Publié le 16 Mai 2025
Vent marin léger – Avons passé herse et rouleau à pointes au champ des noyers et commencé à semer le maïs rouge avec le semoir.
Le soir, Paulette est allée à Castel. Les Seloudres sont venus.
Les carnets d'Emile sont les souvenirs de mes aïeux, métayers dans le Lauragais, qui consignaient chaque jour le labeur familial sur un journal de bord. Nous sommes en 1951 au coeur de l'Occitanie. Je recueille aussi la mémoire des traditions, des méthodes de travail, du quotidien au fil des saisons grâce à des documents authentiques (blog participatif) contact : lauragais@lescarnetsdemile.fr
Publié le 16 Mai 2025
Vent marin léger – Avons passé herse et rouleau à pointes au champ des noyers et commencé à semer le maïs rouge avec le semoir.
Le soir, Paulette est allée à Castel. Les Seloudres sont venus.
Publié le 15 Mai 2025
Pluie dans la nuit – J’ai coupé de mauvaises herbes autour de la maison.
Camille, Paulette et Huguette sont allées à Roou. Paul de Pressage est venu à la veillée demander le semoir du maïs.
Publié le 14 Mai 2025
Ciel mi-couvert, beau temps
Avons fini de couper le fourrage et ramassé la première coupe au champ sous la rigole sur Clauzel.
Le soir ai continué à semer le maïs pour la charrue sur champ noir.
Publié le 13 Mai 2025
Publié le 12 Mai 2025
Beau temps, très chaud
Avons commencé à couper le fourrage au champ sur Clauzel.
Malrieu est venu nous planter le g? à la terre du maïs aux noyers. Vent sur le champ noir.
Publié le 11 Mai 2025
Il y a quelques semaines, Aimé Boyer nous avait raconté les préparatifs d'un mariage à la campagne (voir ici). Il poursuit aujourd'hui avec le jour de la cérémonie... Immersion dans une fête d'autrefois...
"Avant la cérémonie, nous procédions à un brin de toilette, sans douches évidemment, avec de l’eau puisée avec un seau ensuite vidé dans une bassine. Les hommes puis les femmes s’installaient pour cela dans l’écurie. Les femmes s’enfermaient à clé.
Pour le mariage, il n’y avait pas forcément de tenue spéciale mais la tenue du dimanche.
Pour le mari, un costume et chapeau noirs assorti de gants blancs
Pour la mariée, une robe blanche , une couronne, des gants blancs mais il n’y avait à l’époque pas de traîne.
Anecdote un peu triste mais bien souvent le costume et le chapeau noir du marié devaient être utilisés pour l’habiller des décennies plus tard pour ses obsèques
Mais revenons au jour de fête. Rendez vous était donné sur la place du village, non loin de la mairie ou sous la halle qui n’était pas fermée. Les plus proches parents et les jeunes allaient au domicile. Quand il pleuvait – souvent il n’y avait pas de chemin – la mariée était alors amenée au village sur la charrette avec les parents et les demoiselles d’honneur ! Et les plus anciens.
Touts le monde se retrouvait alors sous la Halle, on s’embrassait, se saluait. C’était une petite assemblée joyeuse. Puis le garçon d’honneur appelait au rassemblement, le cortège se formait.
J’ai beau creuser mon champ des souvenirs : je ne me souviens pas, si le marié était avec sa mère, et la mariée avec le père…
Les voilà partis vers la Mairie qui n’était qu’à quelques mètres de là. Le cortège s’était un peu disloqué en une joyeuse pagaille. Hormis les futurs époux et les parents, le reste de la troupe bavardait sans réserve
Le grand escalier en paliers accueillait l’assemblée pour rejoindre la salle des mariages qui était aussi celle du conseil municipal.
Le Maire accueillait. Connaissant beaucoup de monde, cela se passait à la bonne franquette.
Le secrétaire de mairie lisait le code civil relatif au mariage, Monsieur le Maire se tenant debout avec son écharpe tricolore, les mariés étaient devant lui côte à côte. Il posait alors la question à laquelle les époux répondaient immanquablement : OUI ! Le contraire aurait été étonnant. Il embrassait la mariée, félicitait le marié et les parents du nouveau couple.
Puis le secrétaire faisait signer les deux époux, les parents et les témoins.
Le cortège se reformait alors vers l’église ou les cloches appelaient les fidèles avec une autre tenue. Il fallait traverser le village en donnant bonne impression. Il y avait des badauds sur le trottoir. Les commentaires allaient bon train.
Ils entraient dans l’église par le grand escalier, il y avait déjà du monde : des voisins, des amis.
Les nouveaux mariés se plaçaient en avant avec devant eux des chaises prie dieu, les parents de chaque côté de leurs enfants. Les jeunes de la noce s’installaient au plus près avec un certain recueillement.
Je ne vais pas détailler le déroulement de la cérémonie de mariage mais il y a bien sur le OUI attendu.
Tous sortaient de l’église après que les mariés les témoins avaient signé l’acte de mariage. Traversant de nouveau le village, ils allaient s’installer derrière le monument aux morts.
Il y a une façade devant laquelle il était habituel de prendre la photo souvenir qui immortalisait ce jour particulier.
Un système d’échafaudage avait été mis en place en forme de grand escalier. Au milieu, en bas, debout, les mariés, les parents assis de chaque côté, chacun entourant leur enfant. Les grands-parents, quelques petits enfants assis sur leurs genoux. Au premier rang surélevé, les oncles, tantes, cousins et enfin, en haut, le groupe de jeunes tout près de leurs cavalières. Bien sûr tout cela était orné de fleurs surtout blanches, disposées par le photographe. On prenait aussi une photo de couple et parfois de groupe avec les jeunes.
Et les voilà partis vers la maison, ou les attendaient le personnel qui allait accueillir pour la suite incontournable du repas et de l’amitié.
Chemin faisant, ce n’était pas triste ! On entendait quelques chants, quelques histoires et on finissait de faire connaissance entres nouveaux parents."
A suivre dans un prochain post...
Je remercie Aimé Boyer pour son témoignage tellement détaillé et tellement évocateur
Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)
Pour retrouver facilement ces posts et les voir dans leur ensemble vous pourrez cliquer sur la nouvelle catégorie du blog : Lauragais agricole d'autrefois ou sur l'onglet en haut de page. Ils seront également écrits en bleu pour les distinguer des posts du quotidien de la vie d'Emile.
Publié le 11 Mai 2025
Vent d’ouest fort et sec
Avons fini le matin de semer les haricots. Le soir avons chargé le fourrage sur le champ noir.
Publié le 10 Mai 2025
Temps frais, couvert – J’ai fini de semer le maïs au champ du jardin et semé les haricots à côté de la haie qui descend au jardin.
Publié le 8 Mai 2025
Publié le 7 Mai 2025
Beau temps
J’ai continué à semer du maïs avec la charrue au champ du jardin.
Camille et Yves ont ramassé le fourrage sur le champ noir et la luzerne de la perrière. Marie d'Estèbe est venue. Mr Pierre est venu aussi.
Publié le 6 Mai 2025
Vent marin fort – un peu de pluie dans la soirée
J’ai continué à semer du maïs avec la charrue au champ du jardin.
Camille a planté des tomates et ils ont ramassé la luzerne de la perrière.
Publié le 5 Mai 2025
Beau temps chaud sécheresse – J’ai fini de passer le rouleau à pointes au champ du jardin.
Le soir on commence à semer le maïs avec la charrue.
Eux ont coupé le fourrage sur le champ noir.
Publié le 4 Mai 2025
Beau temps menaçant pluie
J’ai continué à passer le rouleau à pointes au champ du jardin.
Eux ont descendu une charrette de fourrage et s’occupent de la grille. Le soir ils ont semé les melons.
Publié le 3 Mai 2025
Beau temps sec
Le matin suis allé à la Chartreuse réparer le timon du rouleau à pointes, et le soir suis allé le chercher et commencé à le passer au champ du jardin.
Camille et Yves ont coupé la luzerne du champ de la prairie.
Publié le 2 Mai 2025
Temps frais avec menace de pluie. Avons rentré le fourrage du hangar sur la grange. Le soir, j’ai fait un guide au semoir du maïs.
Publié le 1 Mai 2025
Publié le 30 Avril 2025
Vent marin, sécheresse
J’ai fini de semer le maïs au champ du jardin. Eux ont chargé la luzerne de la prairie deux charrettes.
Henri Penavayre a porté 40 poussins 85 f pièce.
Publié le 30 Avril 2025
Le vent marin n’a guère quitté la campagne ce mois-là. Tantôt léger, tantôt fort, il balayait le champs des noyers et les autres où les hommes, les manches retroussées, peinaient sous le soleil déjà chaud pour la saison. On avait fini de biner la terre, passé la déchaumeuse, et planté pas moins de 300 oignons – gestes anciens, précis, transmis d’une main à l’autre.
Le temps sec persistait, inquiétant pour les prés, mais favorable à l’avancée des travaux. Le bois de l’orme du moulin fut scié, trois charrettes en furent tirées jusqu’à la vieille grange. Le pailler fut démonté et rentré, 240 balles empilées à l’abri, et dans les rigoles, les viviers et les fossés, on nettoyait, on coupait des mottes, comme pour faire place nette au printemps.
Quelques moments rompaient la monotonie des jours : un passage au marché de Villefranche pour vendre des haricots, un dîner en famille à Roou, un anniversaire discret – Camille Durand avait 27 ans.
Ce mois d’avril-là fut un mois de travail régulier, de gestes sûrs, avec, en toile de fond, le silence d’un monde rural qui suivait encore le rythme des saisons, du vent, et des semailles.
Publié le 30 Avril 2025
Publié le 29 Avril 2025
Vent marin, sécheresse. Avons curé le petit vivier sous la fontaine. Le soir, coupé des mottes sous la rigole sur le champ noir.
Publié le 28 Avril 2025
Vent marin sec. Avons empoché 1 100 kg de maïs jaune vendu à Libouillé de Soupex à 36 f 80. Le soir, continué au bord au champ du jardin.
Publié le 27 Avril 2025
Un mariage à la campagne... l'événement dans une métairie demandait beaucoup de préparatifs. Du menu au hangar de réception, rien n'était laissé au hasard (pas même l'étable). Ce sont les souvenirs savoureux des préparatifs que nous narre aujourd'hui Aimé Boyer.
Élaborer le menu
"La première étape était de trouver une cuisinière qui, le jour du mariage, ferait la cuisine et se mettre d’accord dur ses émoluments. Il fallait ensuite fixer le menu, en accord avec les deux familles, acheter toutes les fournitures pour accompagner les produits de la maison.
On prévoyait ainsi les poules pour le bouillon, les ingrédients pour la farce. On envisageait aussi de un veau ou un agneau, quelques jours avant mais pas trop tôt car il n’y avait pas de chambre froide, ni frigidaire. On réservait les poulets, les pintades et on commandait le poisson : sandre ou brochet. On mettait de côté les œufs pour la mayonnaise et la crème.
Je garde un souvenir ému des hors d’œuvre : les œufs mimosa ou aux anchois. Pardon si j’en oublie...
Dans les bordes, il y avait souvent un four à pain, bien sûr. Le grand-père prenait parfois en charge la fabrication du pain pour cette noce et surtout la madeleine qui allait servir à la fin du repas à éponger la crème.
Préparer les fagots pour porter le four à température, le pétrin, mélanger le blé - le porter au préalable - chez le meunier ! Tout ce qu’il fallait pour réussir cette tâche : du savoir-faire….
Préparer la borde
Quelques jours avant on avait formé des équipes avec des amis, des voisins, en répartissant les rôles pour tout préparer autour de la maison. D’abord le vacher et la basse-cour. Il fallait également que l’écurie soit bien propre. En effet, avant de se mettre à table, les anciens allaient souvent faire un tour dans l’étable. C’est là qu’on estimait la capacité de traction de la borde.
Pour réunir ces grandes tablées, on choisissait parfois le hangar si le grenier était trop petit pas facile d’accès. Pas de souci, on savait faire ! Les repas des battages, des vendanges, pour tuer les cochons, lors des deuils lorsque les gens venaient de loin et bien d’autres…
Quelques jours avant, on avait fait le tour chez les voisins, avec la charrette, pour aller chercher des tables, des tréteaux, des chaises, des nappes, quelques bassines, casseroles, couverts, etc…
La veille du grand jour
Tout le personnel de service était de bonne heure sur le pont : battage, plumage parage… Chacun avait sa charge sous la houlette de la cuisinière. Cela se faisait dans une ambiance joyeuse de discussions et de rires.
Les jeunes gens prenaient part avec les anciens à la mise en place : par exemple pour poser des draps tout autour avec des courdils pour cacher le petit tas de foin ou un vieux mur etc… Au préalable, tout le matériel avait été sorti du hangar.
Venait le moment de poser les tables, caler les bancs, installer les nappes, décorer avec des guirlandes selon l’imagination de chacun quelques fois on recommençait… Pour l’événement, les jeunes filles fabriquaient des roses en papier, des guirlandes, que les garçons venaient chercher pour les poser.
Dans la cuisine, la veille du grand jour, il y avait l’équipe qui plumait et une autre préparant le repas du jour pour nourrir tous les participants à midi. Si on avait prévu l’abattage de gros agneaux ou veaux, une équipe était à la découpe, au parage.
A midi/13 heures, on mangeait la soupe, la cochonnaille, une sauce préparée avec des abats et morceaux récupérés le matin même de bonne heure. Rien ne se perdait. Quelques fruits pour le dessert. On entamait parfois la barrique prévue pour le lendemain. S’il y avait du café, il y avait aussi le pouce. On commençait à célébrer les futurs époux qui participaient à ces préparatifs entrecoupés par la venue du coiffeur ou l’essayage des tenues.
On était impatients. Le lendemain serait un jour de fête."
Je remercie Aimé Boyer pour ce témoignage tellement précieux.
Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)
Pour retrouver facilement ces posts et les voir dans leur ensemble vous pourrez cliquer sur la nouvelle catégorie du blog : Lauragais agricole d'autrefois ou sur l'onglet en haut de page. Ils seront également écrits en bleu pour les distinguer des posts du quotidien de la vie d'Emile.
Publié le 27 Avril 2025
Publié le 26 Avril 2025
Beau temps, sécheresse. Camille Durand, fils de Jean Durand, 27 ans aujourd’hui. Avons rentré le pailler de balles de pailles 210 balles dans le hangar.
Publié le 25 Avril 2025
Beau temps chaud. Avons scié l’orme du moulin et en avons porté trois charrettes à la vieille. Paulette et Camille sont allés à Cabanac.