Publié le 17 Septembre 2019
Publié le 16 Septembre 2019
Publié le 15 Septembre 2019
Cette photo envoyée par Serge A. constitue un témoignage important du commerce du blé sur le Canal du Midi.
A l'écluse de Ticaille, à Ayguesvives, les camions de la coopérative agricole de Baziège versaient le précieux grain dans les péniches. Cette coopérative avait développé aux abords du village de grands bâtiments de stockage.
Le Canal du Midi avait pour objectif, à sa conception, d'élargir les possibilités de ventes des producteurs de céréales et de vin du Languedoc vers Bordeaux via Toulouse et vers Marseille via Sète. Si ce fut bien le cas, la dimension du trafic marchand demeura toutefois locale ou au mieux nationale mais ne connut jamais l'expansion espérée par son concepteur et les rois de France. Elle fut d'ailleurs par périodes limitée par le contexte économique maussade.
Enfin, à partir du milieu du XIXe siècle, les concurrences successives du rail puis de la route ont contribué à la diminution conséquente des échanges marchands par le canal. Les possibilités quant aux tonnages possibles à transporter sur l'eau ne résistèrent pas à la rapidité des trains puis au développement du transport routier.
Le trafic marchand sur le canal se poursuivit pourtant une grande partie du XXe au gré des soubresauts de l'Histoire, les épisodes de guerres contribuant à le perturber grandement. Cette photo est une illustration des échanges commerciaux qui subsistaient pourtant encore au milieu du XXe siècle.
Merci à Serge pour ce partage.
Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)
Pour retrouver facilement ces posts et les voir dans leur ensemble vous pourrez cliquer sur la nouvelle catégorie du blog : Lauragais agricole d'autrefois ou sur l'onglet en haut de page. Ils seront également écrits en bleu pour les distinguer des posts du quotidien de la vie d'Emile.
Publié le 15 Septembre 2019
Publié le 14 Septembre 2019
Ces lignes ont déjà été publiées ici. Je vous les propose à nouveau enrichies des photos confiées par Serge A.
En 1959, lorsque Emile rédige les pages publiées ici actuellement, il n'y a guère plus de métayers dans le Lauragais. Les grandes heures des moulins sont déjà, elles-aussi, au rang des souvenirs.
S'il évoque pourtant fréquemment dans ses lignes le Moulin du poivre, ce n'est que pour évoquer les terres qui entourent les ruines de ce moulin qu'Emile travaille.
S'il était nommé ainsi, ce moulin, ce n'est pas parce que le meunier (le molinier en occitan) moulait cette épice. C'est parce qu'il "se faisait du poivre", c'est à dire beaucoup de souci car son moulin n’était pas l'un des mieux exposés aux vent dominants, Cers et Autan.
Les collines du Lauragais était hérissées quelques décennies plus tôt de nombreux moulins qui connaissaient une activité considérable jusqu'au début du XXe siècle. Le meunier était d'ailleurs un personnage prestigieux de la vie locale. En effet, les moulins jouaient un rôle essentiel dans la vie sociale et économique du Lauragais. Les farines de blé et, dans une moindre mesure, de maïs étaient prépondérantes dans la nourriture quotidienne. Le pain, le millas pour ne citer qu'eux en étaient des éléments centraux.
D'un moulin à l'autre, les meuniers, parfois à l'aide de longues vues, observaient les actions de leurs homologues sur les toiles tendues ou repliées sur les ailes, ce qui constituait de précieuses indications sur l'évolution des vents parfois si capricieux qui, d'alliés et de force motrice, pouvaient devenir ennemis et source de dégradations sur l'outil de travail. La vigilance du meunier était constante, l'inquiétude de tous les instants...
Le déclin des moulins lauragais s'est enclenché au moment de la 1ère guerre mondiale et s'est encore renforcé avec l'apparition des concasseurs électriques dans les décennies suivantes.
Un regain de l'activité des meules de pierre a pourtant eu lieu lors de le 2nde guerre mondiale. Les meuniers sont ainsi remontés aux ailes. Les concasseurs électriques, mis sous scellés, les moulins sont devenus des outils de travail contrôlés par des perquisitions de gendarmerie et des autorisations de moulage strictes. Cela n'a pas empêché le développement de fraudes, pour contourner la rigueur des tickets de rationnement. De nuit, lorsqu'on le pouvait on apportait un peu de blé pour pouvoir échanger de la farine auprès du boulanger contre un peu de pain. On s'y rendait par des chemins détournés, jamais le même, la peur au ventre de tomber sur un éventuel contrôle.
Après la guerre, le déclin des moulins s'est accéléré. Pour ne plus payer la patente d'une activité qui ne suffisait plus à faire vivre les familles de meuniers, certains ont démonté aux-mêmes les ailes et les toits de leurs moulins, se tournant vers l'agriculture et quittant à regrets leurs outils de travail qui, peu à peu, ont continué se délabrer. Certains ont été rasés, d'autres restent encore fièrement dressés, privés de leurs ailes, se fissurant lentement comme pour rappeler le labeur d'antan des moliniers si directement lié à l'activité agricole.
Regardez bien en traversant le Lauragais, ils sont encore là, saluant notre passage et nous susurrant de nous souvenir encore un peu de leurs ailes absentes qui battaient l'air pour "faire farine" comme on disait alors.
Lexique occitan :
le moulin : le molin
le meunier : le molinier
les ailes : las alas, las telas
la meule : la mòla
le blé : le blat
le maïs : le mil
L'avoine : la civada
Sur ce sujet, on pourra lire le passionnant ouvrage de Jean et Huguette Bézian, Les grandes heures de moulins occitans, Plon, Terre Humaine, 1994, recueil de témoignages de meuniers très éclairants sur l'évolution ce métier disparu et fourmillant d'anecdotes.
Je remercie encore Serge pour les clichés des moulins de Baziège qu'il m'a transmis pour les partager avec vous.
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Publié le 14 Septembre 2019
Publié le 13 Septembre 2019
Publié le 12 Septembre 2019
Vent d'autan orageux - Continué à labourer au champ sous le chemin des Clauzes et approché des bords avec les boeufs. Charrié une remorque de fagots de sous le chemin des Clauzes
Publié le 11 Septembre 2019
Pour attacher la charrue ou le brabant au joug qui permettait aux bœufs de les tirer, une pièce était essentielle le tresegat. Afin de mieux comprendre la fonction de cette pièce, commençons par la redonda, l'anneau le plus simple.
Les explications sont fournies par Marie-Hélène Cazeaux, en occitan, et tirées d'une veillée partagée en occitan à Caignac :
"La redonda (prononcer redoundo) sert pour les outils qui roulent et principalement la charrette.Une cheville devant, une derrière, le tiradon était bien tenu."
Sur des dessins de Jeannot Belinguier, on voit très bien les trois pièces du tresegat (noms donnés par le forgeron de Juzes)
"Le tresegat était pour les outils tirés, les charrues... il y avait un peu plus de jeu.
La tresèga (de tressa, tresse) était un anneau de branches tordues ou de cuir, pendu à la cheville du joug et le tiradon y passait dedans : une cheville de chaque côté pour qu'il ne puisse pas avancer ni s'extraire de l'anneau. Le tresegat sert à la même chose mais est en fer."
Voici enfin une photo de l'objet envoyée par Aimé B :
Un grand merci à Marie-Hélène Cazeaux et Jeannot Belinguier pour ce partage ainsi qu'à Aimé pour la photo du tresegat.
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Publié le 11 Septembre 2019
Publié le 10 Septembre 2019
Vent d'autan - Fini de labourer le champ du Roc et commencé pour le maïs à celui sous le chemin des Clauzes. Fait les bords avec les boeufs
Publié le 9 Septembre 2019
Vent d'autan -Fini de labourer le champ long sous le moulin du poivre avec les boeufs et le tracteur
Publié le 8 Septembre 2019
Nous avons déjà évoqué les prestations (voir l'article ici), il y a quelques semaines. Voici des photos illustrant ces travaux collectifs qui donnent une idée précise de la façon dont cela se déroulait : curage de fossé, entretien des chemins communaux, débroussaillage, désherbage, élagage, taille des haies... Les hommes réunis au cours de l'hiver travaillaient ensemble un nombre de jours donné proportionnellement à la surface de leur exploitation agricole. Par exemple, pour une surface de 38 hectares, chez Emile, les deux hommes consacraient 3 ou 4 jours chacun aux prestations.
Pour rappel, il s'agissait de services qui étaient dus à la commune par tout propriétaire, fermier ou métayer y résidant pour l’entretien des routes et chemins communaux. Cétait la déclinaison en nature de la taxe vicinale établie par la loi du 30 mars 1903, elle pouvait être également acquittée sous forme financière. Dans certains cas, cela pouvait également être un cumul des deux. Les métayers étaient donc mobilisés pour réaliser les journées dues par les propriétaires fonciers.
Au début des années 60, cette taxe a disparu pour être incluse dans le montant de l'impôt foncier.
Merci à la famille Nardèze pour cette précieuse contribution photographique.
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Publié le 8 Septembre 2019
Vent d'autan - Fini de labourer le champ noir. Commencé avec les boeufs au sainfoin sous le moulin du poivre
Planté les choux fleurs
Mariage de Manon - Miramont
Publié le 7 Septembre 2019
Beau - le matin je suis allé à Castel. le soir labouré au champ noir et nettoyé les bords.
Publié le 6 Septembre 2019
Publié le 5 Septembre 2019
Pluie averses - Nettoyé le fossé du champ noir. Passé du blé au trieur. Je suis allé chez Pech. Réglé paille et fourrage 47730 F. Payé les battages à Malrieu
18560 kg Blé
5460 kg avoine x 145 F les 100 kg 34829 F
Publié le 4 Septembre 2019
Voici un témoignage recueilli auprès de Paulette D.
Elle y relate les journées de grande lessive, la granda bugada (la grande buée) et le travail que cela représentait.
"La lessive habituelle que l’on faisait une fois par semaine, le plus souvent le lundi, ne ressemblait pas aux grandes buées que l’on faisait deux ou trois fois par an pour laver les draps.
Une fois par semaine, on triait le linge et grâce à l’eau tirée du puits ou, à la Rigole (nb : le cours d'eau à proximité) lorsque la saison s’y prêtait, on lavait et on battait le linge de toute la famille avant de le mettre à sécher sous un hangar. On utilisait pour la ruscada (lessive en occitan) une lessiveuse, du savon et de l’huile de coude pour frotter vigoureusement.
On lavait aussi les draps de toute la maisonnée du propriétaire. On attendait qu’il y en ait suffisamment car c'était un sacré travail. La granda bugada (la grande buée en occitan) avait lieu ainsi trois ou quatre fois par an, en général, au début du printemps et de l’automne.Toutes les femmes des métayers étaient réunies pour cette occasion.
Les draps étaient mis à tremper la veille dans le dorc, c’était un grand cuvier de bois cerclé de fer, muni d’une bonde et d'un tuyau sur le côté permettant l’évacuation de l’eau. (nb : L’appelation dorc désigne communément un pot à graisse en occitan mais dans ce cas, c'est également le cuvier)
Les draps trempaient une nuit entière avec de la cendre qu'on mettait par dessus, enfermée dans un vieux drap. Le matin, les femmes des métayers se réunissaient et nous mettions l’eau à chauffer dans une lessiveuse ou un grand chaudron. Cette eau était versée petit à petit sur les draps, récupérée par l'évacuation et remise à chauffer. L’opération devait être suffisamment lente pour que l’eau monte lentement en température au fur et à mesure, de la buée se répandant dans tout le local, le plus souvent nous faisions cela sous un vieil hangar. Une eau bouillante déversée directement aurait pu faire s’amalgamer les saletés plutôt que des les dissoudre grâce aux propriétés détergentes de la cendre.
Le lissieu, l’eau de lessive, faisait ainsi plusieurs cycles au fur et à mesure dans le dorc. Au bout de deux à trois heures, lorsqu’elle bouillait, on évacuait alors toute cette eau sale. Parfois, on n'était pas d'accord, il y avait de petites chamailleries. Certaines considéraient que l’eau était suffisamment chaude, d’autres préféraient en verser encore davantage. Après utilisation l’eau de lessive était répandue sur le tas de fumier le plus proche à grands coups de seaux en fer blanc. Les draps encore lourds de l’eau qu’ils contenaient, lorsqu’ils étaient un peu refroidis, étaient entassés dans de grandes panières ou des comportes.
Il fallait alors attendre l’intervention des hommes qui, grâce à des brouettes, ou à la force des bras, les apportaient jusqu’au bord de la Rigole de la plaine.
Il fallait alors entreprendre le rinçage. Selon la saison, le travail était de taille, on pouvait en cumuler jusqu’à cinquante. Les abords de la Rigole n'étaient pas aménagés pour cette opération et elle n’en était rendue que plus délicate. Un drap pouvait nous échapper et être emporté par le courant pour aller s’échouer dans les racines sur les berges. L’eau dévalant du barrage de Saint Ferréol pour aller alimenter le Canal du Midi pouvait être très froide à certains moments de l'année, on ne sentait plus nos mains glacées.
Les draps rincés, il fallait enfin les essorer. On se mettait alors deux par deux pour les tordre et leur faire rendre le plus d’eau possible. Cette tâche pénible n’était pas la dernière, puisqu’il fallait encore les étendre sous un hangar le long de fils prévus pour cela."
Je remercie Paulette D. pour son témoignage et la famille Nardèze qui m'a confié de précieux clichés dont celui de la lessive.
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Publié le 4 Septembre 2019
Vent d'autan pluie à la nuit - Commencé à labourer le sainfoin du champ noir. Planté des choux et des poireaux
Publié le 3 Septembre 2019
Pluie le matin - Le matin fait aiguiser les socs des charrues. Le soir partagé les pommes de terre. Donné 12 sacs à madame. Nous sommes allés à Roou.
Publié le 2 Septembre 2019
Publié le 1 Septembre 2019
Brumeux vent d'autan - continué à labourer au champ sous le pont de la rigole. Ramassé et chargé 2 char (Charrettes) au champ noir
Publié le 31 Août 2019
Commencé à labourer au champ long. Repassé la canadienne aux pommes de terre. Eliette est allée faire photographier les petites
Publié le 30 Août 2019
Publié le 29 Août 2019
Nous avons évoqué à plusieurs reprises les battages avec le témoignage de Paulette D. (ici) et les éléments indiqués par Aimé B. (là), voici pour les illustrer deux formidables clichés confiés par Serge A. qui concernent les battages à Baziège. On y relèvera sans peine un certain nombre des éléments évoqués dans les deux témoignages précédents.
Je remercie l'ami Serge d'avoir répondu à l'appel lu dans la Voix du Midi (article ici) et La Dépêche du Midi (article là). D'autres clichés qu'il a bien voulu m'adresser au sujet d'autres moments de la vie agricole suivront.
Mise à jour du 31/08 Témoignage d'Aimé B. en réaction à la photo:
"Tous ces sac posés au sol, à la fin de la journée, il fallait les rentrer pour les mettre à l'abri.
Pour le charger sur l'épaule, on se mettait à deux. Le porteur prenait le sac par la poignée liée. L'autre saisissait le sac par dessous et, avec un ou deux balancements convenus, le porteur se retournait et passait sous le sac.
Posé sur l'épaule droite ou gauche, selon l’habitude de chacun, il fallait souvent le monter par un escalier, quelque fois une échelle bancale puis le déposer sur le lieu de stockage en le laissant couler de l'épaule. On distinguait les sacs du patron, ceux réservés pour le boulanger, ou encore ceux destinés à la semence.
On en déposait aussi dans le hangar accessible au camion de la coopérative qui venait ensuite les récupérer"
Je renouvelle mes remerciements à Aimé pour ce nouveau témoignage très éclairant.
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