Lauragais d'Autrefois (217) : le temps des fenaisons
Publié le 22 Juin 2024
aucher le foin, le faner, le laisser sécher, retourner les andins, le charger sur des charrettes et le stocker. Précieux travail ! Ereintantes tâches !
La charrette est équipée de deux ridelles et d'échelettes. Trois travailleurs se relaient : un pour envoyer le foin, un pour le recevoir sur la charrette et ériger le monticule d'une hauteur impressionnante et un troisième qui "raspe" le sol pour récupérer les brins oubliés.
Il faut ensuite le décharger dans un hangar ou le "monter" sur la fenial d'où on le fait tomber ensuite au fur et à mesure de l'année par une trappe pour nourrir les animaux de l'étable.
Ces lieux confinés, en pleine chaleur estivale, provoquent yeux rouges et difficultés à respirer en raison de la poussière qui accompagne les mouvements d'herbe sèche. Sans compter l'effort que les fourchées successives demandent.
Dans le carnets d'Emile, les mentions concernant les fenaisons tout au long de l'année sont nombreuses et l'on comprend sans peine l'importance que cette activité a pour la vie de la ferme et le temps qu'elle prend. Ce sont jusqu'à 4 coupes annuelles de fourrage que l'on compte, la dernière étant en automne.
L’alimentation du bétail en est en grande partie tributaire et les stocks pour les mois d'hiver sont indispensables. Esparcette, luzerne, sainfoin, Ray Grass sont des noms qui reviennent régulièrement dans les carnets d'Emile.
L'importance des foins et fourrages est à tel point que lors de l’inventaire d'arrivée chez Emile en 1953 (voir article ici) il est précisé que 8 hectares sur les 38 de l'exploitation y sont dédiées et que 225 mètres cubes de fourrage sont stockés dans les hangar et sur la fenial (en occitan), fenil ou grenier à foin souvent situé au dessus de l'étable.
Pour le seul mois de mai 1952, on trouve 12 mentions des travaux liés aux fenaisons et et la mention de 26 charrettes chargées et déchargées.
Aimé Boyer m'a adressé un cliché de la faucheuse de son père, Jean-Claude Rouzaud des boeufs et de la charrette et la famille Nardèze partage avec nous une photo (ci-dessus) des fenaisons. Qu'ils en soient chaleureusement remerciés.
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