A quoi ressemblait une métairie lauragaise dans les années 50 ?

Publié le 7 Septembre 2024

Photo B.Tissinier

Photo B.Tissinier

La métairie dans laquelle vivent Emile et les siens est bâtie sur le modèle le plus répandu dans le Lauragais. L’habitation et les dépendances, en pierre, sont ainsi construites dans la longueur, en un seul corps. Le facteur climatique prévaut : la construction est orientée d’Ouest en Est dans le sens des vents dominants, Cers et Autan.

Lors des gros travaux et notamment les battages la poussière est ainsi emportée vers les champs et non l'habitation ou les dépendances.

Le corps principal du bâtiment, présente une large porte à 2 battants qui permet d’accéder à l'étable, après avoir traversé latéralement un couloir. L'étable accueille les 6 bœufs de trait (puis deux seulement après l'arrivée du tracteur), ainsi que quelques vaches, veaux., repoupets. Cette disposition permet de jeter un œil aux bêtes en rentrant dont on a vu, ici, l'importance de leur rôle dans l'exploitation familiale y compris après l'arrivée du tracteur.

Au dessus, sur le plancher se situe un grenier qui permet le stockage de foin pour nourrir les bêtes, d’où son nom, la fenial. On y accède par une échelle de meunier puis une trappe qui se soulève en tirant sur une corde.

Si l’on suit le couloir de béton en pente douce, on arrive dans la pièce à vivre de la maison. Elle abrite la cuisine dont le sol est recouvert de tommettes rouges, un buffet, une cuisinière à charbon, une grande table et une cheminée monumentale avec un foyer immense. Le tirage de cette cheminée n’est pas de qualité et nécessite paradoxalement, même au plus froid de l’hiver, de laisser la porte du couloir entrouverte pour éviter un enfumage copieux de la maison.

Au fond de cette même pièce, un escalier de bois permet d’accéder à l’étage. Un couloir sombre dessert 4 chambres, l’une d’entre elles a été cloisonnée pour être divisée en deux à la naissance de la 2e fille du couple, l’espace y est donc assez exigu.

L’éloignement de la cheminée et son fonctionnement loin d’être optimal font que lorsque surviennent de grands froids hivernaux, du givre peut apparaître la nuit à l’intérieur des carreaux avec la condensation due à la respiration. Le plumon, ce gros édredon rempli de duvet de canard ou d’oie, n’en est que plus essentiel.

Dans la longueur du bâtiment, à l’Est, « côté vent d’autan » comme on disait, se situe un hangar, au sol en terre battue, qui abrite un lavoir en ciment.

On trouve à l’Ouest, « côté vent de Cers » cette fois, un hangar ouvert et attenant au bâtiment principal permettant d’abriter du matériel agricole. Le nombre d'arches d'un hangar était souvent - lors de la construction - proportionnel à la surface d'exploitation pour stocker matériel, récoltes et pailles en conséquences. Une arche représentait environ pour une douzaine d'hectares.  

Enfin une dernière construction, plus basse, aux murs en pierre très épais et percée d’une seule ouverture, est dénommé « cave ». Comme son nom l’indique on y stocke les tonneaux de vin de la récolte familiale annuelle.

La cour est vaguement empierrée et une grande partie est herbeuse sur laquelle divaguent des volailles.

Près d’un immense ormeau, un autre bâtiment de pierre, en face du corps principal de la ferme, les y abrite pour la nuit. Il reçoit aussi les canards, on les gave à l’intérieur, la saison venue. Des boxes séparés, qu’on appelle soutes, permettent d’accueillir et élever les porcs.

Au fond de la cour près du champ, un vieux poste électrique abandonné permet de loger des clapiers pour y élever des lapins. Pas très loin, on a édifié un crib pour sécher le maïs. 

Un chemin vert, bordé de quelques noisetiers, descend en pente douce vers le puits situé une centaine de mètres plus bas, la mare et le potager qui est pourvu d’un bassin qui permet l’arrosage des semis et plantations.

C'est dans cet espace très délimité avec des zones dédiées à chaque aspect de l'exploitation familiale que vivent et travaillent Emile et sa famille.

 

Merci à Berthe Tissinier et Jean Nardèse pour les photos partagées.

photos J.Nardese
photos J.Nardese
photos J.Nardese

photos J.Nardese

Rédigé par Emile

Publié dans #Lauragais, #Occitanie, #Métayage, #Travaux agricoles

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M
et pour aller à la ferme, depuis le village un chemin de terre, poussière l'été fangue l'hiver.<br /> Une fois à l'intérieur de la maison pas d'eau potable au robinet, et l'électricité juste pour éclairer parcimonieusement la table de la cuisine. et souvent plus d'électricité : la lampe à pétrole. II est exact d'écrire, que les besoins en électricité était succins: pas le télévision, pas de four micro-onde, pas le machine à laver le linge (voir la photo) ni de lave vaisselle, pour l'ordinateur et internet il y avait le facteur avec La Dépêche du Midi.<br /> Merci pour votre chronique, continuez longtemps !<br /> <br /> Miquelet <br /> retraité vigneron dans le Minervois.
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