Publié le 18 Novembre 2021
Vent marin tourné l'après-midi pluie à la nuit
Le matin de bon matin j'ai fini de labourer le champ des artichauts avec le tracteur et suis allé le rendre
Emile est venu dîner et Yves et venu souper
Les carnets d'Emile sont les souvenirs de mes aïeux, métayers dans le Lauragais, qui consignaient chaque jour le labeur familial sur un journal de bord. Nous sommes en 1951 au coeur de l'Occitanie. Je recueille aussi la mémoire des traditions, des méthodes de travail, du quotidien au fil des saisons grâce à des documents authentiques (blog participatif) contact : lauragais@lescarnetsdemile.fr
Publié le 18 Novembre 2021
Vent marin tourné l'après-midi pluie à la nuit
Le matin de bon matin j'ai fini de labourer le champ des artichauts avec le tracteur et suis allé le rendre
Emile est venu dîner et Yves et venu souper
Publié le 17 Novembre 2021
Déc 1952 - Au coeur de la nuit noire, la lumière du phare de la moto rebondissait sur les troncs gris des platanes. Les métayers à la recherche d'Hélène entre peur et espoirs...
S2 - Chapitre 28 - La sale journée de Germain
Au coeur de la nuit noire, la lumière jaune du phare de la moto rebondissait sur les troncs gris des platanes les faisant défiler comme une frise végétale interminable. Germain n'avait pas dorm...
https://www.bordeperdue.fr/post/s2-chapitre-28-la-sale-journ%C3%A9e-de-germain
Publié le 17 Novembre 2021
Vent marin plus fort. J'ai labouré le haut du champ de derrière la maison avec le tracteur. Camille a semé le champ du ruisseau mis 200 kg de blé
Mariage d'Antoinette Fauré du Tivoli
Publié le 16 Novembre 2021
Vent marin modéré
Avons semé le champ sous le petit bois. Mis 4 sacs de P4. Le soir j'ai repris de labourer avec le tracteur. J'ai labouré le haut du champ des artichauts. Avons payé Yves Fauré de sa perme agricole 3500 F
Publié le 15 Novembre 2021
Brouillard le matin beau temps le soir
Le matin avons fini de labourer le fourrage du ruisseau. Le soir avons commencé de herser le champ sous le petit bois et au ruisseau avec les deux herses. Yves fauté est allé faire des couronnes pour la noce de sa cousine Antoinette de Bordeneuve au Tivoli qui se marie samedi
Publié le 14 Novembre 2021
Pluie dans la nuit et rafales dans la journée
Avons labouré au fourrage du ruisseau. le soir j'ai commencé de nettoyer la fossé qui descend à la vigne
Publié le 13 Novembre 2021
Emile évoque les semailles dans ses carnets, une période de l'année cruciale surtout à l'heure où les assolements comportaient beaucoup de blé. La météo de novembre et décembre était alors - et encore aujourd'hui - une inquiétude vive. Ne pas semer trop en retard... Cette évocation a fait resurgir quelques souvenirs. Voici ceux d'Aimé du temps où l'on semait à la main et qu'il a eu l'amabilité de m'adresser. Nous les avions déjà publiés ici mais ils sont tellement précis et évocateurs qu'ils méritent d'être proposés à nouveau à votre lecture.
Les semences :
Dans les années 40 et 50, les agriculteurs produisaient leurs propres semences. "Nous faisions des échanges entre nous. Il y avait aussi quelques négociants qui passaient dans les fermes et proposaient des semences de blé de la Beauce. Ils nous disaient que c'étaient des blés à grand rendement, sourit-il. Ce qu'il ne nous disaient pas bien-sûr, c'est nous n’avions pas le potentiel pour produire ! Nous n'avions ni l'engrais, ni les semoirs adaptés, ne les produits nécessaires mais c’était un espoir auquel nous nous raccrochions. Nous le voyons tous les jours avec les carnets d'Émile, le tournant était bel et bien négocié. Avant les années 50 nous ne parlions pas surface, c'étaient des arpents, le journal."
Les rendements :
"Si, aujourd’hui, on parle de quintaux/hectare, à l'époque on connaissait presque le nombre de grains de blés à l’hectare. On parlait de semences : un sac de blé 80 kilos, c’était le poids spécifique recherché pour commercialiser le blé. Par exemple 80 kilos produisaient plus ou moins 8 sacs de semence à 80 kilos, 640 kilos donc. Plus ou moins. Je ne saurais dire ce que ça représentait en termes de surface."
Le journal :
C'était une évaluation du temps qu'il fallait pour ensemencer un champ ou une surface donnée à la main. Un grand champ pouvait contenir un certain nombre de journées d'homme à semer. C'était une vieille notion qui a parfois perduré tant que les mesures de semences ne pouvaient servir.
"Notre journal en Lauragais variait. Semé à la main, tributaire du vent, du terrain sec ou mou et de tant d'autres facteurs. reprend Aimé. Les chaussures étaient des sabots (les esclòps en occitan) qui ramassaient facilement la boue, ralentissaient la marche surtout dans les champs en pente du Nord Lauragais. Cela ne facilitait pas l'avance du semeur"
Les jalons :
Ils étaient faits avec les jambes de maïs (las cambòrlas) que les animaux avaient nettoyées de leurs feuilles. Ils étaient plantés à chaque bout du champs, parallèlement au fossé. "Quand les champs étaient rectangulaires ou carrés, pas de problème. Pour les autres formes trapézoïdales, triangulaires ou biscornues, c'était parfois plus compliqué."
Le semis :
"Nos jalons en place, il fallait s’occuper du blé ou de l'orge ou de l'avoine. Ils constituaient l'essentiel de notre assolement d'alors. D'abord on montait au grenier pour en descendre la quantité de grain programmée pour la journée de semis. Ce blé qui avait été passé au trieur à grain ambulant était étalé. On faisait un mélange de vitriol et d'eau - à vertu fongicide - que l’on vidait sur le tas et il était mélangé comme du mortier. Nous étions alors prêts pour semer."
Le sac de blé posé sur la canadienne, une bouteille dans la musette pour la soif, le semeur était prêt. "On n’allait pas chez le docteur, mais on savait qu’il fallait boire. Je préparais ensuite le semenador (prononcer semenadou) : une sache en jute, une petite corde attachée à l’angle bas du sac, et l’autre bout à l’angle de la gueule du sac qui contenait une quantité de blé suffisante pour faire l’aller retour. Ce semenador (voir reconstitution photo) était posé de façon à être divisé en deux sur le bras.
Le rythme et le geste du semeur :
"Nous y allons. On prend position devant le premier jalon en imaginant une ligne virtuelle avec le jalon. On commence par jeter un peu de blé autour de soi pour combler la marge. Et en avant, d'un pas régulier, ni trop grand, ni trop petit. Une fois le rythme pris, ça devenait presque mécanique. D'ailleurs ce n’était pas si désagréable. Quand le pied gauche touchait le sol, le bras droit partait en un geste large comme une demi-lune. Autant vous dire que lorsque cela durait une journée entière, le soir, on n’avait pas besoin de compter les moutons pour s’endormir.
Personnellement, je n’étais pas un champion. Je ne lâchais pas le blé régulièrement. Et au printemps, ça faisait des tas ou des ondulations. Et bien-sûr les voisins ne manquaient pas de me le signaler en riant, surtout les anciens, mais c'était bon enfant.
Ensuite, pour couvrir il y avait aussi la herse et quand le temps le permettait, on terminait en passant le rouleau en bois."
Merci à Aimé B. pour sa précieuse collaboration et ses souvenirs savoureux et tellement précis.
Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)
Pour retrouver facilement ces posts et les voir dans leur ensemble vous pourrez cliquer sur la nouvelle catégorie du blog : Lauragais agricole d'autrefois ou sur l'onglet en haut de page. Ils seront également écrits en bleu pour les distinguer des posts du quotidien de la vie d'Emile.
Publié le 13 Novembre 2021
Vent d'ouest avec quelques petites rafales de pluie
Avons ramassé 8 charrettes de betteraves. Le soir j'ai labouré avec le tracteur
Avons commencé le matin le champ des artichauts
Publié le 12 Novembre 2021
Beau temps un peu de pluie à la nuit
Avons coupé lié et chargé et déchargé les tronçons de maïs de derrière la maison
Gaston est venu labourer avec le tracteur au champ des aygalots. Gaston le forgeron est venu chercher deux cochons de l'année pour les porter au Tivoli. Paulette est allée aider à rentrer du maïs à Roou chez ses parents.
Publié le 11 Novembre 2021
J'ai préparé les raies du bord et tracé le milieu au champ des aygalots pour labourer demain avec le tracteur. Camille et Paulette sont allés à Roou après dîner
Publié le 10 Novembre 2021
Fin décembre, 1952, Hélène et Marcel ont quitté la borde précipitamment. Les Bourrel les recherchent. Leurs pas les ont-ils menés vers les péniches du Canal du Midi ?
S2- Chapitre 27 - Enquête sur le Canal du Midi
Dans le sas de l'écluse elliptique de Gardouch, un long bâtiment sombre attendait que le niveau de l'eau descendît pour poursuivre son voyage vers Toulouse après avoir franchi la voûte arrondi...
https://www.bordeperdue.fr/post/s2-chapitre-27-enqu%C3%AAte-sur-le-canal-du-midi
Publié le 10 Novembre 2021
Vent marin très fort le matin calme et tourné la soirée
Avons coupé lié et chargé quatre charrettes de tronçons de maïs les derniers du champ des artichauts
Le facteur m'a apporté 2217 francs de l'assurance sociale pour mon bandage.
Publié le 9 Novembre 2021
Vent marin orageux
Avons fini de semer le blé P4 au haut du grand champ. Mis à ce champ 8 sacs. Continué à couper et charger des tronçons de maïs au champ des artichauts. Paulette et Fine sont allées à Villefranche vendre des lapins à 590 f.
Publié le 8 Novembre 2021
Beau temps doux
Avons continué à semer du blé au haut du grand champ chargé les derniers tronçons de maïs du champ des aygalots deux charrettes et commencé d'en couper au champ des artichauts
Publié le 7 Novembre 2021
Vent marin modéré et presque chaud
Avons fini de couper les tronçons du maïs au champ des aygalots
Gaston Lanegrasse est venu chercher le dernier maïs. Avons commencé à semer du blé au milieu et haut du grand champ du P4
Publié le 6 Novembre 2021
L'automne était une saison aux tâches multiples à la métairie. Il fallait compter avec un temps plus capricieux et des journées raccourcies. Parfois c'était aussi la saison du changement pour les métayers, d'une borde à l'autre. Aimé Boyer recense pour nous la multiplicités de ces activités essentielles au fonctionnement de l'exploitation familiale.
"L’automne n’était pas une période propice à la rêverie dans les métairies. Il pleuvait souvent et les jours raccourcissaient.
Il fallait rentrer les récoltes, ramasser, transporter, stoker, faire les vendanges, récolter le maïs, les courges.
Tout cela ne laissait aucun répit à l’agriculteur et sa famille. Car il fallait en même temps préparer les semis en respectant la rotation culturale : les pailles sur le maïs et inversement le maïs après le blé avec un labour profond et une fumure animale. Les légumineuses fourragères étaient remplacées suivant la qualité du terrain généralement par du maïs et quelques fois du blé.
Après avoir récolté le maïs, il fallait débarrasser les champs des jambes (las camborlas). Avec la canadienne arracher las tancàs (le départ de la jambe et le racinaire) puis niveler un peu le champ. En effet, en sarclant le maïs on tirait la terre vers le pied, ce qui provoquait une petite bute de terre à chaque rangée. Ensuite on labourait avec la charrue, un labour en planche, léger. Les semis de blé on déjà été évoqués dans les Carnets d’Emile. Il y avait aussi l’orge et l’avoine sans oublier le seigle et autre farouch qu’on semait dans un champ près de la maison pour le distribuer en fin d’hiver au bétail et apporter ainsi un peu de verdures après trois mois de rations sèches.
Dans le même temps, il fallait prendre soin du vin dans la cave.
Il fallait aussi semer les fèves et ce n’était pas une rangée, ou deux mais minimum un hectare ou davantage.
La fève faisait partie de la ration alimentaire des animaux de la ferme mais aussi de l’homme.
C’était la période où on plantait l’ail, l’échalote et l’oignon de Mulhouse.
Venait aussi le moment de faire les labours profonds pour le maïs avec le brabant, tiré par deux paires de bœufs ou vaches et deux personnes employées à temps plein.
Les terres argilo-calcaires du Lauragais ne supportent pas les labours de printemps.
Tout simplement l’argile qui passe l’hiver avec quelques gelées permet d’obtenir des terres meubles. Dans le Bassin Parisien ou les vallées de la Loire, ils n’ont pas ce même problème : ils labourent au printemps et ils sèment dans la foulée.
Mon gendre de Haute Savoie, quand il venait l’été, était étonné de voir ces labours dès le mois d’août.
On pourrait parler aussi du potager à pelleverser et tant d’autres tâches encore.
La Toussaint venant, il fallait aussi travailler les tombes avec la bêche et le fossor. Chaque année, les tombes s’affaissaient un peu. On remettait en forme de trapèze et quelques fleurs que l’on avait cultivées avec difficultés en raison du manque d’eau. Le cimetière n’était pas toujours au village, avec les nombreux déménagements d’une métairie à l’autre, aussi il fallait y aller à pied, au mieux à vélo.
Durant cette période on se rendait aussi sur les foires et marchés de la région car l’année culturale prenait fin le premier ou onze novembre. Il fallait connaître le prix moyen de toutes les denrées alimentaires qui allaient rentrer dans le calcul avec le propriétaire bailleur que l’on reste ou que l’on déménage. "
Un grand merci à Aimé Boyer pour la transmission de ses souvenirs si précieux.
Merci à Berthe Tissinier pour la photo transmise.
Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)
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Publié le 6 Novembre 2021
Vent marin pluie modérée ciel couvert
Roger Puget de Besombes est venu chercher la vendange pour distiller. Moi et Yves avons chargé et déchargé trois charrettes de tronçons de maïs au champ des aygalots. Anna Puget de Roou est venue nous aider à tuer les canards
Publié le 5 Novembre 2021
Vent marin très fort
Avons fini de ramasser le maïs. Avons eu en tout 400 saches sans compter celui que le bêtes ont mangé. Le soir suis allé à Avignonet faire faire le laisser passer pour distiller demain. Avons commencé à couper des tronçons de maïs au champ des aygalots.
Publié le 4 Novembre 2021
Publié le 3 Novembre 2021
A quelques jours de Noël 1952, les soucis de la borde sont-ils en voie d'apaisement ou deviendront-ils le chagrin des métayers ?
Un nouvel épisode de Ceux de la Borde Perdue, la saga des métayers autour de Noël et ses traditions en Lauragais
S2 - Chapitre 26 - Chagrins de Noël
La brume entourait les lampes des réverbères d'un halo fragile. S'en échappait une lueur faiblarde qui étirait les ombres au sol des rues désertes de Florac. Aussi loin qu'on regardât, les vo...
https://www.bordeperdue.fr/post/s2-chapitre-26-chagrins-de-no%C3%ABl
Publié le 3 Novembre 2021
Rafales de pluie
Avons commencé à ramasser le maïs derrière la maison
Yves est arrivé en permission agricole à midi
Publié le 2 Novembre 2021
Ciel mi-couvert beau temps
Avons fini de ramasser le maïs du champ des Aygalots et commencé derrière la maison le matin j'ai mené la truie dite de Revel au mâle à Metchou chez Touja payé 600 f.
Boutibonnes est venu châtrer 8 cochons payé 500 f.
Publié le 1 Novembre 2021
Pluie le matin belle soirée
Suis allé à la chasse je n'ai rien tué.
Camille Castelle est venu se faire payer 500 kg d'avoine de semence à 27 le kg. Donné 13500 f.
Publié le 31 Octobre 2021
Pluie dans la nuit et la matinée.
Le matin avons vidangé le vin de presse et empoché les sacs d'avoine à 50 kg vendus à Loupiac de Vendines. Le soir avons ramassé 18 saches de maïs au champ des Aygalots
Publié le 30 Octobre 2021