occitanie

Publié le 17 Mars 2024

Un tracteur à chenille (Photo coll. Nardèse)

Un tracteur à chenille (Photo coll. Nardèse)

Dans les écrits d'Emile, on voit régulièrement que les labours sont confiés à une entreprise surtout dans les périodes où le tracteur est absent. Aimé Boyer nous raconte comment cela se passait :

 

"Les charrues balances permettaient la réalisation du labour à plat. Quand une partie de la charrue était dans la terre, l’autre est en l’air grâce à un système de glissière. Actionné par la force du tracteur, l'appareil changeait de position grâce à un sytème proche du balancier.

Dans le Lauragais elles était équipées de deux socs de chaque côté et de deux roues, qui constituaient l’axe de la balance. 

Le tracteur à chenille qui les tractait avait deux caractéristiques essentielles à savoir pour la première, un rayon de braquage très court sur une roue bloquée et la deuxième résidait dans l'adhésion au sol. (voir ici une vidéo de démonstration)

 

L'entrepreneur mandatait un chauffeur pour le tracteur et un conducteur pour la charrue qui se remplaçaient.Il y avait un volant de chaque côté avec un siège.

L’agriculteur dont on labourait la terre était là pour accrocher et décrocher la charrue au tracteur grâce à un câble d’acier torsadé.

Équipé d’un gros anneau. en arrivant au bout du sillon, le tracteur donnait un petit coup de marche arrière qui permettait de décrocher et poser le câble sur la charrue en l’air.

Après avoir tourné, le tracteur revenait se mettre en place, l’agriculteur accrochait l'anneau en passant et venait se positionner pour aider à basculer la charrue. Pendant que le conducteur  était venu se positionner sur la charrue en l’air, le tracteur sans s’arrêter, déclenchait le mécanisme de balance. Le conducteur s’appliquait à faire aller les roues au plus près de la tranche du guéret (nb : dans un champ labouré, terre non encore labourée). Le tracteur positionné sur le guéret suivant l’inclinaison du champ tenait  la charrue au plus près de la tranche.

A minuit on procédait à un changement d’équipe. Ils venait remplacer la première équipe jusqu'à midi. L’agriculteur se débrouillait pour avoir un remplaçant, cela pouvait durer deux ou trois jours.. Quel calme quand tout cela était terminé... Le labour à plus de 40 centimètres produisait de grosses mottes qui allaient fondre avec le gel qui comme l'a dit Louis Bruno et donnait envie de marcher pieds nus…. nous ne nous en privions pas. 

  

A midi lors de la relève on faisait le plein, graissage, nettoyage, remplacement des socs, tourner le carrelé si besoin, et boire un petit jaune, fabriqué maison, avec de l’extrait d’anis et de l’eau de vie,.

Ce type de charrues, était largement utilisé par nos amis vignerons, de l’autre côté de la Montagne Noire."

 

Retrouvez mes romans sur les traditions et les paysans d'autrefois sur mon autre site (clic)

 

Un immense merci à Aimé Boyer pour ses témoignages toujours passionnants

Merci à Berthe Tissinier pour les photo transmises

 

Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)

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Rédigé par Emile

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Publié le 24 Février 2024

photo coll famille Nardèse

photo coll famille Nardèse

A la saison d'automne, commençait la période du gavage des canards gras. Les canards avaient été élevés depuis la fin de l'été en plein air puis durant 3 semaines étaient gavés avant d'être vendus prêts à être transformés ou, selon le choix de l'acquéreur, déjà transformés. Les confits, les foies gras, les salés sont autant de savoir-faire que l'on mettait ainsi en valeur. Selon les métairies, on faisait le choix de gaver les canards, des mulards pour la plupart, au maïs blanc ou au maïs jaune. Cette espèce est un croisement de canard de barbarie et de Pékin.

A l’âge de 3 ou 4 semaines, les canards étaient élevés en plein air, sortis le matin et rentrés le soir en raison de la présence possible de prédateurs tels le renard ou la belette.

Berthe se souvient : "Avant d’en arriver là, la cane couvait ses œufs et au terme de quelques semaines apparaissaient de petits canetons. Commençait alors un long travail de surveillance de toute cette petite famille car la cane suivait le cours d’un petit ruisseau et se perdait avec sa petite famille dans la campagne. Combien d’heures avons-nous passé à arpenter la campagne à leur recherche pour les ramener à la maison ? Ma mère mettait à intervalles réguliers des œufs à couver pour pouvoir, l’hiver venu, gaver une couvée lorsque la précédente était mise « en salé ». Cet élevage demandait un suivi particulier car il fallait en amener le plus grand nombre possible jusqu’au gavage."

Le gavage commencait, vers 13 ou 14 semaines, pour une période d’une trois semaines Avec un entonnoir muni d’une manivelle entraînant une vis sans fin, un embuc, on remplissait le jabot du canard avec du maïs préalablement gonflé à l’eau. On s’astreignait à cet exercice matin et soir. La femme chargée de ce travail saisissait le canard qu’elle immobilisait entre les jambes, parfois dans une caisse de bois munie d’un couvercle à rabat sur lequel elle s’asseyait permettait de ne laisser dépasser que le cou de l’animal puis elle introduisait l'embuc tandis qu’elle aidait d’une autre main à faire circuler le grain vers le jabot. De son savoir-faire dépendait la réussite de l’entreprise. Il fallait connaître les canards pour les gaver de manière optimale sans atteindre l’excès qui pouvait leur être fatal.

Berthe témoigne : "Le gavage se faisait le matin très tôt et le soir très tard, avec du maïs blanc récolté à la ferme. C’était un travail supplémentaire très dur pour les femmes. Au terme de trois semaines, environ, les canards étaient prêts. La veille on les faisait jeûner, le matin avec l’aide des hommes de la maison les canards étaient « saignés », puis plumés par mes sœurs et de cousines venues ainsi passer quelques jours à la maison. Plumage à sec d’abord car on gardait le duvet pour en faire les fameux édredons (la couette du temps jadis) qui nous tiendraient chaud tout l’hiver, ou bien vendre ce duvet aux chiffonniers qui passaient alors dans les campagnes."

Dans les années 50, le foie gras était déjà un produit de luxe et, même à la métairie, il etait réservé aux occasions spéciales telles les fêtes de famille, à l’occasion, par exemple, d’un baptême, d’un mariage mais il pouvait aussi être servi lors des grandes tablées réunies pour les vendanges, la dépiquaison ou lorsqu’on tuait le cochon.

Dans le cadre du métayage, on partageait avec le propriétaire comme le raconte Berthe : "Le lendemain les patrons venaient chercher leur part, c’était prévu dans le contrat, et bien entendu ils choisissaient….les plus beaux ! Mais c’était le jeu !"

Berthe se rappelle encore de la préparation qui suivait: "Venait alors le découpage et la mise au sel. Le lendemain était réservé à la cuisson, dans un grand chaudron en cuivre, et la mise dans les grand pots de grès, on recouvrait la viande de graisse chaude, le lendemain ou le surlendemain quand la graisse avait bien pris, on recouvrait le pot d’un épais papier kraft sur lequel on notait la date et l’on remisait ces pots au frais, sur la plus haute étagère de la cuisine ou d’une pièce froide, cela assurait la nourriture pour toute l’année."

Une grande partie était destinée à la consommation de la famille, des clients fidèles viennent à la métairie se servir directement mais on écoule aussi cette marchandise sur les foires et marchés du secteur. On gavait ainsi plusieurs petites cohortes de canards d’affilée à la fin de l’automne et au début de l’hiver.

Mes remerciements à Berthe et sa famille pour le témoignage et le cliché présenté.

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Rédigé par Emile

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Publié le 15 Octobre 2023

Lauragais d'Autrefois (21) : souvenirs des vendanges (las vendémias)

L'automne amène à penser aux vendanges d'antan en Lauragais. Voici le témoignage d'Aimé Boyer, ses souvenirs de vendanges assortis des photos confiées par la famille Nardèze, d'exceptionnelles photos en couleurs qui permettent un retour très réaliste à la charnière des années 50 et 60. Un immense merci à Aimé et à Berthe.

 

"Avec l'automne venait le temps des vendanges (la vendémias).

Avec un couteau, ou des petits sécateurs adaptés à cette tâche, on coupait précautionneusement les raisins avant de les poser dans un panier d’osier, souvent fabriqué à la main durant l’hiver précédent.

On faisait passer les paniers pleins d’un rang à l’autre pour les vider dans une comporte.

Un préposé chargé du remplissage tassait ses raisins avec une cachadoira (outil pour presser, pour appuyer de cachar, presser) .

A midi ou à la fin de la journée, une équipe d’hommes transportait ces comportes pleines.  Au bout de la vigne, il fallait être deux avec deux barres (las pals) passées sous les poignées de la comporte, un homme devant, l'autre derrière.

Une autre équipe chargeait sur la charrette (plus tard la remorque basse). A l’arrivée devant la cave, 

il fallait passer tout ce raisin au fouloir pour les écraser, et les vider dans une cuve afin de le mettre à fermenter.

Une équipe d’hommes, installée sur un échafaudage, vidait la comporte dans la cuve. Ils nivelaient avec une fourche pour que la masse soit homogène. Pendant que le reste de la colle s’activait à tourner la manivelle du fouloir, il va sans dire qu’il y avait quelques plaisanteries ! Quelques grappes de raisin qui se baladaient pour barbouiller ses camardes de moût (se mostar).

Quand il n’y avait pas de fouloir, il fallait faire avec les pieds nus en entrant dans la comporte.

Ici c’était la fête des farces! Les femmes se retroussaient les jupes, les hommes les pantalons . On riait mais le travail avançait quand même.

Pendant ce temps dans la cuisine on s'activait pour servir aux travailleurs : la soupe, le pâté, les haricots, le macaroni, le poulet rôti et bien-sûr quelques desserts maison. Que d'agréables souvenirs ! 

 Si, lors des battages (las batesons) il y avait de la poussière, les vendanges étaient souvent troublées par la pluie. Quand on avait commencé le remplissage de la cuve il valait mieux terminer le terminer sinon la fermentation pouvait être compromise. "

 

Petit glossaire occitan des vendanges lauragaises :

Les vendanges : las vendémias

la vigne : la vinha

le raisin : le rasim

la comporte : la semal

le fouloir : le faunhador ou le truèlh 

et... le vin : le vin

Lauragais d'Autrefois (21) : souvenirs des vendanges (las vendémias)
Lauragais d'Autrefois (21) : souvenirs des vendanges (las vendémias)
Lauragais d'Autrefois (21) : souvenirs des vendanges (las vendémias)

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Rédigé par Emile

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Publié le 8 Octobre 2023

Lauragais d'Autrefois (27) : stocker le maïs (le milh sul trast)
Lauragais d'Autrefois (27) : stocker le maïs (le milh sul trast)
Lauragais d'Autrefois (27) : stocker le maïs (le milh sul trast)
Lauragais d'Autrefois (27) : stocker le maïs (le milh sul trast)

Après la récolte du maïs, il fallait l'entreposer et veiller à ce qu'il sèche dans de bonnes conditions. La plupart des fermes étaient munies de cribs (ou crips). Ces séchoirs à maïs permettaient donc de stocker le maïs en épis. Ils étaient érigés au soleil, le plus souvent perpendiculaires au vents dominants, cela constituait un moyen de séchage naturel.

Aimé B. se souvient :

"Les premiers ont été construits avec des files d’acacia, posés sur des plots en béton, fait main(du solide), reliés avec des entretoises fixées avec des boulons. On fixait ensuite du grillage avec des clous cavaliers.  Pour le remplir, on montait avec une échelle le sac sur l'épaule. Plus tard il y a eu les élévateurs et les remorques en vrac. On couvrait les crips autant que possible pour les protéger de la pluie. Certains fabriquaient les leurs avec des pylônes électriques de récupération et avec des cornières soudées."

On en vidait aussi parfois sur les galetas en veillant que la couche de maïs ne soit pas trop épaisse pour faciliter le séchage et en maintenant également un courant d'air favorable.

Aimé : "Il y avait parfois quelques nuits animées par les rats circulant sur les tas de maïs vidés au dessus les chambres."

Merci à la famille Nardèze pour les fabuleuses photos tellement explicites et à Aimé, si fidèle à ce blog, pour le partage de ses souvenirs.

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Rédigé par Syndicat

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Publié le 1 Octobre 2023

Deux époques de la récolte du maïs (récolter et descolefar)
Deux époques de la récolte du maïs (récolter et descolefar)

Deux époques de la récolte du maïs (récolter et descolefar)

En ce moment les champs de maïs sont récoltés. Voici un témoignage d'Aimé sur la récolte du maïs avant la mécanisation :

 

"Dans le champ, il nous fallait un panier, quelques saches, et souvent un outil, le punto, ou alors à mains nues. Le punto, ce petit bout de bois pointu bien effilé,  servait à ouvrir l’enveloppe de l'épi (la cabòça) en deux par le milieu.

Cette opération faite on tirait vers le bas, pendant qu’une main tenait les deux parties de l’enveloppe, l’autre main coupait la cabosse au ras de la tige.  

Après la récolte, avec une faucille, on coupait les tiges (las cambòrlas), on faisait des tas, pour charger sur la charrette (la carreta) sans oublier de poser des râteliers pour faire un chargement plus large.

 

Pour libérer le champ afin de semer le blé ? les pieds de maïs pouvaient être coupés avec la faucille (la fauç).

On en faisait un grand tas, pour être les dépouiller (descolefar) à la veillée avec les voisins. La soirée se terminait souvent avec un vin chaud. ou alors avec une petite goutte de prune, histoire de goûter la nouvelle de l'année.

 

Les tiges étaient stockées car elles étaient consommées par les bovins qui en étaient gourmands. C'était surtout utilisé surtout pour remplissage, pour activer le rumen, la digestion ruminale.

Les tiges qui restaient, sorties du râtelier,  servaient de jalons, pour semer le blé, quand il était semé à la main."

Dans les carnets d'Emile, il est également mentionné que les jambes de maïs, las cambòrlas qu'il appelait aussi les tronçons, lorsqu'elles étaient en excès étaient réunies et brûlées au bord du champ.

Merci à Aimé pour son témoignage, à Serge et Berthe pour les photos témoignant de deux époques différentes de la récolte du maïs.

Le prochain post sera consacré au stockage du maïs, photos et témoignage à l'appui...

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Rédigé par Emile

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Publié le 9 Septembre 2023

Dans un extrait récent des carnets, le jeudi 21 avril 1960, Emile a noté que Monsieur Pech est venu retirer des balles de paille.

Voici l'authentique photo de ce camion envoyé par Jean-Claude Rouzaud :

Les nombreuses mentions consacrées aux pailles et fourrages témoignent de l'importance que cela revêtait pour le paysan des années 50. Ils constituaient litière et nourriture pour le bétail. 

A la signature d'un contrat de métayage, leur volume stocké était estimé à l'arrivée du preneur et figurait dans l'inventaire annexé au contrat et il devait y en avoir autant à leur départ. 

Voici l'extrait du contrat de la métairie d'Emile :

Et de l'inventaire d'arrivée à la métairie :

Les fenaisons occupaient une grande partie du printemps et constituaient un long travail pénible. Entre le début du printemps et l'automne, s'échelonnaient ainsi 4 coupes. Il fallait faucher, laisser sécher et ramasser avec une charrette qui faisait de multiples allers-retours jusqu'au champ avant de les stocker. L'inquiétude majeur concernait les caprices météorologiques qui pouvaient tremper le foin. 

Voici une faucheuse, photo d'Aimé Boyer :

Cette photo envoyée par Berthe Tissiner et déjà publiée ici, rappelle ces travaux :

Lorsqu'on le pouvait, on en vendait une partie pour un revenu complémentaire.

Aimé Boyer se souvient :

"Le marchand de foin était habituellement sur le marché, au cours de l’hiver et rentrait en contact avec d’habituels vendeurs, du surplus de fourrage. Les vignerons du Languedoc Roussillon ne produisaient pas suffisamment de fourrage pour alimenter les chevaux qu’ils utilisaient pour travailler leurs vignes, Les foins et fourrages du Lauragais, région voisine, leur convenaient parfaitement.

Bien-sûr, avant l'achat définitif, le marchand  venait se rendre compte sur place de la qualité l'année. Pour vérifier, il enfonçait, sa main dans le tas de fourrage, le sentait, regardait sa couleur avant de  proposer un prix, Mais si le prix ne convenait pas, il allait un peu plus loin dans le tas, reprenait une poignée et parfois annonçait  un prix plus élevé,

L'affaire se discutait ensuite dans la cuisine, on  s’attablait et on discutait à bâtons rompus devant l’incontournable bouteille de vin. On concluait la vente. Puis, il venait chercher en vrac avec un camion ou bien venait le mettre en balles avec la presse à foin déjà décrite dans les Carnets d'Emile."

 

Cette presse à foin à bras, nous avait été décrite ici, par Emile Teysseyre :

"Le foin était transporté en vrac durant très longtemps, ce qui n'était guère pratique. Les Américains nous ont apporté ces presses à foin que l'on remplissait de foin avant que deux hommes assurent la remontée d'une plateforme qui compressait le foin. Un véritable travail de force qui nécessitait d'actionner deux leviers latéraux. Il fallait ensuite manuellement, avec une aiguille adaptée faire passer le fil de fer à travers la botte réalisée pour la lier en 5 endroits."

 

Emile en avait fabriqué un modèle réduit dont voici le cliché :

En voici une photo lors d'une démonstration adressée par Jean-Claude Rouzaud :

 

 

Enfin, voici une presse photographiée grâce à l'association Le Pastel :

 

 

L'article consacré aux battages, grâce au témoignage d'Aimé, présentait la façon dont les balles se faisaient grâce à la presse (voir ici) et comment elles étaient stockés : sous les hangars lorsque c'était possible et en élaborant un pailler pour le surplus (voir ici).

En voici une photo proposée par Berthe Tissiner :

Pour finit petit lexique occitan bien imparfait sur cette thématique (rappel les -a finaux se prononcent o) :

fourrage : la pastura

le foin : le fen

la paille : la palha

le fenil : la fenial

le pailler : le palhèr

faucher : dalhar

 

 

Merci à Berthe Tissinier, Jean-Claude Rouzaud, Aimé Boyer, Emile Teysseyre, l'association le Pastel.

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Publié le 29 Juillet 2023

Photo coll. J-c Rouzaud

Photo coll. J-c Rouzaud

Louis Bruno était agriculteur en Lauragais, fermier plus exactement. Retraité, il a consigné ses souvenirs dans des cahiers que sa famille partage avec nous aujourd'hui. Dans de précédents posts (ici et ), nous avions découvert sa description des travaux de printemps puis les activités de début d'été (). 

"Pas de trêve possible, piquage des faux et leur mise en condition pour détourer les champs et permettre le premier passage de la moissonneuse lieuse, lesquelles avaient été pourvues de leurs toiles élévatrices et vu leurs lames passées à la meule à aiguiser.

On faisait aussi ferrer de neuf les boeufs et les chevaux car désormais leurs onglets ou sabots ne supporteraient pas le coup.

La moisson devait se faire par temps sec en l'absence de rosée mais avant la surmaturité, le grain finissant mieux en gerbes assemblées en "tavels" tas de douze unités assemblées tout à la suite du passage de la lieuse tirée par des attelages de boeufs ou chevaux que l'on remplaçait deux fois par jour afin de profiter des heures favorables et avancer le plus vite possible craignant aussi le risque d'égrenage (grêle ou vent d'autan).

Avait-on tout juste fini la "sego" que sans même prendre le temps de souffler on étrennait l'aire de battage ou sol par l'égrenage des fèves récoltées, tiges entières, arrachées à la main , étalées au sol et battues au rouleau de pierre.

Commençait alors le gerboyage qui consistait à acheminer la récolte sur l'aire précitée et la rassembler en de beaux gerbiers dressés jusqu'à 8 à 10 mètres de haut ou bien entreposée dans les hangars pour ceux qui en avaient suffisamment. Vers la fin de la deuxième décade de juillet, les dépiquions pouvaient commencer mais entre temps, il fallait aussi faire une deuxième coupe de regain toujours précieuse pour les réserves d'hiver, abondante ou modeste, tributaire des orages d'été."
 

(les battages à suivre dans un nouveau post)

Un immense merci à Daniel Bruno - ainsi qu'à Christiane et Jean-François Bruno - pour avoir partagé les écrits passionnants de Louis.

Merci àJ -C Rouzaud pour la photo transmise

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Rédigé par Emile

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Publié le 14 Septembre 2021

Evénement : les métairies lauragaises pendant la 2nde Guerre Mondiale

Ce samedi 18 septembre, débutera dans les Carnets d'Emile une série consacrée aux années de guerre dans les métairies et fermes du Lauragais. 

Situations familiales, réquisitions, occupation, sytème D, approvisionnement en farines et autres denrées, craintes seront évoqués grâce à des témoignages exclusifs que vous retrouverez ici au cours d'une série de posts qui s'étendra sur quelques semaines.

Vous y découvrirez les souvenirs de ceux qui ont vécu cette époque difficile au coeur des bordes lauragaises.

Si vous aussi vous souhaitez apporter votre éclairage (témoignage, souvenir, document...) concernant ces années difficiles, vous pouvez me contacter à cette adresse : lauragais@lescarnetsdemile.fr

A suivre ici, prochainement...

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Publié le 25 Décembre 2020

Lauragais d'Autrefois (111) : Les Noël lauragais d'antan (2/2)

Dans le post précédent, Aimé a évoqué pour nous les souvenirs de ses Noël d'enfant à la fin des années 30. Aujourd'hui, voici ceux de Berthe dans les années 50. Mes remerciements les plus chaleureux pour cette contribution.

Joyeux Noël à tous les lecteurs des Carnets d'Emile !

"Je suis née en 1950 dans une ferme du Lauragais. Mes parents étaient alors métayers, « à moitié », c’était des conditions très dures à l’époque mais ils avaient eu la chance de tomber sur des propriétaires compréhensifs qui voulaient avant tout maintenir leur ferme car ils étaient pharmaciens dans l’Ariège. D’ailleurs ce furent mon parrain et ma marraine.

Nous étions 6 enfants et je suis la 5ème.

Les Noëls étaient des jours pratiquement comme les autres, le travail était le même car il y avait beaucoup d’animaux.

Comme c’était un petit village il n’y avait pas de messe de minuit mais un office le jour de Noël.

 

Les cadeaux du marché de Castelnaudary

 

Malgré tout le Père Noël se débrouillait pour déposer des cadeaux dans les souliers laissés au bord de la cheminée car en ce temps là on ne faisait pas le sapin de Noël ! Au matin nous y trouvions, une mallette de jeux de société pour pouvoir faire d’interminables parties de jeux tous ensemble, des souliers tout neufs, des pulls tricotés par les grandes filles, des bonnets, des cache-nez, des gants, la plus gâtée c’était moi car ma marraine m’offrait de beaux habits, des chocolats et des dattes (mets très rare à l’époque) .

Aussi loin que remontent mes propres souvenirs je me rappelle d’une magnifique poupée en caoutchouc, les poupées « Mimi » avec une belle robe bleue et d’une petite armoire pour ses habits peinte en blanc (je sais aujourd’hui que ce n’est pas le père noël qui me les avaient amenées mais mon papa qui m’avait acheté la poupée au marché de Castelnaudary et qui m’avait fabriqué l’armoire !)

Mon dernier souvenir de Noël est toujours bien ancré dans ma mémoire : un petit bureau avec sa chaise, seulement mes parents estimaient que je n’avais plus l’âge de croire au Père Noël et moi j’ai piqué une colère mémorable car je ne voulais pas croire que c’étaient mes parents qui me l’avait acheté mais bien le Père Noël qui me l’avait apporté ! J’ai conservé ce bureau jusqu’en 2006, mes enfants y ont fait leurs devoirs dessus.

 

Des jeux, des rires et des douceurs

 

Les veillées en ce temps là étaient fréquentes, le soir de Noël des voisins venaient, des cousins aussi qui restaient quelques jours. Jeu de cartes, vin blanc, café et pâtisseries préparées par mes sœurs qui fréquentaient l’école ménagère de Villefranche.

Nous sommes d’origine Italienne, le jour de Noël on avait le « Baccala » morue très très séchée, que ma maman préparait dans une marmite au coin du feu, il avait mijoté la veille toute la journée, auparavant mon papa l’avait tapé au marteau pendant plusieurs heures car ce poisson était devenu, par l’effet du salage et du séchage, aussi dur que du bois. Le jour de Noël il était servi avec sa sauce à la tomate et le fameux millas tourné pendant des heures dans la cheminée, dans un chaudron de cuivre et étalé sur un drap sur une table puis découpé en morceaux. Un régal ! Maman préparait les spaghettis à la tomate avec des sardines salées que l’on vendait alors dans des tonneaux à l’air libre, également les fameuses oreillettes dont plus jamais je n’ai pu retrouver le goût merveilleux ! Des pâtisseries faites par mes sœurs.

Vous voyez on mangeait plus qu’à notre faim avec les produits que l’on avait de la ferme. Pour si peu que quelques jours avant on ait tué les canards on avait du foie gras poêlé.

Pas de sapin mais une petite crèche avec des petits personnages et animaux que j’ai encore et chaque année je refais cette petite crèche !

Souvenirs de Noël heureux, pas si différents des autres jours, mais festifs quand même."

 

Joyeux Noël à tous les lecteurs des Carnets d'Emile !

 

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Lauragais d'Autrefois (111) : Les Noël lauragais d'antan (2/2)
Lauragais d'Autrefois (111) : Les Noël lauragais d'antan (2/2)

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Rédigé par Emile

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Publié le 24 Décembre 2020

Lauragais d'Autrefois (110) : Souvenirs des Noël lauragais d'antan (1/2)

A la métairie, Noël était un jour particulier. S'il n'était pas fêté de la même manière qu'il peut l'être aujourd'hui, cette fête constituait tout de même un moment particulier dans les familles. Durant quelques heures, le temps se suspendait un peu...

Je vous propose aujourd'hui de retrouver les souvenirs d'Aimé Boyer datant des années 30 à 40 qui avaient été publiés l'année dernière, demain ce sera au tour de Berthe de nous raconter ses Noël des années 50.

Qu'ils soient ici chaleureusement remerciés pour leurs éclairages précieux sur cette vie d'antan dans les métairies lauragaises.

 

"Quelques jours avant Noël, il était de tradition de se préparer. Les hommes de la maisonnée procédaient au ramonage de la cheminée. La veille de l’évènement, un soin particulier était apporté à la propreté de l’écurie, on rajoutait un peu de paille à la litière et une petite fourchée de plus de foin dans le râtelier. A cette occasion, on aimait bien bien carder les animaux, leur friser la queue. Cela consistait à la laver avec de l’eau savonneuse et avant qu’elle ne sèche, on séparait les crins un à un. Une fois secs, cela leur donnait un air pompeux et apprêté.

 

Rejoindre la messe de minuit avec la lampe tempête

 

Dans mon enfance, pour se rendre à la messe de minuit, on se retrouvait sur la route avec les voisins, équipés de lampes tempête ou à carbure. Il y avait beaucoup de ferveur. Après la messe et tout le cérémonial qui l’accompagnait, on repartait ensemble avant de se quitter en se souhaitant une bonne nuit et une bonne santé.

En arrivant à l’ostal, il y avait un petit gâteau à grignoter, quelques fois était-il accompagné de vin chaud. A cette époque, dans les campagnes, il n’y avait pas de réveillon.

On laissait ensuite s’éteindre le feu. Cette nuit-là, on ne posait pas les verrous, aux portes de l’écurie.

Au matin il y avait quelques joujoux pour les enfants : un petit Jésus en sucre dans un sabot en chocolat, un tambour ou une panoplie de couturière ou bien encore une petite trompette en tôle. On était heureux avec très peu. Après avoir retiré les modestes cadeaux, le feu était rallumé.

 

Une longue bûche d'ormeau

 

On installait alors une immense bûche, bien noueuse choisie dans de l’ormeau. Mon arrière-grand-mère la bénissait avec l’eau de Pâques  après avoir dit des paroles et des prières en patois.

Cette bûche devait alors brûler jusqu'au premier janvier en prenant bien soin de ne pas la laisser s’éteindre. On en conservait un petit tison que l’on gardait dans une caisse de bois rangée sous l’évier.

On rallumait ce tison à chaque naissance tout au long de l’année qu’elle soit dans la famille ou parmi les animaux de la ferme.

Bien-sûr au cours de cette journée, on allait à la grand-messe de la Nativité appelée aussi Noël avec des chants de joie adaptés à l’événement.

 

Une salade d'oranges au vin blanc

 

En ce jour particulier, nous préparions un dîner (repas de midi en Occitanie) amélioré. Etaient servies poule au pot et sa suite et pour le dessert, une salade d’oranges au vin blanc. Délicieux et rare.

Noël tel qu’on le connaît aujourd’hui, le sapin, les cadeaux, le réveillon ne se sont invités à la ferme que quelques années plus tard lors de la modernisation agricole. Une autre époque."

 

Retrouvez demain les Noël lauragais de Berthe dans les années 50.

 

Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)

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Santons des années 50

Santons des années 50

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Publié le 21 Décembre 2020

Une métairie lauragaise sous la neige (photo famille Nardèze)

Une métairie lauragaise sous la neige (photo famille Nardèze)

C'est l'hiver et voici aussi que Noël approche.

Ils sont comme des virgules dans une conversation lauragaise : ces proverbes occitans reviennent encore parfois pour qualifier la saison hivernale.

Ils sont basés les croyances ou la superstition mais surtout sur le bon sens et l'observation. Il y est question de cette neige de février qui fond rapidement sur les coteaux du Lauragais, du froid qui mord et parfois surprend. Après avoir traité de ceux concernant l'omniprésent vent d'autan (ici), voici ceux que l'hiver nous apporte dans son traîneau...

  • Quand Nadal se solelha, Pascas crama la lenha

Quand Noël est ensoleillé, Pâques brûle le bois

  • Per Nadal, les jorns creissan d'un pas de gal

Pour Noël, les jours s'allongent d'un pas de coq

  • Plèja per Nadal, solelh pels Rampalms 

Pluie à Noël, soleil aux Rameaux

  • Per Nadal, cajun dins son ostal

Pour Noël, chacun dans sa maison (dans sa famille)

  • L’ivèrn es pas bastard s'arriba pas d'ora arriba tard.

L'hiver n’est pas bâtard, s'il n'arrive pas de bonne heure, il arrive tard.

  • Quand les corbasses son a l'ensús, l'ivèrn nos tomba dessus ; quand les corbasses son a l'enbàs, l'ivèrn es passat

Quand les corbeaux volent haut, l'hiver nous tombent dessus, quand les corbeaux volent bas, l'hiver est fini

  • A la sant Marti, la lèbre es pel cami, a Nadal la lèbre es al pè de l'ostal.

A la Saint Martin, le lièvre est dans le chemin, à Noël il est au pied de la maison.

  • Se trona al mes de janvièr, i aura de blat a plens sestièrs

S'il tonne au mois de janvier, il y aura du blé à pleins setiers.

  • Nèu de febrièr es coma d'aiga dins un panièr, se s'ajoca coa coma una cloca

La neige de février est comme de l'eau dans un panier, si elle s'installe elle couve comme une glousse.

  • Al mes de febrièr, la nèu cocha pas sul fumièr.

La neige de février ne passe pas la nuit sur le tas de fumier.

Merci à Huguette, Aimé, Hélène, Pierre pour leurs contributions. Merci à la famille Nardèze pour la si belle photo de la ferme sous la neige.

Si vous connaissez d'autres dictons ou proverbes sur Noël, l'hiver, le froid qui étaient usités en Lauragais, n'hésitez pas à me les adresser. Nous complèterons ce post ensemble au fur et à mesure. Vous pouvez m'écrire à lauragais@lescarnetsdemile.fr 

Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)

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Rédigé par Emile

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Publié le 3 Octobre 2020

Depuis plus de quatre ans, vous suivez les Carnets d’Emile en Lauragais. C'est la vie d’un métayer en Lauragais et de sa famille dans les années 50 qui vous est ainsi donnée à lire grâce aux écrits quotidiens laissés par mon grand-père.

Lors des nombreuses causeries que j’ai données à travers le Lauragais et auxquelles vous m’avez fait l’honneur de participer les uns et les autres, j’ai pu recueillir de nombreux témoignages sur cette vie paysanne.

Le temps qui passe semblait peut-être l'avoir effacée de nos mémoires. Bien au contraire, vous avez su me raconter, à votre tour, vos souvenirs de ce temps jadis. Depuis août 2019, ce blog est devenu participatif grâce à la page Lauragais d'Autrefois  : grâce aux photos, témoignages et rencontres, ce sont près d'une centaine de posts qui témoignent de ce Lauragais rural d'antan.

Alors, continuons ensemble. 

Racontez moi votre Lauragais agricole d’autrefois fait de vos souvenirs et de ceux des membres de votre famille, de votre entourage amical aussi.

La période qui nous intéresse est celle du XXe siècle d'avant les année 70.

Anecdotes, méthode de travail, météo, mécanisation, élevage, vendanges, vie quotidienne et familiale, religion, mode de vie, moulins, difficultés dans les travaux, acceptation des changements liés à l’arrivée des progrès techniques, fêtes, veillées, traditions, entraide, recettes traditionnelles parfois oubliées, proverbes en français ou occitan, photos d’époque ou photos d’objets et d’outils d’époque sont autant de sujets (et d’autres encore !) qui nous intéressent ici. Vous pouvez aussi vous laisser inspirer par les sujets abordés par Emile au quotidien.

Vous pouvez prendre contact avec moi ou m’envoyer ces éléments à l’adresse mail  suivantelauragais@lescarnetsdemile.fr 

Je publierai ces éléments sur la page dédiée que vous connaissez bien pour compléter le portrait de ce Lauragais d’antan que nous avons plaisir à évoquer ensemble. Comme pour les pages d’Emile, je garderai l’anonymat des noms de famille si vous le souhaitez.

Poursuivons l’aventure d’Emile ensemble ! 

Sébastien

Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois

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Rédigé par Emile

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Publié le 29 Août 2020

S'occuper du maïs - photo coll. Nardèse

S'occuper du maïs - photo coll. Nardèse

Louis Bruno était agriculteur en Lauragais, fermier plus exactement. Retraité, il a consigné ses souvenirs dans des cahiers que sa famille partage avec nous aujourd'hui. Dans de précédents posts, il racontait les moissons (voir ici), et les battages (voir là). Dans l'extrait d'aujourd'hui, il présente les autres activités du mois d'août à la métairie.

"Parallèlement à ce travail capital qu'était le battage que faisait-on à la borde en ce mois d'août ?

Eh bien par exemple on avait arraché les haricots secs très consommés à ce moment-là. On les battait au sol puis on les nettoyait au tarare suivant le même procédé que les fèves. On déchaumait quelque peu avec la petite charrue.

On repassait aussi quelques jachères destinées au prochain semis de blé. On écimait le maïs après que les pollens de la crête eussent fécondé l'épi. Cette opération activait la maturité quelque peu au détriment du rendement en grain mais la masse végétale qu'elle procurait était très précieuse pour la consommation des bovins surtout au cours des années de sécheresse estivale.

Les pâturages étaient réduits en paillasson et les coupes de de regain réduites à peu ou rien du tout, ce qui créait d'énormes difficultés pour assurer la nourriture des bêtes d'étable et d'écurie. S'ajoutait à cela une baisse considérable des rendements et des difficultés d'approvisionnement en eau.

De ces années là, il y en eut une très longue série entre 1940 et 1950, période où il convient de citer la triste et mémorable traversée de la guerre, cortège de peine et de malheurs, départ des hommes valides, occupation, captivité, déportation... sans commentaire. "

 

La suite des écrits de Louis Bruno, prochainement, avec notamment un post sur les marchés hebdomadaires.

Vous pouvez aussi retrouver les témoignages d'Aimé Boyer sur l'entretien du maïs (cliquez ici) et sur les fèves (voir là).

Un immense merci à Daniel Bruno - ainsi qu'à Christiane et Jean-François Bruno - pour avoir partagé les écrits passionnants de Louis.

Merci à Berthe pour les photo transmises

Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)

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Publié le 8 Août 2020

Coopérative Agricole de Baziège Photo confiée par Serge Arnaud

Coopérative Agricole de Baziège Photo confiée par Serge Arnaud

Louis Bruno était agriculteur en Lauragais, fermier plus exactement. Retraité, il a consigné ses souvenirs dans des cahiers que sa famille partage avec nous aujourd'hui. Dans de précédents posts (ici et ), nous avions découvert sa description des travaux de printemps puis les activités de début d'été (). La semaine dernière, il racontait les moissons (voir ici), voici ses écrits concernant les battages.

"Le battage était assuré par des entrepreneurs possédant un ou plusieurs matériels lesquels comprenaient un tracteur pour le déplacement et l'entraînement de l'ensemble, une batteuse et une presse à lier la paille en balles.

Chaque entrepreneur possédait sa clientèle et se déplaçait à tour de rôle de borde en borde fournissant les machines précitées, 4 hommes dont un responsable qui conduisait et 3 empailleurs, le reste du personnel nécessaire soit 15 personnes minimum émanait d'un groupe de voisins travaillant en entraide mutuelle. C'était un travail pénible et éprouvant sous les chaleur torride et dans la poussière de l'aube au crépuscule mais auquel on participait volontiers étant donné l'ambiance conviviale et gaie qui régnait entre amis, jeunes et vieux, copains et copines.

Ce travail durait de 40 jours à 2 mois suivant les années et le volume des récoltes, les rendements ne dépassaient guère les 15 à 20 hectolitres l'arpent malgré les progrès de la recherche génétique sur les variétés déjà amorcés. Une partie de la récolte était stockée au grenier, futures semences, besoin domestique, échange blé plain avec le boulanger ou règlement en nature des services du forgeron (affutages divers). 

Le restant était vendu aux négociants ou livré aux coopératives qui déjà se créaient petit à petit par exemple succursales de la CPB Rue Ozenne Toulouse CAB Baziège CAL Castelnaudary laquelle lançait également avec le syndicat Agricole Audois les premières entreprises de gros labour, chenillard Caterpillar traînant les charrues balance trisocs Carrière-Guyot.

Parallèlement à ce travail capital qu'était le battage que faisait-on à la borde en ce mois d'août ?"

Nous le découvrirons dans quelques temps lors d'un prochain post consacré aux écrits de Louis Bruno.

 

Sur le même sujet retrouvez les battages vus par Aimé Boyer , Berthe Tissinier ou encore Paulette Durand. Je les remercie encore pour ces contributions précédemment publiées. (Cliquez sur leurs noms pour retrouver chaque post)

Un immense merci à Daniel Bruno - ainsi qu'à Christiane et Jean-François Bruno - pour avoir partagé les écrits passionnants de Louis.

Merci à Serge et Berthe pour les photo transmises

Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)

Pour retrouver facilement ces posts et les voir dans leur ensemble vous pourrez cliquer sur la nouvelle catégorie du blog : Lauragais agricole d'autrefois ou sur l'onglet en haut de page. Ils seront également écrits en bleu pour les distinguer des posts du quotidien de la vie d'Emile.

Les battages Photo confiée par Berthe Tissinier

Les battages Photo confiée par Berthe Tissinier

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Publié le 30 Juillet 2020

"Armoires, tiroirs et pots à épices", le 2e épisode de la Borde Perdue est paru

Novembre 1951. Les Bourrel arrivent enfin à destination. La nouvelle métairie au drôle de nom si inquiétant est à découvrir et à aménager. Il faut vite s'installer et s'occuper des animaux...

Traditions, méthodes de travail, mode de vie dans le Lauragais d'antan colorent ce récit.

Pour suivre les péripéties, de cette famille de métayers à la recherche de la quiétude et d'une vie moins contrainte, rendez-vous sur http://www.bordeperdue.fr

 

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Rédigé par Emile

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Publié le 26 Juillet 2020

Photo Bruno Alasset

Photo Bruno Alasset

La sécheresse estivale actuelle si elle n'est pas rare n'en fait espérer que plus fort la pluie. L'occasion sur une nouvelle page de nos Carnets de recenser quelques dictions occitans de circonstance.

Parfois dès l'aube l'espoir naît 

Alba roja vent o ploja

Aube rouge, vent ou pluie

Mais souvent  dans le Lauragais, c'est le vent d'autan qui l'emporte.

Lorsque la sécheresse dure, on s'accroche aux espoirs des lendemains :

Longa secada, longa pluejada

Longue sécheresse, longue période de pluie

Mais quand la pluie vient...

Corta pluèja, grand fangas

Courte pluie, grande boue

Qui peur s'appliquer à un certain nombre de situations de la vie courante...

Puèja menuda, cap de gota perduda

Pluie fine, aucune goutte perdue

L'orage s'invite parfois même dans les situations de la vie courante.

Plou pas cada cop que trona

Il ne pleut pas chaque fois qu'il tonne

Les plus observateurs, à  la campagne, savent que le nid des pies est un signe :

Quand l'agaça fa bas son nis trona sovent l'estiu

Quand la pie fait son nid bas, il tonne souvent durant l'été

Pour les plus résignés :

Totjorn plou sus banhats

Il pleut toujours sur les mouillés

C'est aussi le titre du 1er chapitre du web roman feuilleton lauragais lancé cette semaine et que je vous invite à suivre sur : https://www.bordeperdue.fr

Si vous connaissez d'autres dictons, expressions ou proverbes sur l'eau, la pluie, l'orage, la sécheresse, le tonnerre, n'hésitez pas à me les adresser. Nous complèterons la petite collection de ce post ensemble au fur et à mesure. Vous pouvez m'écrire à lauragais@lescarnetsdemile.fr 

Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)

Pour retrouver facilement ces posts et les voir dans leur ensemble vous pourrez cliquer sur la nouvelle catégorie du blog : Lauragais agricole d'autrefois ou sur l'onglet en haut de page. Ils seront également écrits en bleu pour les distinguer des posts du quotidien de la vie d'Emile

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Rédigé par Emile

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Publié le 24 Juillet 2020

"Ceux de la Borde Perdue", web roman feuilleton lauragais est en ligne

Le prologue et le 1er chapitre de "Ceux de la Borde Perdue" sont désormais en ligne sur le nouveau site Borde Perdue

Il s'agit un travail de fiction inspiré de la vie des métayers des années 50 que nous explorons ici depuis plus de 4 ans maintenant.

C'est le destin de Louise, jeune femme d'une trentaine d'années, que vous y découvrirez. Elle vit chez les Bourrel, famille de métayers qui n'a pas été épargnée par le destin à tel point qu'au village, en chuchotant, on les appelle les "maffrés". Ils s'installent en novembre 51 à la Borde Perdue, sur la commune de Florac-Lauragais. Pourquoi ont-ils changé de bail aussi brutalement, à la surprise générale, alors qu'ils travaillaient la métairie d'En Peyre depuis les années 20 ? Louise, accaparée par le quotidien de la métairie, trouvera-t-elle encore sa place au sein de cette singulière famille ?

Bonne lecture. N'hésitez pas, si cela vous plaît, à le partager et faire connaître.

Twitter : @Borde_Perdue

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Rédigé par Emile

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Publié le 10 Juillet 2020

Lauragais d'Autrefois (87) : le bois des bordes

Dans les baux de métayage, une partie était consacrée au bois des exploitations dont les métayers ne pouvait jouir à leur guise. Il était important que la propriété soit entretenue que les arbres ne soit ni dangereux, ni un obstacle aux culture.

Voici l'exemple d'un article issu d'un bail :

 

Peupliers, chênes, sapins étaient utilisés comme bois de charpentes des maisons. 

"On disait souvent « Casse dreit  pibol cochat » (Chêne debout Peuplier couché) règle incontournable, pratiquée par les charpentiers.

Le bois était très utilisé et travaillé dans les fermes pour équiper les étables : les bat-flancs, les mangeoires en chêne ou construire des cabanes pour loger la basse-cour. L’hiver on fabriquait des outils agraires : des rouleaux, des herses, etc.. Les masses, les mals pour fendre le bois

On creusait des mangeoires dans des troncs d’arbres. J’ai vu mon grand-père avec le vilebrequin, la gouge, la masse en bois et la hachette. On fabriquait aussi des passerelles pour traverser les ruisseaux et bien-sûr, des échelles de toutes longueurs. J’en oublie sûrement…" précise Aimé Boyer

 

Le bois de chauffage

C'était l'unique moyen de chauffage grâce aux cheminées qui trônaient dans la pièce principale des métairies. Selon les contrats, le propriétaire avait l’exclusivité de la parcelle de bois, le métayer avait les baliveaux, les buissons utilisés pour construire les clapiers et la moitié des branches quand le propriétaire vendait la coupe et qu’il fallait après cela nettoyer la parcelle.

"Tous les arbres des limites des champs étaient tolérés pour le métayer. Tout au long de l'année, on veillait en effet à ce que ces arbres n'aient pas de branches basses sur leurs troncs afin d'aérer les cultures et aussi laisser grossir le bois de tête qu'il fallait élaguer, émonder dans un système de rotation annuel que dictait le bon sens." On avait aussi la possibilité de prendre à couper à mi-fruit une parcelle de bois d'un propriétaire voisin", ajoute encore Aimé.

 

L'élagage 

Il poursuit : "Avec une échelle de bois et la hachette, il m’est difficile de décrire la méthode de taille, ni même je ne pourrais pas vous le montrer. Vous dire qu’une fois finie, l’entaille faite avec la hachette était lisse et permettait une cicatrisation rapide de la taille (Contrairement à la scie, ou la tronçonneuse) 

Il fallait faire attention de ne pas laisser des crochets, des bouts qui dépassaient sinon les voisins ne manquaient pas de nous demander en riant si c’était pour pendre les jambons"

                                     

Anecdote 

" A mon retour du régiment, après avoir salué ma mère avec des pleurs de joie. Je suis allé rejoindre mon père qui élaguait des trembles au fond du pré. Après la joie des retrouvailles, en remontant a la maison, je lui ai dit que l'après-midi, je viendrais l’aider. Il a souri. 

Et après une petite sieste, j’ai pris mon échelle, ma hachette.Tape- ci, tape-là, mes bras se sont rapidement ankylosés.J’ai compris, pourquoi mon père avait souri : j'avais perdu l'endurance et la force nécessaires."

 

Nous reviendrons prochainement sur le bois pour évoquer les meubles et certains essences.

                                                     

Merci à Aimé Boyer pour son témoignage précieux.

Si vous avez vous-aussi des souvenirs liés à ces travaux du bois, n'hésitez pas à me les adresser. Nous les publierons ici. Vous pouvez m'écrire à lauragais@lescarnetsdemile.fr 

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Rédigé par Emile

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Publié le 5 Juillet 2020

Lauragais d'Autrefois (86) : souvenirs des premières moissonneuses-batteuses (suite)

Suite à la publication concernant les premières moissonneuses-batteuses (ici), Aimé Boyer m'a adressé ses souvenirs. Ils constituent un témoignage très éclairant quant à cette transition.

" Oui l'arrivé de la moissonneuses-batteuses a ouvert un changement radical des comportements des agriculteurs.
La pompe à graisse, tous les matins, le filtre à air et la vérification de la tension des courroies et chaînes ont fait de l'agriculteur un mécanicien à part entière.

Se sont multipliés les trousseaux de clés : plate, à pipe, cliquets, les crics, les palans. Quant aux marteaux, ils étaient déjà la!
Bref, la modernisation agricole...  Finies les colles de battage sur le sol que nous avons déjà évoquées et qui apportaient, malgré le travail, du lien social.
La modernisation était un mal nécessaire. L'agriculteur devenait un entrepreneur.

J'ai conduit une Massey- Haris dans les années 52/53 avant de partir au régiment.
Les premières moissonneuses, on faisait les sacs sur la machine ! Une fois pleins, on les posait sur une glissière que l'on déclenchait tout les trois sacs pour les déposer au sol. Ces sacs étaient mal attachés et pesaient presque tous 100 kilos. On était balloté en tous sens, choqué au rembarres, se cognant la tête à la trémie, en équilibre sur une jambe en montant et sur l'autre en descendant. Le Lauragais n'est pas renommé pour être plat...

A la tombée de la nuit il fallait ramasser les sacs, pour les mettre à l’abri : c’était un travail très pénible. Heureusement plus tard sont venues les trémies pour faire en vrac. Et tout le travail à deux ou trois hommes, consistait à ramasser la paille, la charger à la fourche, c'était très lourd, la mettre à l'abri ou faire un pailler. Pour faire ce travail on formait des petites colles avec deux ou trois voisins.

C'est à peu près à la même période, il me semble, que sont arrivées les ramasseuses à maïs tractées et aussi faire les sacs sur la machine un rang." 
 

Merci à Aimé Boyer pour son témoignage et à Jean-Claude Rouzaud pour la photo transmise. Il s'agissait de la 1ère moissonneuse-batteuse menée par le fermier du château de Montmaur probablement dans les années 50.

 

Si vous avez vous-aussi des souvenirs des moissons d'antan, des premières moissonneuses-batteuses ou des anecdotes liées à ces travaux, n'hésitez pas à me les adresser. Nous les publierons ici. Vous pouvez m'écrire à lauragais@lescarnetsdemile.fr 

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Publié le 1 Juillet 2020

photo : coll. J-C Rouzaud

photo : coll. J-C Rouzaud

Nous avons souvent décrit ici les moissons dans les années 40 et 50 avec le passage de la faucheuse, les gerbes, les tabels... Ce long travail estival s'est trouvé fortement réduit à l'arrivée de la moissonneuse-batteuse non seulement dans sa durée mais aussi dans la peine physique du travailleur. Pour autant subsistaient la poussière, la chaleur écrasante des débuts d'été et arrivaient aussi les ennuis mécaniques encore plus redoutés lorsque le temps devenait menaçant...

Merci à Jean-Claude Rouzaud pour la photo transmise. Il s'agissait de la 1ère moissonneuse-batteuse menée par le fermier du château de Montmaur probablement dans les années 50.

 

Si vous avez des souvenirs des moissons d'antan, des premières moissonneuses-batteuses ou des anecdotes liées à ces travaux, n'hésitez pas à me les adresser. Nous les publierons ici. Vous pouvez m'écrire à lauragais@lescarnetsdemile.fr 

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Publié le 27 Juin 2020

Petit focus sur les floraisons de saison comme nous l'avions fait il y a quelques semaines grâce à Marilys Benoît que je remercie.

 

En ce tout début d'été, nous allons évoquer les floraisons de la deuxième moitié du printemps en lauragais.

 

« Au mes de mai, cada casse met sans huèlhas ». Au mois de mai, chaque chêne met ses feuilles. Le chêne pubescent (cassou), aux feuilles velues sur leur face inférieure, est fréquent. Ses feuilles sont marcescentes, c'est à dire qu'elles restent sur l'arbre tout l'hiver, desséchées, et tombent lors de la pousse des jeunes feuilles.

 

Dans les pelouses ou les bords de routes, de nombreuses espèces fleurissent en mai-juin.

 

Le coquelicot s'annonce début mai, notamment dans les champs et dans les lieux en friche, et le dicton dit : « Quand la cap-roseta es florida, l'oèlha es gandida ». Quand le coquelicot est fleuri, la brebis est à l'abri de l'hiver.  Les pétales, en infusion, aident à l'endormissement. La floraison s'étale jusque fin juin.

 

Sur les pelouses ensoleillées, l'urosperme ou lampistrelle commune, étale ses capitules jaune vifs, souvent lavés de rouge à l'extérieur.

 

Les marguerites sont présentes mêlées au lotier corniculé  (boulumague, cap-arrous, lotgèr, pinausel) 

 

Il n'est pas rare de profiter du glaïeul des moissons et de ses fleurs rose fuschia. 

Les dernières orchidées sont en fleur en mai, telle la surprenante serapia lingua  , la loroglosse à odeur de bouc, bien nommée  et l'anacamptis pyramidale 

 

 

Mai a vu la floraison d'arbustes dans les haies et bords de bois, comme le cornouiller sanguin (esclamè y sanguî). Ses rameaux, cueillis en hiver, étaient utilisés pour la confection d'objet de vannerie. Le troène des bois (ligoustrè, bretoina,berdét, trogue) est aussi de la partie , ainsi que l'églantine (galabardo, salabarda, arrouméc, gabardé, arrosèr sauvatge), dont les fleurs sont prisées par le cétoine doré. 

 

Textes et photos Marilys Benoît

 

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Publié le 23 Juin 2020

Lauragais d'Autrefois (83) : traditions et croyances autour des feux de la Saint-Jean

Aimé Boyer se souvient aujourd'hui des traditions autour du feu de la Saint-Jean qui était allumé dans chaque ferme à la tombée de la nuit. 

 

"Pour célébrer l'arrivée de l'été, la tradition était d'allumer un grand feu. Seules les familles endeuillées dans l'année s'abstenaient. Quelques jours avant le 24 juin, nous disposions des fagots en forme de pyramide à un endroit qui puisse être vu par le plus grand nombre de voisins.

A la tombée de la nuit, à la veille de la Saint-Jean, chacun allumait alors son feu et nous comptions aussi ceux allumés par les voisins.

 

Protéger les récoltes et la famille

Le feu était béni et nous disions des prières dont certaines en patois. Pour protéger les récoltes, nous passions des plants 7 fois au dessus du feu ainsi qu'une ou deux bouteilles de vin que nous mettions de côté et qui étaient réservées pour soigner les maux de ventre (humains ou animaux).

 

Sauter 7 fois

Tout le monde avait ensuite sauter 7 fois par dessus le feu. 7 fois mais pas plus ! Sinon nous considérions que cela pouvait porter malheur.

Pour ceux qui ne pouvaient pas sauter, on passait leurs sabots tenus au bout d'une fourche dans le feu en prenant garde de ne pas les y faire tomber. Dans les fermes où il y avait de jeunes mariés, le couple devait sauter en se tenant par la main pour être assuré d'avoir du bonheur toute l'année.

 

Protéger la maison et l'exploitation

Enfin quand le feu s'éteignait, on prenait un tison encore fumant que l'on lançait sur la toiture de la maison pour la protéger de la foudre et de l'incendie.

Les cendres étaient ensuite jetées dans les champs pour protéger les récoltes."

 

Merci à Aimé pour son témoignage.

                

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Publié le 20 Juin 2020

Lauragais d'Autrefois (82) : les souvenirs d'Aimé, la préparation du millas

 

L'article consacré au millas, il y a quelques semaines, a réveillé des souvenirs chez Aimé. Je les partage avec vous aujourd'hui.

 

"Pour ne pas entamer le quota de blé déposé chez le boulanger, on remplaçait de temps en temps le pain par du millas fabriqué à partir du maïs. Les grains étaient moulus au moulin à vent ou à eau qui faisait tourner une pierre sur une autre fixe avec la complicité du meunier qui alimentait les meules différemment que lorsque le broyât était destiné aux animaux. Là, la farine était plus douce aux toucher.

N'oublions pas que les fermes étaient occupées généralement par des familles nombreuses : jusqu'à 10  personnes et parfois même plus. Si l'on ramène cela à uns journée de nourriture cela pouvait donc faire 30 repas sans pain, qu’il fallait bien remplacer en économisant du blé.

                                                                  

D’abord on programmait le plat : un civet de  lièvre , de lapin de garenne, une daube de langue de bœuf - ou même de  corbeau par temps de disette - un ragoût de poulet ou de veau.

Le chaudron en fonte permettait de maintenir la température quand le feu de bois était capricieux. Il fallait simplement de l'eau, de la farine; du sel et... le savoir-faire du préposé.

 

Assis devant le chaudron en fonte posé sur une pierre milliaire, un tablier en toile posé sur les genoux retombant sur les pieds, la personne chargée de ce travail ne devait quitter son  poste sous aucun prétexte. Il fallait touiller sans cesse, calmement la cuillère ou le bâton de bois spécialement fabriqué pour cela. L'extrémité était taillée en forme de spatule.

Quand l’onctuosité était jugée correcte par celui ou celle qui menait la préparation, l’annonce qu'il était temps de vider était faite. C'était là un moment très important qui conditionnait la réussite de l’œuvre entreprise.

Une grande table  avait été dressée et recouverte d’un drap de lit costaud. On l'avait au préalable enfariné.

 

Deux personnes prenaient le chaudron par les poignées grâce à des chiffons pour ne pas se brûler et le basculaient au dessus de la table en essayant de répandre la mixture le plus régulièrement possible.  En même temps, une autre personne soulevait et reposait la table pour permettre un étalement régulier de la préparation.

Si le millas était réussi, il ne fallait pas que le milieu dépasse 3 centimètres d’épaisseur. (Allez je vous autorise à la limite un centimètre de plus !)
 

Il ne restait plus, une fois refroidi, qu'à couper des tranches et là, à la dégustation, chacun ses goûts : certains aimaient essayer de récupérer le plus de sauce avec des petits dés piqués au bout de la fourchette. C'était tout un travail : le millas n’est pas absorbant. Je vous assure que c'était un repas qui tenait chaud au corps. Les croûtes au fond du chaudron étaient récupérées par certains qui aimaient le consommer avec du vin. 

Plus tard, on pouvait aussi le frire à la poêle après l'avoir sucré.  Le lendemain, pour souper, s’il en restait, on le dégustait avec un œuf mollet ou au plat."

 

Des souvenirs qui titillent les papilles...

 

Merci à Aimé pour son témoignage.

                

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Publié le 13 Juin 2020

Les fenaisons photo coll. Nardèse

Les fenaisons photo coll. Nardèse

Louis Bruno était agriculteur en Lauragais, fermier plus exactement. Retraité, il a consigné ses souvenirs dans des cahiers que sa famille partage avec nous aujourd'hui. Dans de précédents posts (ici et ), nous avons découvert sa description des travaux de printemps. Aujourd'hui, nous nous intéresserons à la troisième partie de ce compte rendu précis. On y voit les activités se diversifier, se multiplier mais aussi s’intensifier. Chacun dans la maisonnée a son rôle à jouer pour que l’exploitation familiale tourne à plein régime

Fin mai

C'est alors que commençaient les choses sérieuses, les interminables journées de 15 à 16 h de boulot car tandis que la fenaison battait son plein, ce sacré maïs, lui, avait levé et bien levé à tel point qu'il était prêt à biner, manuellement le dos en l'air, rang après rang et pied après pied le débarrassent des adventices indésirables tout en l'éclaircissant, ne laissant pousser qu'un nombre de plantes optimum disons environ 4 pieds par mètre linéaire."

Juin : un mois d’activités harassantes et intensives

IL fallait donc mener de concert sarclage de maïs et rentrée des foins entravée souvent par les orages et le manque de soleil. Il s'ensuivait une longue série de besognes : coupes, râtelage, secouage, retournage bouquets, mise en tas pour enfin le charger ne gros voyages sur les charrettes et l'acheminer vers les granges et les hangars. Tout personne valide avait du pain sur la planche et n'avait pas à se faire prier. 

Les fourrages enfin dans les grandes ont se retrouvait en juin, mi-juin, même, le maïs était bon à buter par le passage entre les rangs du butoir  ou bien de la houe à cheval, opération toutefois plus rapide que le sarclage et démariage. Heureusement car les premières coupes de regain montraient déjà le bout du nez ne laissant aucun répit tandis que la Saint Jean se pointait à l'horizon et que les céréales d'hiver viraient de couleur présageant que la moisson débuterait aux premiers jours de juillet.

A suivre dans un prochain post...

Un immense merci à Daniel Bruno - ainsi qu'à Christiane et Jean-François Bruno - pour avoir partagé les écrits passionnants de Louis.

Merci à Berthe pour la photo transmise

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Publié le 10 Juin 2020

Lauragais d'Autrefois (79) : le petit-déjeuner dans les campagnes d'antan

Nous avons déjà évoqué ici les moments de repas et de collation dans les campagnes d'antan. Ils ont été explorés sous l'aspect convivial essentiellement lors des grands rassemblements liés aux travaux ou aux événements familiaux. Les repas du quotidien étaient évidemment adaptés aux saisons et aux productions animales, potagères et fruitières de l'exploitation familiale du moment. Ils étaient aussi en adéquation avec les travaux entrepris : les longues journées estivales avec les travaux de force (les battages par exemple) nécessitaient plusieurs prises alimentaires dans la journée bien au delà des 3 repas habituels.

 

Déjeuner, petit-déjeuner, dîner, souper ?

 

Jetons d'abord un oeil du côté de la terminologie. Dans le Lauragais encore aujourd'hui, la terminologie utilisée pour chaque repas est un peu différente de ce qu'elle est ailleurs. Hérités de l'occitan, déjeuner prend souvent la place de petit-déjeuner quand dîner est substitué à déjeuner (le repas de midi donc.. vous suivez toujours ?) et souper est souvent préféré à dîner... pour le repas du soir donc. Ces éléments de langue font aussi intégralement partie de notre patrimoine immatériel commun.

 

Voici donc la terminologie en occitan :

petite-déjeuner : dejunar

repas de midi : dinnar

repas du soir : sopar

 

C'est au déjeuner, enfin au petit-déjeuner, que nous nous intéresserons aujourd'hui. Dans les campagnes des années 40 et 50, il est plutôt riches en matières grasses animales. La charcuterie fabriquée maison y figure en bonne place mais on trouve également les oeufs, les restes de repas de la veille, de la soupe froide -comme celle de fèves au printemps par exemple - et parfois quelques fruits.

Il est plus sucré pour les enfants avec du miel lorsqu'on en a, des confitures maison, des fruits de saison et quelques laitages.

Café et thé sont encore des invités très rares à cette période tout comme oranges et bananes.

 

Un petit-déjeuner agrémenté des produits de saison

 

Aimé Boyer se souvient de ce qui venait agrémenter le petit déjeuner au fil des saisons :

"Au printemps, nous dégustions à la croque-sel, des mousserons dont nous protégions jalousement le secret des coins où ils poussaient, des tiges de moutarde pelées avant la floraison ainsi que les premières fèves. En été, les melons s'invitaient ainsi que les fruits encore verts de l'amandier, du noisetier et du noyer. En automne, devenus des fruits secs, ils figuraient encore aux menus matinaux. Venaient s'y joindre parfois des sardines salées et des raisins".

 

Il y avait aussi quelques incontournables quelle que soit la saison comme le pain à l'ail, la cansalade (poitrine de porc salée) et l'oignon à la croque sel.

 

Ce moment où la ferme s'éveille

 

Ces moments étaient selon les familles assez ritualisés. Aimé se souvent :

"Le père se levait bien avant le soleil. Après un brin de toilette rapide, il allait passer plus d'une heure dans l'écurie pour nourrir les bêtes, sortir le fumier avec la brouette, refaire une litière propre, faire téter les veaux, traire et brosser et carder les vaches.

Ce travail terminé, il revenait dans la cuisine avec une casserole de lait, ouvrait les fenêtres sans trop de ménagement.

 

Il allumait la radio (Aqui Radio Andorra !) pour finir de réveiller la maison. Il coupait une tranche de pain avec un peu de lard, prenait sa bouteille sous le bras pour aller chercher du vin. En passant, il ouvrait le poulailler. La ferme s'éveillait. 

dans les années 50, il y avait du café. Mon père y rajoutait parfois une goutte de marc. Les conversations, elles, tournaient, autour du programme et des urgences de la journée".

 

Remerciements : Aimé Boyer

 

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