles accrochées aux fanes. On faisait plusieurs tas de toutes ces tiges et feuilles qui n’étaient pas tombées car elles allaient être rentrées à l’abri pour être consommées plus tard en récompenses à nos bonnes vaches.

Avec le revers du râteau à foin, on poussait pour faire plusieurs tas de graines mais aussi de résidus divers : feuilles, tiges cassées, fanes écrasées sans oublier de la terre portée du champ avec les racines et du sol de battage.

On installait ensuite au pied d’un tas, une ou deux couvertures ou draps. Et on posait dessus le moulin, à ventiler à traction manuelle. Toute la famille participait, chacun avait son poste, avec pour mission de remplacer de temps en temps le chauffeur.

Avec une pelle ou un seau ont alimentait la trémie, quelqu’un tournait le ventilateur qui activait aussi plusieurs grilles de différentes dimensions superposées en étages et animées en va-et-vient. Elles étaient suffisamment inclinées pour que les fèves descendent sur une dernière grille de dimension adaptée afin d'éliminer les derniers rejets trop lourds pour le ventilateur comme la terre par exemple. 

Une personne était chargée de récupérer les graines et de remplir des saches pas trop abondamment : il allait falloir les monter au grenier. 

Pour les derniers débris laissés sur place, la basse-cour, les pigeons, pies et corbeaux allaient s’occuper du nettoyage sans oublier les tourterelles et oiseaux nombreux.

 

Toutes ces graines, une fois la semence réservée de côté, étaient consommées de différentes façons selon les animaux. »

 

 

Merci à Aimé Boyer pour son témoignage ainsi qu'à Jean-Claude Rouzaud pour le partage de ses clichés.

 

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Rédigé par Emile

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Publié le 10 Février 2024

Réalisation d'un pailler en Lauragais dans les années 50

Réalisation d'un pailler en Lauragais dans les années 50

Dans les posts précédents consacrés aux battages, a été évoqué largement le pressage des balles de paille. Leur stockage sous les hangars lorsqu'on avait de la place était une préoccupation importante. Pour le surplus, à l'extérieur, on réalisait un pailler.

 

"Pour réaliser le pailler, on montait sur trois ou quatre rangs droits, rectangulaires, avec une méthode précise pour croiser les balles.    

Puis on continuait à monter en réduisant les rangs pour finir par un sommet pyramidal ou en escalier qui était rempli de paille en vrac et terminé au faîtage avec une méthode et un savoir-faire méticuleux pour ne pas qu’il y ait des gouttières ni des infiltrations d'eau. Car la paille était aussi un élément important pour les animaux de la métairie. 

Il y avait aussi le pailler en vrac mais ça, c’est une autre histoire. Pendant la guerre, les agriculteurs qui n’avaient pas pu trouver du fil de fer au marché noir, n’utilisaient pas la presse  et utilisaient donc une autre méthode pour réaliser ce pailler en vrac."

Je remercie Aimé Boyer  pour son témoignage et la famille Nardèze qui m'a confié de précieux clichés dont celui du pailler présenté ici.

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Rédigé par Emile

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Publié le 27 Janvier 2024

Photo coll.J-C Rouzaud

Photo coll.J-C Rouzaud

Grâce aux photos confiées par Jean-Claude Rouzaud, nous redécouvrons aujourd'hui des moissonneuses-batteuses d'antan, certaines tractées, les autres étaient automotrices.

Les moissonneuses tractées disposaient parfois de leur propre moteur outre cela du tracteur. La moissonneuse-batteuse McCormick F 64 disposait par exemple d'un moteur 4-cylindres. Ces machines à moteurs auxiliaires disparaîtront au fur et à mesure que la puissance des tracteurs augmentera.

La moissonneuse-batteuse automotrice affirmera sa suprématie entre 1955 et 1965 pour devenir l'engin de référence. 

Si cela vous rappelle des souvenirs, n'hésitez pas à miles adresser pour publication ici.

 

Merci à Jean-Claude Rouzaud pour ce partage.
Merci à Jean-Claude Rouzaud pour ce partage.

Merci à Jean-Claude Rouzaud pour ce partage.

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