Publié le 1 Septembre 2024
Tandis que Emile retrace ses journées le soir dans ses cahiers d'écoliers, à partir d'octobre 1957, le tracteur qui arrive enfin à la métairie permet de tracer des sillons dans les champs plus rapidement que les boeufs ne l'avaient fait jusque là et avec moins de fatigue pour le paysan.
Cet inespéré engin mécanique est acheté par le propriétaire des lieux en concertation avec Emile qui, dès la fin du mois de septembre, prépare un local pour l'accueillir et le protéger.
Depuis quelques années déjà, quelques hectares de terre étaient labourées par une entreprise qui facturait ses services. Le reste de la superficie était labouré par les boeufs tirant le brabant. L'arrivée du tracteur Deutz 24cv et de la charrue Kirpy va permettre une relative autonomie.
Pour autant, la coexistence du tracteur et des boeufs va durer près de 10 ans. Le poids des traditions d'une part mais surtout l'achat nécessaire et progressif des outils qui pourront être attelés au tracteur vont rendre cette transition lente mais les forces du travailleur seront bel et bien épargnées pour nombre de tâches du quotidien.
Dès janvier 1958, le cheptel est cependant réduit. Des 6 boeufs, on n'en conservera que 2. On les trouve cependant mentionnés régulièrement (par exemple, pour passer la herse entre les rangées de la vigne, cela se fait avec un bœuf en raison de l'étroitesse de l'espace).
L'année 1958 est donc une année où Emile et les siens apprennent à travailler différemment grâce à cet engin moderne. Ils apprennent aussi à gérer les pannes et les défaillances qui vont avec. On le maîtrise encore assez difficilement et le tracteur est d'occasion.
Cependant, leur mode de travail, de vie même, est en train de basculer. S'en rendent-ils compte au moment où Emile rédige les lignes concernant cette évolution ?
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