Publié le 11 Novembre 2024
Beau temps vent d'ouest frais
Avons fini de défaire le Maïs 161 saches pour mme et 161 pour nous en tout 322 saches.
Les carnets d'Emile sont les souvenirs de mes aïeux, métayers dans le Lauragais, qui consignaient chaque jour le labeur familial sur un journal de bord. Nous sommes en 1951 au coeur de l'Occitanie. Je recueille aussi la mémoire des traditions, des méthodes de travail, du quotidien au fil des saisons grâce à des documents authentiques (blog participatif) contact : lauragais@lescarnetsdemile.fr
Publié le 11 Novembre 2024
Beau temps vent d'ouest frais
Avons fini de défaire le Maïs 161 saches pour mme et 161 pour nous en tout 322 saches.
Publié le 10 Novembre 2024
Beau temps d'ouest frais
Avons dépouillé du maïs sur le pied derrière la maison. 26 saches et 26 hier soit 26 pour Mme.
Publié le 9 Novembre 2024
Mauvais temps un peu de pluie, brume le matin et à la nuit.
Le matin avons fait un bas-flanc à l'étable pour les vaches que doit nous porter Mr Pierre et avons monté 31 saches de maïs à la Ginelle, 16 pour mme. Le soir avons défait du maïs.
Publié le 8 Novembre 2024
Pluie fine à midi
Le matin avons ramassé 30 saches de maïs derrière la maison. Le soir avons débroussaillé au champ du genivre. Camille Paulette sont allés à Castelnaudary.
Publié le 7 Novembre 2024
Ciel couvert temps lourd
Le matin avons couvert les meules de tronçons de maïs et nettoyé le poulailler. Le soir j'ai travaillé le coin du champ du genivre
Camille et sa mère sont allés sur le cimetière à Montmaur.
Publié le 6 Novembre 2024
Vent marin
Continué à passer la déchaumeuse à la millière derrière la maison. Avons levé et trié 80 saches de maïs et porté 40 à Mme Paul. Ramassé en ce moment 74 de jaune 50 e 80.
Publié le 5 Novembre 2024
Vent marin
Avons fini de labourer la millière au champ noir. Le soir avons chargé deux charrettes de maïs et continué à passer la déchaumeuse.
Publié le 4 Novembre 2024
Beau temps
Le matin avons labouré au champ noir avec les trois paires. Le soir chargé deux charrettes de maïs et continué à passer la déchaumeuse derrière la maison. Avons réglé avec Madame Paul.
Publié le 3 Novembre 2024
Brouillard belle soirée
Avons fini de passer la déchaumeuse au champ du moulin du poivre et commencé à passer à la millière derrière la maison. Chargé trois charrettes de maïs au même champ.
Publié le 2 Novembre 2024
L'automne était une saison aux tâches multiples à la métairie. Il fallait compter avec un temps plus capricieux et des journées raccourcies. Parfois c'était aussi la saison du changement pour les métayers, d'une borde à l'autre. Aimé Boyer recense pour nous la multiplicités de ces activités essentielles au fonctionnement de l'exploitation familiale.
"L’automne n’était pas une période propice à la rêverie dans les métairies. Il pleuvait souvent et les jours raccourcissaient.
Il fallait rentrer les récoltes, ramasser, transporter, stoker, faire les vendanges, récolter le maïs, les courges.
Tout cela ne laissait aucun répit à l’agriculteur et sa famille. Car il fallait en même temps préparer les semis en respectant la rotation culturale : les pailles sur le maïs et inversement le maïs après le blé avec un labour profond et une fumure animale. Les légumineuses fourragères étaient remplacées suivant la qualité du terrain généralement par du maïs et quelques fois du blé.
Après avoir récolté le maïs, il fallait débarrasser les champs des jambes (las camborlas). Avec la canadienne arracher las tancàs (le départ de la jambe et le racinaire) puis niveler un peu le champ. En effet, en sarclant le maïs on tirait la terre vers le pied, ce qui provoquait une petite bute de terre à chaque rangée. Ensuite on labourait avec la charrue, un labour en planche, léger. Les semis de blé on déjà été évoqués dans les Carnets d’Emile. Il y avait aussi l’orge et l’avoine sans oublier le seigle et autre farouch qu’on semait dans un champ près de la maison pour le distribuer en fin d’hiver au bétail et apporter ainsi un peu de verdures après trois mois de rations sèches.
Dans le même temps, il fallait prendre soin du vin dans la cave.
Il fallait aussi semer les fèves et ce n’était pas une rangée, ou deux mais minimum un hectare ou davantage.
La fève faisait partie de la ration alimentaire des animaux de la ferme mais aussi de l’homme.
C’était la période où on plantait l’ail, l’échalote et l’oignon de Mulhouse.
Venait aussi le moment de faire les labours profonds pour le maïs avec le brabant, tiré par deux paires de bœufs ou vaches et deux personnes employées à temps plein.
Les terres argilo-calcaires du Lauragais ne supportent pas les labours de printemps.
Tout simplement l’argile qui passe l’hiver avec quelques gelées permet d’obtenir des terres meubles. Dans le Bassin Parisien ou les vallées de la Loire, ils n’ont pas ce même problème : ils labourent au printemps et ils sèment dans la foulée.
Mon gendre de Haute Savoie, quand il venait l’été, était étonné de voir ces labours dès le mois d’août.
On pourrait parler aussi du potager à pelleverser et tant d’autres tâches encore.
La Toussaint venant, il fallait aussi travailler les tombes avec la bêche et le fossor. Chaque année, les tombes s’affaissaient un peu. On remettait en forme de trapèze et quelques fleurs que l’on avait cultivées avec difficultés en raison du manque d’eau. Le cimetière n’était pas toujours au village, avec les nombreux déménagements d’une métairie à l’autre, aussi il fallait y aller à pied, au mieux à vélo.
Durant cette période on se rendait aussi sur les foires et marchés de la région car l’année culturale prenait fin le premier ou onze novembre. Il fallait connaître le prix moyen de toutes les denrées alimentaires qui allaient rentrer dans le calcul avec le propriétaire bailleur que l’on reste ou que l’on déménage. "
Un grand merci à Aimé Boyer pour la transmission de ses souvenirs si précieux.
Merci à Serge Visentin pour la photo transmise.
Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)
Pour retrouver facilement ces posts et les voir dans leur ensemble vous pourrez cliquer sur la nouvelle catégorie du blog : Lauragais agricole d'autrefois ou sur l'onglet en haut de page. Ils seront également écrits en bleu pour les distinguer des posts du quotidien de la vie d'Emile
Publié le 2 Novembre 2024
Vent marin fort
Le matin avons labouré au champ noir avec les trois brabants. Avons chargé deux charrettes de maïs derrière la maison et commencé à passer la déchaumeuse au moulin. Camille a fini de passer le rouleau à l'avoine du Poste Yves est allé à la foire à Castel.
Le vétérinaire Heuiller de Revel est venu sonder les vaches pour savoir si elles sont pleines.
Publié le 1 Novembre 2024
Vent marin assez fort
Le matin j'ai clôturé l'avoine au champ du Poste. Le soir suis allé rendre une visite au cimetière de Montmaur.
Publié le 31 Octobre 2024
Beau temps chaud
J'ai travaillé les coins de l'avoine au champ du poste.
Louis Briane d'Airoux est venu chercher un cochon de 115 kg. à 230 f. Avons pesé les nôtres 117 et 124 kg.
Publié le 30 Octobre 2024
Le vent marin a tourné à 10 heures et un peu de pluie qui a repris à la nuit
Avons fini de semer l'avoine au champ de poste. Mis à ce champ 10 sacs. Camille et les femmes ont trié et ensaché 50 saches de maïs en avons porté 25 à la Ginelle. Monsieur Pierre Casting est passé venant d'une sépulture à Revel.
Publié le 29 Octobre 2024
Vent marin modéré
Avons continué à semer l'avoine au champ du poste et chargé deux charrettes de maïs au champ de Brios.
Madame Paul nous a donné 100000 sur le compte du blé.
Publié le 28 Octobre 2024
Publié le 27 Octobre 2024
Beau temps soleil très chaud
Avons jeté 10 balles d'engrais au champ du poste pour l'avoine et hersé avec les trois herses. Yves est allé à Airoux chercher à la herse que le forgeron a réparée et aiguisée. Louis Briand est venu voir un cochon qu'il a acheté à Mme Paul.
Publié le 26 Octobre 2024
Les mentions relatives à l'aviculture sont fréquentes dans les carnets d'Emile. L'élevage des poules, poulets, canards et oies tient en effet une place importante dans l'économie familiale.
On commande fréquemment des poussins à la Coopérative Agricole Lauragaise qu'on élève pour, d'une part nourrir la famille, mais aussi les vendre et compléter ainsi les revenus de l'exploitation. Chez les métayers, le revenu n'est en effet que dans la moitié de la récolte, l'autre moitié étant pour le propriétaire des terres. Certains habitués viennent directement les acheter à la métairie mais on en vend aussi beaucoup au marché de Castelnaudary (11) qui a lieu chaque lundi. Il ne faut guère plus de quelques semaines et, certes, beaucoup de soins pour amener un poulet à être vendu.
D'autre part, les poules pondeuses fournissent les œufs que l'on vend à raison de plusieurs douzaines par semaine aux clients fidèles.
A la saison d'automne, commence la période du gavage des canards gras. Les canards ont été élevés depuis la fin de l'été en plein air puis durant 3 semaines sont gavés avant d'être vendus prêts être transformés ou, selon le choix de l'acquéreur, déjà transformés. Les confits, les foies gras, les salés sont autant de savoir-faire que l'on met ainsi en valeur. Selon les métairies, on fait le choix de gaver les canards, des "mulards" pour la plupart, au maïs blanc ou au maïs jaune.
Certaines exploitations sont davantage tournées vers les oies, ce n'est pas le cas chez Emile, où l'on en élève quelques-unes chaque année mais une moindre proportion.
On peut également encore trouver chez certains quelques dindons ou pintades.
Cet élevage avicole est alors, pour l'essentiel, dévolu aux femmes. Les fermières ont ainsi en charge toutes les tâches de soins, nourrissage, abattage, transformation et vente qui concernent ces animaux et complètent de façon importante le revenu de l'exploitation confiée aux métayers.
Petit lexique occitan :
Je remercie Laure Pagès, Christiane et Jean-François Bruno et Marie-Pierre Guisiti pour les documents.
Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)
Pour retrouver facilement ces posts et les voir dans leur ensemble vous pourrez cliquer sur la nouvelle catégorie du blog : Lauragais agricole d'autrefois ou sur l'onglet en haut de page. Ils seront également écrits en bleu pour les distinguer des posts du quotidien de la vie d'Emile.
Publié le 26 Octobre 2024
Brume le matin
Avons porté le dernier maïs jeun à Ginelle. 74 saches 37 pour chacun le matin
Avons récolté 1000 litres de vin avec la pompe de la commune. Le soir avons chargé le dernier maïs du champ noir quarte charrette.
Mme Paul a a pris un cochon de 106 kg qu'elle vendu à Jules Biau cantonnier de la Rigole à 230 f le kg
Publié le 25 Octobre 2024
Un peu de pluie dans la nuit
Avons trié et partagé le maïs roux 74 saches 37 pour chacun suis allé à Airoux payer les dépiquaisons
25120 kilos à 130 f les 100 kg = 32656
8010 kg d'avoine ----------- = 10530
2220 kg d'orge ------------- = 2886
total = 46020
J'ai payé le forgeron du travail de l'année 10100
J'ai réparé la guide de la charrette
Aimé m'a fourni le fer.
Publié le 25 Octobre 2024
Vent marin calme
J'ai tondu la queue des boeufs. Le soir j'ai fait une auge pour les porcelets. Elie Puget est venu dîner.
Publié le 23 Octobre 2024
Quelques gouttes de brume. Le matin avons fini de monter le maïs jaune du champ noir et continué à y labourer avec les trois brabants.
Payé la Saillie de la vache à Bordes Cantaloup
Publié le 22 Octobre 2024
Beau temps
Avons continué à labourer au champ noir. Le soir avons râtelé et chargé une charrette de fourrage 4e au dessus du champ noir. J'ai porté les comptes à Monsieur Pierre au Megbi avec Madame.
Publié le 21 Octobre 2024
Publié le 20 Octobre 2024
Un peu de pluie dans la nuit
J'ai porté la herse à réparer au forgeron. Camille est allé à Estèbe changer un Mace de blé et cinq sacs d'orge. Le soir avons chargé deux charrettes de maïs jaune au champ noir.