Lauragais d'Autrefois (6) : les souvenirs des battages et des prestations d'Aimé B.

Publié le 16 Août 2019

La faux à main qui servait à l'extrémité de la presse (Photo Aimé B.)

La faux à main qui servait à l'extrémité de la presse (Photo Aimé B.)

Le témoignage de Paulette D. a bien décrit la scène du battage (Souvenirs des battages). Je me souviens aussi de ces journées.

Le matériel classique du battage était constitué d’un tracteur, d’un batteur, d’une presse et d’un caifat (caisse à outils).

La presse était un engin tout en longueur qui récupérait la paille qui tombait du batteur.

Elle était poussée verticalement  à l'intérieur par un engin qu’on appelait le cap d’ase (tête d’âne si on traduit littéralement) et tout de suite tassée par le piston qui la poussait horizontalement.

Il y avait la un mécanisme complexe, mais efficace. Utiliser cette presse pouvait mobiliser jusqu’à 5 personnes. Cette partie du travail n'était pas forcément pénible physiquement mais rendue difficile à cause de la poussière, on n'avait aucun répit. Il arrivait parfois que les enfants de la ferme soient employés à cette tâche. C'était mon cas lorsque j'avais 11 ou 12 ans et j'étais contrarié si quelqu'un occupait déjà ce poste. J'étais fier de pouvoir être utile et prendre part au travail.
L' homme qui s’occupait du matériel de battage était appelé le mécanicien. C'est lui qui envoyait sans hésitation dans la paille tassée l’aiguille, qui traversait de l'autre côté de la cage. L’aiguille était équipée d’une gorge de chaque côté qui permettait de passer le fil de fer.

Il y avait un préposé qui enfilait un fil de fer, adapté pour ce travail, et de l’autre côté, un autre repassait le fil dans la dernière aiguille engagée. Enfin un dernier, liait les deux extrémités des deux fils de fer nécessaires pour faire une balle rectangulaire.

A l’autre bout de la presse, munie d'une faux à main, une dernière personne séparait les balles.

Pendant la Guerre 39-45, il n'y avait plus du fil de fer. On achetait des rouleaux de câble au marché noir. Il fallait défaire ces câbles, les séparer pour récupérer des fils individuels : on obtenait des fil vrillés. Il fallait les tendre avec un appareil que nous avait fabriqué le forgeron.

A cette période de notre Histoire de France, le matériel de battage était parfois actionné par une Locomobile, chauffée au bois.

Tout ce matériel était déplacé d'une ferme à l'autre avec des boeufs en l'absence de tracteur. Parfois il y avait aussi des branchements électriques établis directement au pylône le plus proche avec des crochets fixés au bout de longs bambous, et branchés à un gros moteur électrique posé sur un chariot.

En ce qui concerne les prestations (Les prestations ou la taxe vicinale), je me souviens, alors que je devais avoir 6 ans, que mon père y a participé avec les voisins. Ce devait être juste avant 1940. Ils ont réalisé l’empierrement du chemin qui va d’Auriac-sur-Vendinelle au Falga. Je me souviens de l’énorme cylindre et du marteau aux côtés arrondis pour casser les cailloux.

Témoignage d’Aimé B.

Je remercie Aimé d'avoir répondu à l'appel lu dans la Voix du Midi de cette semaine ainsi que pour toutes les précisions et détails qu'il a bien voulu m'apporter ainsi que les photos envoyées.

Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)

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Appareil  étirer le fil de fer (photo Aimé B.)

Appareil étirer le fil de fer (photo Aimé B.)

Rédigé par Syndicat

Publié dans #Lauragais agricole d'autrefois

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