lauragais agricole d'autrefois

Publié le 11 Mars 2023

Photo Bruno ALASSET

Photo Bruno ALASSET

Louis Bruno était agriculteur en Lauragais, fermier plus exactement. Retraité, il a consigné ses souvenirs dans des cahiers que sa famille partage avec nous aujourd'hui. Dans un précédent post (ici), nous avons découvert sa description des différentes structures des exploitations lauragaises. Aujourd'hui, nous nous intéresserons à la première partie de l'énumération qu'il a faite des travaux printaniers. 

En mars, vignes et prairies

"Courant mars, revigorés par l'allongement des jours et le soleil printanier, on reprenait du service à l'extérieur, taille , travail et remise en état de la vigne, semis des prairies temporaires à renouveler, trèfle violet, sainfoin et même lotier sous couvert d'une céréale de préférence l'orge moins envahissante que le blé ou avoine. Sarclage à la herse légère et roulage général si le sol était assez ressuyé. Cette dernière opération avait pour but de plomber le sol soulevé par les gelées hivernales et favoriser le tallage des cultures ; histoire de se dégripper un peu les muscles du dos on accordait aussi un petit binages manuel aux fèves rescapées de l'hiver."

Les engrais

"N'oublions pas de mentionner quelques épandages d'engrais chimiques de printemps certes en bien moindre quantité que de nos jours, manuels bien-sûr suivant le principe des semis de graines. Superphosphate 20 % en poudre sur les prairies de fauche, attention les yeux ! Surtout avec un peu de vent. 

Sulfate d'ammoniaque ou ammonitrate 20 % sur les blés. Les sacs ou "balles" pesaient 100 kg. L'opérateur en prenait un chaque coup le tiers dans son sac-semoir passé autour du cou, il fallait avoir du muscle et serrer les dents outre cela on n'avait pas oublier de mettre en terre les plants de pommes de terre. "

En avril

"C'était le moment de reprendre les labours d'hiver bien disloqués par les gelées. Les terres étaient d'une finesse à vous donner envie de marcher pieds nus et la structure du sol impeccable du fait d'un tas de facteurs trop longs à citer et aussi discutables mais il n'en est pas moins qu'il en est rarement de même à ce jour malgré les moyens existants." 

La suite des travaux de printemps vus pas Louis Bruno à suivre dans un prochain post

Un immense merci à Daniel Bruno - ainsi qu'à Christiane et Jean-François Bruno - pour avoir partagé les écrits passionnants de Louis.

Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)

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Publié le 4 Mars 2023

Lauragais d'Autrefois (206) : souvenirs d'une culture d'antan en Lauragais

Voici un témoignage qu'on adressé par un ami concernant la culture du tabac en Lauragais. Je l'en remercie vivement.

"Ah la culture du tabac ! Les souvenirs d'il y a plus de cinquante ans remontent. 

Pendant mes vacances scolaires mon oncle me faisait participer :

Avec une burette il fallait faire glisser une goutte d'huile à partir du haut du pied au niveau de l'attache des 3 premières feuilles.

Ensuite venait le temps de la récolte, les pieds coupés par les adultes devaient être entreposés délicatement
Sur une remorque puis sur une autre ; mon oncle, sous mes yeux stupéfaits de citadin, attelait 2 remorques au tracteur Renault et, pilote fantastique, reculait tout ça paisiblement dans le séchoir aux murs en lattes de bois goudronnées et disjointes afin de faciliter le séchage des pieds avec leurs feuilles, qu'il fallait suspendre à une ficelle – en ayant fait un seul tour – hissée à plusieurs mètres d'une hauteur qui à mes yeux de préado paraissait énorme.
Une année, mon oncle Auguste avait bricolé un système qui permettait de hisser plusieurs lignes de pieds, telles le résultat d'une pêche terrienne miraculeuse, sur un cadre d'une même traction.

Au chaud, en automne ou en hiver me semble-t-il, étaient confectionnées les "manoques" : les feuilles devenues marron marbré et encore un peu collante, détachées hors de ma présence, étaient glissées entre la pince formée par le pouce et l'index, comptées et ficelées adroitement par les femmes et les gamins en âge de calculer sans trop d'erreur, pour être enfin vendues à la SEITA sans doute, au milieu des discussions en occitan que je comprenais avec peine..."

 

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Publié le 18 Février 2023

Photo Serge Visentin

Photo Serge Visentin

Louis Bruno était agriculteur en Lauragais, fermier plus exactement. Retraité, il a consigné ses souvenirs dans des cahiers que sa famille a partagé avec nous. Je vous propose aujourd'hui de les redécouvrir. Avant de décrire une année entière de travaux des champs, il décrit les différentes structures des exploitations lauragaises. Un témoignage exceptionnel et passionnant.

Dans son introduction, Louis Bruno estime la moyenne des exploitations "de 15 à 30 arpents (un arpent =60 ares), exceptionnellement quelques unités qualifiées de grandes pouvaient comporter 60 ou 80 arpents". Il détaille ensuite les différents types d'exploitations avec force détails.

1- Les grands domaines avec maîtres-valets

Louis Bruno évoque donc l'existence de quelques grands domaines avec château ou maison de maître. Les terres labourables étaient subdivisées en plusieurs bordes, chacune gérée par un maître-valet.

Il écrit :

"Sur ces domaines, existait souvent un régisseur ou homme d'affaires payé par le propriétaire lequel supervisait et dirigeait travaux et affaires surtout dans le cas d'exploitation par des familles de gagés ou maîtres-valets. Ces derniers agissaient sur ordres donnés ne prenant eux-mêmes aucune initiative. Ils recevaient outre quelque maigre salaire en espèces, des gages en nature : blé, maïs, vin, pourcentage sur les étables, un lopin de terre pour leurs légumes et la possibilité d'un petit élevage de basse-cour."

2 - Les bordes ou métairies

"Le métayage était très courant, dans ce cas les initiatives concernant la conduite de l'exploitation étaient prises en concertation entre le bailleur et le preneur. On partageait les récoltes, les ventes issues des étables, les portes,oies, dindons, canards, seulement les poules et poulets bénéficiaient aux mi-fruitiers moyennant une rente annuelle au propriétaire établie sur un nombre d'oeufs et de paires de poulets prêts à rôtir. Les fournitures diverses, frais d'exploitation, les services et les engrais éventuels à part égale preneur-bailleur."

3 - Les fermes

"Le bail de fermage existait aussi, hélas un peu moins courant faute d'avances chez les preneurs. Le cas échéant, les terres et les bâtiments étaient donnés à bail de 3-6-9 ans résiliable ou renouvelable (sans statut avant 1945) avec inventaire de cheptel vif c'est à dire bêtes de somme pour le travail et cheptel mort matériel d'exploitation. Lequel se résumait à peu de choses par rapport à nos jours le preneur payait une rente annuelle fixée en nombre de sacs de blé loyal et marchand d'un poids de 80 kg l'un. Le fermier travaillait à sa guise tout en respectant les classes sur le bail."

4 - Les petites propriétés

"Enfin, quelques familles de plus ou moins petits propriétaires possédant leur unité de travail les conduisaient avec soin et persévérance et vivaient dans un confort relatif et en toute sécurité."

5- De l'instabilité et des changements

Louis Bruno évoque enfin le peuplement et l'instabilité assez répandue de certains preneurs et bailleurs.

" Du fait que les fermes étaient bien plus nombreuses, les campagnes étaient nettement plus peuplées. En 1954, 30 exploitations étaient encore ouvertes à Mauremont, commune totalisant 550 hectares très peu mécanisées. Une main d'oeuvre considérable s'imposait au minimum un UTH (unité de travail homme) et un attelage de boeufs ou chevaux par tranche de 10 hectares.

En ces temps là, les déménagements n'étaient pas choses rares et ce pour diverses raisons. Soit à cause d'incompatibilité entre preneur et bailleur ou bien parce que les enfants avaient grandi et il fallait un peu plus d'espace vital pour que chacun gagnât sa croûte. D'autres pauvres bougres, on ne savait trop pourquoi, roulaient leur bosse tous les ans, cherchant fortune d'un lieu à l'autre et c'était aussi néfaste pour les familles concernées que pour les terres qui faisaient l'objet d'un minimum de soins et s'appauvrissaient au fil des changements."

Louis Bruno dessine là un portrait précis des campagnes Lauragais des années 40 et 50 et de la façon de vivre. Dans les prochaines publications issues de ses écrits, on s'intéressera au travail et aux tâches relatives à chaque saison de l'année.

 

Un immense merci à Daniel Bruno - ainsi qu'à Christiane et Jean-François Bruno - pour avoir partagé les écrits passionnants de Louis. Merci à Serge Visentin pour la photo.

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Publié le 4 Février 2023

coll. personnelle, photo d'illustration

coll. personnelle, photo d'illustration

Il y a près de trois ans, Pierre Touja - dit Pépé - m'avait contacté pour me confier son histoire, l'histoire d'une enfance singulière au coeur du Lauragais des années 30 et 40. Elle est jalonnée de journées ensoleillées au bord du Canal du Midi mais aussi d'un accident qui a changé le cours de son destin. Je l'ai mise en mots en espérant lui avoir été fidèle et j'ai le plaisir de vous la proposer à nouveau en deux épisodes, aujourd'hui et la semaine prochaine. Elle mérite d'être redécouverte...

"Je suis né dans le Lauragais des années 30, à Gardouch, alors que mes parents n’étaient encore que de très jeunes adultes. Le vert Canal du Midi y glisse lentement entre les arbres tel un serpent calme. Mes grands-parents y habitaient. 

Mon père, Etienne, pour gagner sa vie et la nôtre, participait à divers travaux saisonniers à la journée : fenaisons, battages, vendanges…  Il louait sa force, ses bras et l’énergie de sa jeunesse dans les bordes alentours alors que la mécanisation, timide, avait décidé de se faire attendre encore un peu. Ma mère, Germaine, faisait des ménages, de l’entretien dans les maisons dont les familles voulaient bien la solliciter. 

Monsieur Robert, l’instituteur du village, un homme très apprécié, leur faisait le cadeau de son amitié bienveillante. Cet homme était membre du conseil d’administration du château de Dabeaux à Aurignac où étaient alors accueillis et scolarisés des enfants qui avaient des difficultés familiales. 

 

L’enfant caché

Il offrit à mes parents l’opportunité inespérée d’avoir du travail pour chacun d’eux : Etienne mon père s’occuperait de la ferme et entretiendrait le château, ma mère Germaine y serait femme de maison, cantinière, lingère… Une condition difficile leur fut cependant imposée, une condition intenable pour de jeunes parents : les enfants ne pourraient les y accompagner. 

Mon très jeune frère fut confié à des amis toulousains provisoirement et moi, du haut de mes trois ans, je devins  l’enfant caché du château. Lorsque nécessaire, dès que les pas du directeur résonnaient dans les couloirs, je me dissimulais sous les grandes marmites de la cuisine, dans les creux du bois que mon père aménageait sur la charrette lorsqu’il rentrait des bûches et mille autres cachettes encore. 

 

Le drame

Un enfant caché n’en reste pas moins un enfant et alors que ma mère était occupée à laver du linge, j’échappai par une journée ensoleillée à sa surveillance et courus dans le pré retrouver mon père qui fauchait. Il était occupé à enlever le foin qui obstruait la bielle de la faucheuse lorsque je m’approchai. Les vaches qui tiraient l’engin eurent un mouvement et le drame se noua dans l’instant : ma jambe gauche fut sectionnée sous le genou.

On me conduisit dans l’urgence à la clinique de Saint Gaudens, le foin jugulait un peu l’hémorragie en faisant une sorte de tampon.

Aujourd’hui avec les progrès de la médecine d’urgence sans doute aurait-on sauvé ma jambe mais on me sauva bien plus ce jour-là puisqu’on me conserva la vie..." 

(à suivre)

 

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Publié le 28 Janvier 2023

Lauragais d'Autrefois (202) : la croustade aux pommes, une recette d'antan

Grâce à Berthe Tissinier qui nous les a partagées, redécouvrons les recettes traditionnelles du Lauragais d'autrefois.

Voici aujourd'hui la croustade aux pommes inspirée de la recette d' Emma Colombies, formidable cuisinière baziégeoise.Avec les pommes du verger, les oeufs et le lait de la ferme, elle était souvent l'invitée pour le dessert des grandes tablées (vendanges, cochon et autres événements de la vie paysanne...)

Il vous faut

  • 200g de beurre
  • 400g de farine
  • 2 jaunes d'oeufs
  • 4 cuillères à soupe d'huile
  • 4 cuillère à soupe de lait
  • 4 cuillères à soupe de sucre
  • 1 pincée de sel
  • (éventuellement : sucre vanillé et rhum)
  • Des pommes

 

Dans un saladier mélangez au fouet le lait, l'huile, le sucre et le sel. Ajoutez ensuite le beurre ramolli. Fouettez encore puis incorporez la farine petit à petit.

Terminez le pétrissage à la main puis laissez la tête homogène reposer deux heures sous un torchon à température ambiante.

Pendant ce temps, pelez les pommes et coupez les en lamelles.

Etirez la pâte divisée en deux morceaux. Recouvrez le fond d'un plat à tarte.

Disposez les morceaux de pommes et rajoutez le sucre vanillé et un peu de rhum.

Recouvrez avec la deuxième partie de la pâte étirée et soudez sur les bords.

Badigeonnez le dessus avec un jaune d'oeuf délayé dans de l'eau.

Mettez à cuire une heure à four chaud.

 

Si vous connaissez d'autres recettes traditionnelles du Lauragais, n'hésitez pas à me les adresser. Nous constituerons une petite collection ensemble au fur et à mesure. Vous pouvez me les adresser à lauragais@lescarnetsdemile.fr . Nous les partagerons dans les posts ici. 

Un immense merci à Berthe Tissinier pour la transmission de la recette.

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Publié le 21 Janvier 2023

Lauragais d'Autrefois (201) : les traditions lauragaises liées au mariage

De son exploration parmi ses formidables souvenirs, Aimé Boyer a encore remonté quelques pépites. Celles du jour sont liées aux traditions du mariage. Découvrons donc la ramada, le calivari et la flambada. Des traditions que tout le monde n'appréciait pas...

La ramada (la jonchée)

Cela consistait, à poser le long de la route de la mariée, de sa maison jusqu'au village, des objets hétéroclites : branches, buissons , paille mais aussi - moins agréable - bouse de vache, fumier de cochon, vieux outils, cadavres d'animaux, de la vaisselle cassée et bien d'autres choses encore..."

A l'origine, la jonchée de fleurs accompagnait le chemin des mariés pour leur faire honneur, ici elle pouvait être faite d'éléments moins agréables parfois déposés par des invités... évités...

Le calivari  (le charivari)

Dans le Lauragais, cette tradition était réservée à une veuve qui allait épouser un célibataire.

Cela consistait à demander une rançon qui généralement était refusée.

A près ce refus, tous les soir à la tombés de la nuit on venait faire du bruit avec des instruments de musique des vieilles casseroles, des pétards...tard dans la nuit. Quelquefois même, la maréchaussée intervenait pour ramener le calme.

le plus souvent ce rituel se terminait le plus souvent par une mounjetado, arrosé de vin pas du meilleur de la cave, mais la mission était accomplie.

Cependant, ce rite laissait le plus souvent des brouilles avec les initiateurs.

En effet, comme le précise Aimé, ce tapage, ce tumulte était le plus souvent réservé aux couples qui brisaient les conventions sociales. Et si le couple refusait de dialoguer, le tintamarre se poursuivait plusieurs soirées durant.

La flambada (la flambée ou les feux de dépit)

Il arrivait qu’à la tombé de la nuit, quand la noce était occupé à la fête, que quelques fagots soient allumés à proximité de la maison. Sans doute quelques copains du marié ou voisins qui n’avaient pas été invités. Généralement les jeunes de la noce allaient alors faire la ronde pour conjurer le sort.

La déception était parfois manifestée de façon visible au coeur de la nuit; Mais il en fallait plus pour impressionner les joyeux noceurs...

Un grand merci à Aimé pour le partage de ses souvenirs.

 

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Publié le 14 Janvier 2023

Lauragais d'Autrefois (200) : les expressions occitanes du quotidien

Petit florilège d'expressions occitanes glanées ici et là. Elles fusaient dans les cours de fermes et surgissent encore parfois au détour d'une conversation.

Es barrat a clau !

C'est fermé à clé

A trapat un còp de luna !

Il a attrapé un coup de lune (se dit pour le coup de soleil)

Vai t'en cagar a la vinha e porta me la clau !

Va t'en ch... à la vigne et porte-moi la clé ! (pour envoyer paître quelqu'un)

A le fòc al plancher

il a le feu au plancher (= il a des pantalons trop courts)

Es qualqu'un !

Il est quelqu'un ! (= il a du caratère)

S'i véser coma una sarda cuèita !

Y voir comme une sardine cuite (= y voir mal)

Es un gasta salsa !

C'est un gâte-sauce (= un trouble-fête, un rabat-joie)

Susar la camisa

Suer la chemise (mouiller la chemise)

Si vous aussi avez des expressions du quotidien, n'hésitez pas à me les adresser. Nous les partagerons ici. Vous pouvez m'écrire à lauragais@lescarnetsdemile.fr 

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Publié le 7 Janvier 2023

Lauragais d'Autrefois (199) : le froid à la métairie (le fred a la borda)

Les hivers lauragais ont parfois été bien rigoureux et on raconte souvent, au coin du feu, le givre aux carreaux de la chambre le matin à la ferme ou ces immenses plumons qui trônaient sur les lits remplis de plume d'oie et d'autres encore.

Aimé Boyer partage aujourd'hui avec nous ses souvenirs de la borde en hiver :

"Je ne me souviens pas d’avoir eu froid, dans la maison 

De la cheminée à la cuisinière à bois

Notre équipement de chauffage principal était la cheminée avec de bonnes bûches noueuses. Elles étaient difficiles à fendre mais tenaient bien la braise. Le bois provenait des arbres de l’exploitation. Ils étaient centenaires et on les tirait du tour des champs qui avaient été plusieurs fois élagués.

Alimenté par ce type de bûches, le foyer gardait bien la chaleur. Il fallait bien sûr laisser une porte entrouverte pour faciliter le tirage.

Bien sûr, en hiver, on restait habillé chaudement dans la maison y compris les chaussures. Les repas commençaient toujours par une assiette de soupe bien chaude mijotée devant le feu dans l’oule et arrosé par ce vin que nous a chanté Jean Ferrat

Après le repas du soir on allait s’asseoir devant le feu et de temps en temps on tournait le dos à la flamme

Il arrivait aussi qu’on aille faire un petit tour dans l’écurie La chaleur moite des animaux nous réconfortait.

Autour des années 50 sont apparues les premières cuisinières à bois d’abord chez les propriétaires car il fallait faire un trou dans le manteau de la cheminé ou vers l’extérieur pour les installer L’inconvénient de ces cusinieres était qu’il fallait du petit bois. Finies les bûches noueuses. 

Pour la chambre des chauffages d’appoint complémentaires

Le caillou : Un galet de Garonne qui restait longtemps dans la braise était enveloppé dans plusieurs couches de tissu. Il pouvait être déplacé facilement pour être placé au point le plus sensible du corps.

Le chauffe lit : c’était un genre de casserole en cuivre fermée et équipée d’un long manche avec quelques trous sur le dessus. On le remplissait de braise et on l’installait dans le lit avant de se coucher 

Le moine :  c’était un appareil qui avait une forme particulière que je ne saurais décrire ici. On pendait une casserole remplie de braises en haut de cette structure en bois. On le posait dans le lit, on attendait demi-heure au moins avant d’aller au lit.

Dans les chambres occupées par les enfants ou les personnes âgés, on plaçait parfois un chaudron au milieu de la pièce

Pour les pieds, un chauffe pieds (calfo pèds) appareil acheté dans le commerce, un récipient en fer ou fonte avec quatre petits pieds et un couvercle, rempli de braise afin de pouvoir poser les pieds dessus.

Sans oublier des mitaines pour les mains et les bas de laine tricotés au coin du feu l’hiver."

 

Si vous aussi avez des souvenirs des hivers lauragais, n'hésitez pas à me les adresser. Nous les partagerons ici. Vous pouvez m'écrire à lauragais@lescarnetsdemile.fr 

Merci à Aimé Boyer pour son témoignage et à Berthe Tissinier pour la photo.

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Publié le 17 Décembre 2022

Lauragais d'Autrefois (198) : les dictons de Noël

L'hiver est à nos portes, Noël n'est plus très loin. Voici quelques dictons de saisons.

Information préalable : amis lecteurs, vous retrouverez ici dans quelques jours, comme l'année dernière, un conte de Noël lauragais intitulé "un Noël de sorcière" (Un Nadal de Bruèissa). Surveillez les publications pour retrouver cette histoire aux parfums d'autrefois...

  • Quand Nadal se solelha, Pascas crama la lenha

Quand Noël est ensoleillé, Pâques brûle le bois

  • Per Nadal, les jorns creissan d'un pas de gal

Pour Noël, les jours s'allongent d'un pas de coq

  • Plèja per Nadal, solelh pels Rampalms 

Pluie à Noël, soleil aux Rameaux

  • Per Nadal, cajun dins son ostal

Pour Noël, chacun dans sa maison (dans sa famille)

  • L’ivèrn es pas bastard s'arriba pas d'ora arriba tard.

L'hiver n’est pas bâtard, s'il n'arrive pas de bonne heure, il arrive tard.

  • Quand les corbasses son a l'ensús, l'ivèrn nos tomba dessus ; quand les corbasses son a l'enbàs, l'ivèrn es passat

Quand les corbeaux volent haut, l'hiver nous tombent dessus, quand les corbeaux volent bas, l'hiver est fini

Envoi de Guy Serres

  • Tal jorn Nadal tal jorn Cap de l'an.

Le jour de Noël est le même que celui du Jour de l'An

Si vous connaissez d'autres dictons, expressions ou proverbes sur cette période de l'année, n'hésitez pas à me les adresser. Nous complèterons la petite collection de ce post ensemble au fur et à mesure. Vous pouvez m'écrire à lauragais@lescarnetsdemile.fr 

Merci à Berthe Tissinier pour la photo.

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Publié le 10 Décembre 2022

coll.J.Nardese

coll.J.Nardese

Après ce post passant en revue quelques occasions de rencontres (voir ici), les photos partagées par Berthe nous ont rappelé les fêtes locales d'antan (voir là). Aujourd'hui voici les souvenirs d'Aimé concernant les journées de fêtes locales et patronales lorsqu'elles ont repris après la 2nde Guerre mondiale :

 

"Après la guerre, les bals des fêtes patronales qui s'étaient interrompus dans chaque village du Lauragais ont repris. Nos aînés qui avaient été privés de ce plaisir simple en étaient heureux. 

 

Des pistes de danse herbeuses

Les pistes de danse étaient parfois précaires : souvent dans l’herbe. Quelques fois  cependant les balochants (genre de comité de fêtes) avaient enlevé l’herbe comme on faisait pour battre les fèves avec le rouleau en bois. 

Inconvénients majeurs : s’il pleuvait, c’était la boue, s’il faisait sec, c’était la poussière. Peu importe : avec un orchestre de quatre ou cinq musiciens, ces inconvénients ne décourageaient pas les jeunes de l’époque. Il faut dire que c’était une occasion de rencontres qui se terminait parfois par un mariage.

Chacun espérait  y trouver l’âme sœur ou l'esprit frère. 

Lors des fêtes patronales , il  y avait une messe suivie par les croyants et d’autres moins croyants par esprit de partage. S'ensuivait un recueillement au monument aux morts de la commune.

 

Un repas de fête, des invitations

Pour l'occasion, on avait invité les parents qui habitaient dans les communes voisines. Un bon repas festif était partagé : on y servait soupe de poule farcie,  fois gras.  La poule découpée se mangeait avec une pointe de moutarde, le filet de bœuf avec de la sauce madère, le tout ccompagné du vin de la ferme, en dessert la crème à la louche accompagnée de sa madeleine faite maison, cuite au four de campagne. On l'agrémentait parfois d’un petit vin blanc acheté à l’épicerie du village. Le café, lui était plus rare et on n'tait pas bien riche. Une petite prune s'ensuivait.. La discussion animée et joyeuse tournait autour de la famille, des évènements incontournables, on parlait un peu de politique. Tout cela dans un esprit bon enfant.

Chacun repartait, avec la promesse de se revoir bientôt. 

 

Des bals l'après-midi et en soirée

Les plus jeunes allaient au bal de l’après midi. Le soir le bal reprenait, les anciens accompagnaient alors les jeunes et particulièrement les jeunes filles. On y dansait la polka ou encore le quadrille, 

Dans les villages les plus grands,  il y avait deux ou trois jours de fêtes. Et des Manèges, Des stands de tir, à la carabine etc…  

D’autres organisaient des jeux collectifs Quelques communes organisaient des bals le 14 Juillet, d’autres le 11 Novembre."

 

 

Merci à Berthe Tissinier et Aimé Boyer

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Publié le 3 Décembre 2022

archives personnelles

archives personnelles

Aimé Boyer m'a fait parvenir ce témoignage, celui de sa naissance telle qu'on la lui a racontée :

"Je suis né l’année où Hitler a pris le pouvoir en Allemagne, en 1933.

On m’a dit que ce jour-là, il y avait beaucoup de neige. Il n’y avait pas de téléphone et moi j’ai décidé qu’il fallait aller voir. Mon père est allé chercher le voisin, A.B., faire appel aux voisins c’était fréquent et incontournable en ce temps-là.

Un long chemin enneigé et semé d'embûches pour prévenir le médecin

A. B après avoir salué ma mère et vu la situation, est parti à Caraman à 12 km pendant que son épouse est restée, prête à devenir en sage femme.                                                         

Le trajet ne fut pas simple. Il a pris le vélo mais au bout de quelques kilomètres, il l'a jeté dans le fossé et a continué à pied car il y avait vraiment trop de neige.

En outre, il n’y avait pas de chemin pour aller jusqu'à la route. Pour la rejoindre, ils y allaient en sabots, changeaient de chaussures, et cachaient les sabots sous un buisson, une racine d’arbre. Malgré ces précautions, quelques farceurs déplaçaient parfois les sabots, il fallait rentrer pieds nus.

Il n’y avait pas non plus de pont pour traverser le ruisseau, les attelages passaient à gué ; il fallait attendre que l’étiage soit modéré. Pour traverser à pied il y avait une passerelle, un arbre couché en travers du ruisseau, équarri à la hache, une branche d’acacia, ou autre bois, bricolé en guise de parapet ou bien, dernière solution, il fallait faire un grand détour.

Pendant tout ce temps, mon père alimentait le feu pour que la maison soit chaude quand l’enfant arriverait. On ne savait pas le sexe du nouveau venu. Il portait aussi de temps à autre de la braise dans un chaudron dans la chambre, il n’y avait pas le chauffage central. Le feu était alimenté par de grosses bûches ou arbres fendus avec les coins et la masse et bien-sûr du petit bois. Le feu tenait une grande place dans les maisons surtout en agriculture pour avoir l’hiver de l’eau chaude et faire cuire toute la nourriture.

Notre brave voisin, après un long trajet compliqué, est enfin arrivé chez le docteur qui n’était pas là ; il était route de Saint Anatoly pour aider à la naissance de N., qui est devenu plus tard mon copain de classe et de jeunesse.

Après, sans doute un remontant, en l’honneur du nouveau venu, ils ont repris la route via Caraman et se sont arrêtés au cabinet du docteur pour refaire la trousse de matériel médical stérile.  

Et tous ces événements se sont passés au petit matin. Je n’ai jamais su, comment ils étaient venus à pied ou à cheval. Ma mère assistée par la voisine, se faisait beaucoup de souci et commençait à trouver le temps long.

Un enfant est né 

Enfin ils sont arrivés, et le docteur s’est occupé tout de suite de ma mère, et de moi. Je me garderai de détailler tous les gestes qui suivent une naissance, juste vous dire q’on m’a enveloppé dans des langes en tissu que mon père avait pris soin de réchauffer, pendus au dossier d’une chaisedevant le feu.

Je suis né pauvre, dans une chambre sans chauffage, et sans lumière.

Le bon docteur et notre dévoué voisin n’avaient pas déjeuné quand tout a été terminé et moi endormi. Vers dix heures, mon père a fait réchauffer une soupe de pain tranché en fines lamelles tirées de la marque de deux kilos, sans doute du boudin, saucisse car en décembre on avait souvent rangé le cochon.

Et pendu au plafond, ceci raconté par le docteur plus tard, quand j’allais à l’école : une pleine grille de moineaux ; mon père n’était pas braconnier mais l’hiver, comme l’a chanté Jean Ferrat, « la caille et le perdreau, et la tomme de chèvre…  En dessert sans doute des noix, amandes, noisettes et l’incontournable confiture maison, du vin tiré de la barrique du fond de la cave.

Pour l’occasion, mon père a ouvert une bouteille de prune de l’année, histoire de goûter. Il n’y avait pas de café.

La longue histoire de la bouteille 

Cette bouteille a une longue histoire : il l'a rouverte pour mon baptême en famille et aussi pour ma communion solennelle, j’y ai alors eu droit avec un sucre. Et quand les parents de mon épouse sont venus pour la première fois, il y avait projet de mariage, avec de généreuses explications du parcours de cette bouteille. J’ai pu en boire à mon tour mais j’étais alors un homme."

​​​​​​​

Mes sincères remerciements à Aimé pour ce témoignage

 

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Publié le 26 Novembre 2022

Lauragais d'Autrefois (195) : les dictons occitans du bestiaire

Quoi de mieux que de convoquer nos amis les animaux pour souligner un trait de caractère, un travers ou une qualité chez nos congénères... La langue française ne Genest pas privée mais l'occitan non plus. En voici quelques exemples :

Una loba fa pas d'anhèls

Une louve ne fait pas d'agneaux

 

Les pòrcs s'engraissan pas amb d'aiga clara

Les porcs ne s'engraissent pas avec de l'eau claire.

 

urós coma un buòu a la grúpia

Heureux comme un boeuf à la mangeoire.

 

es pas totjorn la pola que canta qu'a fait l'uòu

Ce n'est pas toujours la poule qui chante qui a fait l'oeuf

 

Fat coma una feda que se confessa al lop

Fou comme une brebis qui se confesse à un loup

 

 S'i entendre coma un pòrc a ratar

S'y entendre (s'y connaître) comme un porc à chasser les rats

 

Variante :  S'i entendre coma un pòrc a far la ruscada

S'y entendre comme porc à faire la lessive

 

 

Si vous connaissez d'autres dictons ou proverbes sur les animaux qui étaient usités en Lauragais, n'hésitez pas à me les adresser. Nous complèterons ce post ensemble au fur et à mesure. Vous pouvez m'écrire à lauragais@lescarnetsdemile.fr 

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Publié le 19 Novembre 2022

Lauragais d'Autrefois (194) : la soupe à l'ail d'antan

Grâce à Berthe Tissinier, nous avons redécouvert il y a quelques semaines les farinettes (voir ici), ce dessert traditionnel qui a accompagné notre enfance. Grâce aux recettes d'Emma Colombiès, cuisinière si talentueuse qui a régalé les enfants des écoles autrefois à Baziège, Berthe nous permet de redécouvrir aujourd'hui la traditionnelle soupe à l'ail qu'on préparait souvent dans nos campagnes.

Pour la préparer il vous faut : 

  • du pain rassis
  • une bonne poignée d'ail
  • un gros oignon
  • un oeuf
  • sel,poivre
  • vinaigre
  • 1,5l d'eau

Dans un faitout, mettez l'eau à bouillir. Ajoutez l'oignon découpé en tranches fines, l'ail, le sel et le poivre et laissez cuire une heure.

Cassez l'oeuf, séparez le blanc du jaune. Mettez le blanc à cuire dans le bouillon. Dans un bol ajoutez une pointe de vinaigre au jaune et mélangez. Au dernier moment, versez dans le bouillon.

Versez le bouillon dans une soupière sur le pain que vous aurez découpé en fines tranches et servez.

Et puis... laissez vous envelopper par ces saveurs d'antan... simples et réconfortantes.

Si vous connaissez d'autres recettes traditionnelles du Lauragais, n'hésitez  pas à me les adresser. Nous constituerons une petite collection ensemble au fur et à mesure. Vous pouvez me les adresser à lauragais@lescarnetsdemile.fr . Nous les partagerons dans les posts ici. 

Un immense merci à Berte Tissinier pour la transmission de la recette.

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Publié le 12 Novembre 2022

Photo partagée par Serge Arnaud

Photo partagée par Serge Arnaud

Louis Bruno dont nous avons déjà présenté les souvenirs ici fait une parenthèse intéressante dans ses écrits concernant le rôle important des foires et marchés dans la vie rurale d'antan.

Il écrit :

"En toutes saisons, sauf empêchement majeur, la semaine de labeur était ponctuée par un marché ou faire aux villages chefs-lieux de canton, les hommes, chefs de famille y traitaient les affaires courantes, transactions de bestiaux de tout âge, périodiquement chevaux et poulains, marché aux grains de toutes sortes."

Aimé Boyer se souvient :

" La négociation finale se concluait souvent au bistrot, l'argent sur la table, l'été devant un Picon citron, l'hiver un punch, plus rarement un Pernod, je parle là des grosses transactions : animaux, grains...

Pour la volaille, ça se passait  au pied du camion après chargement. Auparavant un bon avait été délivré par le volailler."

Louis Bruno écrit :

"Quant aux fermières, elles apportaient oeufs, volailles et lapins quelles tâchaient de vendre en premier lieu puis elles faisaient les provisions pour la semaine garnissant plus ou moins bien leurs paniers dans la mesure où leurs ventes s'étaient avérées rémunératrices sachant que bien souvent elles étaient parties de la ferme sans le sou."

On y achetait bien souvent ce qu'on ne pouvait pas produire à la ferme : huile, sel, café sucre et quelques produits de consommation courante. Pour ce qui est de l'élevage et du potager, on y avait rarement recours lorsqu'on habitait une métairie.

L'architecture et la toponymie de nos villes et villages du Lauragais témoignent encore de l'importance de ces foires et marchés on y voit souvent des foirails, halles, appelées parfois d'un dénomination précise comme la halle au salé, halle au grain mais aussi les places de la volaille qui se sont substituées aux noms originels de ces places.

Le marché est alors un lieu de socialisation très important dans les campagnes d'antan où les occasions de se rencontrer ne sont pas si fréquentes en dehors des grands événements de la vie de travail comme les battages, les vendanges, le cochon qui réunissent plusieurs travailleurs. 

Un immense merci à Daniel Bruno - ainsi qu'à Christiane et Jean-François Bruno - pour avoir partagé les écrits passionnants de Louis. Merci à Aimé Boyer pour son témoignage.

Merci à Serge  pour les photo transmises.

Si vous avez des souvenirs des foires et marchés du Lauragais, n'hésitez pas à me les adresser. Nous les publierons ici. Vous pouvez m'écrire à lauragais@lescarnetsdemile.fr 

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Lauragais d'Autrefois (193) : souvenirs des foires et marchés

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Publié le 5 Novembre 2022

Photo S. Visentin

Photo S. Visentin

L'automne était une saison aux tâches multiples à la métairie. Il fallait compter avec un temps plus capricieux et des journées raccourcies. Parfois c'était aussi la saison du changement pour les métayers, d'une borde à l'autre. Aimé Boyer recense pour nous la multiplicités de ces activités essentielles au fonctionnement de l'exploitation familiale.

"L’automne n’était pas une période propice à la rêverie dans les métairies. Il pleuvait souvent et les jours raccourcissaient.

Il fallait rentrer les récoltes, ramasser, transporter, stoker, faire les vendanges, récolter le maïs, les courges.

Tout cela ne laissait aucun répit à l’agriculteur et sa famille. Car il fallait en même temps préparer les semis en respectant la rotation culturale : les pailles sur le maïs et inversement le maïs après le blé avec un labour profond et une fumure animale. Les légumineuses fourragères étaient remplacées suivant la qualité du terrain généralement par du maïs et quelques fois du blé.  

Après avoir récolté le maïs, il fallait débarrasser les champs des jambes (las camborlas). Avec la canadienne arracher las tancàs (le départ de la jambe et le racinaire) puis niveler un peu le champ. En effet, en sarclant le maïs on tirait la terre vers le pied, ce qui provoquait une petite bute de terre à chaque rangée. Ensuite on labourait avec la charrue, un labour en planche, léger. Les semis de blé on déjà été évoqués dans les Carnets d’Emile. Il y avait aussi l’orge et l’avoine sans oublier le seigle et autre farouch qu’on semait dans un champ près de la maison pour le distribuer en fin d’hiver au bétail et apporter ainsi un peu de verdures après trois mois de rations sèches.

Dans le même temps, il fallait prendre soin du vin dans la cave.

Il fallait aussi semer les fèves et ce n’était pas une rangée, ou deux mais minimum un hectare ou davantage.

La fève faisait partie de la ration alimentaire des animaux de la ferme mais aussi de l’homme.

C’était la période où on plantait l’ail, l’échalote et l’oignon de Mulhouse.

Venait aussi le moment de faire les labours profonds pour le maïs avec le brabant, tiré par deux paires de bœufs ou vaches et deux personnes employées à temps plein.

Les terres argilo-calcaires du Lauragais ne supportent pas les labours de printemps.

Tout simplement l’argile qui passe l’hiver avec quelques gelées permet d’obtenir des terres meubles. Dans le Bassin Parisien ou les vallées de la Loire, ils n’ont pas ce même problème : ils labourent au printemps et ils sèment dans la foulée.

Mon gendre de Haute Savoie, quand il venait l’été, était étonné de voir ces labours dès le mois d’août.

On pourrait parler aussi du potager à pelleverser  et tant d’autres tâches encore.

La Toussaint venant, il fallait aussi travailler les tombes avec la bêche et le fossor. Chaque année, les tombes s’affaissaient  un peu. On remettait en forme de trapèze et quelques fleurs que l’on avait cultivées avec difficultés en raison du manque d’eau. Le cimetière n’était pas toujours au village,  avec les nombreux déménagements d’une métairie à l’autre, aussi il fallait y aller à pied, au mieux à vélo.

Durant cette période on se rendait aussi sur les foires et marchés de la région car l’année culturale prenait fin le premier ou onze novembre. Il fallait connaître le prix moyen de toutes les denrées alimentaires qui allaient rentrer dans le calcul avec le propriétaire bailleur que l’on reste ou que l’on déménage. "

Un grand merci à Aimé Boyer pour la transmission de ses souvenirs si précieux.

Merci à Serge Visentin pour la photo transmise.

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Publié le 30 Octobre 2022

Lauragais d'Autrefois (191) : les farinettes de notre enfance

Il suffit de prononcer le mot "farinettes" et beaucoup d'entre nous sont ramenés à l'enfance, au souvenir de ce dessert qu'on servait le dimanche ou lors des moments cruciaux de l'année qui réunissait les grandes tablées (lors des vendanges, lors des battages, lorsqu'on tuait le cochon, parfois à Noël...). On le réalisait parfois juste pour faire plaisir aux enfants dont les yeux s'emplissaient de gourmandise à cette simple évocation.

Chez nous, c'était mon arrière-grand-mère Joséphine qui les faisait avec beaucoup de savoir-faire. Celle qu'on appelait tendrement mémé Fine savait faire de ce dessert simple un plat de fête.

A l'origine, las farinetas, en occitan, désignaient des bouillies de céréales ou de maïs.

Grâce à Berthe Tissinier qui me l'a transmise, voici la recette de ce dessert tirée des souvenirs d'Emma Colombies de Baziège.

Les proportions sont indicatives. Les farinettes sont encore meilleures lorsqu'on les fait a vista de nas (à vue de nez) et puis chaque métairie avait son secret, sa petite touche finale...

1 litre de lait

4 càs de farine

20 morceaux de sucre 

1 zeste d'orange ou du chocolat (ou de la vanille)

1 pincée de sel

Verser le lait dans la casserole.

Délayer la farine dans le lait à travers une passoire.

Ajoutez sel, sucre et parfum.

Mettre sur le feu en remuant sans arrêt.

A ébullition, laisser cuire encore 3 à 4 min tout en remuant puis versez dans un saladier.

Bonne dégustation !

Si vous connaissez d'autres recettes traditionnelles du Lauragais, n'hésitez pas à me les adresser. Nous constituerons une petite collection ensemble au fur et à mesure. Vous pouvez me les adresser à lauragais@lescarnetsdemile.fr . Nous les partagerons dans les posts ici. 

Un immense merci à Berte Tissinier pour la transmission de la recette.

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Publié le 22 Octobre 2022

un pique-nique dans les années 30 (photo JC Rouzaud)

un pique-nique dans les années 30 (photo JC Rouzaud)

Voici un témoignage d'Aimé Boyer sur les labours au brabant lorsqu'il était enfant. Quand les terres étaient un peu éloignées de la métairie, s'organisait un pique-nique.

"Les commerçants, artisans, particuliers avaient des terres, de petites surfaces disséminées autour de Caraman. Mes parents qui avaient une petite ferme exploitaient certaines de ces parcelles. Celle de l’épicière était près de Caraman mais assez éloignée de notre métairie (environ 2 km). Aussi lorsque nous allions faire les gros travaux comme les labours, nous y passions la journée.

A midi ma mère avec son vélo équipé d’un porte bagage, posé sur le devant - qui servait aussi à me porter quand j’étais petit – venait nous apporter le repas. Dans un bouteillon, il ya avait la soupe, dans une tourtière enveloppée d’un chiffon pour conserver la chaleur, une sauce, un civet ou, parfois, les incontournables haricots vvec leurs morceaux de salé sans oublier la tranche de jambon et aussi le boudin. Pour le dessert une pomme, quelques noix ou amandes tirés de nos arbres faisaient l’affaire, il y avait rarement du fromage. Bien-sûr, l’incontournable vin avait toute sa place à tous les repas et même pour le 4 heures sans oublier  la grosse marque de pain qui allait servir à éponger toutes ses sauces.

Pendant que ma mère étalait une couverture, installait les assiettes et couverts, mon père déliait les quatre vaches.

Pour les labours au brabant, j’étais chargé de conduire l’équipe de devant avec l’aiguillon (le tocado). On disait alors « tirer les vaches ». D’ailleurs, c’était ainsi que c’était écrit sur un petit papier que je donnais le lendemain à l’institutrice pour expliquer mon absence à l’école : « Aimé n’est pas venu hier, nous avions besoin de lui pour tirer les vaches ».

Les vaches libérées de leurs jougs allaient s’éparpiller dans le champ et en bordure pour y chercher de l’herbe à leurs goût. Tambour le chien fidèle les contrôlait sans perdre une seconde - les champs des voisins étaient toujours attirants - pendant que nous mangions de bon appétit. Le plein air, ça creuse.

A la fin, ma mère commençait à rassembler tous les ustensiles d’une table improvisée mais bien garnie. Elle prenait soin de rassembler dans la couverture les mies de pain pour les éparpiller dans la cour en arrivant à la maison : tous les animaux arrivaient alors.

Mon père s’allongeait un moment à l’ombre d’un azerolier, j’en faisais autant. Mais cela ne durait guère (Anen, dròlle, i cal tournar : allons petit, il faut s’y remettre). Mais auparavant, il roulait une grosse cigarette de tabac gris qu’il conservait dans une blague en cuir, à la poche, avec un papier cigarette Job. Il l’allumait avec son briquet amadou qu’il rangeait après avoir tiré une bonne bouffée.

Il prenait alors le joug, vérifiait si les juilles n’étaient pas emmêlées et appelait les vaches par leurs  noms. Tambour faisait un petit tour pour s’assurer  qu’acune ne renâcle. Les vaches venaient se positionner en s’étirant, 

En face mon père posait le joug sur l’une et je me mettais en mesure de lier pendant qu’il s’occupait de l’autre.

Là j’ai vu son petit plus ! Pendant le repas il avait glissé quelques croûtons dans ces poches  dont les vaches étaient friandes.

Pour lier le joug aux vaches, il y avait des gestes précis, autour des cornes en suivant une progression apprise depuis la nuit des temps. Sans oublier de poser sur leur front un coussin épais, qui allait permettre au juilles de ne pas frotter sur l’os temporal, sous les cornes, ce qui pouvait agacer certains animaux.

Quelques fois il me disait « Mena un bricon, vau far una cigarreta » (Conduis un peu le brabant je vais faire une cigarette).

Inutile de vous dire que je prenais cette charge avec l’aguillada avec mille plaisirs."

 

Un immense merci à Aimé Boyer pour son précieux témoignage et à Jean-Claude Rouzaud pour le partage de sa photo.

 

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Publié le 16 Octobre 2022

Lauragais d'Autrefois (189) : le timon de la charrette

Dans un précédent article (voir ici), Aimé nous avait parlé de la charrette et de toutes les pièces qui la composaient. Aujourd'hui, il se souvient pour nous de la façon méticuleuse avec laquelle on choisissait un chêne pour en faire un timon, pièce maîtresse.

" Le timon ( Tirado) Colonne vertébrale de la fabrication de la charrette est tout simplement un chêne droit sans nœud, tiré du bois de la métairie, c’est le charron qui vient choisir parmi les files destinées à cet usage, une bonne longueur, ni trop gros ni trop petit. sans branche le long du tronc.   

Il faut rester dans l’esprit de ne pas avoir à l’équarrir, ce qui pourrait couper le fil du bois. Cette file on va la couper en sève descendante avec la bonne lune, pas nouvelle pas trop vieille. On va le stoker bien à plat pas trop longtemps le chêne se travaille plutôt vert. Cet arbre était jalousement surveillé, il y a eu quelques vol de guides, c’est l’autre nom qu’on lui donnait.

On peut aussi le cultiver. En se promenant dans un bois, en levant la tête, il y a des vides, qui laissent passer le jour  le soleil même la pluie Si vous aviez la chance d’avoir un petit chêne, qui poussait en face de ce vide, il fallait couper les petites branches, ne laisser que le bouquet de tête et l’orienter éventuellement avec un tuteur, et rapidement il allait rejoindre le trou laissé à la cime par les autres arbres comme pour l’accueillir. Au bout de quelque temps, en montant, vers le jour, il allait aussi grossir mais pas trop. C’est ici, qu’intervenait le charron : "on coupe ou on attend un peu ?"

Quelques mesures indicatives : longueur utile du Plateau entre 3 mètres 40 centimètres,  largeur du plateau. 80 centimètres. Diamètre du Timon sous le Joug ! à 10 centimètres Diamètre a l’arrière de la Charrette  14 à 15 centimètres. 

Toute la réalisation de la charrette allait tourner autour de ce timon comme nous le montre la photo ci-dessous."

Mes remerciements sincères et amicaux à Aimé Boyer pour ce partage.

 

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Lauragais d'Autrefois (189) : le timon de la charrette

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Publié le 1 Octobre 2022

Lauragais d'Autrefois (189) : dictons occitans d'octobre

Comme feuilles 🍂 🍃  au vent, quelques dictons d'octobre glanés çà et là pour fêter l'arrivée du mois nouveau.

 

Octobre ensolelhat, decembre estropat.

Octobre ensoleillé, décembre emmitouflé.

Malautia que dura, en octobre madura.

Maladie qui dure, en octobre murit. 

Quan plòu a la Sant Danis, l'ivèrn es polit

Quand il pleut à la Saint Denis, l'hiver est joli.

En octobre, prudent qui crompa gran et vestit

En octobre, prudent qui achète grain et vêtements.

 

 

Si vous connaissez d'autres dictons, expressions ou proverbes sur octobre, n'hésitez pas à me les adresser. Nous complèterons la petite collection de ce post ensemble au fur et à mesure. Vous pouvez m'écrire à lauragais@lescarnetsdemile.fr 

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Publié le 24 Septembre 2022

Lauragais d'Autrefois (188) : les battages d'antan

Louis Bruno était agriculteur en Lauragais, fermier plus exactement. Retraité, il a consigné ses souvenirs dans des cahiers que sa famille partage avec nous aujourd'hui. Dans de précédents posts (ici et ), nous avions découvert sa description des travaux de printemps puis les activités de début d'été (). Il racontait également les moissons (voir ici), voici ses écrits concernant les battages.

"Le battage était assuré par des entrepreneurs possédant un ou plusieurs matériels lesquels comprenaient un tracteur pour le déplacement et l'entraînement de l'ensemble, une batteuse et une presse à lier la paille en balles.

Chaque entrepreneur possédait sa clientèle et se déplaçait à tour de rôle de borde en borde fournissant les machines précitées, 4 hommes dont un responsable qui conduisait et 3 empailleurs, le reste du personnel nécessaire soit 15 personnes minimum émanait d'un groupe de voisins travaillant en entraide mutuelle. C'était un travail pénible et éprouvant sous les chaleur torride et dans la poussière de l'aube au crépuscule mais auquel on participait volontiers étant donné l'ambiance conviviale et gaie qui régnait entre amis, jeunes et vieux, copains et copines.

Ce travail durait de 40 jours à 2 mois suivant les années et le volume des récoltes, les rendements ne dépassaient guère les 15 à 20 hectolitres l'arpent malgré les progrès de la recherche génétique sur les variétés déjà amorcés. Une partie de la récolte était stockée au grenier, futures semences, besoin domestique, échange blé plain avec le boulanger ou règlement en nature des services du forgeron (affutages divers). 

Le restant était vendu aux négociants ou livré aux coopératives qui déjà se créaient petit à petit par exemple succursales de la CPB Rue Ozenne Toulouse CAB Baziège CAL Castelnaudary laquelle lançait également avec le syndicat Agricole Audois les premières entreprises de gros labour, chenillard Caterpillar traînant les charrues balance trisocs Carrière-Guyot."

Un immense merci à Daniel Bruno - ainsi qu'à Christiane et Jean-François Bruno - pour avoir partagé les écrits passionnants de Louis.

Merci beaucoup à Serge Visentin pour les photos transmises

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Lauragais d'Autrefois (188) : les battages d'antan
Lauragais d'Autrefois (188) : les battages d'antan

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Publié dans #Lauragais agricole d'autrefois

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Publié le 17 Septembre 2022

Photo coll.J-C Rouzaud

Photo coll.J-C Rouzaud

Grâce aux photos confiées par Jean-Claude Rouzaud, nous découvrons aujourd'hui des moissonneuses-batteuses d'antan, certaines tractées, les autres étaient automotrices.

Les moissonneuses tractées disposaient parfois de leur propre moteur outre cela du tracteur. La moissonneuse-batteuse McCormick F 64 disposait par exemple d'un moteur 4-cylindres. Ces machines à moteurs auxiliaires disparaîtront au fur et à mesure que la puissance des tracteurs augmentera.

La moissonneuse-batteuse automotrice affirmera sa suprématie entre 1955 et 1965 pour devenir l'engin de référence. 

Si cela vous rappelle des souvenirs, n'hésitez pas à miles adresser pour publication ici.

 

Merci à Jean-Claude Rouzaud pour ce partage.
Merci à Jean-Claude Rouzaud pour ce partage.

Merci à Jean-Claude Rouzaud pour ce partage.

Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)

Pour retrouver facilement ces posts et les voir dans leur ensemble vous pourrez cliquer sur la nouvelle catégorie du blog : Lauragais agricole d'autrefois ou sur l'onglet en haut de page. Ils seront également écrits en bleu pour les distinguer des posts du quotidien de la vie d'Emile.

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Rédigé par Emile

Publié dans #Lauragais agricole d'autrefois

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Publié le 10 Septembre 2022

Lauragais d'Autrefois (186) : souvenirs des battages

Aimé Boyer m'avait confié il y a quelques années ses souvenirs des battages. Je vous les propose à nouveau aujourd'hui.

"Je me souviens de ces journées de battage.

Le matériel classique du battage était constitué d’un tracteur, d’un batteur, d’une presse et d’un caifat (caisse à outils).

La presse était un engin tout en longueur qui récupérait la paille qui tombait du batteur.

Elle était poussée verticalement  à l'intérieur par un engin qu’on appelait le cap d’ase (tête d’âne si on traduit littéralement) et tout de suite tassée par le piston qui la poussait horizontalement.

Il y avait la un mécanisme complexe, mais efficace. Utiliser cette presse pouvait mobiliser jusqu’à 5 personnes. Cette partie du travail n'était pas forcément pénible physiquement mais rendue difficile à cause de la poussière, on n'avait aucun répit. Il arrivait parfois que les enfants de la ferme soient employés à cette tâche. C'était mon cas lorsque j'avais 11 ou 12 ans et j'étais contrarié si quelqu'un occupait déjà ce poste. J'étais fier de pouvoir être utile et prendre part au travail.
L' homme qui s’occupait du matériel de battage était appelé le mécanicien. C'est lui qui envoyait sans hésitation dans la paille tassée l’aiguille, qui traversait de l'autre côté de la cage. L’aiguille était équipée d’une gorge de chaque côté qui permettait de passer le fil de fer.

Il y avait un préposé qui enfilait un fil de fer, adapté pour ce travail, et de l’autre côté, un autre repassait le fil dans la dernière aiguille engagée. Enfin un dernier, liait les deux extrémités des deux fils de fer nécessaires pour faire une balle rectangulaire.

A l’autre bout de la presse, munie d'une faux à main, une dernière personne séparait les balles.

Pendant la Guerre 39-45, il n'y avait plus du fil de fer. On achetait des rouleaux de câble au marché noir. Il fallait défaire ces câbles, les séparer pour récupérer des fils individuels : on obtenait des fil vrillés. Il fallait les tendre avec un appareil que nous avait fabriqué le forgeron.

A cette période de notre Histoire de France, le matériel de battage était parfois actionné par une Locomobile, chauffée au bois.

Tout ce matériel était déplacé d'une ferme à l'autre avec des boeufs en l'absence de tracteur. Parfois il y avait aussi des branchements électriques établis directement au pylône le plus proche avec des crochets fixés au bout de longs bambous, et branchés à un gros moteur électrique posé sur un chariot."

Je remercie Aimé  pour ce formidable témoignage.

Merci à Michel Fontez pour les photos d'illustration.

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Publié le 4 Septembre 2022

Lauragais d'Autrefois (185) : les dictons occitans du dimanche

Tiens et si on revoyait quelques uns de ces expressions et dictons occitans savoureux pour finir le dimanche ?

Justement, le dimanche... on le trouve ici et là dans quelques dictons d'autrefois, on y croise même le vent d'autan :

L'auta del divendres va pas a la messa les dimenge

L'autan du vendredi ne va pas à la messe le dimanche (il ne dure pas)

L'auta del dissabte n'atuda pas las cadelas del dimenge

L'autan du samedi n'éteint pas les chandelles le dimanche (il ne dure pas)

 

Far la setmana dels sèt dimenges

Faire la semaine des sept dimanches ( signifie ne pas faire grand-chose

 

Quant à la semaine...

La setmana que ven n'es pas passada

La semaine à venir n'est pas passée

I a mai de jorns que de setmanas, les bons jorns fan passar les maissants.

Il y a plus de jours que de semaine, les bons jours emportent les mauvais.

 

Bona setmana a totis !

Bonne semaine à tous !

 

Si vous connaissez d'autres dictons ou expressions sur ce thème qui étaient usités en Lauragais, n'hésitez pas à me les adresser. Nous complèterons ce post ensemble au fur et à mesure. Vous pouvez m'écrire à lauragais@lescarnetsdemile.fr 

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Publié le 27 Août 2022

Lauragais d'Autrefois (184) : un tracteur Field Marshall

Au mois de mars, nous avions découvert le MAP grâce à quelques documents d'époque (voir ici) et récemment un autre post a été consacré (ici également). Grâce à la générosité de quelques contributeurs, nous continuons cette exploration. Cet engin a changé définitivement le visage de l'agriculture en général et lauragaise en particulier lorsqu'il s'est généralisé après la 2nde guerre mondiale.

Ils rappelleront certainement des souvenirs à nombre d'entre vous.

Voici un Field Marshall photographié en 1954.

 

Lauragais d'Autrefois (184) : un tracteur Field Marshall

Un grand merci à Michel Fontez pour le cliché du jour.

Si vous possédez des photos de tracteurs d'époque en situation de travail, n'hésitez pas à me les adresser. Nous constituerons une petite collection de posts ensemble au fur et à mesure. Vous pouvez m'écrire à lauragais@lescarnetsdemile.fr 

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Rédigé par Emile

Publié dans #Lauragais agricole d'autrefois, #Tracteurs

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Publié le 20 Août 2022

Lauragais d'Autrefois (183)  : ces drôles de surnoms occitans

A la lecture du web roman feuilleton Ceux de la Borde Perdue(www.bordeperdue.fr), voyant que la famille malchanceuse est surnommée « les maffrés » par les villageois, Aimé Boyer s’est souvenu qu’on utilisait beaucoup de surnoms dans les campagnes et notamment en occitan.

Il a essayé d'en dresser une petite liste.

« C’était très courant surtout dans la période d’avant-guerre. Il y en avait tellement que quelquefois, on ne connaissait plus le vrai nom de famille des gens, écrit-il. Moi par exemple, on m’appelait le parlaire (le parleur/le bavard) ».

Ces surnoms émanaient souvent d’un trait de caractère, d’une caractéristique physique, d’une attitude notable, d’une anecdote, d’un métier, d'un animal possédé. Parfois on en héritait de génération en génération jusqu’à en oublier l’origine. Le plus souvent, ces surnoms étaient utilisés affectueusement ou amicalement. Mais parfois cela pouvait être moins le cas…

 

Cela allait des noms d’oiseaux…

Le Rossinhòl (le rossignol)  

La Lauseta (l’alouette)       

Le Cocut (le coucou mais pas seulement…)

Le Piot/la Piota (le dindon/la dinde mais aussi le sot/la sotte)               

Le Pol (le coq)           

 

A d’autres noms très variés…

Le Ramonet (le maître valet)

Le Ninet/ la Nineta (le petit,/la petite le bébé)

Le Cloc/la Cloca (qui se plaint, maladif -ve )

Le Repopet (le jeune veau)

L’Afairat o l’Afanat (l’affairé, le pressé)

L’Ase negre (l’âne noir)

Le Mostachut (le moustachu)

Le Manjafavas (le mangeur de fèves)

Le Mostenc (le flétri)

Le Chapotièr (le mauvais bricoleur)

Le Rossèl (le blond)

Le Ros/la Rossa (le roux/la rousse)

 

Merci à Aimé Boyer d'avoir constitué cette liste surprenante et amusante.

 

Si vous connaissez d'autres surnoms (de gens mais aussi de maisons, de lieux...), n'hésitez pas à me les adresser. Nous complèterons la petite collection de ce post ensemble au fur et à mesure. Vous pouvez m'écrire à lauragais@lescarnetsdemile.fr 

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