Publié le 31 Octobre 2020
Publié le 31 Octobre 2020
La période de confinement que nous vivons - pour la deuxième fois cette année - est-elle inédite ? Elle l'est par sa dimension, sa durée et son étendue.
Cependant, en faisant quelques recherches, on s'aperçoit tout de même que, dans les campagnes lauragaises, des périodes d'isolement ou de quarantaine ont été vécues en différentes circonstances provoquées non seulement par la maladie mais également par les aléas climatiques (neiges importantes, inondations...). Passage en revue de ces situations exceptionnelles...
1952 : la fièvre aphteuse
La fièvre aphteuse est cette épizootie que redoutent les éleveurs. C'est une maladie virale qui touche bovins, ovins, caprins, porcins et plus largement tous les animaux à sabots fendus. Elle est d'une grand contagiosité et a pour les éleveurs des terribles conséquences économiques.
Dans la période qui nous préoccupe sur ce blog, deux vagues sont à noter : l'une en 1938 et l'autre en 1952. Elle se manifestait par une température élevée, des aphtes et une surproduction de salive. Parfois les animaux atteints maigrissaient et s'ils parvenaient à s'en remettre, c'était rarement le cas pour les plus jeunes.
Elle n'était pas transmissible à l'homme ou alors rarement et avec des symptômes assez bénins.
L'inquiétude suscitée par la contagion amenait alors les autorités à mettre en quarantaine certaines fermes ou métairies atteintes pour ne pas que se répande le virus d'un élevage à l'autre. La famille entière, réunie, vivait alors à l'isolement.
Aimé Boyer se souvient de l'épisode de 1952 :
" On déplorait beaucoup de pertes de jeunes bovins, les maisons étaient mises à l'isolement quarante jours durant.
Pour porter les prélèvements au laboratoire, on sollicitait les gendarmes qui étaient chargés de cette tâche. Il n'y avait pas de téléphone aussi pour communiquer, on avait posé une caisse dans la haie à la limite dela propriété. Un chiffon blanc déposé en vue signalait un besoin des habitants. C'était leur seul lien avec l'extérieur, leur seul moyen de communication bien ténu. Nous qui n'avions pas nos animaux atteints allions voir et prenions en charge : besoin de médicaments, de provisions ou autre... On reposait le torchon qui servait de signal quand le service était rendu. Aucun produit bovin ne devait sortir de la ferme, fumier compris. Des pédiluves étaient installés. C'était bien compliqué surtout que ces animaux comme les boeufs de trait ne pouvaient plus travailler. "
Dans les carnets d'Emile, on trouve la mention suivante de la main de Jean, le père d'Emile, datée du 27 février 1952 :
Paulette Durand, sa belle-fille, confirme la difficulté de ces moments :
"En février 1952, j'ai accouché de ma première fille. Nous avons été très inquiets, c'était un bébé prématuré et fragile. Dans l'étable nous avions boeufs et vaches atteints de la fièvre aphteuse que le vétérinaire venait à peine de diagnostiquer. Les visites ont donc été proscrites et la plus grande prudence était de mise. Même le docteur pour venir ausculter le bébé prenait mille précautions pour s'approcher de chez nous en changeant notamment de chaussures à distance."
Quelques jours plus tard , dans le carnet on confirme la difficulté de la situation :
Les gendarmes sont venus pour établir un rapport sur la situation sanitaire. Etaient alors mises en quarantaine, les seules exploitations touchées par la maladies. Cependant, la période n'a pas duré plus d'un mois et le jeune bovin a été la seule perte. Les boeufs se sont remis et ont repris le travail pour passer la herse dès le 12 mars. Les visites à la ferme ont recommencé fin mars.
1956 : la neige et le froid
D'autres situations dues à la météo conduisaient parfois à des isolements forcés. Comme lorsqu'il y avait beaucoup de neige.
Paulette Durand se souvient :
"Certains hivers, la neige était si importante qu'il nous était impossible de quitter la ferme. Nous étions isolés du monde tant que la neige ne fondait pas, cela ne serait en général pas plus de quelques jours. En 1956, le grand froid nous a compliqué la vie. Les températures étaient telles que la glace sur la mare supportait le poids des boeufs et nous avions bien du mal à la casser chaque matin pour les abreuver."
Berthe Tissinier confirme :
"Durant cet hiver 1956 le confinement a dû être forcé et naturel mais dans les fermes il y avait de quoi subsister : du lait, des légumes secs, des volailles, des cochonnailles, du confit, du vin et de l'eau de vie !
On faisait du millas qui servait de pain et de dessert, les confitures de l'été, on faisait du beurre avec la crème de lait que l'on remuait pendant des heures dans une grande conserve, chacun à tout de rôle la secouait, cela vous faisait les bras !
La vie n'était pas la même qu'aujourd'hui, on allait chez l'épicier moins souvent. Et dès qu'on le pouvait, on s'entraidait entre voisins.
Le problème principal était pour avoir la visite d'un médecin si quelqu'un était malade..."
Des isolements qui ne duraient guère mais coupaient bel et bien les familles du reste du monde durant quelques jours...
NB : cet article avait déjà été proposé ici au mois d'avril...
Merci à Berthe, Paulette et Aimé pour leurs éclairages précieux.
Si vous avez des témoignages sur ces périodes particulières vécues dans les fermes et métairies lauragaises, n'hésitez pas à me les faire parvenir, je les publierai : lauragais@lescarnetsdemile.fr ou 0625549345
Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)
Pour retrouver facilement ces posts et les voir dans leur ensemble vous pourrez cliquer sur la nouvelle catégorie du blog : Lauragais agricole d'autrefois ou sur l'onglet en haut de page. Ils seront également écrits en bleu pour les distinguer des posts du quotidien de la vie d'Emile.
Publié le 30 Octobre 2020
Publié le 29 Octobre 2020
Fumer les terres, envisager la semence du fourrage, faire des fagots de bois... malgré le froid de février, la métairie s'anime...
Un nouveau chapitre de Ceux de la Borde Perdue en témoigne : https://www.bordeperdue.fr/post/chapitre-15-les-apparitions
Publié le 29 Octobre 2020
Pluie
Fini de monter le dernier maïs
Castaing pour la CAL 2349
La CAL a retiré pour nous 100 sacs en épis.
Publié le 28 Octobre 2020
Publié le 27 Octobre 2020
Avons semé l'orge et le vin autour du moulin du poivre
Semé 6 sacs
Je suis allé aider à déménager le vin de Roou.
Publié le 26 Octobre 2020
Beau
Jeté 25 sacs de super à 50 kg pour semer l'orge autour du moulin du poivre
Semé 1 sac 1/2 de blé à la pointe sous la rigole
Publié le 25 Octobre 2020
Publié le 24 Octobre 2020
Ramassé le maïs avec Faugère tout le jour
325 saches machine
252 saches à la main
557
Donné à la Ginelle
76 grenier
178 hangar
254
Publié le 24 Octobre 2020
A la lecture du web roman feuilleton Ceux de la Borde Perdue (www.bordeperdue.fr), voyant que la famille malchanceuse est surnommée « les maffrés » par les villageois, Aimé Boyer s’est souvenu qu’on utilisait beaucoup de surnoms dans les campagnes et notamment en occitan.
Il a essayé d'en dresser une petite liste.
« C’était très courant surtout dans la période d’avant-guerre. Il y en avait tellement que quelquefois, on ne connaissait plus le vrai nom de famille des gens, écrit-il. Moi par exemple, on m’appelait le parlaire (le parleur/le bavard) ».
Ces surnoms émanaient souvent d’un trait de caractère, d’une caractéristique physique, d’une attitude notable, d’une anecdote, d’un métier, d'un animal possédé. Parfois on en héritait de génération en génération jusqu’à en oublier l’origine. Le plus souvent, ces surnoms étaient utilisés affectueusement ou amicalement. Mais parfois cela pouvait être moins le cas…
Cela allait des noms d’oiseaux…
Le Rossinhòl (le rossignol)
La Lauseta (l’alouette)
Le Cocut (le coucou mais pas seulement…)
Le Piot/la Piota (le dindon/la dinde mais aussi le sot/la sotte)
Le Pol (le coq)
A d’autres noms très variés…
Le Ramonet (le maître valet)
Le Ninet/ la Nineta (le petit,/la petite le bébé)
Le Cloc/la Cloca (qui se plaint, maladif -ve )
Le Repopet (le jeune veau)
L’Afairat o l’Afanat (l’affairé, le pressé)
L’Ase negre (l’âne noir)
Le Mostachut (le moustachu)
Le Manjafavas (le mangeur de fèves)
Le Mostenc (le flétri)
Le Chapotièr (le mauvais bricoleur)
Le Rossèl (le blond)
Le Ros/la Rossa (le roux/la rousse)
Merci à Aimé Boyer d'avoir constitué cette liste surprenante et amusante.
Si vous connaissez d'autres surnoms (de gens mais aussi de maisons, de lieux...), n'hésitez pas à me les adresser. Nous complèterons la petite collection de ce post ensemble au fur et à mesure. Vous pouvez m'écrire à lauragais@lescarnetsdemile.fr
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Publié le 23 Octobre 2020
Dans le nouvel épisode de la Borde Perdue, il est question non pas des petites lessives qu'on appelait les ruscadas en occitan mais des grandes lessives de draps la granda bugada (la grande buée). Blanchir les draps avec des cendres, les rincer dans le cours glacé des ruisseaux : travail complexe à retrouver dans le nouvel épisode de Ceux de la Borde Perdue : La granda bugada
Publié le 23 Octobre 2020
Publié le 22 Octobre 2020
Publié le 21 Octobre 2020
vent d'autan
Passé les canadiennes à la pointe. La bourré à la millière et passé le rouleau sur l'avoine
Publié le 20 Octobre 2020
Orageux - un peu de pluie
Avons semé l'avoine au champ sous la Perrière et au fond de la pointe en tout 8 sacs.
Publié le 19 Octobre 2020
Le matin passer les canadiennes au sainfoin derrière la maison et le soir commencé à labourer la millière
Publié le 18 Octobre 2020
Louis Bruno était agriculteur en Lauragais, fermier plus exactement. Retraité, il a consigné ses souvenirs dans des cahiers que sa famille partage avec nous aujourd'hui. Dans de précédents posts, il racontait les moissons (voir ici), et les battages (voir là). Dans l'extrait d'aujourd'hui, il présente les activités du début d'automne.
"Tandis que les champs de maïs perdaient leur parure verte, les vignes qui avaient fait l'objet de soins répétés présentaient leurs grappes en fin de maturité. Les vendanges commençaient donc dès les premiers jours de l'automne pour les plus précoces. On retapait les cercles, mettait à tremper puis on lavait comportes, cuves et barriques et ainsi eu pour le battage les vendanges avaient lieu en entraide afin d'avoir assez de coupeurs et coupeuses et de gros bras pour remuer les comportes pleines.
IL était aussi préférable de tout fouler et mettre à fermenter le même jour. S'ensuivraient de bons petits repas bien arrosés surtout le soir avec atmosphère de fête.
Dix à douze jours plus tard, soutirage du vin nouveau, passage du marc au pressoir lequel allait de cave en cave tiré par un cheval, le tout conduit par un homme aux mains très très noires, on devine pourquoi.
La dernière phase consistait au passage des résidus à l'alambic pour obtenir la fameuse "gnole" qualifiée d'antigrippine par quelques amateurs. A tort ou à raison ?"
Pour découvrir ou redécouvrir les témoignages d'Aimé Boyer voir ce post et cet autre post
Un immense merci à Daniel Bruno - ainsi qu'à Christiane et Jean-François Bruno - pour avoir partagé les écrits passionnants de Louis.
Merci à Berthe Tissinier pour les photo transmises
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Publié le 18 Octobre 2020
Vent d'autan
Fini de labourer le sainfoin derrière la maison et y jeter 28 sacs à 50kg de super et hersé avec les boeufs
Publié le 17 Octobre 2020
Beau frais
Labouré au sainfoin derrière la maison
La C.A.L a livré 4000 kg super moitié Castaing/Durand
Publié le 16 Octobre 2020
Nous sommes allés dépouiller à Roou
Mr Geli nous a dépiqué la graine de fourrage derrière la maison.
Publié le 15 Octobre 2020
Publié le 15 Octobre 2020
Publié le 15 Octobre 2020
Publié le 15 Octobre 2020
A la Borde Perdue, la neige de fin janvier 1952 interrompt les conversations et les travaux des prestations (empierrée des chemins, taille de haies...). Mais à attendre derrière les fenêtres des bordes que vienne le redoux, des idées surgissent...
Un nouveau chapitre à découvrir ici : https://www.bordeperdue.fr/post/chapitre-13-le-projet-de-léonce