Publié le 9 Avril 2020

Samedi 9 avril 1960 - bientôt le baptême

Vent d'autan tourné

Fini de passer le canadien pour la 2e fois aux terres de maïs. Sarclé les patates

Camille est venu chercher Paulette et Régine pour le baptême d'Alain

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Rédigé par Emile

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Publié le 9 Avril 2020

photo Coll. famille Nardèse

photo Coll. famille Nardèse

La période de confinement que nous vivons depuis quelques semaines est-elle inédite ? Elle l'est par sa dimension, sa durée et son étendue. Cependant, en faisant quelques recherches, on s'aperçoit tout de même que, dans les campagnes lauragaises, des périodes d'isolement ou de quarantaine ont été vécues en différentes circonstances provoquées non seulement par la maladie mais également par les aléas climatiques (neiges importantes, inondations...). Passage en revue de ces situations exceptionnelles...

1952 : la fièvre aphteuse

La fièvre aphteuse est cette épizootie que redoutent les éleveurs. C'est une maladie virale qui touche bovins, ovins, caprins, porcins et plus largement tous les animaux à sabots fendus. Elle est d'une grand contagiosité et a pour les éleveurs des terribles conséquences économiques.

Dans la période qui nous préoccupe sur ce blog, deux vagues sont à noter : l'une en 1938 et l'autre en 1952. Elle se manifestait par une température élevée, des aphtes et une surproduction de salive. Parfois les animaux atteints maigrissaient et s'ils parvenaient à s'en remettre, c'était rarement le cas pour les plus jeunes.

Elle n'était pas transmissible à l'homme ou alors rarement et avec des symptômes assez bénins.  

L'inquiétude suscitée par la contagion amenait alors les autorités à mettre en quarantaine certaines fermes ou métairies atteintes pour ne pas que se répande le virus d'un élevage à l'autre. La famille entière, réunie, vivait alors à l'isolement.

Aimé Boyer se souvient de l'épisode de 1952 :

" On déplorait beaucoup de pertes de jeunes bovins, les maisons étaient mises à l'isolement quarante jours durant.

Pour porter les prélèvements au laboratoire, on sollicitait les gendarmes qui étaient chargés de cette tâche. Il n'y avait pas de téléphone aussi pour communiquer, on avait posé une caisse dans la haie à la limite dela propriété. Un chiffon blanc déposé en vue signalait un besoin des habitants. C'était leur seul lien avec l'extérieur, leur seul moyen de communication bien ténu. Nous qui n'avions pas nos animaux atteints allions voir et prenions en charge : besoin de médicaments, de provisions ou autre... On reposait le torchon qui servait de signal quand le service était rendu. Aucun produit bovin ne devait sortir de la ferme, fumier compris. Des pédiluves étaient installés. C'était bien compliqué surtout que ces animaux comme les boeufs de trait ne pouvaient plus travailler. "

 

Dans les carnets d'Emile, on trouve la mention suivante de la main de Jean, le père d'Emile, datée du 27 février 1952 :

Paulette Durand, sa belle-fille, confirme la difficulté de ces moments  :

"En février 1952, j'ai accouché de ma première fille. Nous avons été très inquiets, c'était un bébé prématuré et fragile. Dans l'étable nous avions boeufs et vaches atteints de la fièvre aphteuse que le vétérinaire venait à peine de diagnostiquer. Les visites ont donc été proscrites et la plus grande prudence était de mise. Même le docteur pour venir ausculter le bébé prenait mille précautions pour s'approcher de chez nous en changeant notamment de chaussures à distance."

 

Quelques jours plus tard , dans le carnet on confirme la difficulté de la situation :

 

Les gendarmes sont venus pour établir un rapport sur la situation sanitaire. Etaient alors mises en quarantaine, les seules exploitations touchées par la maladies. Cependant, la période n'a pas duré plus d'un mois et le jeune bovin a été la seule perte. Les boeufs se sont remis et ont repris le travail pour passer la herse dès le 12 mars. Les visites à la ferme ont recommencé fin mars.

 

1956 : la neige et le froid

 

D'autres situations dues à la météo conduisaient parfois à des isolements forcés. Comme lorsqu'il y avait beaucoup de neige.

Paulette Durand se souvient :

"Certains hivers, la neige était si importante qu'il nous était impossible de quitter la ferme. Nous étions isolés du monde tant que la neige ne fondait pas, cela ne serait en général pas plus de quelques jours. En 1956, le grand froid nous a compliqué la vie. Les températures étaient telles que la glace sur la mare supportait le poids des boeufs et nous avions bien du mal à la casser chaque matin pour les abreuver."

Berthe Tissinier confirme :

"Durant cet hiver 1956 le confinement a dû être forcé et naturel mais dans les fermes il y avait de quoi subsister : du lait, des légumes secs, des volailles, des cochonnailles, du confit, du vin et de l'eau de vie !

On faisait du millas qui servait de pain et de dessert, les confitures de l'été, on faisait du beurre avec la crème de lait que l'on remuait pendant des heures dans une grande conserve, chacun à tout de rôle la secouait, cela vous faisait les bras !

La vie n'était pas la même qu'aujourd'hui, on allait chez l'épicier moins souvent. Et dès qu'on le pouvait, on s'entraidait entre voisins.

Le problème principal était pour avoir la visite d'un médecin si quelqu'un était malade..."

Des isolements qui ne duraient guère mais coupaient bel et bien les familles du reste du monde durant quelques jours...

 

Merci à Berthe, Paulette et Aimé pour leurs éclairages précieux.

 

Si vous avez des témoignages sur ces périodes particulières vécues dans les fermes et métairies lauragaises, n'hésitez pas à me les faire parvenir, je les publierai : lauragais@lescarnetsdemile.fr ou 0625549345

 

Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)

Pour retrouver facilement ces posts et les voir dans leur ensemble vous pourrez cliquer sur la nouvelle catégorie du blog : Lauragais agricole d'autrefois ou sur l'onglet en haut de page. Ils seront également écrits en bleu pour les distinguer des posts du quotidien de la vie d'Emile.

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Rédigé par Emile

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Publié le 8 Avril 2020

Vendredi 8 avril 1960 - vendre 2 lards à Villefranche

Vent d'autan

Avons vendu à Villefranche 2 lards 24 kg à 200F le kg

Passé le canadien pour la 2e fois au champ des la Ginelle . Sarclé des p. de terre

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Rédigé par Emile

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Publié le 8 Avril 2020

Un lecteur de ce blog m'a adressé un mail concernant la grippe asiatique qui a sévi dans le monde en 1957 et plus particulièrement en France à la fin de l'année.

Le virus grippal avait commencé à se répandre en Chine en janvier pour atteindre les États Unis en juin et arriver en Europe au début de l'été. Il ne se montra réellement actif en France qu'au cours de l'automne, favorisé par la météo. Il pouvait dégénérer en pneumonies et oedèmes pulmonaires.

L'Europe n'avait pas été confrontée à ce type d'épidémie depuis la grippe espagnole de 1918 aussi certaines des es mesures prises furent insuffisantes ou mal adaptées Par exemple le vaccin protégeait contre la souche H1N1 or le virus était issu de la souche H2N2 de la grippe A.

Alain Belaud se souvient : " La grippe asiatique de 1957-58 clouait au lit des familles entières. La solidarité des voisins (guéris ou non encore touchés) s'organisait pour donner à manger aux bêtes et laisser une casserole de tisane."

Si on opère un retour en arrière dans les Carnets d'Emile, la famille ne fut pas épargnée par cette épidémie.

La première de la maisonnée à être frappée fut la grand-mère d'Emile, Léonie. De santé fragile, l'évolution de sa maladie nécessita 4 visites du docteur Izard. Emile nomme cette grippe, la "grippe mauvaise". Elle intervient dans un contexte particulier puisque sa femme Paulette attend leur deuxième enfant pour la fin de l'année.

Le 17 novembre 1957, Emile écrit :

Un mois plus tard, en décembre, ce fut à son tour d'être souffrant, à un point tel qu'il ne pouvait pas travailler. Il resta à l'intérieur une semaine durant, dans le même temps sa belle-mère Anna la contracta également obligeant Paulette à faire des allers-retours entre les deux métairies pour prêter main forte.  La solidarité familiale était un élément important. On note au cours de cette semaine là de plusieurs visites du docteur Izard au chevet du malade.

On estime à 100000 environ le nombre de victimes françaises de cette épidémie. A la métairie d'Emile, on n'en déplora cependant aucune, le rétablissement fut long mais se fit dans de bonnes conditions pour tous.

Pour aller plus loin, un article de Libération:

La grippe asiatique de 1957

Merci à Alain Belaud pour cette suggestion et les éléments qu'il m'a adressés.

 

Si vous avez des témoignages sur ces périodes particulières vécues dans les fermes et métairies lauragaises, n'hésitez pas à me les faire parvenir, je les publierai : lauragais@lescarnetsdemile.fr ou 0625549345

 

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Rédigé par Emile

Publié dans #Lauragais agricole d'autrefois, #Occitanie

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Publié le 7 Avril 2020

Jeudi 7 avril 1960 - déchausser la vigne

Vent d'autan

Fini de passer le canadien au champ sous le jardin. Fini de déchausser la vigne et de préparer pour la betterave.

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Rédigé par Emile

Publié dans #emploi du temps

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Publié le 6 Avril 2020

Mercredi 6 avril 1960 - la betterave et les terres de maïs

Vent d'autan

Continué à passer le canadien pour les terres de maïs. Préparé pour la betterave.

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Rédigé par Emile

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Publié le 5 Avril 2020

L'article de Marine Pons dans la Voix du Midi Lauragais au sujet des isolements, quarantaines et confinements.

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Rédigé par Emile

Publié dans #Presse, Médias, Interventions

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Publié le 5 Avril 2020

Mardi 5 avril 1960 - tuberculiner les boeufs

Vent d'autan - Fait les fosses pour les tomates. Semé du salsifis.

Continué à passer le canadien. Paulette est allée laver à Roou. Le vétérinaire de Revel est venu tuberculiner* les boeufs nouveaux

* injecter en sous-cutané de la tuberculine pour détecter les sujets allergiques aux bacilles tuberculeux

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Rédigé par Emile

Publié dans #emploi du temps, #agriculture

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Publié le 4 Avril 2020

Lauragais d'Autrefois (55 et 56) : l'histoire de Pépé (in extenso)

Vous êtes nombreux à m'avoir écrit au sujet de l'histoire de Pépé publiée ici en 2 épisodes. La voici publiée in extenso.

Pierre Touja - dit Pépé - m'a contacté pour me confier son histoire, l'histoire d'une enfance singulière au coeur du Lauragais des années 30 et 40. Elle est jalonnée de journées ensoleillées au bord du Canal du Midi mais aussi d'un accident qui a changé le cours de son destin. Je l'ai mise en mots en espérant lui avoir été fidèle.

"Je suis né dans le Lauragais des années 30, à Gardouch, alors que mes parents n’étaient encore que de très jeunes adultes. Le vert Canal du Midi y glisse lentement entre les arbres tel un serpent calme. Mes grands-parents y habitaient. 

Mon père, Etienne, pour gagner sa vie et la nôtre, participait à divers travaux saisonniers à la journée : fenaisons, battages, vendanges…  Il louait sa force, ses bras et l’énergie de sa jeunesse dans les bordes alentours alors que la mécanisation, timide, avait décidé de se faire attendre encore un peu. Ma mère, Germaine, faisait des ménages, de l’entretien dans les maisons dont les familles voulaient bien la solliciter. 

Monsieur Robert, l’instituteur du village, un homme très apprécié, leur faisait le cadeau de son amitié bienveillante. Cet homme était membre du conseil d’administration du château de Dabeaux à Aurignac où étaient alors accueillis et scolarisés des enfants qui avaient des difficultés familiales. 

 

L’enfant caché

Il offrit à mes parents l’opportunité inespérée d’avoir du travail pour chacun d’eux : Etienne mon père s’occuperait de la ferme et entretiendrait le château, ma mère Germaine y serait femme de maison, cantinière, lingère… Une condition difficile leur fut cependant imposée, une condition intenable pour de jeunes parents : les enfants ne pourraient les y accompagner. 

Mon très jeune frère fut confié à des amis toulousains provisoirement et moi, du haut de mes trois ans, je devins  l’enfant caché du château. Lorsque nécessaire, dès que les pas du directeur résonnaient dans les couloirs, je me dissimulais sous les grandes marmites de la cuisine, dans les creux du bois que mon père aménageait sur la charrette lorsqu’il rentrait des bûches et mille autres cachettes encore. 

 

Le drame

Un enfant caché n’en reste pas moins un enfant et alors que ma mère était occupée à laver du linge, j’échappai par une journée ensoleillée à sa surveillance et courus dans le pré retrouver mon père qui fauchait. Il était occupé à enlever le foin qui obstruait la bielle de la faucheuse lorsque je m’approchai. Les vaches qui tiraient l’engin eurent un mouvement et le drame se noua dans l’instant : ma jambe gauche fut sectionnée sous le genou.

On me conduisit dans l’urgence à la clinique de Saint Gaudens, le foin jugulait un peu l’hémorragie en faisant une sorte de tampon.

Aujourd’hui avec les progrès de la médecine d’urgence sans doute aurait-on sauvé ma jambe mais on me sauva bien plus ce jour-là puisqu’on me conserva la vie..."

 

Grandir

Et c’est ainsi que je grandis à Dabeaux au fil des ans sans plus être un enfant caché. Les effectifs du château grossirent et on eut plus que jamais besoin de mes parents. Mon enfance fut rendue singulière par mon absence de jambe et les tentatives que l’on fit pour la compenser furent couronnés de succès très mitigés. Les prothèses pouvaient alors peser jusqu’à 8 kg, ce qui est bien lourd pour le dos fragile d’un jeune enfant en plein croissance. Pour ne pas le léser davantage, on revint quelques temps à des béquilles de fortune d’une fabrication simple et rudimentaire.

L’enfance reprit bien vite ses droits. Je rentrais souvent à Gardouch passer quelques vacances chez mes grands-parents, ma tante et mon oncle qui me choyaient. L’insouciance chevillée au corps, j’avais cependant conscience d’avoir un statut un peu spécial. Je lisais souvent dans le regard de mes camarades la curiosité que mon état leur inspirait.

 

Des étés insouciants

L’été, nous nous baignions à l’abreuvoir au bord du Canal. Robert Boulech, l’instituteur, nous recommandait d’attendre que les péniches s’éloignent car leurs fonds plats soulevaient la vase mais nous étions trop impatients et replongions aussitôt. Aux voûtes de Villefranche, nous organisions des concours de natation et, malgré mon handicap, je me débrouillais plutôt bien à ma grande fierté.

 

Une opération dans la cuisine

L’adolescence venant, la croissance de ce qui restait de tibia et de péroné devenait dangereuse et provoquait des risques de blessures sur le moignon. Nous consultâmes le docteur Paul Izard qui estima qu’une nouvelle opération devenait nécessaire. On ne m’en dit pas grand-chose sur l’instant. On essaie toujours de préserver les enfants des peurs qu’on pourrait leur provoquer.

Un jour on m’indiqua que le vendredi suivant, je ne mangerais pas ou alors rien d’autre que du chewing gum . La date de l’intervention redoutée avait enfin été fixée.

La cuisine de mes grands-parents fut, ce jour-là, entièrement recouverte de draps tendus. Je me souviens encore de l’arrivée la voiture du professeur toulousain. Sur la galerie, une table avec un piètement métallique avait été solidement fixée.

Il était flanqué de son assistante qui ne fit pas montre d’une bienveillance débordante même au moment de m’endormir à l’aide d’un masque à l’éther. « Respire, petit, respire », m’encourageait le docteur Izard. Sa présence me réconfortait grandement.

Et c’est ainsi que je fus opéré dans la cuisine gardouchoise de mes grands-parents par un bel après-midi. Dehors le soleil brillait.

La convalescence dura quelques temps. On prit le plus grand soin de moi.  On me nourrit de pigeon pour me rendre mes forces et, pour me distraire, ma tante me promenait grâce à une brouette dans son jardin au bord du canal.

 

Les années passant, l’adolescent laissa place à l’homme. Et tout au long de ma vie, j’ai pu voir les progrès de la technologie médicale et les prothèses qui sont devenues de plus en plus perfectionnées, légères et ergonomiques. Comme elle est loin cette première prothèse si lourde dont on m’harnachait et qui me déformait le dos. Je garde de ces années le souvenir d’une enfance singulière au cœur du Lauragais avec en point d’orgue cette opération, un vendredi après-midi dans une cuisine villageoise.

 

Merci à Pierre Touja pour sa confiance

 

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Publié le 4 Avril 2020

Lundi 4 avril 1960 - le décavailloneur

Brumeux plus dans la soirée

Commencé à passer le canadien au champ de la Ginelle la pluie m'en a sorti.

Fini de passé le décavaillonneur* à la vigne

* ou décavaillonneuse. Décavaillonner consiste à labourer entre les pieds de vigne pour supprimer notamment les adventice (mauvaise herbe)

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Publié le 3 Avril 2020

Dimanche 3 avril 2020 - les boeufs arrivent

Orageux

J'ai fait la vidange au tracteur.

Sacaze nous a porté une paire de boeufs. Il nous a rendu 15000 sur les autres. Après souper nous sommes allés à Roou. 

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Publié le 2 Avril 2020

Samedi 2 avril 1960 - acheter une paire de boeufs

Vent d'autan

Jeté en mélange

1200 kg super et 550 suf. Ammoniaque sur la terre à maïs champ de la Ginelle

Papa est allé voir une paire de boeufs à Baziège. Ils ont fait l'affaire avec Sacaze

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Publié le 1 Avril 2020

photo : B.Alasset Insta : Bruno31290

photo : B.Alasset Insta : Bruno31290

Dans d'étranges circonstances cette année, avril est le printemps sont pourtant bien là. Abril ou abroad en occitan languedocien marque donc les débuts de la saison du coucou. Petit florilège des expressions de saison...

Ne vous privez pas de m’adresser les vôtres pour compléter cette petite collection, je mettrai ce post à jour. Vous pouvez les envoyer à l’adresse qui suit : lauragais@lescarnetsdemile.fr

  • Abril fa la flor e mai n’a l’onor.

Avril fait la fleur et mai en a l’honneur

  • Abrial a trenta jorns mas se plaià trente e un faià pas de mal a degun.

Avril a trente jours mais s’il pleuvait trente et un, cela ne ferait de mal à personne

  • En abril, tot arbre a son grilh.

En avril, tout arbre a son bourgeon

  • Se en abril le cocut es pas encara vengut, cal que siasque mort o perdut.

Si, en avril, le coucou n’est pas encore venu, il doit être mort ou perdu.

  • A la sason del cocu, tan lèu plogut, tan lèu eissut.

A la saison du coucou, aussitôt plu aussitôt sec

 

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Publié le 1 Avril 2020

Vendredi 1er avril 1960 -  la herse

Beau

Continué à travailler la vigne. Le soir hersé le champ Ginelle sous le maïs. Paulette est allée à Roou.

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Publié le 31 Mars 2020

Jeudi 31 mars 1960 - de l'orage dans l'air

Beau - orageux

Continué à labourer et déchausser la vigne

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Rédigé par Emile

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Publié le 30 Mars 2020

Mercredi 30 mars 1960 - déchausser la vigne

Doux pluie le soir

Labouré et déchaussé* la vigne

Les Seloudres sont venus.

 

* cela consiste à dégager le pied du cep de la terre qui le recouvre

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Publié le 29 Mars 2020

Mardi 29 mars 1960 - au moulin du poivre et au champ noir

Beau

Je suis allé à la sépulture de Benet

Fini de semer le fourrage en haut du champ de la Perrière

Fini de jeter l'ammonitore moulin du poivre et champ noir

Charrier les barres du fond du pré. Paulette est arrivée de Roou.

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Rédigé par Emile

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Publié le 28 Mars 2020

photo coll. J-C Rouzaud

photo coll. J-C Rouzaud

    

Les fèves avaient une place de choix dans les exploitations agricoles d'antan pour l’alimentation, qu'elle soit animale ou humaine, et la rotation culturale. On semait quand on le pouvait les graminées sur les légumineuses et vice versa.

 

Des semis avec le brabant - Semenar las favas

Aimé Boyer se souvient :

"On les semait le plus souvent, sur une milliaire, avec le brabant sans oublier d'incorporer le fumier.

À partir du 11 novembre suite au déménagement - au changement de borde pour les métayers - lorsque c'était le cas et jusqu’en février. On allait au champ avec un sac de fèves posé sur le brabant, sans oublier un petit panier. On faisant un premier sillon en rabattant le labour sur un bord de champ. C'était le labour à plat.

Et, au troisième sillon, le panier posé et bien calé sur le brabant, tout en menant les vaches qui savaient ce qu'elles avaient à faire. on semait en égrenant sans forcément s’appliquer à le faire graine par graine. Puis on posait le panier au sol, avant de tourner le brabant, on faisait trois sillons supplémentaires, et on reprenait le panier qui était resté au bout, Et on répétait cette opération sur un hectare environ."

 

Un sarclage difficile au début du printemps -sarclar et deserbar

Il poursuit :

« Quant elles était nées, il fallait les sarcler, ce n’était pas une mince affaire ! Elles avaient étés semées l’hiver donc la terre était molle. Cela signifie que le printemps venu, il n’y avait pas de terre meuble. C'était surtout le désherbage manuel qui était l’essentiel de l’action. Et quelques fois il fallait le faire deux fois avant quelles fleurissent."

Vers la table - A taula !

Apres la floraison, dès que le grain était formé, un premier ramassage permettait d'en déguster à croque sel.

En omelette, on faisait revenir les fèves dans la poêle et on vidait dessus les œufs battus. On les cuisinait en sauce, préparées un peu comme la mongetada. On les servait aussi en soupe avec des légumes classiques.  

Les petites fèves mélangées avec le pain dans la soupière et consommées aussi avec les légumes après la soupe. La soupe était une recette à base de pain. 

La soupe était épaisse tellement que la cuillère tenait debout dans l’assiette. Elles étaient cuites en purée, vidées sur le pain dans la soupière.  Quelle joie de déjeuner avec une assiette de soupe refroidie, un carré de lard coupé en dés, sur une tranche de pain tiré de la marque et arrosée du vin de la vigne. 

Cela constituait notre régime alimentaire journalier durant un bon mois de l'année."

 

La récolte des fèves sèches - batre las favas

« Quant elles étaient mûres bien noires, pied compris, on les ramassait le matin avec la rosée, sinon elles s’égrenaient. De petits tas étaient rassemblés toutes les trois ou quatre rangées. Il fallait aussi les charger sur les charrettes disponibles.     

Il fallait ensuite se préoccuper de la préparation du terrain pour les battre avec le rouleau en bois à traction animale.

La préparation consistait, sur un sol plat, à couper l’herbe en faisant glisser le dessous du sarcloir sans faire de trou dans la terre.On formait un espace circulaire, pour permettre à l’attelage de tourner sans faire de manœuvre. 

Le jour J, les fèves était étalées sur le sol en bonne couche en prenant soin de ne pas en mettre au centre, toujours pour la même raison de manœuvres à réaliser.  Le rouleau en bois tiré par nos braves vaches allait tourner en rond toute la journée. Cela s'entrecoupait de longues pauses. Quand on avait fais quelques tours sur les fèves qui craquaient sous le pois du rouleau, on écartait l’attelage hors de l'espace, à l'ombre, et avec la fourche on retournait les pieds. On brassait pour faire tomber les fèves au sol et redonner du volume à la récolte. On reprenait alors nos vaches qui en avaient profité pour ruminer.

On refaisait quelques tours de plus et on allait délier les vaches qui avaient suffisamment tourné en rond.

 

Puis c'était à notre tour de jouer, équipés de chapeaux, un mouchoir calé dessous comme les légionnaires, on tournait en donnant du volume on faisait tomber les dernières fèves rebelles accrochées aux fanes. On faisait plusieurs tas de toutes ces tiges et feuilles qui n’étaient pas tombées car elles allaient être rentrées à l’abri pour être consommées plus tard en récompenses à nos bonnes vaches.

Avec le revers du râteau à foin, on poussait pour faire plusieurs tas de graines mais aussi de résidus divers : feuilles, tiges cassées, fanes écrasées sans oublier de la terre portée du champ avec les racines et du sol de battage.

On installait ensuite au pied d’un tas, une ou deux couvertures ou draps. Et on posait dessus le moulin, à ventiler à traction manuelle. Toute la famille participait, chacun avait son poste, avec pour mission de remplacer de temps en temps le chauffeur.

Avec une pelle ou un seau ont alimentait la trémie, quelqu’un tournait le ventilateur qui activait aussi plusieurs grilles de différentes dimensions superposées en étages et animées en va-et-vient. Elles étaient suffisamment inclinées pour que les fèves descendent sur une dernière grille de dimension adaptée afin d'éliminer les derniers rejets trop lourds pour le ventilateur comme la terre par exemple. 

Une personne était chargée de récupérer les graines et de remplir des saches pas trop abondamment : il allait falloir les monter au grenier. 

Pour les derniers débris laissés sur place, la basse-cour, les pigeons, pies et corbeaux allaient s’occuper du nettoyage sans oublier les tourterelles et oiseaux nombreux.

 

Toutes ces graines, une fois la semence réservée de côté, étaient consommées de différentes façons selon les animaux. »

 

 

Merci à Aimé Boyer pour son témoignage ainsi qu'à Jean-Claude Rouzaud pour le partage de ses clichés.

 

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Publié le 28 Mars 2020

Lundi 28 mars 1960 - l'assurance de la mobylette

Pluie

Je suis allé à Castel. Payé l'assurance de la moto mobylette 11045 F. 

Coupé un arbre au fond du pré.

Paulette est allée dormir à Roou.

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Publié le 27 Mars 2020

Dimanche 27 mars 1960 - où il est question de noces et d'enterrement

Vent marin

Je suis allé à Roou et à Avignonet

Paulette et Huguette sont allées à Roou. La famille Marius de Castelnaudary sont venus nous voir pour la noce.

Mort de Benet de Montmaur 82 ans

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Rédigé par Emile

Publié dans #emploi du temps, #Occitanie

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Publié le 26 Mars 2020

Samedi 26 mars 1960 - Les pommes de terre de Stapin

Vent d'autan pluvieux

Travaillé à la vigne

Semé les pommes de terre de Stapin

Je suis allé chercher Paulette à Roou que* Régine est malade

* construction empruntée à l'occitan que à la place de parce que

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Rédigé par Emile

Publié dans #emploi du temps, #Occitan, #agriculture, #Lauragais

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Publié le 25 Mars 2020

Coll. Serge Arnaud

Coll. Serge Arnaud

Le vent d'Autan qui souffle si souvent souvent dans le Lauragais renvoie à quelques écrits d'Emile.

La gêne qu'il occasionnait dans les activités du travailleur y est souvent sous-entendue. Une légende dit même que, dans l'ancien code pénal toulousain à la période médiévale, les crimes commis en période d'Autan bénéficiaient de circonstances atténuantes au regard des effets perturbateurs de ce vent sur la raison.

Mais qu'il s'agisse du vent de Cers ou du vent d'Autan, on remarque dans les carnets leur omniprésence. Leur violence n'est pas sans conséquences sur les récoltes ou les habitations. Ainsi au mois de juin 1956, le vent a fait s'abattre un arbre près, très près de la métairie ; on verra qu'il a emporté le fourrage de grain qu'on venait de faucher dans le champ voisin le jeudi 27 septembre entre autres exemples...

Emile dénomme le plus souvent vent marin le vent d'autan lorsqu'il l'évoque. Ce vent de la mer est cependant riche de très nombreuses nuances que Claude Rivals a recensées sur une Rose des vents. Ce vent des fous ou vent du Diable a tendance à faire oublier parfois la prédominance du vent de Cers en raison de sa violence et de ses rafales capricieuses : 2/3 vent d'Ouest - Cers donc - pour 1/3 vent d'Est, vent d'autan et ses nuances. Les relevés réalisés quotidiennement par Claude Bouche durant les vingt dernières années confirment que c'est toujours.

Cette proportion, si on prend les Carnets d'Emile pour l'année 1956, n'est absolument pas mise en lumière. La gêne occasionnée par le vent d'Autan au travailleur lui vaut la majorité des citations. Ainsi sur 113 évocations du vent au cours de l'année, 11 sont indéterminées, 14 évoquent le vent de Cers (accompagnées souvent d'un qualificatif "fort" ou "très fort") quand 88 sont relatives au vent d'Autan (qu'il soit "léger" ou "violent", en "rafales" ou "bourrasques").

Une année entière en Lauragais compte très peu de jours sans vent. Il vaut au Lauragais une orientation bien particulière de ses habitations, parallèles à ces vents dominants, pour préserver les huisseries, les tuiles mais aussi pour que la poussière des travaux de ferme n'evahissent pas les habitations. Celles - rares -ne respectant pas cette orientation étaient dites mal viradas (mal tournées).

Merci à Claude Bouche pour ses relevés minutieux des vents du Lauragais ainsi qu'à Serge Arnaud pour les cliches des moulins baziégeois.

 

Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)

Pour retrouver facilement ces posts et les voir dans leur ensemble vous pourrez cliquer sur la nouvelle catégorie du blog : Lauragais agricole d'autrefois ou sur l'onglet en haut de page. Ils seront également écrits en bleu pour les distinguer des posts du quotidien de la vie d'Emile.

Le père d'Emile sur le moulin à vent qu'il avait fabriqué lui-même

Le père d'Emile sur le moulin à vent qu'il avait fabriqué lui-même

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Rédigé par Emile

Publié dans #Lauragais, #Lauragais agricole d'autrefois, #Occitanie, #météo

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Publié le 25 Mars 2020

Vendredi 25 mars 1960 - la visite au nouveau-né

Vent d'autan fort

Fini de passer le canadien* sous le jardin et labouré à la pointe

Je suis allé à Roou. Camille a porté Paulette.

 

* outil aratoire muni de dents adaptées pour préparer les terres agricoles

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Rédigé par Emile

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Publié le 24 Mars 2020

Jeudi 24 mars 1960 - une naissance chez les cousins

Vent d'autan

Passé le canadien au champ sous le jardin

Labouré la vigne et à la pointe

Naissance d'Alain P de Roou

Paulette est allée à Roou

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Rédigé par Emile

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Publié le 23 Mars 2020

Mercredi 23 mars 1960 - début des travaux à la vigne

Vent d'autan

Avons semé du fourrage à la pièce du jardin. Commencé à labourer la vigne

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Rédigé par Emile

Publié dans #emploi du temps, #Lauragais, #occitan, #agriculture

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