Publié le 31 Décembre 2019
Vent d'autan - Fini d'emballer le fourrage 98 balles totalisant 6362 kg vendu à 10F le kg. Fourrage 1ere coupe mouillé. Il en a retiré 49 balles aujourd'hui. Continué aux fossés de la pointe.
Les carnets d'Emile en Lauragais
Les carnets d'Emile sont les souvenirs de mes aïeux, métayers dans le Lauragais, qui consignaient chaque jour le labeur familial sur un journal de bord. Nous sommes en 1951 au coeur de l'Occitanie. Je recueille aussi la mémoire des traditions, des méthodes de travail, du quotidien au fil des saisons grâce à des documents authentiques (blog participatif) contact : lauragais@lescarnetsdemile.fr
Publié le 31 Décembre 2019
Vent d'autan - Fini d'emballer le fourrage 98 balles totalisant 6362 kg vendu à 10F le kg. Fourrage 1ere coupe mouillé. Il en a retiré 49 balles aujourd'hui. Continué aux fossés de la pointe.
Publié le 30 Décembre 2019
Dans le post précédent, nous avons commencé à examiner l'inventaire d'arrivée daté du 1er novembre 1953. (ici). La liste éclaire sur la façon dont on vit à cette époque dans le cadre du métayage. On y a recensé les boeufs, le grand volume de paille et de fourrage. La section matériel de l'inventaire à laquelle nous nous intéressons aujourd'hui est riche d'une quantité de mentions qui donnent une idée assez précise de l'environnement qu'Emile et sa famille investissent.
On trouve ainsi :
2 charrettes en bon état (3 à réparer au frais du patron)
1 semoir
2 brabants
1 herse canadienne
1 rouleau
2 charrues "pesant ensemble 80 kg"
Sont aussi cités, en vrac et non exhaustivement, beaucoup d'éléments du petit matériel et outillage du quotidien. Ces éléments ont trait au travail des champs mais aussi du potager et de l'élevage qui caractérisent le mode de vie en autoconsommation. On note ainsi parmi d'autres : des pelotes de ficelle, des liens en bon état et usagés, des brosses, des chaînes d'attache pour les boeufs, des tresegats (pour diriger les boeufs lors du labour, voir article ici), 3 jougs de labour, 1 joug à coulisse (qui permettait d'ajuster l'écartement entre les boeufs)
Sont également mentionnés des anduzats (pour andusac = bêche), des pelles, des fourches, 3 foussous (fossors= houes) ainsi qu'un certain nombre d'autres outils.
Lors de l'inventaire, la métairie a donc été passée au peigne fin pour bien lister tous les éléments, accessoires et outils de travail fournis à la famille de nouveaux métayers et qu'il faudrait trouver en cas de départ.
Cette liste de trois pages est éclairante sur la vie quotidienne des métayers en Lauragais au début des années 50. Un certain dénuement règne encore, on le remarque la mécanisation n'est pas une caractéristique de cette liste. Le matériel est encore hérité des méthodes traditionnelles d'exploitation essentiellement animales et manuelles. L'arrivée du tracteur notamment viendra bouleverser les pratiques et remettre en cause les façons de travailler pour une plus grande productivité et moins de peine.
Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)
Pour retrouver facilement ces posts et les voir dans leur ensemble vous pourrez cliquer sur la nouvelle catégorie du blog : Lauragais agricole d'autrefois ou sur l'onglet en haut de page. Ils seront également écrits en bleu pour les distinguer des posts du quotidien de la vie d'Emile.
Publié le 30 Décembre 2019
Publié le 29 Décembre 2019
Brumeux pluvieux - Travaillé au fossé de la pointe je suis allé chercher la presse à fourrage au Carciès
Publié le 28 Décembre 2019
Dans un précédent post, nous avons évoqué la façon dont se passait les changements de métayers au mois de novembre lorsqu'un nouveau contrat était signé (ici). Parmi les tâches incontournables, il en était une minutieuse parmi d'autres : réaliser l'inventaire d'arrivée. La métairie était passée au peigne fin avec le propriétaire pour recenser chaque outil, chaque élément dans les moindres détails. Nous allons prendre pour exemple l'inventaire d'arrivée à la métairie lauragaise d'Emile qui donne un aperçu de cette méticulosité nécessaire pour les deux parties. Nous y consacrerons deux posts.
Dans un vieux cahier d’écolier, on trouve un inventaire daté du 1er novembre 1953 réalisé l’arrivée d'Emile et des siens et sans doute adossé au bail fraîchement signé.
La première page comporte dans la marge les mentions bœufs, paille, fourrage et terres.
Six bœufs se trouvent ainsi dans l’écurie. Ils figurent en tout premier dans l’inventaire. Simple hasard ou position hiérarchique dénotant le caractère fondamental des bêtes de trait pour réaliser la plupart des travaux ? Le tracteur n’est arrivé chez Emile qu’en 1957 contribuant ainsi à la diminution du cheptel qui passe de 6 à 2.
Ces bœufs, en 1953, mentionnés par paire, sont âgés de 10, 5 et 7 ans. On précise même que l’un d’entre eux, parmi les plus âgés, présente un léger vésigon (variante de vessigon). Il s’agit le plus souvent d’une enflure qui se forme à l’articulation du genou, sorte de tumeur synoviale. Le poids de ces bœufs est indiqué (toujours pour la paire) et varie de 1390 à 1590 kg, ce qui équivaut à des bêtes de 700 à 800 kg environ.
On trouve d’ailleurs régulièrement des tickets de pesée au fil des pages des carnets (voir exemple datant de 1957).
Sont aussi évaluées avec précision les quantités de paille et de fourrage stockées dans les bâtiments à l’arrivée de la famille : 315 balles de paille et environ 225 mètres cubes de fourrage. Leur importance est d'ailleurs confortée par des références multiples dans le bail. Souvent le métayer arrivant à l’automne était venu s’assurer durant l’été précédent du bon déroulement des opérations de stockage de ces éléments précieux. En effet, la négociation des contrats était largement anticipée d’une année pour assurer une transition et une continuité les plus fluides possibles.
De la même manière une partie des terres seulement est ici inventoriée et notamment celle qui est ensemencée de fourrage grande luzerne et cela représente un peu plus de 8 hectares , l’exploitation en comporte pour rappel 38.
Dans cet inventaire, deux autres pages sont ensuite consacrées au matériel grand comme plus petit voire anecdotique où la langue française se mêle à de savoureux occitanismes… Nous y reviendrons dans un prochain post pour continuer la visite de la métairie d'Emile...
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Publié le 28 Décembre 2019
Pluie - Je suis allé avec Paulette et (la petite) tuer le cochon en Estève 182 kg
mémé est allée se faire plâtrer le bras chez Gouzy 9000 F.
Publié le 27 Décembre 2019
Pluie dans la soirée - Mémé est allée au docteur à Villefranche pour se faire passer le bras à la radio. Le soir I* est revenu
* le mdécein
Publié le 26 Décembre 2019
Vent d'autan - Continué à faire du bois à la pointe et le charrié à la maison.
visite I.* pour mémé qui s'est fait mal à un bras
*le médecin
Publié le 25 Décembre 2019
Publié le 24 Décembre 2019
Vent de cers fort - Coupé du bois à un frêne à la pointe sous la rigole. Les femmes sont allées à la messe de minuit à Airoux.
Publié le 23 Décembre 2019
Publié le 22 Décembre 2019
Et si on jetait un œil dans la bibliothèque de l'agriculture d'après-guerre ?
"Poules qui pondent poules qui paient - Méthodes modernes d'aviculture" est un ouvrage dont la 12e édition date de 1947 (ed° La Maison Rustique) est un ouvrage qui recense les conseils d'élevage des poules venus tout droit d'Angleterre et d'Amérique. De la nourriture à la sélection des poules, de leur logement à la ponte d'hiver tout est soigneusement analysé et répertorié.
Les paniers d’œufs sur la 1ère de couverture regorgent de promesses d'abondance...
Merci à Laure P. pour ce trésor trouvé dans sa bibliothèque.
Vous aussi vous avez des photos, des ouvrages, des documents sur l'agriculture d'antan ? Faites moi parvenir photos, scans et témoignages pour les publier ici et contribuer à préserver ensemble la mémoire de l'agriculture d'autrefois. Contact : lauragais@lescarnetsdemile.fr
Publié le 22 Décembre 2019
Publié le 21 Décembre 2019
Les métairies, bordes et ostals du Lauragais étaient construits autour d'une grande pièce à vivre dont la cheminée (la chiminièra) constituait l'élément central. Elle pouvait être, selon les maisons, assez monumentale. Elle permettait de cuisiner, de se chauffer mais aussi de s'éclairer.
Autour du foyer, on se réunissait lors des veillées hivernales pour se réchauffer, réaliser de petites tâches - les femmes tricotaient tandis qu'on racontait des anecdotes du temps passé - ou accueillir les visiteurs pour discuter en buvant du vin chaud ou de la tisane. tout une vie vie s'organisait à la saison froide au coin du feu.
Comme c'était le cas chez Emile, parfois la cheminée avait un tirage un peu capricieux et emplissait volontiers la pièce d'une fumée qui irritait les yeux. Alors la porte était laissée entrouverte pour faciliter le courant d'air mais cela avait des conséquences notables sur la qualité de la chaleur répandue dans la pièce...
Un avaloir conséquent, posé le plus souvent sur une énorme poutre de chêne, disparaissait au plafond et se transformait en conduit de fumée pour ressortir au-dessus du faîtage de la maison.
Certains mesuraient plus de 3 mètre de long et 1 mètre 50 de profondeur. Ces cheminées étaient entourées d’objets servant à son bon fonctionnement et dont Aimé B. se souvient.
La cheminée et les souvenirs d’une cuisine lauragaise savoureuse
« La crémaillère (le cremalh) était scellée au mur arrière. C’était une chaîne équipée à son bout de deux crochets, un pour accrocher le récipient, et l’autre, pour monter ce dernier à la bonne hauteur de chauffe. L’escramalh accroché à la crémaillère avec une pièce rigide, comme une anse de seau, était une sorte de trépied, mais… sans pieds, sur lequel on pouvait poser la marmite qu’on appelait l’ola, ou le pot à feu (le topin). Cet escramalh pouvait être utilisé au-dessus de grosses bûches contrairement au trépied. »
Mais les trépieds étaient souvent à proximité. « Le petit trépied était destiné à poser la casserole pour faire le café par exemple, le gros trépied servait pour le chaudron léger et celui en fonte ou en cuivre pour cuire le boudin, faire le salé qu’on appelle aujourd’hui confit sans oublier les confitures ; ce trépied accueillait aussi la lessiveuse et aussi à stériliser les conserves familiales.
Le four de campagne était constitué d’un plateau rond fixé sur un trépied et d’un couvercle posé sur le plateau. On mettait de la braise sous le plateau et sur le couvercle, devant le feu allumé, et à l’intérieur mijotaient deux poulets ou la dinde ou un macaroni. Ce que c’était bon ! La préposée à ces préparations devait faire face à la chaleur.
Chez nous, le four de campagne, la lessiveuse, les gros trépieds, et les gros chaudrons était entreposés dans la cave sur les barriques. N’étaient jamais très loin non plus les grilles pour la saucisse, les costelons (prononcer coustélous, plat de côtes), les moineaux…
Les chenets (les capfoguièrs) posés de chaque côté de la plaque en fonte empêchaient les bûches de toucher la tôle pour favoriser la circulation d’air. Ils étaient équipés sur le devant, de crochets pour supporter la pique du tournebroche. J’ai d’ailleurs vu fonctionner dans mon enfance le tournebroche mécanique, un appareil ni rond ni carré, il y avait une manivelle qu’il fallait tourner, de temps en temps. Je me souviens de ce bruit, c’était le même cliquetis que la pendule dans la cuisine quand mon père la remontait.
C’est appareil faisait tourner une pique enfilée dans une pièce de viande posée sur les crochets des chenets devant le feu. De temps en temps, la mémé (la menina) arrosait avec une louche (la còça) à long manche. Il faisait chaud devant le feu. .
A proximité, bien sûr, le nécessaire était à disposition pour attiser le feu. Les pinces (las mordassas) pour manipuler les braises, la pelle à feu (la rispa) un petit balai (l’engranièra) et le soufflet (le bufet) pour relancer le feu.
Parfois assis sur une caisse à sel, l’ancien était occupé à décortiquer des rafles de maïs qu’on appelait charbons blancs (les cocarilhs ou cocarèls).
Enfin chez nous, il y avait aussi une niche creusée au départ de l’avaloir dans laquelle demeurait une boite en fer, qui contenait des gâteaux faits maison. Il fallait prendre quelques risques pour arriver à en chiper un. »
Sur l’étagère (la laissa) posée au-dessus du linteau de la cheminée, trônaient des conserves, des boites de bouillon Kub remplies de gâteaux,, un crucifix, l’eau de vie ou encore les chandeliers, les lampes à pétrole à portée de main. Devant cette étagères était attaché avec des punaises un rideau (la panta ou cortina) égayé de motifs variés : fleurs, fruits ou encore formes géométriques. Cela permettait de dissimuler la grosse poutre noircie par la fumée au fil du temps et donnait en rentrant dans la pièce un air accueillant. »
Et grâce à la fée électricité, la lumière fut...
« Pour s’éclairer, le soir, la cheminée était une aide précieuse et puis il y avait quelques chandelles, une lampe à pétrole, une lampe tempête réservée souvent pour aller prodiguer les soins aux animaux et aussi une lampe à carbure qui servait pour le vélo ou aller chercher des escargots », précise Aimé. « Elle était alimentée avec du carbure de calcium et de l’eau mais quand on était trop loin de la maison sur le chemin, il pouvait arriver qu’à défaut d’eau,... on fasse pipi dedans… système D. »
Et puis un jour, au crépuscule des années 30, vers 1937 ou 38 Aimé se souvient avoir vu arriver dans la cour de la ferme une équipe d’ouvriers venue poser les pylônes. L’électricien a ensuite installé une douille avec une ampoule dans l’écurie, une dans la cuisine ainsi qu’une une prise électrique.
« Après souper, à la tombée de la nuit, mon père s’est levé de table pour voir si cela fonctionnait. Il a tourné l’interrupteur, et la lumière a rempli la pièce ne laissant plus aucun coin d’ombre. Devant ce miracle technique, ma mère et mon arrière-grand-mère se sont levées et ont dit une prière. Ce moment reste pour moi un souvenir impérissable. »
La cheminée en a gardé ses fonctions essentielles de chauffage et de support de cuisine mais l’âtre rougeoyant a alors été sans doute moins sollicité pour la lumière ondoyante qui pouvait en émaner.
Merci une nouvelle fois à la famille Nardèse pour ses photos formidables et à Aimé pour ses anecdotes précieuses.
Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)
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Publié le 21 Décembre 2019
Pluie - avons tué un cochon 183 kg. Sont venus nous aider : mon beau-père, Henri et Lucienne, Oncle Jean et Julie
Publié le 20 Décembre 2019
Vent d'autan - Préparé pour tuer le cochon demain. Semé des fèves au verger. Arbre de Noël à Montmaur. (La petite) y est allée.
Publié le 19 Décembre 2019
Brumeux - Le matin avons mené une remorque de fourrage de la G.* Le soir fendu du bois. Les S. sont venus. Eliette est allée tuer les canards à Roou.
* un hangar de stockage était situé près de la maison du propriétaire distante de 300 m environ
Publié le 18 Décembre 2019
Bourrasques de pluie - Avons soigné les pommes de terre* et fait un contrevent à la fenêtre de la chambre des p. de terre
* il s'agit de dégermer les pommes de terre et d'enlever celles qui n'ont pas conservé et qui pourrissent
Publié le 17 Décembre 2019
Bruine dans la soirée - le matin coupé du bois et labouré la milliaire avec les boeufs. Après-midi je suis allé au sainfoin mais il a plu
Publié le 16 Décembre 2019
Publié le 15 Décembre 2019
Vent d'autan léger - Le matin charrié 2 arbres qu'on a arrachés derrière la maison. Commencé à jeter le super sur les fourrages mis 500 kg au champ derrière la maison. Commencé à couper du bois autour du champ du poste. Eliette est allée tuer les oies à Roou
Publié le 14 Décembre 2019
Beau froid - nettoyé le chemin de la G. Je suis allé à Castel. Perçu 94590 de 6310 kg de maïs vendu à Thomas
Publié le 13 Décembre 2019
Publié le 12 Décembre 2019
Brumeux bruine - Continué à niveler le fossé Nau champ derrière la maison. Insémination pour la 3e fois de la vache vieille`
dans la marge : Saillie vache vieille 3e fois
Publié le 11 Décembre 2019