Lauragais d'Autrefois (73) : les clapiers des lapins de garenne (las lapinièras)

Publié le 21 Mai 2020

Ouvrage sur l'élevage des lapins, Ed. La maison rustique, 1947 (coll. Laure Pagès)

Ouvrage sur l'élevage des lapins, Ed. La maison rustique, 1947 (coll. Laure Pagès)

Au fil de notre exploration du Lauragais d'autrefois, il a été mis en évidence la nécessité pour les familles de fermiers ou de métayers de complémenter les revenus, complémenter l'ordinaire pour les siens.

Parmi ces activités du quotidien, il en est une qui demandait un peu de travail de préparation mais permettait d'avoir à sa disposition des lapins de Garenne plus ou moins facilement.

Près des métairies, étaient ainsi érigés des clapiers. Il fallait, si on voulait favoriser le bien-être des animaux et leur survie, respecter quelques critères. Aimé Boyer en témoigne : "Il fallait bien-sûr choisir un emplacement pas trop éloignés de la maison mais où, tout de même, il n'y avait pas trop de passage. On évitait évidemment les zones inondables et on choisissait un endroit pas trop exposé au vent, surtout le vent d'Ouest."

Commençait ensuite l'installation de quelques têtes d'arbres : ormeaux et frênes. Aimé poursuit : "Elles étaient difficiles à fendre. On les entassait ensuite en veillant à couvrir une bonne surface au face au sol. Nous prenions soin ensuite d'éparpiller dessus quelques fourchées de fumier de lapins domestiques."

Enfin, l'amoncellement était recouvert due buissons : aubépines, pruneliers bien tassés. "Pour cela, on montait sur le tas avec les sabots à cause des épines tout en veillant à la bonne tenue de l'ouvrage. "

Pour peupler ce nouveau clapier, on furetait avec des bourses et une ou deux femelles étaient ainsi installées dans leur nouveau logis. Ne restait plus qu'à attendre le peuplement, souvent rapide, des lieux en espérant que chats et autres prédateurs ne capturent pas avant les jeunes lapins.

"L'idéal, reprend Aimé, était qu'il y ait une haie entre le clapier et la maison. A des heures bien précises de la journée, il fallait alors se cacher, attendre patiemment la sortie des lapins et choisir, selon les besoins du jour, lequel serait cuisiné en civet, poêlé avec une persillade..."

Cela n'empêchait nullement en parallèle et selon les métairies l'élevage de lapins domestiques pour la consommation familiale mais aussi vendus sur les marchés... Nous y reviendrons...

Petit lexique occitan :

lapin : lapin, conilh

lapine : lapina, conilha

lapereau : lapinon

lapinière : lapinièra, conilhèra

portée de lapins : lapinada

(rappel : le a final se prononce o et le on final se prononce ou)

Remerciements :  Aimé Boyer et Laure Pagès

Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)

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Rédigé par Emile

Publié dans #Lauragais agricole d'autrefois, #Occitan

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