Suite à la publication du post sur la mena, Aimé à retrouvé dans sa mémoire d'autres souvenirs, ceux au cours desquels, lorsqu'il était jeune homme, il conduisait les camions de bestiaux ou de grain jusqu'aux marchés toulousains. Des ambiances particulières de ces lieux de commerce aux immenses dimensions
"Les vallées de la Saune, de la Vendinelle, du Peyrencou et du Girou avaient de grosses unités de bétail.
Voici une anecdote datant de 1957. En arrivant du régiment, nanti de mon permis poids lourd, je suis allé travailler chez un maquignon qui avait un camion bétaillère qu’il ne pouvait pas conduire. Je n’ai pas posé de question. Fort de mon expérience des véhicules lors de la guerre en Algérie avec 31 mois de service militaire, j'allais lui montrer.
Tous les vendredis, se tenait l'incontournable marché aux abattoirs de Toulouse. Après avoir garé le camion derrière les bâtiments, il y avait la plusieurs gros camions qui déchargeaient des races Salers de L’Aubrac ou du Larzacpour la consommation de la région toulousaine, ville en expansion.
Mon patron allait rejoindre ses confrères. On devinait sous la blode noire un gros portefeuille attaché avec une chaîne au gilet pendant que le négoce se déroulait. Moi,libre, j’allais dans l’abattoir parler avec le saigneur, le désosseur, le chevillard.
Autour de midi, rendez vous était donné au restaurant. Il y en avait plusieurs autour de établissement ; nous, nous allions chez Carmen ! Les chevillards venaient avec une moitié de quartier qu’ils pendaient au dessus de la cuisinière en pleine chauffe. Le cuistot avec son grand couteau affûté, taillait des tranches qu’il laissait tomber sur la plaque sur chaude laissant échapper un nuage de fumé appétissante. ça me changeait des rations de soldat !
Au retour nous poussions la chansonnette ; il est vrai que l’entrecôte était accompagnée de bon vin d'un café avec petite fine Armagnac.
Le maquignon ne pouvait pas me prendre tous les jours pour travailler, je me suis donc embauché chez un transporteur de grain et charbon. Si chez le maquignon, les vaches ou bœufs montaient ou descendaient seules, les sacs eux il fallait les charger au billot et les descendre à l’épaule.
Et le vendredi rebelote le marché aux grains place du puits à la Halle aux grains. Les marchands de grains, les meuniers, le semencier se retrouvaient là, avec une ambiance un peu similaire. Echanges, transactions et portefeuilles. Le repas de midi ce n’était plus de la viande grillée mais de la daube de sanglier, du civet de chevreuil et ce n'était pas mal non plus."
Merci à Aimé pour le partage de ses souvenirs précieux qui témoignent de cet autrefois que nous partageons ici. Merci à Serge pour la photo d'illustration.
Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)
Pour retrouver facilement ces posts et les voir dans leur ensemble vous pourrez cliquer sur la nouvelle catégorie du blog : Lauragais agricole d'autrefois ou sur l'onglet en haut de page. Ils seront également écrits en bleu pour les distinguer des posts du quotidien de la vie d'Emile.