Lauragais d'Autrefois (93) : croyances, peurs et jeteurs de sorts

Publié le 5 Septembre 2020

Photo d'illustration coll. Nardèse

Photo d'illustration coll. Nardèse

  Voici un témoignage d'Aimé Boyer sur un certain nombre de pratiques et de croyances qui avaient cours dans les villages et les fermes d'antan. Lorsqu'on remarquait des phénomènes que l'on jugeait étranges, plusieurs explications surgissaient. Un témoignage très éclairant :

 

"Aux veillées d’hiver, l’ancien, assis sur la caisse à sel, nous racontait les souvenir de son passé : les tranchées, les gaz, les baïonnettes mais aussi le sorcier. Il disait que des choses bizarres avaient lieu dans certaines fermes. Tout était interprété: par exemple, dans les armoires, le linge rangé changeait d'étagère. Ou bien encore les vaches se détachaient comme par magie dans l’écurie. Soudain, au milieu d'un champ, les bœufs ne voulaient plus avancer. Pour nous, enfants, c’étaient des récits impressionnants, on avait du mal à s’endormir. On attribuait parfois ces mystères au jeteur de sort.

 

Hormis ses charges religieuses, le prêtre avait justement pour mission de conjurer le mauvais sort. Donc on le faisait venir, il se voulait rassurant avec des paroles appropriées et venait avec de l'eau bénite et des prières adaptées à la situation.

L'ancien nous racontait aussi qu'en 14-18, dans certaines communes, le prêtre accompagnait le maire pour porter le télégramme annonçant la mort d’un membre de la famille au champ de bataille. Après les paroles de réconfort d'usage de l'édile, le prêtre à son tour, avec des paroles réconfortantes, assurait la famille du soutien de l’Eglise puis il disait quelques prières, bénissait la famille, la maison. et confiait l'âme du défunt à Dieu.   

  

Dans beaucoup de familles le prêtre était aussi appelé, lorsqu’il y avait une épidémie à la basse-cour ou  chez les bovins mais aussi pour des cultures qui dépérissaient. Il utilisait alors un rameau, de l’eau, bénite et des prières appropriées à l’événement.

 

Dans un autre ordre des croyances, il y avait aussi le rebouteux qui, avec des plantes, des objets, divers, des incantations, apportait la confiance et le réconfort. D'une famille à l'autre, on se conseillait lorsqu'on en connaissait un que l'on jugeait efficace."

 

Merci à Aimé Boyer pour son témoignage et à Berthe Tissinier pour l'envoi de la photo.

 

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Rédigé par Emile

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