Publié le 31 Mars 2020
meteo
Publié le 25 Mars 2020
Le vent d'Autan qui souffle si souvent souvent dans le Lauragais renvoie à quelques écrits d'Emile.
La gêne qu'il occasionnait dans les activités du travailleur y est souvent sous-entendue. Une légende dit même que, dans l'ancien code pénal toulousain à la période médiévale, les crimes commis en période d'Autan bénéficiaient de circonstances atténuantes au regard des effets perturbateurs de ce vent sur la raison.
Mais qu'il s'agisse du vent de Cers ou du vent d'Autan, on remarque dans les carnets leur omniprésence. Leur violence n'est pas sans conséquences sur les récoltes ou les habitations. Ainsi au mois de juin 1956, le vent a fait s'abattre un arbre près, très près de la métairie ; on verra qu'il a emporté le fourrage de grain qu'on venait de faucher dans le champ voisin le jeudi 27 septembre entre autres exemples...
Emile dénomme le plus souvent vent marin le vent d'autan lorsqu'il l'évoque. Ce vent de la mer est cependant riche de très nombreuses nuances que Claude Rivals a recensées sur une Rose des vents. Ce vent des fous ou vent du Diable a tendance à faire oublier parfois la prédominance du vent de Cers en raison de sa violence et de ses rafales capricieuses : 2/3 vent d'Ouest - Cers donc - pour 1/3 vent d'Est, vent d'autan et ses nuances. Les relevés réalisés quotidiennement par Claude Bouche durant les vingt dernières années confirment que c'est toujours.
Cette proportion, si on prend les Carnets d'Emile pour l'année 1956, n'est absolument pas mise en lumière. La gêne occasionnée par le vent d'Autan au travailleur lui vaut la majorité des citations. Ainsi sur 113 évocations du vent au cours de l'année, 11 sont indéterminées, 14 évoquent le vent de Cers (accompagnées souvent d'un qualificatif "fort" ou "très fort") quand 88 sont relatives au vent d'Autan (qu'il soit "léger" ou "violent", en "rafales" ou "bourrasques").
Une année entière en Lauragais compte très peu de jours sans vent. Il vaut au Lauragais une orientation bien particulière de ses habitations, parallèles à ces vents dominants, pour préserver les huisseries, les tuiles mais aussi pour que la poussière des travaux de ferme n'evahissent pas les habitations. Celles - rares -ne respectant pas cette orientation étaient dites mal viradas (mal tournées).
Merci à Claude Bouche pour ses relevés minutieux des vents du Lauragais ainsi qu'à Serge Arnaud pour les cliches des moulins baziégeois.
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