Publié le 13 Septembre 2021

Jeudi 13 septembre 1951 - les averses

Vent marin averses de pluie

Le matin avons continué à labourer avec le tracteur au grand champ. Le soir avons coupé des crêtes au champ des artichauts.

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Publié le 12 Septembre 2021

Mercredi 12 septembre 1951 - le fumier et les crêtes

Vent marin orageux

Avons continué à labourer avec le tracteur au grand champ au fourrage. Eux ont étendu au fumier plus haut et coupé des crêtes. Les femmes ont fait la lessive.

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Publié le 11 Septembre 2021

photo coll. S.Arnaud

photo coll. S.Arnaud

Dans les années 50, lorsque Emile rédige les pages publiées ici, il n'y a guère plus de métayers dans le Lauragais. Les grandes heures des moulins sont déjà, elles-aussi, au rang des souvenirs.

S'il évoque pourtant fréquemment dans ses lignes le Moulin du poivre, ce n'est que pour évoquer les terres qui entourent les ruines de ce moulin qu'Emile travaille.

S'il était nommé ainsi, ce moulin, ce n'est pas parce que le meunier (le molinier en occitan)  moulait cette épice. C'est parce qu'il "se faisait du poivre", c'est à dire beaucoup de souci car son moulin n’était pas l'un des mieux exposés aux vent dominants, Cers et Autan.

Les collines du Lauragais était hérissées quelques décennies plus tôt de nombreux moulins qui connaissaient une activité considérable jusqu'au début du XXe siècle. Le meunier était d'ailleurs un personnage prestigieux de la vie locale. En effet, les moulins jouaient un rôle essentiel dans la vie sociale et économique du Lauragais. Les farines de blé et, dans une moindre mesure, de maïs étaient prépondérantes dans la nourriture quotidienne. Le pain, le millas pour ne citer qu'eux en étaient des éléments centraux.

D'un moulin à l'autre, les meuniers, parfois à l'aide de longues vues, observaient les actions de leurs homologues sur les toiles tendues ou repliées sur les ailes, ce qui constituait de précieuses indications sur l'évolution des vents parfois si capricieux qui, d'alliés et de force motrice, pouvaient devenir ennemis et source de dégradations sur l'outil de travail. La vigilance du meunier était constante, l'inquiétude de tous les instants...

Le déclin des moulins lauragais s'est enclenché au moment de la 1ère guerre mondiale et s'est encore renforcé avec l'apparition des concasseurs électriques dans les décennies suivantes.

Un regain de l'activité des meules de pierre a pourtant eu lieu lors de le 2nde guerre mondiale. Les meuniers sont ainsi remontés aux ailes. Les concasseurs électriques, mis sous scellés, les moulins sont devenus des outils de travail contrôlés par des perquisitions de gendarmerie et des autorisations de moulage strictes. Cela n'a pas empêché le développement de fraudes, pour contourner la rigueur des tickets de rationnement. De nuit, lorsqu'on le pouvait on apportait un peu de blé pour pouvoir échanger de la farine auprès du boulanger contre un peu de pain. On s'y rendait par des chemins détournés, jamais le même, la peur au ventre de tomber sur un éventuel contrôle.

Après la guerre, le déclin des moulins s'est accéléré. Pour ne plus payer la patente d'une activité qui ne suffisait plus à faire vivre les familles de meuniers, certains ont démonté aux-mêmes les ailes et les toits de leurs moulins, se tournant vers l'agriculture et quittant à regrets leurs outils de travail qui, peu à peu, ont continué  se délabrer. Certains ont été rasés, d'autres restent encore fièrement dressés, privés de leurs ailes, se fissurant lentement comme pour rappeler le labeur d'antan des moliniers si directement lié à l'activité agricole.

Regardez bien en traversant le Lauragais, ils sont encore là, saluant notre passage et nous susurrant de nous souvenir encore un peu de leurs ailes absentes qui battaient l'air pour "faire farine" comme on disait alors.

Lexique occitan :

le moulin : le molin

le meunier : le molinier

les ailes : las alas, las telas

la meule : la mòla

le blé : le blat

le maïs : le mil

L'avoine : la civada

Sur ce sujet, on pourra lire le passionnant ouvrage de Jean et Huguette Bézian, Les grandes heures de moulins occitans, Plon, Terre Humaine, 1994, recueil de témoignages de meuniers très éclairants sur l'évolution ce métier disparu et fourmillant d'anecdotes.

Je remercie encore Serge pour les clichés des moulins de Baziège qu'il m'a transmis pour les partager avec vous.

Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)

Pour retrouver facilement ces posts et les voir dans leur ensemble vous pourrez cliquer sur la nouvelle catégorie du blog : Lauragais agricole d'autrefois ou sur l'onglet en haut de page. Ils seront également écrits en bleu pour les distinguer des posts du quotidien de la vie d'Emile.

Lauragais d'Autrefois (145) : Le Lauragais des moulins/Le Lauraguès des molins

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Publié le 11 Septembre 2021

Mardi 11 septembre 1951 - labourer avec le bisoc
Mardi 11 septembre 1951 - labourer avec le bisoc

Vent marin orageux

Avons déchargé trois charrettes de fourrage. Gaston a fini de labourer le haut du grand champ avec le bisoc. Le soir avons commencé pour le maïs avec la balance. Continué à couper des crêtes. Camille est allé à Gardouch chercher un cuvier.

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Publié le 10 Septembre 2021

Lundi 10 septembre 1951 - dépiquer le fourrage de grain

Vent marin orageux

Le matin sommes allés dépiquer le fourrage de grain à la Planète chez Bayssières avons eu 145 kg. Le soir j'ai continué à labourer avec le tracteur au grand champ. Avons chargé deux charrettes de fourrage et commencé de couper celui du champ du pailler. Galaup est venu chercher 107 litres de vin à 25 = 2675 f

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Publié le 9 Septembre 2021

Les Carnets d'Emile au 1er Terroir à Livres de Villefranche-de-Lauragais (31)

A l'invitation des organisateurs du 1er Terroir à Livres de Villefranche de Lauragais, Les Carnets d'Emile et Ceux de la Borde Perdue (http://www.bordeperdue.fr) auront leur stand afin de promouvoir et mieux faire connaître les deux sites.

Amis lecteurs, n'hésitez pas à venir le samedi 11 septembre entre 10h et 19h sous la Halle centrale. Nous pourrons y échanger à loisir au sujet du webroman feuilleton Lauragais ou du blog qui recueille la mémoire des métayers d'antan depuis plus de cinq ans maintenant.

Si vous êtes responsable associatif ou élu, nous pourrons aussi y envisager si vous le souhaitez la tenue d'une conférence dans votre ville ou village concernant l'agriculture et les méthodes de travail du Lauragais d'antan.

 

L'affiche du 1er Terroir à Livres

L'affiche du 1er Terroir à Livres

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Publié le 9 Septembre 2021

Dimanche 9 septembre 1951 - les crêtes

Vent marin orageux

Le matin avons chargé des crêtes de maïs. Le soir avons chargé deux charrettes de fourrage aux frênes. Gaston Lanegrasse est venu réparer le pneu avant au tracteur. Yves Fauré est venu en permission. Camille Puget de Roou est venu souper hier au soir.

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Publié le 8 Septembre 2021

Lauragais d'antan : scène de chasse dans les vallons

Décembre 1952 - Léonce sous un soleil pâle quitte la borde de bon matin pour se rendre à la chasse dans les coteaux du Lauragais. Il aimerait y être tranquille pour réfléchir mais parfois les événements ne se déroulent pas comme on l'attend...

Un nouvel épisode de Ceux de la Borde Perdue à découvrir ici...

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Publié le 8 Septembre 2021

Samedi 8 septembre 1951 - le fourrage de grain

Vent marin léger un peu de pluie à 7 heures. Avons chargé deux charrettes de fourrage de grain et ramassé celui de 3e coupe des frênes 

Gaston a continué de labourer avec le tracteur et il va finir au Souleilla et commencé en haut du grand champ

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Publié le 7 Septembre 2021

Vendredi 7 septembre 1951 - le tracteur

Vent marin léger très chaud

Avons coupé le fourrage des frênes Moi j'ai labouré le souleilla avec le tracteur. Le soir ils ont déchargé le fourrage du grand champ trois charrettes

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Publié le 6 Septembre 2021

Jeudi 6 septembre 1951 - labourer le souleilla

Vent marin chaud couvert la matinée

Avons coupé le fourrage de grain et chargé trois charrettes de 3e coupe au grand champ Gaston Lanegrasse est venu commencer de labourer avec le tracteur Il a commencé au Souleilla pour l'avoine

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Publié le 5 Septembre 2021

Mercredi 5 septembre 1951 - 3e coupe de fourrage

Vent marin lourd Lematin avons fini de sortir le fumier au grand champ 32 charrettes. Le soir avons coupé du fourrage 3e coupe au ruisseau et moi j'ai labouré despotes à côté de la jeune vigne

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Publié le 4 Septembre 2021

Mardi 4 septembre 1951 - 22 charrettes

Beau temps chaud

Avons sorti 22 charrettes de fumier au fond de la grande pièce

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Publié le 4 Septembre 2021

Lauragais d'Autrefois (144) : la granda bugada, la grande lessive à la borde

Voici un témoignage que je vous avais présenté il y a deux ans environ, recueilli auprès de Paulette D., ma grand mère. Elle y relate les journées de grande lessive, la granda bugada (la grande buée) et le travail que cela représentait.

"La lessive habituelle que l’on faisait une fois par semaine, le plus souvent le lundi, ne ressemblait pas aux grandes buées que l’on faisait deux ou trois fois par an pour laver les draps.

Une fois par semaine, on triait le linge et grâce à l’eau tirée du puits ou, à la Rigole (nb : le cours d'eau à proximité) lorsque la saison s’y prêtait, on lavait et on battait le linge de toute la famille avant de le mettre à sécher sous un hangar. On utilisait pour la ruscada (lessive en occitan) une lessiveuse, du savon et de l’huile de coude pour frotter vigoureusement

On lavait aussi les draps de toute la maisonnée du propriétaire. On attendait qu’il y en ait suffisamment car c'était un sacré travail. La granda bugada (la grande buée en occitan) avait lieu ainsi trois ou quatre fois par an, en général, au début du printemps et de l’automne.Toutes les femmes des métayers étaient réunies pour cette occasion.

Les draps étaient mis à tremper la veille dans le dorc, c’était un grand cuvier de bois cerclé de fer, muni d’une bonde et d'un tuyau sur le côté permettant l’évacuation de l’eau. (nb : L’appelation dorc désigne communément un pot à graisse en occitan mais dans ce cas, c'est également le cuvier) 

Les draps trempaient une nuit entière avec de la cendre qu'on mettait par dessus, enfermée dans un vieux drap. Le matin, les femmes des métayers se réunissaient et nous mettions l’eau à chauffer dans une lessiveuse ou un grand chaudron. Cette eau était versée petit à petit sur les draps, récupérée par l'évacuation et remise à chauffer. L’opération devait être suffisamment lente pour que l’eau monte lentement en température au fur et à mesure, de la buée se répandant dans tout le local, le plus souvent nous faisions cela sous un vieil hangar. Une eau bouillante déversée directement aurait pu faire s’amalgamer les saletés plutôt que des les dissoudre grâce aux propriétés détergentes de la cendre. 

Le lissieu, l’eau de lessive, faisait ainsi plusieurs cycles au fur et à mesure dans le dorc. Au bout de deux à trois heures, lorsqu’elle bouillait, on évacuait alors toute cette eau sale. Parfois, on n'était pas d'accord, il y avait de petites chamailleries.  Certaines considéraient que l’eau était suffisamment chaude, d’autres préféraient en verser encore davantage. Après utilisation l’eau de lessive était répandue  sur le tas de fumier le plus proche à grands coups de seaux en fer blanc. Les draps encore lourds de l’eau qu’ils contenaient, lorsqu’ils étaient un peu refroidis, étaient entassés dans de grandes panières ou des comportes.

Il fallait alors attendre l’intervention des hommes qui, grâce à des brouettes, ou à la force des bras, les apportaient jusqu’au bord de la Rigole de la plaine.

Il fallait alors entreprendre le rinçage. Selon la saison, le travail était de taille, on pouvait en cumuler jusqu’à cinquante. Les abords de la Rigole n'étaient pas aménagés pour cette opération et elle n’en était rendue que plus délicate. Un drap pouvait nous échapper et être emporté par le courant pour aller s’échouer dans les racines sur les berges. L’eau dévalant du barrage de Saint Ferréol pour aller alimenter le Canal du Midi pouvait être très froide à certains moments de l'année, on ne sentait plus nos mains glacées.

Les draps rincés, il fallait enfin les essorer. On se mettait alors deux par deux pour les tordre et leur faire rendre le plus d’eau possible. Cette tâche pénible n’était pas la dernière, puisqu’il fallait encore les étendre sous un hangar le long de fils prévus pour cela."

Je remercie Paulette D. pour son témoignage et la famille Nardèze qui m'a confié de précieux clichés dont celui de la lessive.

Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)

Pour retrouver facilement ces posts et les voir dans leur ensemble vous pourrez cliquer sur la nouvelle catégorie du blog : Lauragais agricole d'autrefois ou sur l'onglet en haut de page. Ils seront également écrits en bleu pour les distinguer des posts du quotidien de la vie d'Emile.

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Publié le 3 Septembre 2021

Lundi 3 septembre 1951 - ramasser les pommes de terre

Beau temps couvert ciel mi-couvert

Le matin avons ramassé les pommes de terre

Avons eu en tout 20 sacs de 50kg. Le soir avons commencé à couper du fourrage de 3e coupe et moi suis allé à Folcarde chercher le gros brabant qui était en réparation. J'ai commencé de labourer au Souleilla

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Publié le 2 Septembre 2021

Dimanche 2 septembre 1951 - Ventiler les fèves

Beau temps

Le matin avons fini de ventiler les fèves il y a eu 19 sacs. Sommes allés à la fête à Labastide d'Anjou moi Camille et Paulette

Suis passé à Villefranche pour payer la cuve à Espitalier somme 25000 f et 5000 que j'avais donné quand nous avons fait l'affaire

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Publié le 1 Septembre 2021

Lauragais d'antan : fèves et blés, les semis

Décembre 1952 - Quand vient le temps de semer les fèves au potager, les blés dans les sillons, les métayers se laissent parfois aller à la tristesse des jours gris. Solange se sent prisonnière à la borde et Léonce, diminué...

Un nouvel épisode de Ceux de la Borde Perdue à retrouver ici : Tristesses à la borde

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Publié le 1 Septembre 2021

Samedi 1er septembre 1951 - le camion est venu

Beau temps chaud

Le matin j'ai fini de biner la vigne vieille. Après Crespy est venu avec le camion et quatre hommes porter la cuve à vendange que nous avons achetée à espalier de Villefranche de 30hl 30000 f.

Le soir avons battu les. fèves mais nous n'avons pas fini de le ventiler. 

Camille et sa mère sont allés dépiquer à la Chartreuse de Montmaur.

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Publié le 31 Août 2021

Vendredi 31 août 1951 - ramasser les pommes de terre

Beau temps un peu de pluie à huit heures

Le matin avons biné à la vigne vieille le soir avons ramassé les pommes de terre à la vigne 10 sacs 

espalier de Villefranche est venu nous dire que demain il nous apporterait la cuve à vin. 

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Publié le 30 Août 2021

Jeudi 30 août 1951 - dépiquer puis battre les haricots
Jeudi 30 août 1951 - dépiquer puis battre les haricots

Vent marin modéré tourné à deux heures

Avons dépiqué chez Dagada à la garrigue fini au souper

Il a eu 178 de blé 100 d'avoine et 60 d'orge Camille et sa mère ont fini en Touzet à deux heures. Le soir ils ont battu les haricots

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Publié le 29 Août 2021

Mercredi 29 août 1951 - aider dans les métairies

Vent marin moins fort

Avons fini à midi de dépiquer chez Subra il a eu 184 de blé 130 d'avoine 41 d'orge

Après dîner avons commencé chez dagada àa la Garrigue

Camille et sa mère sont allés en Touzet ils ont commencé à 2 heures

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Publié le 28 Août 2021

Photo coll.Nardèse

Photo coll.Nardèse

Je vous propose de redécouvrir aujourd'hui un témoignage concernant les battages que j'avais publié il y a deux ans environ.

« Le fauchage réalisé, nous faisions des gerbes puis des tabels dans les champs, ces petits tas de gerbes inclinés qui attendaient le passage de la charrette pour les rapporter dans la cour de la ferme. Là, nous faisions de gigantesques gerbiers. Le blé, l’orge et l’avoine stockés ainsi attendaient le passage de la machine à dépiquer qui appartenait au forgeron du village. Les gerbiers étaient surmontés de gerbes inclinées pour faciliter l’écoulement éventuel de l’eau et nous louions aussi des bâches pour les protéger en attendant de dépiquer.

On s’entraidait ces jours-là, entre voisins, cousins, famille et on se rendait les journées de travail. C’était d’ailleurs un travail pénible sous la chaleur. Il fallait transporter les gerbes, les sacs de grain. Mais c’était joyeux, on riait beaucoup malgré la difficulté. Nous les femmes de la maison, nous participions de différentes façons. Certaines devait assurer le repas pour tout ce monde : il fallait qu’ils soient copieux, tout le monde avait très faim.  D’autres, comme moi, aidions aux battages. On disait dépiquer.

On attendait impatiemment que ce soit notre tour. Le jour donné, on installait, de très bonne heure, la batteuse dans la cour à côté du gerbier. On installait les courroies que l’on reliait au tracteur qui produisait la force motrice. Le forgeron venait avec son tracteur Ford ainsi qu’une presse pour faire les balles de paille au fur et à mesure. 

Dans un grand fracas mécanique et beaucoup de poussière, la machine se mettait en marche. 

Une personne était chargée, de mettre les gerbes dans le bon sens sur la rampe qui les montait en haut de l’appareil. Là, une personne, souvent c’était moi à la maison, j’étais la femme la plus jeune, les récupérait au fur et à mesure, les déliait rapidement en prenant soin de sectionner la corde au niveau du nœud. On récupérait tout. On en faisait de gros bouquets afin de pouvoir s’en resservir pour les petits travaux du quotidien.

Parfois, pour plaisanter, la cadence de l’arrivée des gerbes augmentait trop ou on les plaçait à l’envers sur la rampe, je donnais un petit coup de coude et la gerbe dégringolait sur l’envoyeur. On riait.

Une autre personne récupérait les gerbes que j’avais déliées pour les engouffrer dans l’ouverture de la machine qui les happait. D’un côté, le grain tombait par des bouches pour remplir des sacs de jute, ils pesaient 80 kg. On remplaçait vite fait un sac plein par un vide et on les transportait sous le hangar en attendant que le camion de la C.A.L. (Coopérative Agricole Lauragaise) vienne les récupérer. Cette opération de force mobilisait trois ou quatre hommes assez jeunes. 

De l’autre côté de l’imposante machine, la paille tombait directement dans la presse qu’on avait pris soin d’installer tout près. A intervalles réguliers, une personne était chargée d’introduire une aiguille dans les bottes de foin, il s’agit en fait d’un outil pointu permettant de séparer l’agglomérat de paille pour le diviser en balles régulières. Une autre personne, munie d’une fourche de bois récupérait les àbets qui jonchaient le sol, c’étaient des débris de paille mais là encore, on ne voulait rien en perdre.

Cette opération était extrêmement poussiéreuse et la chaleur qui régnait la plupart du temps n'arrangeaient rien à l’affaire. 

Parfois, l’un de nous, innocemment, se rendait près de l’échappement du tracteur pour se débarrasser d’un peu de poussière. Il suffisait d’une accélération facétieuse pour qu’il se retrouve noir corbeau. Cela faisait rire tout le monde. On ne parlait pas encore du danger des particules.

Ce jour là, on faisait successivement, en changeant les grilles, l'avoine, l'orge et le blé. Une dizaine d’années plus tard, au début des années 60, tout cela était terminé. Les moissonneuses-batteuses avaient pris le relais sauf dans les penchants qu’on faisait encore à la faux. »

Merci à Paulette D., ma grand-mère, pour son témoignage et à Berthe Tissinier pour la photo

 

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Publié le 28 Août 2021

Mardi 28 août 1951 - la métairie de Folcarde

Vent marin très fort

Avons continué à dépiquer à la métairie de Folcarde 

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Publié le 27 Août 2021

Lundi 27 août 1951 - dépiquer à Folcarde

Beau temps

Le matin avons biné la jeune vigne et commencé à la vieille. le soir avons commencé à dépiquer à la métairie de Folcarde avons fait 100 hl de blé

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Publié le 26 Août 2021

Dimanche 26 août 1951 - les deux lapins

Ouverture de la chasse

Beau temps chaud

Suis allé à la chasse j'ai tué deux lapins. Camille et Paulette sont allés dîner à Roou et le soir à la fête à Marès. 

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