Lauragais d'Autrefois (137) : les repas des grands travaux et des grandes occasions
Publié le 10 Juillet 2021
Depuis quelques semaines déjà, nous explorons la table lauragaise, les repas traditionnels des métairies. Nous terminons cette plongée dans les souvenirs du quotidien grâce au témoignage de Berthe. Aujourd'hui Nous nous intéressons aux repas des travaux de saison qui réunissaient tous les travailleurs de la maisonnée et ceux qui venaient les aider. Nous ferons aussi une incursion dans les repas des grandes occasions...
Les moissons : pour le grand jour il fallait prévoir le repas pour environ 25 personnes si je me souviens bien.
Cela commençait la veille par le plumage des volailles : poules et poulets et la récolte des haricots verts du jardin,
Le menu était pantagruélique mais nécessaire pour ces hommes et ces femmes qui travaillaient dur et sans relache ce grand jour là :
Le potage, la poule farcie, la cascade de hors d’œuvres : du pâté, saucisson, jambon, galantine de volaille, certaines bonnes années du foie gras…… œufs durs tomates, les viandes rôties poulet, pintade, des haricots verts sautés au beurre, du fromage, des desserts : crème, flans aux œufs, gâteaux maison, le café accompagné d’un sucre à l’eau de vie pour les dames et d’un doigt d’eau de vie pour les messieurs...
Les repas des vendanges étaient du même style, un peu moins copieux, les vendanges commençaient tôt le matin, souvent sous la bruine, et à midi une bonne assiette de soupe chaude réconfortait, après le repas c’est avec une peu de regret qu’il fallait repartir finir la besogne.
Les repas des fêtes du cochon étaient aussi fort copieux, le jour des cochonailles l’on faisait griller coustellous et carbonade ; le repas du soir ou l’on avait tué le cochon était fort convivial et bien arrosé pendant les parties de belotes inévitables avec les crêpes qui passaient directement de la poêle à la table.
Les repas de communion, de fiançailles, ou autre grande occasion :
On n’allait pas au restaurant en ce temps là : plusieurs jours avant on préparait les victuailles, on faisait un effort financier en achetant un rôti de veau ou de bœuf,
On sortait la plus belle vaisselle.
Le repas débutait par les hors d’œuvre : foie gras de rigueur, saucisson, jambon, les fameux œufs mimosas, crudités de saison, un plat en sauce soit une poule ou du sauté de veau avec champignons de paris, la viande rôtie une bonne volaille et un rôti de bœuf avec sa sauce au madère et champignons de Paris, des haricots verts dont on avait fait les conserves en été, du fromage ce jour là le roquefort trônait, et pour l’occasion l’on avait commandé au boulanger-pâtissier, une belle pièce montée. On avait fait une bonne crème anglaise avec sa madeleine bien sûr.
Oui dans ces grands repas il y avait deux plats consistants un plat en sauce et des viandes rôties et beaucoup de hors d’œuvre et de desserts fait maison.
Un grand merci à Berthe Tissinier pour la plongée dans ses souvenirs savoureux de cuisine à la métairie qui nous ont tenus en appétit durant plusieurs semaines.
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