Publié le 2 Avril 2024
Beau temps
Avons fini d'éparpiller le fumier à la vigne. Le soir y avons passé la houe. Yves est allé porter les bûches du verger au château.
Les carnets d'Emile sont les souvenirs de mes aïeux, métayers dans le Lauragais, qui consignaient chaque jour le labeur familial sur un journal de bord. Nous sommes en 1951 au coeur de l'Occitanie. Je recueille aussi la mémoire des traditions, des méthodes de travail, du quotidien au fil des saisons grâce à des documents authentiques (blog participatif) contact : lauragais@lescarnetsdemile.fr
Publié le 2 Avril 2024
Beau temps
Avons fini d'éparpiller le fumier à la vigne. Le soir y avons passé la houe. Yves est allé porter les bûches du verger au château.
Publié le 1 Avril 2024
Vent d'ouest assez fort
Le matin sommes allés à Vallègue avec Heurt du château voir les boeufs chez Marty. Le soir avons chargé un chargement fourrage de la grange de la Ginelle et vous cubé le dernier fourrage. Il y a dans la grange de la Ginelle 101 mètres cubes de fourrage 2e coupe médiocre. Claude et Moïse rey sont venus se faire tailler les cheveux.
Publié le 31 Mars 2024
La période pascale dans la campagne lauragaise des années 50 revêtait un caractère particulier au regard des traditions religieuses qui l'accompagnaient. En l'absence de moyens de transports, on organisait l'emploi du temps. Les nombreux travaux printaniers dans les champs, à la vigne, à l'écurie qui jalonnaient cette période nécessitaient une organisation rigoureuse si la famille souhaitait assister aux célébrations religieuses.
Voici les souvenirs d'Aimé Boyer, métayer :
"Que de kilomètres parcourus pour la religion. J’habitais à deux kilomètres du village, et au bord de la route. Mais d’autres familles se situaient à cinq ou six kilomètres. Et, comme ils n’étaient pas au bord de la route, ils devaient prendre leurs chaussures à la main pour en changer et laisser les sabots sous des racines d’arbre ou d’un gros buisson.
Le matin des Cendres, avant d’aller à l’école, on passait à l'église pour assister à une messe basse qui était une messe non chantée suivie de l’imposition des Cendres avec lesquelles on nous faisait une croix sur le front. Je me souviens que nous l'effacions avant d’arriver à l’école, pour ne pas être moqués."
Des Rameaux jusqu'à Pâques
" Huit jours avant Pâques, on prenait quelques rameaux de laurier, à défaut de buis, pour les faire bénir, à la mémoire de l’entrée du Christ dans Jérusalem et de sa Passion. Au retour avant de rentrer le bouquet, on en laissait la moitié dehors ; il ne fallait pas le rentrer dedans car il devait être distribué dans les champs l’après-midi, pour protéger les récoltes. Le reste, un brin posé dans chaque pièce sans oublier l’écurie, les volières, et même la cave. Le reste était stocké dans l’armoire en cas de deuil, de maladie etc...
Tout au long de la semaine Sainte, nous rejoignions souvent l'église pour le chemin de croix, la veillée pascale, les temps de prière Beaucoup de kilomètres à pied et d’allers-retours de la ferme au village et de longues conversations joyeuses sur le chemin.
Pâques était un moment très attendu, une grande fête dans les familles lauragaises. Bien sûr un bon repas partagé clôturait cette période pascale après la messe du jour de Pâques."
En attendant, les Rogations, bénir les culture et les travaux des champs
"Trois jours avant l’Ascension, on allait en procession bénir les cultures, les travaux des champs (les deux premiers jours étaient consacrés à la campagne). Sur les routes du Lauragais il y a des croix érigées et posées sur des socles de 1m.50 environ. Les familles paysannes les aménageaient en guise de reposoir : un linge blanc, un Christ, une image pieuse, un bouquet de fleurs, ce dont on disposait ; c’est là que la procession se retrouvait parfois même en passant à travers champs. Le troisième jour des Rogations était souligné par une messe, avec une procession sur la place du village, devant la Croix des Missions. C’était ainsi à Caraman, je me souviens. À chaque reposoir il y avait des offrandes, des produits de la ferme."
Merci à Aimé Boyer pour ses souvenirs si précis et évocateurs.
Si vous avez des témoignages sur la vie rurale dans les fermes et métairies lauragaises des année 30,40 ou 50, n'hésitez pas à me les faire parvenir ou à me contacter je les publierai : lauragais@lescarnetsdemile.fr
Découvrez mes romans sur la vie paysanne d'antan et les traditions d'autrefois sur www.sebastiensaffon.com
Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)
Pour retrouver facilement ces posts et les voir dans leur ensemble vous pourrez cliquer sur la nouvelle catégorie du blog : Lauragais agricole d'autrefois ou sur l'onglet en haut de page. Ils seront également écrits en bleu pour les distinguer des posts du quotidien de la vie d'Emile.
Publié le 31 Mars 2024
Pluie presque tout le jour
Avons réparé deux échelettes pour charrette. Le soir avons passé la herse au fond du pré pour ramasser les débris de ronces. Marty de Vallègue est venu pour le boeuf gauche qui a été tuberculine. Demain nous irons en voir une autre paire avec Henri Penavaire
Publié le 30 Mars 2024
Beau temps chaud
Avons fini de fumer la vigne
Le soir j'ai semé le fourrage au champ sous le moulin au sud
Le vétérinaire Euillet est venu tuberculiser les boeufs nouveaux de Marty
Avons fourni 35 kg de graine de sainfoin de notre part
Publié le 29 Mars 2024
Beau temps. Avons commencé à fumer la vigne.
Henri de la Ginelle nous a porté de la coopération 10 kg de sainfoin10 kg de luzerne et 5kg de ray grass 500 grammes de graines betteraves
à payer à Mr Paul
Publié le 28 Mars 2024
Beau temps
Le matin j'ai pelleversé un peu le jardin.
Tante Anna d'en Touzet est venus dîner après sont venus. Paul et Marie Rouquet de Montmaur Claude Elise Jaquie et Daniel Ginette Rey venant de la Marrate. Germaine Claire des Casses et la femme Caussinus de la Borde Soupex.
Publié le 27 Mars 2024
Vent d'ouest frais
Avons fini de déchausser la vigne le soir avons commencé à remplacer des piquets
Emile est venu se faire tailler les cheveux.
Publié le 26 Mars 2024
Beau temps moins chaud
Avons fini de labourer la vigne et de passer le décavaillonneur et continué à déchausser
Publié le 25 Mars 2024
Beau temps
Avons charrié les fagots et tout le bois du pré. Le soir avons continué à déchausser la vigne. Louis Rey est venu se faire tailler les cheveux.
Publié le 24 Mars 2024
Beau temps chaud vent marin à la nuit
Avons fait des fagots tout le jour au pré.Yves est allé finir d'égrener le maïs à la Ginelle. Camille est allé chercher Paulette et Huguette avec la moto aux Bertousses de Lux.
Le vétérinaire Heuillet est venu voir la vache petite qui avait une indigestion.
Publié le 23 Mars 2024
Pluie tout le jour
Yves est allé aider à égrener le maïs du château. Moi j'ai réparé une aile du moulin.
Camille Paulette et Huguette sont allés tuer le cochon aux Betousses à Lux chez Jean-Marie Sicard.
Publié le 22 Mars 2024
Vent marin fort
Le matin avons chargé une charrette de fourrage de la grange de la Ginelle. Avons cubé en ce moment 72 mètres cubes.
Le soir avons continué à labourer et déchausser la vigne.
Publié le 21 Mars 2024
Beau temps J'ai semé un sillon de petits pois. Le soir François Bressolles de Saint Jean est venu nous voir. Camille Paulette et Huguette sont allés à Esteve après dîner. Aimé Malrieux forgeron à Airoux nous a porté une houe neuve (Puzenat) que nous n'avons pas payée
Publié le 20 Mars 2024
Vent d'ouest fort
Ce matin le camion de Gemar a porté avec Louis Marty de Vallègue les boeufs nouveaux et le camion de la société Calmette est venu chercher les noirs.
Le soir avons continué à faire des fagots au pré; monsieur Pierre est reparti à Thil.
Publié le 19 Mars 2024
Avons vendu les boeufs noirs à la société Calmette 135000 f
Et avons acheté une paire de 7 ans à Marty de Vallègue 195000f nous avons ajouté 6000 f. J'ai donné de ma part 30000f à Mr Pierre Casting. Nous avons fait l'affaire ensemble
(vendredi)
19 mars 1954 suis allé à la foire à Montmaur pour vendre les boeufs noirs. Le soir avons émondé des arbres et trois peupliers au pré
Publié le 18 Mars 2024
Pluie dans la nuit et le matin
Avons défriché un carré au jardin. Mr Pierre Casting est venu pour la foire à Montmaur demain.
Publié le 17 Mars 2024
Dans les écrits d'Emile, on voit régulièrement que les labours sont confiés à une entreprise surtout dans les périodes où le tracteur est absent. Aimé Boyer nous raconte comment cela se passait :
"Les charrues balances permettaient la réalisation du labour à plat. Quand une partie de la charrue était dans la terre, l’autre est en l’air grâce à un système de glissière. Actionné par la force du tracteur, l'appareil changeait de position grâce à un sytème proche du balancier.
Dans le Lauragais elles était équipées de deux socs de chaque côté et de deux roues, qui constituaient l’axe de la balance.
Le tracteur à chenille qui les tractait avait deux caractéristiques essentielles à savoir pour la première, un rayon de braquage très court sur une roue bloquée et la deuxième résidait dans l'adhésion au sol. (voir ici une vidéo de démonstration)
L'entrepreneur mandatait un chauffeur pour le tracteur et un conducteur pour la charrue qui se remplaçaient.Il y avait un volant de chaque côté avec un siège.
L’agriculteur dont on labourait la terre était là pour accrocher et décrocher la charrue au tracteur grâce à un câble d’acier torsadé.
Équipé d’un gros anneau. en arrivant au bout du sillon, le tracteur donnait un petit coup de marche arrière qui permettait de décrocher et poser le câble sur la charrue en l’air.
Après avoir tourné, le tracteur revenait se mettre en place, l’agriculteur accrochait l'anneau en passant et venait se positionner pour aider à basculer la charrue. Pendant que le conducteur était venu se positionner sur la charrue en l’air, le tracteur sans s’arrêter, déclenchait le mécanisme de balance. Le conducteur s’appliquait à faire aller les roues au plus près de la tranche du guéret (nb : dans un champ labouré, terre non encore labourée). Le tracteur positionné sur le guéret suivant l’inclinaison du champ tenait la charrue au plus près de la tranche.
A minuit on procédait à un changement d’équipe. Ils venait remplacer la première équipe jusqu'à midi. L’agriculteur se débrouillait pour avoir un remplaçant, cela pouvait durer deux ou trois jours.. Quel calme quand tout cela était terminé... Le labour à plus de 40 centimètres produisait de grosses mottes qui allaient fondre avec le gel qui comme l'a dit Louis Bruno et donnait envie de marcher pieds nus…. nous ne nous en privions pas.
A midi lors de la relève on faisait le plein, graissage, nettoyage, remplacement des socs, tourner le carrelé si besoin, et boire un petit jaune, fabriqué maison, avec de l’extrait d’anis et de l’eau de vie,.
Ce type de charrues, était largement utilisé par nos amis vignerons, de l’autre côté de la Montagne Noire."
Retrouvez mes romans sur les traditions et les paysans d'autrefois sur mon autre site (clic)
Un immense merci à Aimé Boyer pour ses témoignages toujours passionnants
Merci à Berthe Tissinier pour les photo transmises
Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)
Pour retrouver facilement ces posts et les voir dans leur ensemble vous pourrez cliquer sur la nouvelle catégorie du blog : Lauragais agricole d'autrefois ou sur l'onglet en haut de page. Ils seront également écrits en bleu pour les distinguer des posts du quotidien de la vie d'Emile.
Publié le 17 Mars 2024
Vent marin avec brume, pluie à quatre heures.
Avons fini de repiquer la vigne 600 plants 600
Les Seloudres père et fils sont venus. Hier je suis allé à Estèbe voir Albertine et sa petite fille Aurore.
Publié le 16 Mars 2024
Beau temps vent marin modéré
Avons continué les manquants à la vigne. Le matin le hongreur de Labécède est venu cadrer 7 petits cochons à 60 f l'un payé 420 f
Publié le 15 Mars 2024
Pour la première fois, les élèves de terminale agroéquipement du lycée agricole pierre-Paul-Riquet organisent une foire agricole. Elle se déroulera le samedi 16 mars de 9 à 17 h dans le parc du lycée.
Stands de concessionnaires, buvette, exposition de vieux tracteurs, démonstration de labours...
J'ai également le plaisir d'y être invité pour dédicacer mes livres Le silence de la Combe et Ceux de la Borde Perdue
Publié le 15 Mars 2024
beau temps soleil chaud
Avons continué à repiquer des plants à vigne. Camille Castelle est passé nous voir.
Publié le 14 Mars 2024
Beau temps
Avons chargé les sarments de la vigne et le soir j'ai clôturé la haie qui descend au jardin. Camille Paulette et Huguette sont allés à Roou.
Hier mademoiselle Cambon Simone de Folcarde est morte chez sa soeur aux Brûlas à l'âge de 31 ans environ.
Publié le 13 Mars 2024
Publié le 12 Mars 2024
Vent marin fort
Avons continué à faire des trous à la vigne pour planter les manquants.
Maman et Paulette et Huguette sont allées à Castelnaudary avec Henri du château pour voir Albertine et Aurore à la clinique. Henri est passé à Labastide chez Dejean et a porté les plants de vigne 200 plants n° 23657. 300 plants n0 5437 et 100 plants n° 12375