Le métayage dans le Lauragais en 1957, l'histoire d'Emile
Publié le 27 Août 2017
Au moment où Emile rédige ses carnets, en 1957, le métayage est un mode de faire-valoir des terres en important déclin. Cela dure depuis le début du XXe siècle et s'est accéléré en 1947 avec la mise en œuvre du statut du fermage et du métayage. Selon l'INSEE, en 1954, le "bail à colonat paritaire" ne concerne plus que 3,2 % des exploitations agricoles.
Cela rend le témoignage d'Emile, à travers ses carnets, encore plus précieux. On y trouve des éléments de l'emploi du temps d'Emile et de tous les membres de sa famille car chacun a un rôle précis à jouer dans le labeur quotidien.
Les années 1950 constituent une période de modernisation intensive et accélérée de l'agriculture. A travers les carnets d'Emile, on voit comment une exploitation basée sur un mode de faire-valoir déclinant et assortie (empesée ?) d'un certain nombre de pratique héritées de la tradition vit sur un rythme lent et différent des autres.
L'exploitation est grande de 31 ha. Dans ce type de contrat, il est prévu que "le possesseur d'un bien rural le remet pour un certain temps à un preneur qui s'engage à le cultiver sous la condition d'en partager les produits avec le bailleur". (art L462-1 du Code Rural)
Le contrat de la famille d'Emile concerne évidemment les produits de la terre mais également la vigne. Dans d'autres contrats de ce type, on pouvait trouver la mention de paniers de légumes hebdomadaires, des canards gras. Ce n'est pas le cas ici, Joseph le père d'Emile a négocié le contrat strictement. Il est seulement prévu, hors contrat et contre rémunération, d'élever annuellement un cochon pour la famille du bailleur, on leur prépare aussi les salaisons.
Dans une exploitation où foisonnent les tâches relatives à la terre, à l'élevage mais aussi au très grand potager ou encore à la vigne, chaque membre de la famille a son rôle à tenir et ses tâches propres pour que soit prospère ou du moins correcte l'économie familiale.
C'est ce que, chaque jour, Emile a consigné dans ses carnets et qui nous parvient à travers les décennies...