Publié le 31 Juillet 2019
Publié le 30 Juillet 2019
Joël Fauré m'a confié quelques clichés des carnets de son père dont la ferme se situait à Buzet-sur-Tarn, pas vraiment dans le Lauragais mais pas si loin non plus. On le voit, les éléments consignés sont essentiellement relatifs à l'élevage (veaux, lapins...) contrairement à Emile dont le revenu principal d'activité provenait des cultures. Noter pour se souvenir, écrire pour raviver la mémoire, celle du travailleur... Deux façons de faire pour un même objectif...
Joël Fauré est l'auteur de Papa... (éditions Empreintes) dont les souvenirs partagés ont une résonance étonnante avec la vie d'Emile. Son dernier ouvrage Petites histoires de grandes bottes vient de paraître aux éditions L'Autre Regard.
Merci pour ce partage.
Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)
Pour retrouver facilement ces posts et les voir dans leur ensemble vous pourrez cliquer sur la nouvelle catégorie du blog : Lauragais agricole d'autrefois ou sur l'onglet en haut de page. Ils sont également écrits en bleu pour les distinguer des posts du quotidien de la vie d'Emile.
Publié le 30 Juillet 2019
Publié le 29 Juillet 2019
Publié le 28 Juillet 2019
Publié le 27 Juillet 2019
Publié le 26 Juillet 2019
« Le fauchage réalisé, nous faisions des gerbes puis des tabels dans les champs, ces petits tas de gerbes inclinés qui attendaient le passage de la charrette pour les rapporter dans la cour de la ferme. Là, nous faisions de gigantesques gerbiers. Le blé, l’orge et l’avoine stockés ainsi attendaient le passage de la machine à dépiquer de M, le forgeron d’A. Les gerbiers étaient surmontés de gerbes inclinées pour faciliter l’écoulement éventuel de l’eau et nous louions aussi des bâches pour les protéger en attendant de dépiquer.
On s’entraidait ces jours-là, entre voisins, cousins, famille et on se rendait les journées de travail. C’était d’ailleurs un travail pénible sous la chaleur. Il fallait transporter les gerbes, les sacs de grain. Mais c’était joyeux, on riait beaucoup malgré la difficulté. Nous les femmes de la maison, nous participions de différentes façons. Certaines devait assurer le repas pour tout ce monde : il fallait qu’ils soient copieux, tout le monde avait très faim. D’autres, comme moi, aidions aux battages. On disait dépiquer.
On attendait impatiemment que ce soit notre tour. Le jour donné, on installait, de très bonne heure, la batteuse dans la cour à côté du gerbier. On installait les courroies que l’on reliait au tracteur qui produisait la force motrice. M. le forgeron venait avec son tracteur Ford ainsi qu’une presse pour faire les balles de paille au fur et à mesure.
Dans un grand fracas mécanique et beaucoup de poussière, la machine se mettait en marche.
Une personne était chargée, de mettre les gerbes dans le bon sens sur la rampe qui les montait en haut de l’appareil. Là, une personne, souvent c’était moi à la maison, j’étais la femme la plus jeune, les récupérait au fur et à mesure, les déliait rapidement en prenant soin de sectionner la corde au niveau du nœud. On récupérait tout. On en faisait de gros bouquets afin de pouvoir s’en resservir pour les petits travaux du quotidien.
Parfois, pour plaisanter, la cadence de l’arrivée des gerbes augmentait trop ou on les plaçait à l’envers sur la rampe, je donnais un petit coup de coude et la gerbe dégringolait sur l’envoyeur. On riait.
Une autre personne récupérait les gerbes que j’avais déliées pour les engouffrer dans l’ouverture de la machine qui les happait. D’un côté, le grain tombait par des bouches pour remplir des sacs de jute, ils pesaient 80 kg. On remplaçait vite fait un sac plein par un vide et on les transportait sous le hangar en attendant que le camion de la C.A.L. (Coopérative Agricole Lauragaise) vienne les récupérer. Cette opération de force mobilisait trois ou quatre hommes assez jeunes.
De l’autre côté de l’imposante machine, la paille tombait directement dans la presse qu’on avait pris soin d’installer tout près. A intervalles réguliers, une personne était chargée d’introduire une aiguille dans les bottes de foin, il s’agit en fait d’un outil pointu permettant de séparer l’agglomérat de paille pour le diviser en balles régulières. Une autre personne, munie d’une fourche de bois récupérait les àbets qui jonchaient le sol, c’étaient des débris de paille mais là encore, on ne voulait rien en perdre.
Cette opération était extrêmement poussiéreuse et la chaleur qui régnait la plupart du temps n'arrangeaient rien à l’affaire.
Parfois, l’un de nous, innocemment, se rendait près de l’échappement du tracteur pour se débarrasser d’un peu de poussière. Il suffisait d’une accélération facétieuse pour qu’il se retrouve noir corbeau. Cela faisait rire tout le monde. On ne parlait pas encore du danger des particules.
Ce jour là, on faisait successivement, en changeant les grilles, l'avoine, l'orge et le blé. Une dizaine d’années plus tard, au début des années 60, tout cela était terminé. Les moissonneuses-batteuses avaient pris le relais sauf dans les penchants qu’on faisait encore à la faux. »
Merci à Paulette D. pour son témoignage
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Publié le 26 Juillet 2019
Publié le 25 Juillet 2019
Publié le 24 Juillet 2019
Orageux - Le matin commencé de déchaumer. Fini de gerboyer. Commencé à dépiquer au Bois Haut.
Rouzeau - tuyau tracteur cartouche huile
Publié le 23 Juillet 2019
En 1959, lorsque Emile rédige les pages publiées ici actuellement, il n'y a guère plus de métayers dans le Lauragais. Les grandes heures des moulins sont déjà, elles-aussi, au rang des souvenirs.
S'il évoque pourtant fréquemment dans ses lignes le Moulin du poivre, ce n'est que pour évoquer les terres qui entourent les ruines de ce moulin qu'Emile travaille.
S'il était nommé ainsi, ce moulin, ce n'est pas parce que le meunier (le molinier en occitan) moulait cette épice. C'est parce qu'il "se faisait du poivre", c'est à dire beaucoup de souci car son moulin n’était pas l'un des mieux exposés aux vent dominants, Cers et Autan.
Les collines du Lauragais était hérissées quelques décennies plus tôt de nombreux moulins qui connaissaient une activité considérable jusqu'au début du XXe siècle. Le meunier était d'ailleurs un personnage prestigieux de la vie locale. En effet, les moulins jouaient un rôle essentiel dans la vie sociale et économique du Lauragais. Les farines de blé et, dans une moindre mesure, de maïs étaient prépondérantes dans la nourriture quotidienne. Le pain, le millas pour ne citer qu'eux en étaient des éléments centraux.
D'un moulin à l'autre, les meuniers, parfois à l'aide de longues vues, observaient les actions de leurs homologues sur les toiles tendues ou repliées sur les ailes, ce qui constituait de précieuses indications sur l'évolution des vents parfois si capricieux qui, d'alliés et de force motrice, pouvaient devenir ennemis et source de dégradations sur l'outil de travail. La vigilance du meunier était constante, l'inquiétude de tous les instants...
Le déclin des moulins lauragais s'est enclenché au moment de la 1ère guerre mondiale et s'est encore renforcé avec l'apparition des concasseurs électriques dans les décennies suivantes.
Un regain de l'activité des meules de pierre a pourtant eu lieu lors de le 2nde guerre mondiale. Les meuniers sont ainsi remontés aux ailes. Les concasseurs électriques, mis sous scellés, les moulins sont devenus des outils de travail contrôlés par des perquisitions de gendarmerie et des autorisations de moulage strictes. Cela n'a pas empêché le développement de fraudes, pour contourner la rigueur des tickets de rationnement. De nuit, lorsqu'on le pouvait on apportait un peu de blé pour pouvoir échanger de la farine auprès du boulanger contre un peu de pain. On s'y rendait par des chemins détournés, jamais le même, la peur au ventre de tomber sur un éventuel contrôle.
Après la guerre, le déclin des moulins s'est accéléré. Pour ne plus payer la patente d'une activité qui ne suffisait plus à faire vivre les familles de meuniers, certains ont démonté aux-mêmes les ailes et les toits de leurs moulins, se tournant vers l'agriculture et quittant à regrets leurs outils de travail qui, peu à peu, ont continué se délabrer. Certains ont été rasés, d'autres restent encore fièrement dressés, privés de leurs ailes, se fissurant lentement comme pour rappeler le labeur d'antan des moliniers si directement lié à l'activité agricole.
Regardez bien en traversant le Lauragais, ils sont encore là, saluant notre passage et nous susurrant de nous souvenir encore un peu de leurs ailes absentes qui battaient l'air pour "faire farine" comme on disait alors.
Lexique occitan :
le moulin : le molin
le meunier : le molinier
les ailes : las alas, las telas
la meule : la mòla
le blé : le blat
le maïs : le mil
L'avoine : la civada
Sur ce sujet, on pourra lire le passionnant ouvrage de Jean et Huguette Bézian, Les grandes heures de moulins occitans, Plon, Terre Humaine, 1994, recueil de témoignages de meuniers très éclairants sur l'évolution ce métier disparu et fourmillant d'anecdotes.
Sur les vents du Lauragais, on pourra relire ce post : Le Lauragais, pays des vents
Publié le 23 Juillet 2019
Publié le 22 Juillet 2019
Depuis le XIXe siècle, chaque village a son poids public appelé également pont à bascule. Ce sont généralement de petits bâtiments de plan carré ou hexagonal avec une plateforme de pesage située juste devant.
Leur existence était justifiée par l'existance d'un impôt que percevaient les communes sur les marchandises importées sur leur territoire : l'octroi. En 1943, il est supprimé. Avec la modernisation, son abandon rend peu à peu obsolète l'utilisation des poids publics qui disparaitront prgressivement.
Cependant, comme en témoigne le document photographique ci-dessus, ils subsisteront quelques années encore pour peser les récoltes, les vendanges, les boeufs... Ce pesage était réalisé par un officier assermenté : le peseur public.
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Publié le 22 Juillet 2019
Publié le 21 Juillet 2019
Publié le 20 Juillet 2019
Ce cliché représente un moulin à farine fabriqué par le père d'Emile au début des années 50. La force motrice en était le vent (on distingue les ailes), il était installé sur une charrette pour pouvoir être déplacé, réorienté, mis à l'abri.
Ce post constitue le premier de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)
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Publié le 20 Juillet 2019
Publié le 19 Juillet 2019
Beau chaud - Continué à gerboyer du blé. Tante Julie est venue nous aider. La nuit nous sommes allés au 14 juillet à Montmaur.
Publié le 18 Juillet 2019
Publié le 17 Juillet 2019
Publié le 16 Juillet 2019
Beau - Fini de décharger le fourrage du champ noir. Gerboyé de l'avoine. Fini de dépiquer à Prexage. 165 sacs de blé
Publié le 15 Juillet 2019
Publié le 15 Juillet 2019
Publié le 15 Juillet 2019
Orageux - Ramassé le fourrage du champ noir. Commencé à gerbier. Le soir je suis allé aider à dépiquer à la moissonneuse batteuse à Prexage. Commencé à prendre 2 bâches 8x6 en location
Publié le 14 Juillet 2019
Beau chaud - Le matin avons déchargé 2 charrettes de fourrage, le soir nous sommes allés à une fête à Montferrand