Lauragais d'Autrefois (214) : pailles et fourrages, fenaisons et négociations (la palha, la pastura)

Publié le 9 Septembre 2023

Dans un extrait récent des carnets, le jeudi 21 avril 1960, Emile a noté que Monsieur Pech est venu retirer des balles de paille.

Voici l'authentique photo de ce camion envoyé par Jean-Claude Rouzaud :

Les nombreuses mentions consacrées aux pailles et fourrages témoignent de l'importance que cela revêtait pour le paysan des années 50. Ils constituaient litière et nourriture pour le bétail. 

A la signature d'un contrat de métayage, leur volume stocké était estimé à l'arrivée du preneur et figurait dans l'inventaire annexé au contrat et il devait y en avoir autant à leur départ. 

Voici l'extrait du contrat de la métairie d'Emile :

Et de l'inventaire d'arrivée à la métairie :

Les fenaisons occupaient une grande partie du printemps et constituaient un long travail pénible. Entre le début du printemps et l'automne, s'échelonnaient ainsi 4 coupes. Il fallait faucher, laisser sécher et ramasser avec une charrette qui faisait de multiples allers-retours jusqu'au champ avant de les stocker. L'inquiétude majeur concernait les caprices météorologiques qui pouvaient tremper le foin. 

Voici une faucheuse, photo d'Aimé Boyer :

Cette photo envoyée par Berthe Tissiner et déjà publiée ici, rappelle ces travaux :

Lorsqu'on le pouvait, on en vendait une partie pour un revenu complémentaire.

Aimé Boyer se souvient :

"Le marchand de foin était habituellement sur le marché, au cours de l’hiver et rentrait en contact avec d’habituels vendeurs, du surplus de fourrage. Les vignerons du Languedoc Roussillon ne produisaient pas suffisamment de fourrage pour alimenter les chevaux qu’ils utilisaient pour travailler leurs vignes, Les foins et fourrages du Lauragais, région voisine, leur convenaient parfaitement.

Bien-sûr, avant l'achat définitif, le marchand  venait se rendre compte sur place de la qualité l'année. Pour vérifier, il enfonçait, sa main dans le tas de fourrage, le sentait, regardait sa couleur avant de  proposer un prix, Mais si le prix ne convenait pas, il allait un peu plus loin dans le tas, reprenait une poignée et parfois annonçait  un prix plus élevé,

L'affaire se discutait ensuite dans la cuisine, on  s’attablait et on discutait à bâtons rompus devant l’incontournable bouteille de vin. On concluait la vente. Puis, il venait chercher en vrac avec un camion ou bien venait le mettre en balles avec la presse à foin déjà décrite dans les Carnets d'Emile."

 

Cette presse à foin à bras, nous avait été décrite ici, par Emile Teysseyre :

"Le foin était transporté en vrac durant très longtemps, ce qui n'était guère pratique. Les Américains nous ont apporté ces presses à foin que l'on remplissait de foin avant que deux hommes assurent la remontée d'une plateforme qui compressait le foin. Un véritable travail de force qui nécessitait d'actionner deux leviers latéraux. Il fallait ensuite manuellement, avec une aiguille adaptée faire passer le fil de fer à travers la botte réalisée pour la lier en 5 endroits."

 

Emile en avait fabriqué un modèle réduit dont voici le cliché :

En voici une photo lors d'une démonstration adressée par Jean-Claude Rouzaud :

 

 

Enfin, voici une presse photographiée grâce à l'association Le Pastel :

 

 

L'article consacré aux battages, grâce au témoignage d'Aimé, présentait la façon dont les balles se faisaient grâce à la presse (voir ici) et comment elles étaient stockés : sous les hangars lorsque c'était possible et en élaborant un pailler pour le surplus (voir ici).

En voici une photo proposée par Berthe Tissiner :

Pour finit petit lexique occitan bien imparfait sur cette thématique (rappel les -a finaux se prononcent o) :

fourrage : la pastura

le foin : le fen

la paille : la palha

le fenil : la fenial

le pailler : le palhèr

faucher : dalhar

 

 

Merci à Berthe Tissinier, Jean-Claude Rouzaud, Aimé Boyer, Emile Teysseyre, l'association le Pastel.

Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)

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Rédigé par Emile

Publié dans #Lauragais agricole d'autrefois, #Occitan, #Occitanie

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