lauragais agricole d'autrefois

Publié le 20 Avril 2024

photo Coll. JC Rouzaud

photo Coll. JC Rouzaud

Aimé Boyer m'a envoyé récemment son souvenir d'apprenti-faucheur. Une activité pénible mais nécessaire et... pas si évidente lorsqu'on débutait.

"J’ai utilisé la faux javeleuse pour ramasser de l’herbe pour les lapins avec une sache.

Une année après la guerre, je devais avoir seize ans, il a fait un été particulièrement pluvieux. La lieuse s’enlisait dans ce qu’on appelait « vaysse » ou « stagals ». Le technicien appelait cela des mouillères mais pour nous, les mouillères étaient une mare où barbotaient les canards.  

Donc, pour cette raison, on n’a pas pu ramasser tout le blé en raison de ces endroits humides dans certains champs.

Un jour, mon père m’a dit : « Il faudrait que tu ailles faucher les ronds de blé », ce qui était un terme courant dans le Lauragais. Je me suis équipé, de la pierre posée dans le coudier avec de l’eau. En cas j’ai pris aussi une petite bouteille de vin et me voilà arrivé au soi-disant « petit » rond qui ne l’était pas tant que ça, avec ma faux javeleuse.

J’ai eu, à ce moment-là, une pensée, pour mon instituteur qui nous disait, dans ses leçons, les grandes plaines d’Ukraine. Moi, j’ai trouvé ce rond bien grand, surtout qu’il y en avait d’autres…

Finalement je ne m’en suis pas trop mal tiré, mais quand même j’ai peiné.

Surtout que ma coupe n’était pas plate. En effet, j’attaquais mon mouvement en demi-lune trop haut, ce qui donnait au chaume, par endroits, un aspect en marche d’escalier.

Plus tard, avec l’entraînement et l’habitude, j’ai essayé d’améliorer ce défaut."

Je remercie Aimé pour ce témoignage très éclairant et Jean-Claude Rouzaud pour la photo.

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Rédigé par Emile

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Publié le 15 Avril 2024

Les boeufs (1957) et le tracteur (Deering... des années 30), petit paradoxe à la Lauragaise (clichés confiés par Laure Pagès)
Les boeufs (1957) et le tracteur (Deering... des années 30), petit paradoxe à la Lauragaise (clichés confiés par Laure Pagès)

Les boeufs (1957) et le tracteur (Deering... des années 30), petit paradoxe à la Lauragaise (clichés confiés par Laure Pagès)

Si les tracteurs ont essentiellement essaimé dans les campagnes lauragaises comme ailleurs en France après la 2e guerre, leur apparition s'est faite progressivement en fonction du type d'exploitation et des moyens financiers des familles.

Chez les métayers comme Emile, ils font leur apparition assez tard dans les années 50 lorsque propriétaires et métayers trouvent un accord permettant pour les uns de financer son achat, pour les autres d'en assurer l'entretien (L'arrivée du tracteur chez Emile).

Les documents fournis ici sont issus d'une même exploitation agricole du Lauragais et montrent la coexistence longue du tracteur et des boeufs : le tracteur présenté est un McCormick-Deering datant des années 30 environ et la photo représentant le travail avec les boeufs date, elle,  de 1957.

Les boeufs sont restés longtemps dans les exploitations agricoles car ils permettaient de passer avec des outils dans des endroits plus étroits (par exemple entre les rangées de vigne) et on ne s'aventurait pas encore avec le tracteur sur les "penchants" pour ne pas prendre trop de risques. Cette coexistence dure souvent jusque dans la première partie des années 60.

Je remercie Laure Pagès pour les clichés confiés.

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Rédigé par Emile

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Publié le 6 Avril 2024

coll. L.Pagès

coll. L.Pagès

Les souvenirs d'Aimé nous ramènent aujourd'hui dans la cuisine de la ferme. L'abondance d'oeufs au printemps amenait à consommer plus fréquemment des omelettes dont faisait varier les recettes.

"Au printemps les poules pondaient abondamment

Sur les marchés du canton, il y avait alors surabondance. La vente rendue difficile, alors il ne restait au métayer que la consommation familiale.

Les recettes les plus classiques avaient cours évidemment : les oeufs durs, à la coque, au plat, etc… Et évidemment l'omelette... Les omelettes printanières se déclinaient selon mille recettes avec des produits de saison...        

Avec des queues d'ail nouveau ciselées et revenues à la poêle avec de la graisse de cochon. On plantait la cuillère à soupe, dans la masse de graisse dans le salsier (récipient en terre cuite qui servait à stoker beaucoup d’aliments de la ferme) Dès que l’ail prenait un peu de couleur on vidait les oeufs battus, je ne vous dirai pas comment il faut l’enrouler! Ce que c’était bon !!

Cette omelette était aussi consommée en sauce ! Oui, avec une sauce rousse.

Avec des têtes d’asperges : même façon !

Avec les premières fèves : de la grosseur du bout du petit doigt ou de l’auriculaire, après les avoir écossées puis jetées dans la poêle. Si on n'avait pas de graisse de cochon, ou, de l’huile de tournesol, la graisse de canard faisait parfaitement l'affaire !

Avec des patates: lorsqu'il en restait encore de la récolte de l’année précédente...

Et bien sûr...

L'omelette flambée dite de Pâques (la pascada) :Après l'avoir cuite, on la posait dans un plat profond, on la recouvrait de sucre Puis on l'arrosait avec de l’eau de vie de prune. On allumait et, avec une cuillère à manche long si possible, on distribuait l’alcool sur le sucre, jusqu'à ce que la flamme s'éteigne !

Toutes ces recettes se cuisinaient sur le feu de bois, unique chauffage de la ferme."

Merci à AImé pour ses précieux souvenirs.

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Publié le 31 Mars 2024

Clocher-mur de l'église de Folcarde (31)

Clocher-mur de l'église de Folcarde (31)

La période pascale dans la campagne lauragaise des années 50 revêtait un caractère particulier au regard des traditions religieuses qui l'accompagnaient. En l'absence de moyens de transports, on organisait l'emploi du temps. Les nombreux travaux printaniers dans les champs, à la vigne, à l'écurie qui jalonnaient cette période nécessitaient une organisation rigoureuse si la famille souhaitait assister aux célébrations religieuses.

 Voici les souvenirs d'Aimé Boyer, métayer : 

"Que de kilomètres parcourus pour la religion. J’habitais à deux kilomètres du village, et au bord de la route. Mais d’autres familles se situaient à cinq ou six kilomètres. Et, comme ils n’étaient pas au bord de la route, ils devaient prendre leurs chaussures à la main pour en changer et laisser les sabots sous des racines d’arbre ou d’un gros buisson.

Le matin des Cendres, avant d’aller à l’école, on passait à l'église pour assister à une messe basse qui était une messe non chantée suivie de l’imposition des Cendres avec lesquelles on nous faisait une croix sur le front. Je me souviens que nous l'effacions avant d’arriver à l’école, pour ne pas être moqués."

 Des Rameaux jusqu'à Pâques

" Huit jours avant Pâques, on prenait quelques rameaux de laurier, à défaut de buis, pour les faire bénir, à la mémoire de l’entrée du Christ dans Jérusalem et de sa Passion. Au retour avant de rentrer le bouquet, on en laissait la moitié dehors ; il ne fallait pas le rentrer dedans car il devait être distribué dans les champs l’après-midi, pour protéger les récoltes. Le reste, un brin posé dans chaque pièce sans oublier l’écurie, les volières, et même la cave. Le reste était stocké dans l’armoire en cas de deuil, de maladie etc...

Tout au long de la semaine Sainte, nous rejoignions souvent l'église pour le chemin de croix, la veillée pascale, les temps de prière Beaucoup de kilomètres à pied et d’allers-retours de la ferme au village et de longues conversations joyeuses sur le chemin.

Pâques était un moment très attendu, une grande fête dans les familles lauragaises. Bien sûr un bon repas partagé clôturait cette période pascale après la messe du jour de Pâques."

 En attendant, les Rogations, bénir les culture et les travaux des champs

"Trois jours avant l’Ascension, on allait en procession bénir les cultures, les travaux des champs (les deux premiers jours étaient consacrés à la campagne). Sur les routes du Lauragais il y a des croix érigées et posées sur des socles de 1m.50 environ. Les familles paysannes les aménageaient en guise de reposoir : un linge blanc, un Christ, une image pieuse, un bouquet de fleurs, ce dont on disposait ; c’est là que la procession se retrouvait parfois même en passant à travers champs. Le troisième jour des Rogations était souligné par une messe, avec une procession sur la place du village, devant la Croix des Missions. C’était ainsi à Caraman, je me souviens. À chaque reposoir il y avait des offrandes, des produits de la ferme."

 Merci à Aimé Boyer pour ses souvenirs si précis et évocateurs.

Si vous avez des témoignages sur la vie rurale dans les fermes et métairies lauragaises des année 30,40 ou 50, n'hésitez pas à me les faire parvenir ou à me contacter je les publierai : lauragais@lescarnetsdemile.fr 

Découvrez mes romans sur la vie paysanne d'antan et les traditions d'autrefois sur www.sebastiensaffon.com

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Publié le 17 Mars 2024

Un tracteur à chenille (Photo coll. Nardèse)

Un tracteur à chenille (Photo coll. Nardèse)

Dans les écrits d'Emile, on voit régulièrement que les labours sont confiés à une entreprise surtout dans les périodes où le tracteur est absent. Aimé Boyer nous raconte comment cela se passait :

 

"Les charrues balances permettaient la réalisation du labour à plat. Quand une partie de la charrue était dans la terre, l’autre est en l’air grâce à un système de glissière. Actionné par la force du tracteur, l'appareil changeait de position grâce à un sytème proche du balancier.

Dans le Lauragais elles était équipées de deux socs de chaque côté et de deux roues, qui constituaient l’axe de la balance. 

Le tracteur à chenille qui les tractait avait deux caractéristiques essentielles à savoir pour la première, un rayon de braquage très court sur une roue bloquée et la deuxième résidait dans l'adhésion au sol. (voir ici une vidéo de démonstration)

 

L'entrepreneur mandatait un chauffeur pour le tracteur et un conducteur pour la charrue qui se remplaçaient.Il y avait un volant de chaque côté avec un siège.

L’agriculteur dont on labourait la terre était là pour accrocher et décrocher la charrue au tracteur grâce à un câble d’acier torsadé.

Équipé d’un gros anneau. en arrivant au bout du sillon, le tracteur donnait un petit coup de marche arrière qui permettait de décrocher et poser le câble sur la charrue en l’air.

Après avoir tourné, le tracteur revenait se mettre en place, l’agriculteur accrochait l'anneau en passant et venait se positionner pour aider à basculer la charrue. Pendant que le conducteur  était venu se positionner sur la charrue en l’air, le tracteur sans s’arrêter, déclenchait le mécanisme de balance. Le conducteur s’appliquait à faire aller les roues au plus près de la tranche du guéret (nb : dans un champ labouré, terre non encore labourée). Le tracteur positionné sur le guéret suivant l’inclinaison du champ tenait  la charrue au plus près de la tranche.

A minuit on procédait à un changement d’équipe. Ils venait remplacer la première équipe jusqu'à midi. L’agriculteur se débrouillait pour avoir un remplaçant, cela pouvait durer deux ou trois jours.. Quel calme quand tout cela était terminé... Le labour à plus de 40 centimètres produisait de grosses mottes qui allaient fondre avec le gel qui comme l'a dit Louis Bruno et donnait envie de marcher pieds nus…. nous ne nous en privions pas. 

  

A midi lors de la relève on faisait le plein, graissage, nettoyage, remplacement des socs, tourner le carrelé si besoin, et boire un petit jaune, fabriqué maison, avec de l’extrait d’anis et de l’eau de vie,.

Ce type de charrues, était largement utilisé par nos amis vignerons, de l’autre côté de la Montagne Noire."

 

Retrouvez mes romans sur les traditions et les paysans d'autrefois sur mon autre site (clic)

 

Un immense merci à Aimé Boyer pour ses témoignages toujours passionnants

Merci à Berthe Tissinier pour les photo transmises

 

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Publié le 24 Février 2024

photo coll famille Nardèse

photo coll famille Nardèse

A la saison d'automne, commençait la période du gavage des canards gras. Les canards avaient été élevés depuis la fin de l'été en plein air puis durant 3 semaines étaient gavés avant d'être vendus prêts à être transformés ou, selon le choix de l'acquéreur, déjà transformés. Les confits, les foies gras, les salés sont autant de savoir-faire que l'on mettait ainsi en valeur. Selon les métairies, on faisait le choix de gaver les canards, des mulards pour la plupart, au maïs blanc ou au maïs jaune. Cette espèce est un croisement de canard de barbarie et de Pékin.

A l’âge de 3 ou 4 semaines, les canards étaient élevés en plein air, sortis le matin et rentrés le soir en raison de la présence possible de prédateurs tels le renard ou la belette.

Berthe se souvient : "Avant d’en arriver là, la cane couvait ses œufs et au terme de quelques semaines apparaissaient de petits canetons. Commençait alors un long travail de surveillance de toute cette petite famille car la cane suivait le cours d’un petit ruisseau et se perdait avec sa petite famille dans la campagne. Combien d’heures avons-nous passé à arpenter la campagne à leur recherche pour les ramener à la maison ? Ma mère mettait à intervalles réguliers des œufs à couver pour pouvoir, l’hiver venu, gaver une couvée lorsque la précédente était mise « en salé ». Cet élevage demandait un suivi particulier car il fallait en amener le plus grand nombre possible jusqu’au gavage."

Le gavage commencait, vers 13 ou 14 semaines, pour une période d’une trois semaines Avec un entonnoir muni d’une manivelle entraînant une vis sans fin, un embuc, on remplissait le jabot du canard avec du maïs préalablement gonflé à l’eau. On s’astreignait à cet exercice matin et soir. La femme chargée de ce travail saisissait le canard qu’elle immobilisait entre les jambes, parfois dans une caisse de bois munie d’un couvercle à rabat sur lequel elle s’asseyait permettait de ne laisser dépasser que le cou de l’animal puis elle introduisait l'embuc tandis qu’elle aidait d’une autre main à faire circuler le grain vers le jabot. De son savoir-faire dépendait la réussite de l’entreprise. Il fallait connaître les canards pour les gaver de manière optimale sans atteindre l’excès qui pouvait leur être fatal.

Berthe témoigne : "Le gavage se faisait le matin très tôt et le soir très tard, avec du maïs blanc récolté à la ferme. C’était un travail supplémentaire très dur pour les femmes. Au terme de trois semaines, environ, les canards étaient prêts. La veille on les faisait jeûner, le matin avec l’aide des hommes de la maison les canards étaient « saignés », puis plumés par mes sœurs et de cousines venues ainsi passer quelques jours à la maison. Plumage à sec d’abord car on gardait le duvet pour en faire les fameux édredons (la couette du temps jadis) qui nous tiendraient chaud tout l’hiver, ou bien vendre ce duvet aux chiffonniers qui passaient alors dans les campagnes."

Dans les années 50, le foie gras était déjà un produit de luxe et, même à la métairie, il etait réservé aux occasions spéciales telles les fêtes de famille, à l’occasion, par exemple, d’un baptême, d’un mariage mais il pouvait aussi être servi lors des grandes tablées réunies pour les vendanges, la dépiquaison ou lorsqu’on tuait le cochon.

Dans le cadre du métayage, on partageait avec le propriétaire comme le raconte Berthe : "Le lendemain les patrons venaient chercher leur part, c’était prévu dans le contrat, et bien entendu ils choisissaient….les plus beaux ! Mais c’était le jeu !"

Berthe se rappelle encore de la préparation qui suivait: "Venait alors le découpage et la mise au sel. Le lendemain était réservé à la cuisson, dans un grand chaudron en cuivre, et la mise dans les grand pots de grès, on recouvrait la viande de graisse chaude, le lendemain ou le surlendemain quand la graisse avait bien pris, on recouvrait le pot d’un épais papier kraft sur lequel on notait la date et l’on remisait ces pots au frais, sur la plus haute étagère de la cuisine ou d’une pièce froide, cela assurait la nourriture pour toute l’année."

Une grande partie était destinée à la consommation de la famille, des clients fidèles viennent à la métairie se servir directement mais on écoule aussi cette marchandise sur les foires et marchés du secteur. On gavait ainsi plusieurs petites cohortes de canards d’affilée à la fin de l’automne et au début de l’hiver.

Mes remerciements à Berthe et sa famille pour le témoignage et le cliché présenté.

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Publié le 17 Février 2024

Photo coll. Rouzaud

Photo coll. Rouzaud

Les fèves avaient une place de choix dans les exploitations agricoles d'antan pour l’alimentation, qu'elle soit animale ou humaine, et la rotation culturale. On semait quand on le pouvait les graminées sur les légumineuses et vice versa.

 

Des semis avec le brabant - Semenar las favas

Aimé Boyer se souvient :

"On les semait le plus souvent, sur une milliaire, avec le brabant sans oublier d'incorporer le fumier.

À partir du 11 novembre suite au déménagement - au changement de borde pour les métayers - lorsque c'était le cas et jusqu’en février. On allait au champ avec un sac de fèves posé sur le brabant, sans oublier un petit panier. On faisant un premier sillon en rabattant le labour sur un bord de champ. C'était le labour à plat.

Et, au troisième sillon, le panier posé et bien calé sur le brabant, tout en menant les vaches qui savaient ce qu'elles avaient à faire. on semait en égrenant sans forcément s’appliquer à le faire graine par graine. Puis on posait le panier au sol, avant de tourner le brabant, on faisait trois sillons supplémentaires, et on reprenait le panier qui était resté au bout, Et on répétait cette opération sur un hectare environ."

 

Un sarclage difficile au début du printemps -sarclar et deserbar

Il poursuit :

« Quant elles était nées, il fallait les sarcler, ce n’était pas une mince affaire ! Elles avaient étés semées l’hiver donc la terre était molle. Cela signifie que le printemps venu, il n’y avait pas de terre meuble. C'était surtout le désherbage manuel qui était l’essentiel de l’action. Et quelques fois il fallait le faire deux fois avant quelles fleurissent."

Vers la table - A taula !

Apres la floraison, dès que le grain était formé, un premier ramassage permettait d'en déguster à croque sel.

En omelette, on faisait revenir les fèves dans la poêle et on vidait dessus les œufs battus. On les cuisinait en sauce, préparées un peu comme la mongetada. On les servait aussi en soupe avec des légumes classiques.  

Les petites fèves mélangées avec le pain dans la soupière et consommées aussi avec les légumes après la soupe. La soupe était une recette à base de pain. 

La soupe était épaisse tellement que la cuillère tenait debout dans l’assiette. Elles étaient cuites en purée, vidées sur le pain dans la soupière.  Quelle joie de déjeuner avec une assiette de soupe refroidie, un carré de lard coupé en dés, sur une tranche de pain tiré de la marque et arrosée du vin de la vigne. 

Cela constituait notre régime alimentaire journalier durant un bon mois de l'année."

 

La récolte des fèves sèches - batre las favas

« Quant elles étaient mûres bien noires, pied compris, on les ramassait le matin avec la rosée, sinon elles s’égrenaient. De petits tas étaient rassemblés toutes les trois ou quatre rangées. Il fallait aussi les charger sur les charrettes disponibles.     

Il fallait ensuite se préoccuper de la préparation du terrain pour les battre avec le rouleau en bois à traction animale.

La préparation consistait, sur un sol plat, à couper l’herbe en faisant glisser le dessous du sarcloir sans faire de trou dans la terre.On formait un espace circulaire, pour permettre à l’attelage de tourner sans faire de manœuvre. 

Le jour J, les fèves était étalées sur le sol en bonne couche en prenant soin de ne pas en mettre au centre, toujours pour la même raison de manœuvres à réaliser.  Le rouleau en bois tiré par nos braves vaches allait tourner en rond toute la journée. Cela s'entrecoupait de longues pauses. Quand on avait fais quelques tours sur les fèves qui craquaient sous le pois du rouleau, on écartait l’attelage hors de l'espace, à l'ombre, et avec la fourche on retournait les pieds. On brassait pour faire tomber les fèves au sol et redonner du volume à la récolte. On reprenait alors nos vaches qui en avaient profité pour ruminer.

On refaisait quelques tours de plus et on allait délier les vaches qui avaient suffisamment tourné en rond.

 

Puis c'était à notre tour de jouer, équipés de chapeaux, un mouchoir calé dessous comme les légionnaires, on tournait en donnant du volume on faisait tomber les dernières fèves rebelles accrochées aux fanes. On faisait plusieurs tas de toutes ces tiges et feuilles qui n’étaient pas tombées car elles allaient être rentrées à l’abri pour être consommées plus tard en récompenses à nos bonnes vaches.

Avec le revers du râteau à foin, on poussait pour faire plusieurs tas de graines mais aussi de résidus divers : feuilles, tiges cassées, fanes écrasées sans oublier de la terre portée du champ avec les racines et du sol de battage.

On installait ensuite au pied d’un tas, une ou deux couvertures ou draps. Et on posait dessus le moulin, à ventiler à traction manuelle. Toute la famille participait, chacun avait son poste, avec pour mission de remplacer de temps en temps le chauffeur.

Avec une pelle ou un seau ont alimentait la trémie, quelqu’un tournait le ventilateur qui activait aussi plusieurs grilles de différentes dimensions superposées en étages et animées en va-et-vient. Elles étaient suffisamment inclinées pour que les fèves descendent sur une dernière grille de dimension adaptée afin d'éliminer les derniers rejets trop lourds pour le ventilateur comme la terre par exemple. 

Une personne était chargée de récupérer les graines et de remplir des saches pas trop abondamment : il allait falloir les monter au grenier. 

Pour les derniers débris laissés sur place, la basse-cour, les pigeons, pies et corbeaux allaient s’occuper du nettoyage sans oublier les tourterelles et oiseaux nombreux.

 

Toutes ces graines, une fois la semence réservée de côté, étaient consommées de différentes façons selon les animaux. »

 

 

Merci à Aimé Boyer pour son témoignage ainsi qu'à Jean-Claude Rouzaud pour le partage de ses clichés.

 

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Publié le 10 Février 2024

Réalisation d'un pailler en Lauragais dans les années 50

Réalisation d'un pailler en Lauragais dans les années 50

Dans les posts précédents consacrés aux battages, a été évoqué largement le pressage des balles de paille. Leur stockage sous les hangars lorsqu'on avait de la place était une préoccupation importante. Pour le surplus, à l'extérieur, on réalisait un pailler.

 

"Pour réaliser le pailler, on montait sur trois ou quatre rangs droits, rectangulaires, avec une méthode précise pour croiser les balles.    

Puis on continuait à monter en réduisant les rangs pour finir par un sommet pyramidal ou en escalier qui était rempli de paille en vrac et terminé au faîtage avec une méthode et un savoir-faire méticuleux pour ne pas qu’il y ait des gouttières ni des infiltrations d'eau. Car la paille était aussi un élément important pour les animaux de la métairie. 

Il y avait aussi le pailler en vrac mais ça, c’est une autre histoire. Pendant la guerre, les agriculteurs qui n’avaient pas pu trouver du fil de fer au marché noir, n’utilisaient pas la presse  et utilisaient donc une autre méthode pour réaliser ce pailler en vrac."

Je remercie Aimé Boyer  pour son témoignage et la famille Nardèze qui m'a confié de précieux clichés dont celui du pailler présenté ici.

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Publié le 27 Janvier 2024

Photo coll.J-C Rouzaud

Photo coll.J-C Rouzaud

Grâce aux photos confiées par Jean-Claude Rouzaud, nous redécouvrons aujourd'hui des moissonneuses-batteuses d'antan, certaines tractées, les autres étaient automotrices.

Les moissonneuses tractées disposaient parfois de leur propre moteur outre cela du tracteur. La moissonneuse-batteuse McCormick F 64 disposait par exemple d'un moteur 4-cylindres. Ces machines à moteurs auxiliaires disparaîtront au fur et à mesure que la puissance des tracteurs augmentera.

La moissonneuse-batteuse automotrice affirmera sa suprématie entre 1955 et 1965 pour devenir l'engin de référence. 

Si cela vous rappelle des souvenirs, n'hésitez pas à miles adresser pour publication ici.

 

Merci à Jean-Claude Rouzaud pour ce partage.
Merci à Jean-Claude Rouzaud pour ce partage.

Merci à Jean-Claude Rouzaud pour ce partage.

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Publié le 20 Janvier 2024

Lauragais d'Autrefois (218) : Airoux, il y a longtemps

Voici deux cartes postales qui m'ont été gentiment offertes il ya quelques temps déjà. Elles ont une signification particulière pour moi et pour les Carnets d'Emile puisqu'Airoux est le village où Emile et les siens ont été métayers de 1953 à 1989.

Une vue du bassin, l'autre de la place...

Un pan de vie dont on témoigne ici dan Sun si joli village du Lauragais...

Si vous avez photos ou cartes postales représentas le Lauragais d'autrefois, n'hésitez pas à me les adresser. Nous complèterons la petite collection de ce post ensemble au fur et à mesure. Vous pouvez m'écrire à lauragais@lescarnetsdemile.fr 

Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)

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Lauragais d'Autrefois (218) : Airoux, il y a longtemps

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Rédigé par Emile

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Publié le 13 Janvier 2024

photo Coll. Nardèze

photo Coll. Nardèze

La ruscada était la lessive du linge du quotidien qu'on faisait environ une fois par semaine. Mais pour les grandes pièces de linge comme les draps, il existait la Granda bugada. Parfois, on trouvait cela dans le bail de métayage : les femmes de la maison se chargerait de cela pour le propriétaire. Voici un témoignage recueilli auprès de Paulette D.

Elle y relate les journées de grande lessive, la granda bugada (la grande buée) et le travail que cela représentait.

"La lessive habituelle que l’on faisait une fois par semaine, le plus souvent le lundi, ne ressemblait pas aux grandes buées que l’on faisait deux ou trois fois par an pour laver les draps.

Une fois par semaine, on triait le linge et grâce à l’eau tirée du puits ou, à la Rigole (nb : le cours d'eau à proximité) lorsque la saison s’y prêtait, on lavait et on battait le linge de toute la famille avant de le mettre à sécher sous un hangar. On utilisait pour la ruscada (lessive en occitan) une lessiveuse, du savon et de l’huile de coude pour frotter vigoureusement

On lavait aussi les draps de toute la maisonnée du propriétaire. On attendait qu’il y en ait suffisamment car c'était un sacré travail. La granda bugada (la grande buée en occitan) avait lieu ainsi trois ou quatre fois par an, en général, au début du printemps et de l’automne.Toutes les femmes des métayers étaient réunies pour cette occasion.

Les draps étaient mis à tremper la veille dans le dorc, c’était un grand cuvier de bois cerclé de fer, muni d’une bonde et d'un tuyau sur le côté permettant l’évacuation de l’eau. (nb : L’appelation dorc désigne communément un pot à graisse en occitan mais dans ce cas, c'est également le cuvier) 

Les draps trempaient une nuit entière avec de la cendre qu'on mettait par dessus, enfermée dans un vieux drap. Le matin, les femmes des métayers se réunissaient et nous mettions l’eau à chauffer dans une lessiveuse ou un grand chaudron. Cette eau était versée petit à petit sur les draps, récupérée par l'évacuation et remise à chauffer. L’opération devait être suffisamment lente pour que l’eau monte lentement en température au fur et à mesure, de la buée se répandant dans tout le local, le plus souvent nous faisions cela sous un vieil hangar. Une eau bouillante déversée directement aurait pu faire s’amalgamer les saletés plutôt que des les dissoudre grâce aux propriétés détergentes de la cendre. 

Le lissieu, l’eau de lessive, faisait ainsi plusieurs cycles au fur et à mesure dans le dorc. Au bout de deux à trois heures, lorsqu’elle bouillait, on évacuait alors toute cette eau sale. Parfois, on n'était pas d'accord, il y avait de petites chamailleries.  Certaines considéraient que l’eau était suffisamment chaude, d’autres préféraient en verser encore davantage. Après utilisation l’eau de lessive était répandue  sur le tas de fumier le plus proche à grands coups de seaux en fer blanc. Les draps encore lourds de l’eau qu’ils contenaient, lorsqu’ils étaient un peu refroidis, étaient entassés dans de grandes panières ou des comportes.

Il fallait alors attendre l’intervention des hommes qui, grâce à des brouettes, ou à la force des bras, les apportaient jusqu’au bord de la Rigole de la plaine.

Il fallait alors entreprendre le rinçage. Selon la saison, le travail était de taille, on pouvait en cumuler jusqu’à cinquante. Les abords de la Rigole n'étaient pas aménagés pour cette opération et elle n’en était rendue que plus délicate. Un drap pouvait nous échapper et être emporté par le courant pour aller s’échouer dans les racines sur les berges. L’eau dévalant du barrage de Saint Ferréol pour aller alimenter le Canal du Midi pouvait être très froide à certains moments de l'année, on ne sentait plus nos mains glacées.

Les draps rincés, il fallait enfin les essorer. On se mettait alors deux par deux pour les tordre et leur faire rendre le plus d’eau possible. Cette tâche pénible n’était pas la dernière, puisqu’il fallait encore les étendre sous un hangar le long de fils prévus pour cela."

Je remercie Paulette D. pour son témoignage et la famille Nardèze qui m'a confié de précieux clichés dont celui de la lessive.

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Publié le 6 Janvier 2024

Lauragais en 39-45 (4) : la radio de la ferme

Je vous propose de redécouvrir ce témoignage publié il y a près de trois ans dans le cadre des témoignages des campagnes lauragaises en 39-45. Aujourd’hui, voici un extrait des souvenirs de Laurence Raymond de Baziège, extrait du livre d’or des Anciens Combattants de la commune. Serge Arnaud, qui l’a recueilli, l’a partagé avec nous et je l’en remercie.

 Je me rappelle toujours les paroles que nous disait un cousin de Maman qui était questeur au Sénat: «  Pauvres enfants, je vois beaucoup de nuages sur vos têtes et un avenir bien sombre!!! ». Cela se passait pendant les vacances d'août 1938...

 Hélas, l'été 39 devait lui donner raison… Ce fut une année noire pour les Français... et très triste dans ma famille car mon grand-père et ma grand-­mère nous quittaient le jour des    Rameaux et le jour de Pâques. Pour moi qui étais à peine adolescente, cela fut un grand choc. A la fin août, mon père était mobilisé en tant que réserviste, ayant déjà fait la guerre de 14-18 et été gazé. Voilà comment je me suis retrouvée seule avec Maman.

  Je devais rentrer le 1er octobre, dans une école tenue par des Religieuses pour y apprendre la couture et la broderie comme toute fille de bonne famille, mais vu la situation il n'en était plus question... Autre orientation... je devais aider Maman à travailler dans les champs et soigner les bêtes... il fallait dépiquer le blé qui était en gerbière : je me rappelle que les jeunes gens qui n'étaient pas partis pour le front, sont venus nous aider ainsi que d'autres voisins. Finalement, j'en garde un très bon souvenir...

Puis, il a fallu faucher, sécher et rentrer le regain; octobre est arrivé, nous avons vendangé, aidées par des cousins et des voisins, puis effectué la cueillette des pommes. Papa a eu une première permission pour les semailles. Nous avons rentré du bois pour l'hiver car, en ce temps-là, la cheminée avait un grand succès. La récolte du maïs dont l'effeuillage se faisait à la maison, donnait lieu à des réunions entre voisins et jeunes: nous mangions des châtaignes et gouttions le vin nouveau quand le travail était terminé…

Et la TSF diffusait toujours le même communiqué: « Rien à signaler sur le front: tout est calme.»  Les mois ont passé et Papa a été démobilisé. Puis, les événements se sont précipités sur le front: nous avons eu un afflux de réfugiés belges et alsaciens. Pendant quelques mois, nous avons hébergé deux jeunes filles dont les parents étaient accueillis dans une autre     famille en attendant de les réunir dans une maison.

 Parmi ces réfugiés, il y avait un couple d'une grande discrétion: tous les jours, il venait chercher du lait à la ferme. Le mari demandait à mon père s'il n'avait pas du travail pour lui et son épouse. Nous avons très vite compris qu'ils ne manquaient pas d'argent mais qu'ils avaient faim. Nous les avons aidés dans la mesure de nos possibilités en les invitant à. partager nos repas assez souvent. Lui s'intéressait beaucoup à la politique. Un jour, il a demandé à mon père s'il pouvait venir écouter les informations à la TSF, pas Radio Paris, mais Radio Londres. Cette dernière commençait ses émissions par une chanson qui disait:

« N'écoutez pas Radio Paris, Radio Paris ment, Radio Paris est allemand » Le monsieur venait tous les jours mais, à la belle saison, nous étions encore dans les champs à 1'heure des informations; alors mes parents ont décidé de faire confiance à cet homme et lui ont enseigné l'endroit ou était cachée la clef de la porte. Il rentrait, écoutait le poste, refermait et s'en allait. Cela a duré jusqu'à la fin de la guerre.

Avant de partir, ils sont venus tous les deux nous remercier et nous ont montré leurs vrais papiers d'identité: ils étaient Juifs Allemands et avaient fui le nazisme. Ils sont partis et jamais plus nous n'avons eu de leurs nouvelles. Nous avons gardé d'eux un bon souvenir.    

 

Mes remerciements Serge Arnaud pour le partage de ce témoignage.

Merci à Laure Pagès pour la photo d'illustration.

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Rédigé par Emile

Publié dans #Lauragais agricole d'autrefois, #Métairies en 39-45

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Publié le 30 Décembre 2023

photo coll.Nardèse

photo coll.Nardèse

 A la métairie, les occasions de jeux pour les enfants étaient multiples. Les plus grands, en âge d'aider, se voyaient confier des tâches dans les champs ou pour le soin des animaux ou encore des tâches domestiques. Lorsque la famille était nombreuse, les aînés veillaient souvent sur les cadets surtout lorsque les gros travaux accaparaient les parents à certaines périodes de l'année. Berthe se souvient de son enfance dans les années 50 à la métairie :

"En ce qui concerne les jeux des enfants de tous les jours, ce n'était pas très compliqué les aînés veillaient sur les plus petits, on jouait beaucoup avec les animaux domestiques, les chiens en particulier, à la corde à sauter, à la marelle, au ballon, on faisait du vélo. Les filles jouaient avec une dinette souvent agrémentée de bouts de vaisselle cassée, d'une vieille casserole, de vieux couverts, avec de l'herbe, des graines, de la terre qui étaient les denrées alimentaires !

A l'intérieur on jouait beaucoup aux petits chevaux, au jeu de l'oie, aux dames ou aux cartes surtout avec les grands frères et le papa. On avait de petits trésors que l'on trouvait dans la fameuse lessive "Bonux".

On lisait aussi les premiers livres de la bibliothèque rose, les livres de classe ou l'on découvrait la géographie, les sciences naturelles. Les grandes soeurs apprenaient à la plus petite à broder ou à tricoter et même à faire de la pâtisserie. C'était un quotidien simple, sans beaucoup de moyens... mais qu'est ce qu'on était heureux en famille le soir au coin du feu avec une poêlée de châtaignes grillées !"

 

Merci à Berthe - et à sa famille - pour ses souvenirs et les photos, formidables témoignages de la vie à la borde autrefois.

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Lauragais d'antan (117) : jeux d'enfants à la borde
Lauragais d'antan (117) : jeux d'enfants à la borde
Photos coll. Nardèse

Photos coll. Nardèse

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Publié le 16 Décembre 2023

Lauragais d'Autrefois (217) : dictons occitans de Noël et de l'hiver

L'hiver est à nos portes, Noël n'est plus très loin. Voici quelques dictons de saisons.

  • Quand Nadal se solelha, Pascas crama la lenha

Quand Noël est ensoleillé, Pâques brûle le bois

  • Per Nadal, les jorns creissan d'un pas de gal

Pour Noël, les jours s'allongent d'un pas de coq

  • Plèja per Nadal, solelh pels Rampalms 

Pluie à Noël, soleil aux Rameaux

  • Per Nadal, cajun dins son ostal

Pour Noël, chacun dans sa maison (dans sa famille)

  • L’ivèrn es pas bastard s'arriba pas d'ora arriba tard.

L'hiver n’est pas bâtard, s'il n'arrive pas de bonne heure, il arrive tard.

  • Quand les corbasses son a l'ensús, l'ivèrn nos tomba dessus ; quand les corbasses son a l'enbàs, l'ivèrn es passat

Quand les corbeaux volent haut, l'hiver nous tombent dessus, quand les corbeaux volent bas, l'hiver est fini

  • Tal jorn Nadal tal jorn Cap de l'an.

Le jour de Noël est le même que celui du Jour de l'An

Si vous connaissez d'autres dictons, expressions ou proverbes sur cette période de l'année, n'hésitez pas à me les adresser. Nous complèterons la petite collection de ce post ensemble au fur et à mesure. Vous pouvez m'écrire à lauragais@lescarnetsdemile.fr 

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Publié le 2 Décembre 2023

Lauragais d'autrefois (216) : les dictons occitans de de décembre

Les premiers jours de décembre sont là, voici quelques dictons occitans de saison. Il en existe bien d'autres, n'hésitez pas à me les adresser.

Neu del Avent a de  longas dents
Neige de l'Avent a de longues dents

Tal Avent, tal printemps
Tel Avent, tel printemps

A la Santa Barba, l'ase se fa la barba
A la Sainte Barbe, l'âne se fait la barbe.

A la Saint Corentin, l'ivèrn glaça le camin
A la saint Corentin, l'hiver glace le chemin

A la Santa Lúcia, le jorn crei d'un saut de piuse
A la sainte Luce, le jour croît d'un saut de puce.

Merci à Berthe Tissinier pour la si jolie photo.

Si vous connaissez d'autres dictons, expressions ou proverbes sur le mois de décembre, n'hésitez pas à me les adresser. Nous complèterons la petite collection de ce post ensemble au fur et à mesure. Vous pouvez m'écrire à lauragais@lescarnetsdemile.fr 

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Publié le 11 Novembre 2023

Document d'autrefois : le bail de métayage

Document d'autrefois : le bail de métayage

Nous avons beaucoup évoqué ici le bail à colonat paritaire autrement dit le contrat de métayage. Il était assez répandu dans le Lauragais même si son déclin s'est enclenché dès le XIXe siècle.

En voici aujourd'hui un nouvel exemple concernant une borde d'une trentaine d'hectares, le bail est daté du 1er novembre 1953. C'est le bail d'Emile que nous avons enfin retrouvé. 

Rédigé à la main, on en connaissait déjà l'inventaire qui est mentionné dans l'article 1 et que nous avions analysé il y a quelques temps déjà (voir articles ici et ).

La loi du 13 avril 1946 ignorée ?

On peut s'interroger à sa lecture sur la portée de la loi du 13 avril 1946 concernant le statut du fermage et du métayage. Cette loi semble ici ignorée puisqu'elle stipule que le propriétaire peut au maximum prétendre à 1/3 des récoltes. Or il est bien stipulé qu'on est ici sur un bail à mi-fruit soit 50 %.

Cette loi déclencha tout de même un certain nombre de réactions hostiles dans un certain nombre d'endroits : les propriétaires renâclant à l'appliquer quand les métayers la réclamaient.

Certains métayers y renoncèrent pourtant face à la perspective d'investissements moindres de la part du propriétaire sur l'exploitation s'ils ne recevaient qu'un tiers des produits. La productivité aurait pu s'en ressentir rapidement, jugeaient-ils. 

Dans notre cas même la durée de 9 ans du bail établie par la loi n'est pas mentionnée, le contrat étant résiliable avant le 1er mai de chaque année courante (article 15). cela n'est pas arrivé, Emile a travaillé cette borde jusqu'à sa retraite en 1989, 36 années durant.

Les terres, le bois et les rentes en volailles et services

Outre les terres que le contrat borne dans leur utilisation (assolement, fertilisation, stockage du grain...), des articles sont consacrés à l'entretien de la propriété (bois, chemins...).

Sont également fixés les rentes en volailles (30 réparties dans l'année), les animaux de la ferme (à l'exclusion des poules) mais aussi les préparations en salaisons et enfin l'aide qu'apporteront "les femmes" contre rémunération concernant les lessives de la famille du propriétaire.

Ce contrat envisage donc précisément tous les aspects qui régulent la vie des preneurs et des relations avec le bailleur.

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Lauragais d'Autrefois (126) : un bail de métayage en Lauragais, 1953
Lauragais d'Autrefois (126) : un bail de métayage en Lauragais, 1953
Lauragais d'Autrefois (126) : un bail de métayage en Lauragais, 1953

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Rédigé par Emile

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Publié le 28 Octobre 2023

Lauragais d'Autrefois (215) : le sonneur de cloches (le campanièr)

Dans le Silence la Combe, mon prochain roman à paraître aux Éditions du 38 le 3 novembre et dont l’action se déroule en 1939 dans le Lauragais, Suzanne, l’héroïne, est carillonneuse de son hameau.

Le rôle du sonneur dans la vie quotidienne des campagnes d’autrefois était capital. L’angélus rythmait les journées matin, midi et soir. Il fallait une personne disponible à ces heures précises de la journée mais aussi qu’on puisse appeler à l’improviste pour annoncer les naissances, les baptêmes, les messes et les décès.

Aimé Boyer se souvient que le sonneur avait une rétribution collective.

« A l'automne, il portait une sache dans les fermes. Généralement, on la remplissait de maïs qui servirait au sonneur pour engraisser le cochon. A l’époque, tout le monde en élevait, même le tailleur d'habits car pour la cuisine il n'y avait pas d'huile. Parfois on lui offrait quelques gâteaux fins.

Parfois on « oubliait » de lui rendre la sache qu’il avait donnée. Dans certains endroits, il prenait un panier de vendange. Parfois, les jeunes pour s'amuser glissait une pierre au fond.

Les carilloneurs et carillonneuses avaient souvent aussi la charge de l'entretien de l'église, y compris la sacristie, et tous les ustensile, religieux : ostensoir,  bénitier, goupillon, linges etc..... Ils devaient également préparer avant la messe le calice, le ciboire et les burettes, l'eau, le vin, ’encensoir…
Il ne faut pas oublier la cadieraira ou le cadieraire (rempailleur) qui,dans beaucoup d'églises, entretenait les chaises.
Il y avait les gens qui avaient leurs noms écrits sur le dossier de leurs prie-Dieu avec des clous dorés. »

Durant la période de Noël, selon les villages, il y avait également le Nadalet (petit Noël). C’étaient des mélodies à la ryhthmique propre à chaque village, sonnées avec les cloches les jours précédant Noël.

Quelques mots occitans sur ce thème

Cloquièr : clocher

Campana : cloche

Trenhonaire, trenhonaira : carillonneur, carillonneuse

campanièr, campanièra : sonneur, sonneuse

Je remercie Aimé Boyer pour son précieux témoignage.

Lauragais d'Autrefois (215) : le sonneur de cloches (le campanièr)

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Rédigé par Emile

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Publié le 15 Octobre 2023

Lauragais d'Autrefois (21) : souvenirs des vendanges (las vendémias)

L'automne amène à penser aux vendanges d'antan en Lauragais. Voici le témoignage d'Aimé Boyer, ses souvenirs de vendanges assortis des photos confiées par la famille Nardèze, d'exceptionnelles photos en couleurs qui permettent un retour très réaliste à la charnière des années 50 et 60. Un immense merci à Aimé et à Berthe.

 

"Avec l'automne venait le temps des vendanges (la vendémias).

Avec un couteau, ou des petits sécateurs adaptés à cette tâche, on coupait précautionneusement les raisins avant de les poser dans un panier d’osier, souvent fabriqué à la main durant l’hiver précédent.

On faisait passer les paniers pleins d’un rang à l’autre pour les vider dans une comporte.

Un préposé chargé du remplissage tassait ses raisins avec une cachadoira (outil pour presser, pour appuyer de cachar, presser) .

A midi ou à la fin de la journée, une équipe d’hommes transportait ces comportes pleines.  Au bout de la vigne, il fallait être deux avec deux barres (las pals) passées sous les poignées de la comporte, un homme devant, l'autre derrière.

Une autre équipe chargeait sur la charrette (plus tard la remorque basse). A l’arrivée devant la cave, 

il fallait passer tout ce raisin au fouloir pour les écraser, et les vider dans une cuve afin de le mettre à fermenter.

Une équipe d’hommes, installée sur un échafaudage, vidait la comporte dans la cuve. Ils nivelaient avec une fourche pour que la masse soit homogène. Pendant que le reste de la colle s’activait à tourner la manivelle du fouloir, il va sans dire qu’il y avait quelques plaisanteries ! Quelques grappes de raisin qui se baladaient pour barbouiller ses camardes de moût (se mostar).

Quand il n’y avait pas de fouloir, il fallait faire avec les pieds nus en entrant dans la comporte.

Ici c’était la fête des farces! Les femmes se retroussaient les jupes, les hommes les pantalons . On riait mais le travail avançait quand même.

Pendant ce temps dans la cuisine on s'activait pour servir aux travailleurs : la soupe, le pâté, les haricots, le macaroni, le poulet rôti et bien-sûr quelques desserts maison. Que d'agréables souvenirs ! 

 Si, lors des battages (las batesons) il y avait de la poussière, les vendanges étaient souvent troublées par la pluie. Quand on avait commencé le remplissage de la cuve il valait mieux terminer le terminer sinon la fermentation pouvait être compromise. "

 

Petit glossaire occitan des vendanges lauragaises :

Les vendanges : las vendémias

la vigne : la vinha

le raisin : le rasim

la comporte : la semal

le fouloir : le faunhador ou le truèlh 

et... le vin : le vin

Lauragais d'Autrefois (21) : souvenirs des vendanges (las vendémias)
Lauragais d'Autrefois (21) : souvenirs des vendanges (las vendémias)
Lauragais d'Autrefois (21) : souvenirs des vendanges (las vendémias)

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Rédigé par Emile

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Publié le 8 Octobre 2023

Lauragais d'Autrefois (27) : stocker le maïs (le milh sul trast)
Lauragais d'Autrefois (27) : stocker le maïs (le milh sul trast)
Lauragais d'Autrefois (27) : stocker le maïs (le milh sul trast)
Lauragais d'Autrefois (27) : stocker le maïs (le milh sul trast)

Après la récolte du maïs, il fallait l'entreposer et veiller à ce qu'il sèche dans de bonnes conditions. La plupart des fermes étaient munies de cribs (ou crips). Ces séchoirs à maïs permettaient donc de stocker le maïs en épis. Ils étaient érigés au soleil, le plus souvent perpendiculaires au vents dominants, cela constituait un moyen de séchage naturel.

Aimé B. se souvient :

"Les premiers ont été construits avec des files d’acacia, posés sur des plots en béton, fait main(du solide), reliés avec des entretoises fixées avec des boulons. On fixait ensuite du grillage avec des clous cavaliers.  Pour le remplir, on montait avec une échelle le sac sur l'épaule. Plus tard il y a eu les élévateurs et les remorques en vrac. On couvrait les crips autant que possible pour les protéger de la pluie. Certains fabriquaient les leurs avec des pylônes électriques de récupération et avec des cornières soudées."

On en vidait aussi parfois sur les galetas en veillant que la couche de maïs ne soit pas trop épaisse pour faciliter le séchage et en maintenant également un courant d'air favorable.

Aimé : "Il y avait parfois quelques nuits animées par les rats circulant sur les tas de maïs vidés au dessus les chambres."

Merci à la famille Nardèze pour les fabuleuses photos tellement explicites et à Aimé, si fidèle à ce blog, pour le partage de ses souvenirs.

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Publié le 1 Octobre 2023

Deux époques de la récolte du maïs (récolter et descolefar)
Deux époques de la récolte du maïs (récolter et descolefar)

Deux époques de la récolte du maïs (récolter et descolefar)

En ce moment les champs de maïs sont récoltés. Voici un témoignage d'Aimé sur la récolte du maïs avant la mécanisation :

 

"Dans le champ, il nous fallait un panier, quelques saches, et souvent un outil, le punto, ou alors à mains nues. Le punto, ce petit bout de bois pointu bien effilé,  servait à ouvrir l’enveloppe de l'épi (la cabòça) en deux par le milieu.

Cette opération faite on tirait vers le bas, pendant qu’une main tenait les deux parties de l’enveloppe, l’autre main coupait la cabosse au ras de la tige.  

Après la récolte, avec une faucille, on coupait les tiges (las cambòrlas), on faisait des tas, pour charger sur la charrette (la carreta) sans oublier de poser des râteliers pour faire un chargement plus large.

 

Pour libérer le champ afin de semer le blé ? les pieds de maïs pouvaient être coupés avec la faucille (la fauç).

On en faisait un grand tas, pour être les dépouiller (descolefar) à la veillée avec les voisins. La soirée se terminait souvent avec un vin chaud. ou alors avec une petite goutte de prune, histoire de goûter la nouvelle de l'année.

 

Les tiges étaient stockées car elles étaient consommées par les bovins qui en étaient gourmands. C'était surtout utilisé surtout pour remplissage, pour activer le rumen, la digestion ruminale.

Les tiges qui restaient, sorties du râtelier,  servaient de jalons, pour semer le blé, quand il était semé à la main."

Dans les carnets d'Emile, il est également mentionné que les jambes de maïs, las cambòrlas qu'il appelait aussi les tronçons, lorsqu'elles étaient en excès étaient réunies et brûlées au bord du champ.

Merci à Aimé pour son témoignage, à Serge et Berthe pour les photos témoignant de deux époques différentes de la récolte du maïs.

Le prochain post sera consacré au stockage du maïs, photos et témoignage à l'appui...

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Publié dans #Lauragais agricole d'autrefois, #Occitan, #Occitanie, #Lauragais

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Publié le 23 Septembre 2023

Photo des boeufs  Coll JC Rouzaud, Joug : photo et montage Aimé Boyer
Photo des boeufs  Coll JC Rouzaud, Joug : photo et montage Aimé Boyer

Photo des boeufs Coll JC Rouzaud, Joug : photo et montage Aimé Boyer

Grâce à une reconstitution faite par Aimé Boyer, nous allons aujourd’hui passer en revue quelques pièces d’attelage autour du joug. De l’occitan au français et du français à l’occitan

le surjoug (sebrejo) : Le surjoug, placé au centre sur le joug (jo), permettait de l'équilibrer, permettant aux bovins attelés de conserver une bonne position de travail. C'était aussi un objet décoratif qui exprimait le savoir-faire de son sculpteur. Il servait aussi à accrocher les tresegats, la redonda, et les trait (chaînes) mais aussi un bouquet de fleurs, pour  des événements festifs et rares : Saint Roch, mariages etc...

découvrir l'article de S.Pilmann dans la Dépêche de l'Aude sur le surjoug :https://www.ladepeche.fr/2021/02/21/objets-dici-le-surjoug-bobine-cluquet-9385428.php

Trescavilha : élément posé sur le timon permettant au joug de faire corps avec l’outil, et reculer charrette, rouleaux, tombereaux, faucheuse, fâneuse, râteau.

Pour attacher la charrue ou le brabant au joug qui permettait aux bœufs de les tirer, une pièce était essentielle le tresegat. Afin de mieux comprendre la fonction de cette pièce, commençons par la redonda, l'anneau le plus simple.

La redonda (prononcer redoundo) sert pour les outils qui roulent et principalement la charrette. Une cheville devant, une derrière, le tiradon était bien tenu.

Le tresegat était pour les outils tirés, les charrues... il y avait un peu plus de jeu.

La tresèga (de tressa, tresse) était un anneau de branches tordues ou de cuir, pendu à la cheville du joug et le tiradon y passait dedans : une cheville de chaque côté pour qu'il ne puisse pas avancer ni s'extraire de l'anneau. Le tresegat sert à la même chose mais est en fer.

Cheville timon : Posée dans un trou sur le timon devant le joug pour la traction avant  

Cheville asta : élément pour atteler les charrues sarcleuses sans recul, non solidaire avec le Joug

Morial : élément posé sur le museau de l’animal l’empêchant d’attraper une bouché d’herbe ou autre branche qui aurait perturbé sa position de traction.

Moscals : filet tressé posé sur les yeux pour protéger le dépôt de mouches .

Julhas (juilles)  : appareil pour lier, joindre, les animaux de traction, bœufs ou vaches avec le joug.

Trait (chaîne): Fixé au sebrejo (surjoug) pour tirer brabant , canadienne, herse, houe, décavailloneur.

Merci à Aimé Boyer pour le partage de son savoir et de son expérience et à Jean-Claude Rouzaud pour les photso des boeufs.

Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)

Pour retrouver facilement ces posts et les voir dans leur ensemble vous pourrez cliquer sur la nouvelle catégorie du blog : Lauragais agricole d'autrefois ou sur l'onglet en haut de page. Ils seront également écrits en bleu pour les distinguer des posts du quotidien de la vie d'Emile.

 

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Rédigé par Emile

Publié dans #Lauragais agricole d'autrefois

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Publié le 9 Septembre 2023

Dans un extrait récent des carnets, le jeudi 21 avril 1960, Emile a noté que Monsieur Pech est venu retirer des balles de paille.

Voici l'authentique photo de ce camion envoyé par Jean-Claude Rouzaud :

Les nombreuses mentions consacrées aux pailles et fourrages témoignent de l'importance que cela revêtait pour le paysan des années 50. Ils constituaient litière et nourriture pour le bétail. 

A la signature d'un contrat de métayage, leur volume stocké était estimé à l'arrivée du preneur et figurait dans l'inventaire annexé au contrat et il devait y en avoir autant à leur départ. 

Voici l'extrait du contrat de la métairie d'Emile :

Et de l'inventaire d'arrivée à la métairie :

Les fenaisons occupaient une grande partie du printemps et constituaient un long travail pénible. Entre le début du printemps et l'automne, s'échelonnaient ainsi 4 coupes. Il fallait faucher, laisser sécher et ramasser avec une charrette qui faisait de multiples allers-retours jusqu'au champ avant de les stocker. L'inquiétude majeur concernait les caprices météorologiques qui pouvaient tremper le foin. 

Voici une faucheuse, photo d'Aimé Boyer :

Cette photo envoyée par Berthe Tissiner et déjà publiée ici, rappelle ces travaux :

Lorsqu'on le pouvait, on en vendait une partie pour un revenu complémentaire.

Aimé Boyer se souvient :

"Le marchand de foin était habituellement sur le marché, au cours de l’hiver et rentrait en contact avec d’habituels vendeurs, du surplus de fourrage. Les vignerons du Languedoc Roussillon ne produisaient pas suffisamment de fourrage pour alimenter les chevaux qu’ils utilisaient pour travailler leurs vignes, Les foins et fourrages du Lauragais, région voisine, leur convenaient parfaitement.

Bien-sûr, avant l'achat définitif, le marchand  venait se rendre compte sur place de la qualité l'année. Pour vérifier, il enfonçait, sa main dans le tas de fourrage, le sentait, regardait sa couleur avant de  proposer un prix, Mais si le prix ne convenait pas, il allait un peu plus loin dans le tas, reprenait une poignée et parfois annonçait  un prix plus élevé,

L'affaire se discutait ensuite dans la cuisine, on  s’attablait et on discutait à bâtons rompus devant l’incontournable bouteille de vin. On concluait la vente. Puis, il venait chercher en vrac avec un camion ou bien venait le mettre en balles avec la presse à foin déjà décrite dans les Carnets d'Emile."

 

Cette presse à foin à bras, nous avait été décrite ici, par Emile Teysseyre :

"Le foin était transporté en vrac durant très longtemps, ce qui n'était guère pratique. Les Américains nous ont apporté ces presses à foin que l'on remplissait de foin avant que deux hommes assurent la remontée d'une plateforme qui compressait le foin. Un véritable travail de force qui nécessitait d'actionner deux leviers latéraux. Il fallait ensuite manuellement, avec une aiguille adaptée faire passer le fil de fer à travers la botte réalisée pour la lier en 5 endroits."

 

Emile en avait fabriqué un modèle réduit dont voici le cliché :

En voici une photo lors d'une démonstration adressée par Jean-Claude Rouzaud :

 

 

Enfin, voici une presse photographiée grâce à l'association Le Pastel :

 

 

L'article consacré aux battages, grâce au témoignage d'Aimé, présentait la façon dont les balles se faisaient grâce à la presse (voir ici) et comment elles étaient stockés : sous les hangars lorsque c'était possible et en élaborant un pailler pour le surplus (voir ici).

En voici une photo proposée par Berthe Tissiner :

Pour finit petit lexique occitan bien imparfait sur cette thématique (rappel les -a finaux se prononcent o) :

fourrage : la pastura

le foin : le fen

la paille : la palha

le fenil : la fenial

le pailler : le palhèr

faucher : dalhar

 

 

Merci à Berthe Tissinier, Jean-Claude Rouzaud, Aimé Boyer, Emile Teysseyre, l'association le Pastel.

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Rédigé par Emile

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Publié le 2 Septembre 2023

Ecoliers dans la cour de Folcarde (archives personnelles)

Ecoliers dans la cour de Folcarde (archives personnelles)

La rentrée est là. Voici donc quelques mots occitans et dictons liés à l'école.

A l'escola, le cuol me trembola,
A l'espital, le cuol me fa mal.

A l'école, j'ai le c... qui tremble, (de crainte ou d'impatience)
A l'hôpital, il me fait mal.

Quan le mestre es defora
Le diable es dins l'escola.

Quand le maître est dehors,
Le diable est à l'école (= on chahute)

Ma grand-mère Hélène née en 1914 m'a raconté de multiples fois combien l'occitan et le français étaient mélangés dans la cour de l'école de Folcarde qu'elle fréquentait dans son enfance. Les enseignants exigeaient que les élèves parlent le français mais c'était une réelle difficulté pour certains élèves qui n'entendant que le patois à la maison et se cachaient en récréation pour continuer à le parler entre eux. S'ils se faisaient surprendre, cela leur valait des punitions.

Dans ces années-là, la rentrée se faisait aux alentours du 1er octobre car les enfants, surtout les plus grands, aidaient aux champs pour les travaux et c'était un élément important pour l'économie familiale. Puis on retournait à l'école, au village ou même au hameau. Nous avons tous entendus les nôtres parler de ce poêle en hiver qu'un élève était chargé d'alimenter pour réchauffer la classe, ou de ces encriers qu'il fallait remplir pour que chaque élève puisse écrire.

Voici quelques mots d'oc liés à l'école (l'escola)

L'institutrice : la mèstra, la regenta, l'institutritz
L'instituteur : le mèstre, le regent, l'institutor

L'élève, l'écolier : l'escolan

Le cartable : le cartable
Le cahier : le quasèrn
le plumier : le plumièr
l'encrier : le tintièr
le tableau : le tablèu

le récréation : la recreacion, le solaç
la cour : la cort

la rentrée : la dintrada
les vacances : las vacanças

Si ce post vous rappelle des souvenirs d'école, de rentrée, de jeux de récréation que vous ou les vôtres avez vécu dans le Lauragais d'autrefois, n'hésitez pas à me les adresser à lauragais@lescarnetsdemile.fr . Vous pouvez également m'adresser des photos si vous le souhaitez. Nous ferons ainsi quelques posts consacrés à l'école.

Bona dintrada a totis e a totas !

Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)

Pour retrouver facilement ces posts et les voir dans leur ensemble vous pourrez cliquer sur la nouvelle catégorie du blog : Lauragais agricole d'autrefois ou sur l'onglet en haut de page. Ils seront également écrits en bleu pour les distinguer des posts du quotidien de la vie d'Emile.

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Publié le 5 Août 2023

Lauragais d'Autrefois (212) : les battages d'antan

Un témoignage à redécouvrir... Louis Bruno était agriculteur en Lauragais, fermier plus exactement. Retraité, il a consigné ses souvenirs dans des cahiers que sa famille partage avec nous aujourd'hui. Dans de précédents posts (ici et ), nous avions découvert sa description des travaux de printemps puis les activités de début d'été (). Il racontait également les moissons (voir ici), voici ses écrits concernant les battages.

"Le battage était assuré par des entrepreneurs possédant un ou plusieurs matériels lesquels comprenaient un tracteur pour le déplacement et l'entraînement de l'ensemble, une batteuse et une presse à lier la paille en balles.

Chaque entrepreneur possédait sa clientèle et se déplaçait à tour de rôle de borde en borde fournissant les machines précitées, 4 hommes dont un responsable qui conduisait et 3 empailleurs, le reste du personnel nécessaire soit 15 personnes minimum émanait d'un groupe de voisins travaillant en entraide mutuelle. C'était un travail pénible et éprouvant sous les chaleur torride et dans la poussière de l'aube au crépuscule mais auquel on participait volontiers étant donné l'ambiance conviviale et gaie qui régnait entre amis, jeunes et vieux, copains et copines.

Ce travail durait de 40 jours à 2 mois suivant les années et le volume des récoltes, les rendements ne dépassaient guère les 15 à 20 hectolitres l'arpent malgré les progrès de la recherche génétique sur les variétés déjà amorcés. Une partie de la récolte était stockée au grenier, futures semences, besoin domestique, échange blé plain avec le boulanger ou règlement en nature des services du forgeron (affutages divers). 

Le restant était vendu aux négociants ou livré aux coopératives qui déjà se créaient petit à petit par exemple succursales de la CPB Rue Ozenne Toulouse CAB Baziège CAL Castelnaudary laquelle lançait également avec le syndicat Agricole Audois les premières entreprises de gros labour, chenillard Caterpillar traînant les charrues balance trisocs Carrière-Guyot."

Un immense merci à Daniel Bruno - ainsi qu'à Christiane et Jean-François Bruno - pour avoir partagé les écrits passionnants de Louis.

Merci beaucoup à Serge Visentin pour les photos transmises

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Lauragais d'Autrefois (212) : les battages d'antan
Lauragais d'Autrefois (212) : les battages d'antan

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Publié le 29 Juillet 2023

Photo coll. J-c Rouzaud

Photo coll. J-c Rouzaud

Louis Bruno était agriculteur en Lauragais, fermier plus exactement. Retraité, il a consigné ses souvenirs dans des cahiers que sa famille partage avec nous aujourd'hui. Dans de précédents posts (ici et ), nous avions découvert sa description des travaux de printemps puis les activités de début d'été (). 

"Pas de trêve possible, piquage des faux et leur mise en condition pour détourer les champs et permettre le premier passage de la moissonneuse lieuse, lesquelles avaient été pourvues de leurs toiles élévatrices et vu leurs lames passées à la meule à aiguiser.

On faisait aussi ferrer de neuf les boeufs et les chevaux car désormais leurs onglets ou sabots ne supporteraient pas le coup.

La moisson devait se faire par temps sec en l'absence de rosée mais avant la surmaturité, le grain finissant mieux en gerbes assemblées en "tavels" tas de douze unités assemblées tout à la suite du passage de la lieuse tirée par des attelages de boeufs ou chevaux que l'on remplaçait deux fois par jour afin de profiter des heures favorables et avancer le plus vite possible craignant aussi le risque d'égrenage (grêle ou vent d'autan).

Avait-on tout juste fini la "sego" que sans même prendre le temps de souffler on étrennait l'aire de battage ou sol par l'égrenage des fèves récoltées, tiges entières, arrachées à la main , étalées au sol et battues au rouleau de pierre.

Commençait alors le gerboyage qui consistait à acheminer la récolte sur l'aire précitée et la rassembler en de beaux gerbiers dressés jusqu'à 8 à 10 mètres de haut ou bien entreposée dans les hangars pour ceux qui en avaient suffisamment. Vers la fin de la deuxième décade de juillet, les dépiquions pouvaient commencer mais entre temps, il fallait aussi faire une deuxième coupe de regain toujours précieuse pour les réserves d'hiver, abondante ou modeste, tributaire des orages d'été."
 

(les battages à suivre dans un nouveau post)

Un immense merci à Daniel Bruno - ainsi qu'à Christiane et Jean-François Bruno - pour avoir partagé les écrits passionnants de Louis.

Merci àJ -C Rouzaud pour la photo transmise

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