Le long travail du maïs en Lauragais au fil des mois d'automne

Publié le 12 Novembre 2017

Le long travail du maïs en Lauragais au fil des mois d'automne

Dans les bordes lauragaises, la récolte du maïs s'effectuait à la main à la fin du mois d'octobre. Cette étape n'était que le début d'un long travail de patience. Entre le vendredi 25 octobre et le lundi 11 octobre 1957,  Emile a ainsi mentionné 13 fois la tâche qui consistait à dépouiller le maïs (= descolefar le mil, en occitan mais on trouve aussi dans les dictionnaires le terme de espelofar par exemple).

Ce long travail consistait à enlever la plupart des feuilles enveloppant le maïs avant, par exemple, de tresser celles qui restaient les unes aux autres pour permettre ainsi de suspendre les épis (à l'intérieur ou à l'extérieur) et des le mettre à sécher. D'autres les stockaient dans des cribs (contenants en bois et grillage bien aérés) à l'extérieur, d'autres encore prenaient soin de les étaler sur le sol d'un grenier où l'on pouvait entretenir un courant d'air pour permettre un séchage des épis dans de bonnes conditions.

Emile, à la fin de cette opération en 1957, totalisait ainsi 423 "saches" de maïs. On imagine sans peine la tâche d'ampleur que le dépouillage représentait pour de telles quantités. Le maïs était un précieux allié utilisé pour le gavage des canards (un temps on l'égrenait à la main puis avec de petits égrenoirs mécaniques à manivelle), pour engraisser les cochons (réduit alors en farine) ou pour confectionner le milhas qui accompagnait les sauces ou se faisait dessert sucré après avoir été poêlé (et dont le Lauragais est encore très friand aujourd'hui).

Le travail autour du maïs n'était pas terminé pour autant puisqu'il fallait ensuite débarrasser le champ de ce que Emile nommait les tronçons, les jambes de maïs. Elles étaient coupées, chargées et stockées pour l'alimentation animale. Cette étape courait au début de décembre pour permettre de remettre la terre en état afin de prévoir l'assolement de l'année suivante. Lorsque Emile et les siens évaluaient que les tronçons étaient en trop grande quantité, une partie pouvait alors être brûlée.

Le long travail du maïs en Lauragais au fil des mois d'automne

Rédigé par Emile

Publié dans #Travaux agricoles, #Tradition

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