Publié le 5 Octobre 2021
Mauvais temps rafales de pluie tout le jour
Avons fini de vendanger avons eu en tout 143 comportes de vendange 72 à la jeune vigne et 71 à la vieille. Gaston en a pris 47 comportes et reste pour nous 94
Les carnets d'Emile sont les souvenirs de mes aïeux, métayers dans le Lauragais, qui consignaient chaque jour le labeur familial sur un journal de bord. Nous sommes en 1951 au coeur de l'Occitanie. Je recueille aussi la mémoire des traditions, des méthodes de travail, du quotidien au fil des saisons grâce à des documents authentiques (blog participatif) contact : lauragais@lescarnetsdemile.fr
Publié le 5 Octobre 2021
Mauvais temps rafales de pluie tout le jour
Avons fini de vendanger avons eu en tout 143 comportes de vendange 72 à la jeune vigne et 71 à la vieille. Gaston en a pris 47 comportes et reste pour nous 94
Publié le 4 Octobre 2021
Beau temps
Avons continué à vendanger. Avons fini la jeune à midi il y a eu 72 comportes dont 7 aux 900 jeunes plants
Commencé à la vieille et ramassé 34 comportes
Publié le 3 Octobre 2021
Pluie dans la nuit
Suis allé à Villefranche passer une visite pour l'hernie à la sécurité sociale. Avons commencé à vendanger. Ramassé 42 comportes à la vigne jeune Gaston en a pris 18
Publié le 2 Octobre 2021
Louis Bruno était agriculteur en Lauragais, fermier plus exactement. Retraité, il a consigné ses souvenirs dans des cahiers que sa famille partage avec nous aujourd'hui. Dans de précédents posts (ici et là), sa description des travaux de printemps puis les activités de début d'été (là).
Depuis deux semaines, nous découvrons son récit de la vie dans les métairies lauragaises pendant la guerre (voir ici et là les épisodes précédents). Il avait écrit ces mots pour une conférence donnée il y a plusieurs années maintenant. Après les éléments de contexte, voici aujourd'hui la farine faite la nuit.
"C'est donc la nuit jusqu'à une heure avancée que les couvées de farine avaient lieu et la solidarité n'étant pas un vain mot surtout en ces temps-là. Les gens du voisinage étaient conviés d'apporter leur mesurette de grains et venir suer une chemise à l'unisson car trois ou quatre personnes se relayant à la manivelle n'étaient pas de trop afin de produire une farine d'une finesse moyenne ; je préciserai que chez nous cela se passait dans un local polyvalent servant aussi de chai, ce qui permettait de faire quelques haltes pour prendre une rasade au robinet pour se remonter bien-sûr.
Les moutures ainsi obtenues après ce parcours plutôt chaotique rendaient grand service. Si on n'allait pas jusqu'au point de rallumer le vieux four pour la fournée de pain, les ménagères initiées pétrissaient pour pâtes fraîches galettes diverses fougasses ou bien encore avec le maïs le millas remplaçant le pain et c'est ainsi qu'on pouvait se caler l'estomac tous les jours un peu en attendant des jours meilleurs qui, au prix du sacrifice de bien trop d'être humains, se profilaient à l'horizon.
(...)
Cet Indispensable je l'ai toujours et je le garderai, je lui dois trop de respect. pour moi, il a une âme et un passé si glorieux.
Je le fais aussi tourner de temps en temps pour le plaisir de faire un peu de farine de maïs pour cuire quelques polentas, les soirs d'hiver."
Aimé Boyer se souvient lui-aussi de ces moments
"Mes parents avaient acheté aussi un petit moulin, que mon père avait fixé à une mangeoire d'une petite travée libre dans l'écurie; ils avait posé des balles de paille devant pour le dissimuler.
La nuit venue, mon père posait une baladeuse avec un abat-jour au dessus du moulin de façon à cacher toute lumière à la ronde.Même les voisins venaient avec quelques litres de blé ou maïs!. La soirée étaient conviviales, les femmes de la maison faisaient souvent quelques crêpes pour clôturer la veillée. Il ne fallait pas oublier d'éteindre la lumière avant de sortir, quand ils repartaient.
Dans la lancée, mes parents avaient acheté une machine à vermicelle de la marque AYXA. Tous ces appareils étaient bien-sûr vendus en cachette par le forgeron ou ferblantier. Cependant il n'y avait pas de blé dur mais ces pâtes rendaient bien service pour nourrir les familles. "
Un immense merci à Daniel Bruno - ainsi qu'à Christiane et Jean-François Bruno - pour avoir partagé les écrits passionnants de Louis.
Mes remerciements également à Aimé Boyer pour le partage de ses souvenirs et la photo ci-après..
Merci à Bruno Alasset pour la photo d'illustration.
Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)
Pour retrouver facilement ces posts et les voir dans leur ensemble vous pourrez cliquer sur la nouvelle catégorie du blog : Lauragais agricole d'autrefois ou sur l'onglet en haut de page. Ils seront également écrits en bleu pour les distinguer des posts du quotidien de la vie d'Emile.
Publié le 2 Octobre 2021
Ciel mi-couvert vent marin doux
Le matin avons préparé des futailles. Le soir j'ai commencé de labourer la luzerne sous le petit bois. Camille est allé commander pour vendanger.
Publié le 1 Octobre 2021
Vent marin orageux orage et pluie à la nuit
Le matin suis allé à la foire à Villefranche faire des provisions. J'ai payé l'impôt 1180 f.
Le soir j'ai labouré avec les trois paires au champ du hangar.
dans la marge : Mon père 73 ans aujourd'hui Henri Durand
Publié le 30 Septembre 2021
Beau temps rosée très froide
Alfred et Henri Rouquet sont venus chasser. Le soir j'ai mené la truie au verrat en Metchou payé 600 francs
Publié le 29 Septembre 2021
Décembre 1952 - Dans les forêts ou près des garennes, les secrets surgissent au moment où on les attend le moins et la vie des métayers lauragais s'en trouve encore davantage mouvementée...
Un nouvel épisode de Ceux de la Borde Perdue, la saga des métayers lauragais
S2 - Chapitre 21 - Lapins de garenne et fureteurs
Louise attendit que le jeune homme respirât. Elle le connaissait par coeur son Gabriel de neveu. Lorsqu'il était sous le coup de l'émotion - et là, visiblement, il était envahi - il fallait lu...
https://www.bordeperdue.fr/post/s2-chapitre-21-lapins-de-garenne-et-fureteurs
Publié le 29 Septembre 2021
beau temps
Le matin j'ai nettoyé la cave et préparé les futailles. Le soir j'ai curé l'abreuvoir au ruisseau. Avons continué à labourer avec les trois paires au champ du hangar. Yves Fauré est venu en permission de 36 heures de Caylus
Publié le 28 Septembre 2021
Ciel mi-couvert quelques gouttes de pluie
Continué à labourer au champ du hangar. Moi j'ai fini de fermer les raies au tracteur au grand champ. Suis allé en Metchou mener la jeune truie au verrat mais n'a pas sailli
Publié le 27 Septembre 2021
Publié le 26 Septembre 2021
Un peu de pluie dans la nuit beau temps dans la journée
Avons empoché 30 htre de blé pour le boulanger Clément Dubois. Le minotier Marty de Naurouze est venu le chercher dans l'après-midi. Avons mis des futailles à tremper. Commencé à labourer le champ du hangar
Publié le 25 Septembre 2021
Louis Bruno était agriculteur en Lauragais, fermier plus exactement. Retraité, il a consigné ses souvenirs dans des cahiers que sa famille partage avec nous aujourd'hui. Dans de précédents posts (ici et là), sa description des travaux de printemps puis les activités de début d'été (là).
Depuis la semaine dernière, nous découvrons son récit de la vie dans les métairies lauragaises pendant la guerre (voir ici épisode précédent). Il avait écrit ces mots pour une conférence donnée il y a plusieurs années maintenant. Après les éléments de contexte, voici aujourd'hui le système D utilisé pour avoir de la farine malgré les limitations imposées durant cette période complexe.
Fort heureusement quelques rares fermes possédaient un de ces outils qu'on appelait les concasseurs et ils furent d'un secours providentiel. Entre autres, je citerai deux marques, les principales : le Kriquet et l'Indispensable. Leur vocation principale était de briser sommairement les céréales diverses pour nourrir les animaux, munis de meules métalliques réglables, pouvant si besoin donner une mouture très acceptable, actionnés manuellement les différents moteurs faisant encore défaut.
Bien entendu, ils furent aussi interdits d'usage puis confisqués par certaines mairies, d'autres plus complaisantes firent apporter une pièce capitale le rendant inutilisables.
Après avoir cogité longuement, mon père apporta une manivelle plus un engrenage, cela leur suffit. Dois-je vous dire qu'elle fut bien vite remplacée ?
Cet Indispensable que nous avions la chance de posséder fut acheté par mes parents dès qu'ils eurent trois sous en main après avoir atterri à Montesquieu en 1924 accueillis par la France avec six gamins accrochés aux "basques".
(...)
Malgré les menaces, les obligations de tout déclarer et la surveillance par quelques mouchards par bonheur souvent incompétentes donc faciles à "rouler", il fallait bien que l'on nous laisse mettre de côté les semences de blé et on comptait le plus large possible, ce qui permettait une fois les semis terminés de mettre le surplus en caisses ou en barriques bien camouflées dans la paille ou le fourrage et bien-sûr les concasseurs non plus n'étaient pas laissés en vue car une perquisition pouvait se produire d'un moment à l'autre.
Récit à suivre dans un prochain post pour découvrir la façon dont la farine se faisait la nuit durant ces années de guerre
Un immense merci à Daniel Bruno - ainsi qu'à Christiane et Jean-François Bruno - pour avoir partagé les écrits passionnants de Louis.
Merci à Bruno Alasset pour la photo d'illustration.
Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)
Pour retrouver facilement ces posts et les voir dans leur ensemble vous pourrez cliquer sur la nouvelle catégorie du blog : Lauragais agricole d'autrefois ou sur l'onglet en haut de page. Ils seront également écrits en bleu pour les distinguer des posts du quotidien de la vie d'Emile.
Publié le 25 Septembre 2021
Vent marin assez fort
Le matin avons fini de labourer les bords du champ du souilla pour l'avoine
Le soir avons chargé deux charrettes de crêtes et déchargé une. Emile et la belle-mère sont venus avec Clément Dubois chercher 243 litres de vin à 25 = 6075 f.
Publié le 24 Septembre 2021
Pluie dans la nuit beau temps
Le matin avons déchargé deux charrettes de fourrage nouveau. Le soir avons tiré les crêtes au champ des aygalots.
Publié le 23 Septembre 2021
Vent marin lourd ciel couvert
Le matin avons reculé du vin et lavé des futailles. Le soir ma soeur Henri Lucienne Robert Rouquet Alfred Mimi et Richard Cazeneuve sont venus après dîner pour chasser.
Publié le 22 Septembre 2021
S2 - Chapitre 20 - Un dimanche à la campagne
Mademoiselle Malacan, je ne vous ai pas fait mal au moins ? Je suis désolé. Dans sa précipitation pour s'éloigner des paroissiens qui venaient derrière elle, Louise, prenant un peu trop ...
https://www.bordeperdue.fr/post/s2-chapitre-20-un-dimanche-%C3%A0-la-campagne
Publié le 22 Septembre 2021
Vent marin très fort
Avons sorti des crêtes fini le champ des artichauts et commencé aux aygalots. Le soir avons chargé le fourrage nouveau celui de sous le vivier et celui de derrière la maison
Publié le 21 Septembre 2021
Vent marin léger rosée très froide
Avons fini de labourer pour le maïs avec le tracteur au grand champ au fond
Publié le 20 Septembre 2021
Rosée très froide beau temps soleil très chaud
Le matin avons dépiqué au matelot 27 sacs de blé et 60 d'avoine
Le soir avons continué à labourer pour le maïs au grand champ avec le tracteur. Ramassé fourrage nouveau derrière la maison
Publié le 19 Septembre 2021
Rosée très froide
Avons continué à labourer pour le maïs avec le tracteur au grand champ. Avons fini de couper les crêtes
Publié le 19 Septembre 2021
Ceux de la Borde Perdue est un web roman feuilleton créé en juillet 2020. Tous les mercredis après-midi durant 38 semaines est paru un nouvel épisode sur le site :
Cette première saison racontait le quotidien de la famille Bourrel qui, en novembre 1951, s'installe un peu précipitamment à la Borde Perdue sur la commune de Florac-Lauragais. Ils semblent fuir... Comme souvent chez les métayers plusieurs générations vivent sous le même toit. Juliette, l'aïeule, Léonce et Elia, Germain leur fils veuf et ses deux enfants Hélène et Gabriel, des jumeaux. Louise Malacan, la tante des jumeaux vit et travaille avec eux.
Cette Borde Perdue est en racines, un gros travail les attend et on dit qu'elle est hanté. mais que peut-il leur arriver de pire, eux que tout le monde appelle les maffrés tant le sort a semblé s'acharner sur eux ?
Entre quotidien à la borde, travaux et traditions lauragaises, cette saga déroule au fil des saison les espoirs et les drames d'une famille d'antan.
La saison 2 s'est ouverte le 12 mai et dévoile de nouvelles péripéties dans la vie de nos héros. Alors qu'ils espèrent enfin avoir trouvé la sérénité, une série d'incendies va bouleverser leurs destins...
Rendez-vous chaque mercredi.
La Voix du Midi Lauragais y a consacré un article récemment :
Lauragais. La saison 2 du web roman Ceux de la Borde perdue sur les métayers des années 50 arrive
Elle est attendue par certains habitants du Lauragais : la saison 2 du web roman Ceux de la Borde perdue arrive dès le mercredi 12 mai 2021. Comme pour la première saison, Sébastien Saffon, habi...
Publié le 18 Septembre 2021
Louis Bruno était agriculteur en Lauragais, fermier plus exactement. Retraité, il a consigné ses souvenirs dans des cahiers que sa famille partage avec nous aujourd'hui. Dans de précédents posts (ici et là), nous avions découvert sa description des travaux de printemps puis les activités de début d'été (là).
Nous allons découvrir au cours de nouveaux posts son récit de la vie dans les métairies lauragaises pendant la guerre. Il avait écrit ces mots pour une conférence donnée il y a plusieurs années maintenant.
Les produits alimentaires furent dès 1940 rationnés à un niveau créant une situation voisine de la famine surtout dans les villes. La ration journalière de pain fluctuait suivant les départements en fonction des catégories de population et des caprices des autorités en charge de décisions souvent absurdes, par exemple 250 grammes dans l'Aude, 350 en Haute-Garonne, temporairement 500 grammes pour les producteurs de blé puis réduit de moitié lorsque la soudure s'avérait difficile.
Il était formellement interdit de détenir 10 kilos de blé à la ferme avec tous les mois la liste des différentes denrées d'origine végétale et animale à livrer à la réquisition, ce qui créait chez les paysans les plus craintifs un état de dénuement total, s'imposant des privations voisines de celles que subissaient les gens des villes.
Dans de telles situations, il était évident que seule la pratique du système D pouvait en partie soustraire les gens à ces misères et encore pour que ce fût possible fallait-il être situé de préférence dans la campagne profonde, loin des agglomérations et des mouchards mal intentionnés, posséder un peu de culot et cacher sous le chapeau un esprit de rébellion passive ravivé par l'instinct de survie.
Comment donc se procurer ces farines si précieuses sachant que les moulins furent interdits, seuls quelques rares encore non plombés se hasardaient un peu la nuit risquant des représailles terribles et le grain presque inexistant.
Certains foyers allaient jusqu'à se servir du moulin à café, imaginons quelle peine pour un rendement désuet...
Récit à suivre dans un prochain post pour découvrir la façon dont la farine se faisait durant ces années de guerre
Un immense merci à Daniel Bruno - ainsi qu'à Christiane et Jean-François Bruno - pour avoir partagé les écrits passionnants de Louis.
Merci à Bruno Alasset pour la photo d'illustration.
Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)
Pour retrouver facilement ces posts et les voir dans leur ensemble vous pourrez cliquer sur la nouvelle catégorie du blog : Lauragais agricole d'autrefois ou sur l'onglet en haut de page. Ils seront également écrits en bleu pour les distinguer des posts du quotidien de la vie d'Emile.
Publié le 18 Septembre 2021
Beau temps frais
Le matin avons coupé des crêtes de maïs au champ des Aygalots et eux ont continué tout le jour. L'après-midi avons repris avec Gaston de labourer pour le maïs au fond du grand champ de fourrage.
Publié le 17 Septembre 2021
Temps frais brume à la nuit
Le matin suis allé à la chasse j'ai tué un lapin. Le soir avons coupé des crêtes et papa a coupé du fourrage nouveau au fond du champ derrière la maison.