La cuisine lauragaise, la cuisine occitane.... Comment se nourrissait-n dans les bordes juste après la guerre ? J'ai sollicité Berthe Tissinier pour nous confier ses souvenirs culinaires à la métairie. Cela fera l'objet de quelques articles successifs ici. Nous commencerons aujourd'hui avec les provisions avant d'entrer en cuisine dans les prochains posts.
"Dans ces années là l’on vivait pratiquement en auto-suffisance avec les produits de la ferme (volailles de toute sorte poules, poulets, canards, pintades dindes et dindons, lapins, œufs, cochonailles, légumes frais et secs, fruits, sans oublier les confits de canards et de porcs, et les fameux jambons qui étaient prêts à déguster en été, etc….)
Pour les produits d’épicerie la mère de famille se ravitaillait au marché hebdomadaire : Baziège, Caraman, Castelnaudary ou Villefranche de Lauragais.
Mes parents fréquentaient le marché de Villefranche qui a toujours eu lieu le vendredi : en premier ma mère vendait au marché à la volaille (vivante) poules, poulets, canards, pigeons, lapins, dindes, œufs, selon la maturité, et avec l’argent ainsi récolté elle achetait les produits d’épicerie nécessaires pour la semaine : huile, café, sucre, sel, pâtes, sardines, fromages, rarement boucherie, biscuits, chocolat et quelques bonbons pour nous les petits !
Si la vente des volailles avait été fructueuse, des vêtements, quelque ustensile de cuisine. L’on trouvait tous ces produits sur le marché, pour le pain un boulanger d’une commune voisine faisait sa tournée trois fois par semaine et même un boucher le samedi.
Comment se nourrissait-on les jours ordinaires ?
Il est à noter que la cheminée fonctionnait pratiquement toute l’année, elle était éteinte uniquement en été les jours de fortes chaleurs, en complément il y avait une cuisinière à bois qui servait à chauffer un peu plus la salle commune et à faire la cuisine, il y avait aussi une gazinière.
Devant les braises trônaient plusieurs marmites (les oules = las olas en occitan) une pour la soupe, une ou deux pour avoir de l’eau chaude en permanence, une avec les haricots blancs qui figuraient au repas au moins une ou deux fois par semaine. Surtout en hiver. Ils étaient agrémentés des couennes, de pieds, de morceaux de viandes, de lard, du cochon fraîchement tué, de la partie la plus épaisse des coustellous, plus tard du confit quand il aurait bien macéré dans sa graisse."
A suivre...
Un grand merci à Berthe pour ce témoignage en plusieurs épisodes
Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)
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