Publié le 13 Août 2019
Publié le 12 Août 2019
Publié le 11 Août 2019
Publié le 10 Août 2019
On l'aura compris à le lire ici chaque jour, Emile parle et écrit un français de très bonne qualité. Il a du goût pour cela sans doute transmis par son père qui lui aussi, doté d'un esprit curieux, aime lire, écrire, faire des essais. Si Emile reste dans un exercice factuel qui consiste à relater les faits de son quotidien de travail, dorment aussi sur l'étagère des cahiers de Joseph, son père, qui datent des années 30. On y trouve non seulement des croquis mais des tentatives poétiques, des essais de chansons essentiellement tournés vers le sentiment amoureux...
Dans les écrits du quotidien d'Emile, on trouve cependant quelques occitanismes. Ils peuvent être relatifs aux outils par exemple. Ainsi l'andusac remplace avantageusement la bêche, le terme de fosso (qu'il écrira comme on le prononce en occitan : foussou) est préféré à celui de houe. On trouve aussi quelques syntaxes héritées de l'occitan. La place de l'adjectif y est parfois similaire : il parle par exemple de "la vache vieille" pour la distinguer des autres et non de "la vieille vache".
Le Lauragais, au cœur de l'Occitanie, est évidemment le royaume de la langue occitane, l'occitan languedocien pour être précis. Au quotidien, la langue parlée dans les fermes, les métairies comme celle d'Emile est encore majoritairement teintée d'occitan. Alors, bien-sûr, les lois Ferry ont contribué à l'enseignement de la langue française à l'Ecole et les instituteurs de la première moitié du XXe siècle ont veillé à bouter le dénommé "patois" hors la classe et même, lorsque c'était possible hors de la cour de récréation. Son utilisation accidentelle ou dissimulée parfois maladroitement pouvait conduire à des sévères sanctions ou punition.
Mais dans les campagnes lauragaises, les échanges se font en occitan encore en 1958. Emile parle le languedocienn avec ses parents, ses grands-parents, sa femme, ses amis paysans. Cette langue très imagée où roulent les r et dont le sel est faite d'expressions idiomatiques savoureuses. Par contre, on veille à parler français aux enfants. Une attention scrupuleuse est portée à leur scolarité et à la maîtrise de l'orthographe et de la grammaire françaises. On parle aussi le français, sans difficulté, à l'extérieur avec le médecin, l'administration, le propriétaire. Le passage d'une langue à l'autre se fait sans même que l'on s'en rende compte.
De cet occitan, on ne connait cependant que la langue orale et on n'en maîtrise pas l'écrit. On rit parfois aux facéties de La Catinou et de son Jacouti, les héros de Charles Mouly, publiées dans les colonnes de La Dépêche du Midi qu'on achète de temps à autre.
Aujourd'hui encore, même s'il est en devenu marginal, l'occitan vient colorer la langue quotidienne du Lauragais. Dans certaines écoles, les élèves y sont initiés. Superflu ? On ne prendra qu'un seul exemple : une langue ayant une racine commune avec le français et dont on prononce les -s finaux du pluriel n'a-t-elle rien à apporter à l'apprentissage de ce dernier ? Et d'ailleurs n'est-il pas capital de protéger, préserver et faire vivre ce patrimoine immatériel qu'est cette langue belle ?
Des Carnets d'Emile, en tout cas, la réponse semble surgir d'entre les lignes...
Publié le 10 Août 2019
Orage le matin - Nettoyé des mauvaises herbes dans le pré et déchaumé le champ sous le jardin. Pech a retiré 81 balles de paille d'avoine
Publié le 9 Août 2019
Publié le 8 Août 2019
Publié le 7 Août 2019
Dans les carnets d'Emile, au mois de janvier, on trouve les mentions "nous sommes allés aux prestations", elles reviennent ainsi trois ou quatre fois dans l'hiver.
Il s'agit de services qui sont dus à la commune par tout propriétaire, fermier ou métayer y résidant pour l’entretien des routes et chemins communaux. C’est la déclinaison en nature de la taxe vicinale établie par la loi du 30 mars 1903, elle peut être également acquittée sous forme financière. Dans certains cas, ce peut également être un cumul des deux. Les métayers sont donc mobilisés pour réaliser les journées dues par les propriétaires fonciers.
Tous les hommes sont réunis pour travailler au curage des fossés, à l’entretien des chemins, activités de débroussaillage, élagage, taille de haies. Selon les données que nous avons pu recueillir, il semble que le nombre de jours dus était proportionnel à la surface agricole travaillée sur la commune. Au début des années 60, cette taxe disparaît pour être incluse dans le montant de l’impôt foncier.
Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)
Pour retrouver facilement ces posts et les voir dans leur ensemble vous pourrez cliquer sur la nouvelle catégorie du blog : Lauragais agricole d'autrefois ou sur l'onglet en haut de page. Ils seront également écrits en bleu pour les distinguer des posts du quotidien de la vie d'Emile.
Publié le 7 Août 2019
Vent d'autan - fini de déchaumer les champs sous la rigole et continué à la vigne. Pech a pris 41 balles de paille d'avoine.
Publié le 6 Août 2019
Publié le 5 Août 2019
Chaud - Avons battu les fèves
La C.A.L. a retiré :
104 Blé (propriétaire)
42 avoine
91 blé (nous)
Saillie truie à la Bartolle. Payé 1000 F. Rendu les 4 bâches
Publié le 4 Août 2019
Chaud - Fini de dépiquer à 9h
Avons eu tout 232 sacs de blé
dont 104 (propriétaire)
103 (nous)
25 semence
Avoine 91 sacs à 60
dont 42 propriétaire
48 Nous
Publié le 3 Août 2019
Publié le 2 Août 2019
Publié le 1 Août 2019