Publié le 9 Décembre 2021

Photo Laure Pagès

Photo Laure Pagès

Avant l'arrivée de l'eau courante dans les fermes, la corvée du précieux liquide était un élément important de l'emploi du temps des familles. Aimé Boyer m'a confié ses souvenirs à ce sujet :

"Mes parents habitaient dans une ferme où il y avait un puits avec une pompe à piston. Ce puits n’avait pas de source. Il était alimenté par l’eau de la toiture, ce qui était déjà un grand progrès dans les années 1940.

Mais ce puit avait un grand défaut : mes parents avait des nombreux pigeons élevage - courant dans les fermes du Lauragais - qui vivaient la plupart du temps sur le toit. Aussi, quand il pleuvait, les fientes était entraînées dans le puit, ce qui rendait l’eau imbuvable et même dangereuse. Bien sûr, cela faisait l’affaire pour arroser le jardin en tant que fumure liquide. Mais même les vaches rechignaient à boire ce breuvage.

Il servait aussi de lieu de conservation, au frais. Un jeudi ma mère avait acheté la viande pour vendanger le lendemain. Elle avait descendu comme d’habitude cette viande dans le puit dans un panier pendu à une corde. Mais dans la nuit, un violent orage a inondé le panier.  J’ai vu ma mère pleurer, je crois qu’elle s’est quand-même arrangée pour la cuisiner.

Notre ferme, positionnée sur un méplat, avait un autre puits à niveau constant. Bien-sûr cette eau était agréable mais de quantité limitée. Il fallait attendre pour le remplissage de l’auge, ce qui posait pas mal de problèmes l’été pour faire boire les bêtes. Il fallait aussi alimenter la bassecour, même si c’était une petite ferme et il y avait beaucoup de becs à désaltérer.

Ce méplat formait comme une petite vallée sur laquelle il y avait un pré et donc un endroit avec de nombreux joncs qui laissaient deviner un point humide. Mon père avait creusé un trou, où on arrivait en puisant avec un seau, à remplir une comporte. Cela subvenait aux besoins de la borde où il n’y avait pas bien évidemment pas de douche.

Durant l’été 1943 – ou 1945, je ne me souviens plus - est arrivée une grande sécheresse. Cette situation a obligé mes parents à aller chercher de l’eau et à emmener les vaches deux fois par jour à une fontaine à niveau constant. Elle se situait à un kilomètre environ. C’était une fontaine publique à Albiac, ouverte à tous, lavage du linge compris. Il arrivait souvent que les troupeaux se mélangent, c’était assez compliqué.  Les vaches ne voulaient pas boire quand du linge avait étés rincé, c’était très compliqué.

Dans cet environnement il y avait également un puits bouché. Les agriculteurs ont décidé de le curer puis d’y installer une pompe à chapelet. Je crois que la municipalité a participé aux frais, ce qui permettait d’isoler le rinçage du linge.

Chaque fois que nous allions faire boire les bêtes ou chercher de l’eau avec la charrette nous prenions une musette avec des bouteilles pour ramener de l’eau propre pour boire !  On appelait ce lieu la fontaine.

J’y accompagnais souvent mes parents, j’étais en charge de tenir rassemblé notre petit troupeau.

Avec les allers et retours, il fallait faire 4 kilomètres par jour, c’était très compliqué malgré les échanges conviviaux avec les autres éleveurs de la commune. 

Avec notre équipement, nous arrivions à économiser un déplacement par jour. Ce qui n’était pas rien.

Enfin, mon père a négocié avec le propriétaire de notre champ de pouvoir construire un puit à l’endroit des petits trous qu’il avait creusés dans le pré. Un accord verbal a été conclu : le propriétaire fournirait le matériel pour construire ce puits, mon père assurerait le creusage avec l’aide des voisins qui pourraient eux-aussi utiliser ce puits en période de sècheresse."

Un grand merci à Aimé Boyer pour sa passionnante contribution et à Laure Pagès pour la photo

Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)

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Publié le 9 Décembre 2021

Dimanche 9 décembre 1951 - le lapin et la buse

Beau temps lourd

Suis allé à la chasse j'ai tué un lapins, et une buse. Hier Elie Camille et sa mère Anna sont venus à la veillée. Camille Puget est en permission agricole.

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Publié le 8 Décembre 2021

Lauragais d'antan : parpèlas d'agaças

Janvier 1953 - Des retrouvailles qui font chaud au coeur lorsque le quotidien des métayers est rude. Des mots prononcés, presque rien, parpèlas d'agaças, qui ont pourtant des conséquences inattendues...

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Publié le 8 Décembre 2021

Samedi 8 décembre 1951 - Ail, choux capus et oignon blanc

Beau temps chaud

J'ai fini de semer les fèves au coin de la vigne vieille.

Camille a continué à labourer au champ du hangar avec les trois paires; Le soir j'ai semé l'ail et planté les choux capus et oignons blancs.

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Publié le 7 Décembre 2021

Vendredi 7 décembre 1951 - les fèves du champ Est

Un peu de pluie dans la nuit et quelques petites rafales dans la journée.

J'ai fini de semer les fèves au petit champ, est du jardin. Camille a continué de labourer au champ du hangar. Joséphine et Paulette sont allées à Villefranche vendre trois paires de dindons 3500 et 3400 la paire.

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Publié le 6 Décembre 2021

Jeudi 6 décembre 1951 - labourer pour la paumelle

Beau temps chaud le soirAvons repris de semer des fèves au petit champ du jardin.

Camille a labouré pour la paumelle au champ du hangar.

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Publié le 5 Décembre 2021

Mercredi 5 décembre 1951 - le brouillard et le beau temps

Brouillard jusqu'à midi belle soirée vent marin à la nuit

Avons semé 2 sacs 1/2 derrière la maison. Avons fini de semer tout le blé 

Semé en tout 30 hl de blé (15 de P4) et 15 d'Etoile de Choisy

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Publié le 4 Décembre 2021

Photo coll. J-C Rouzaud

Photo coll. J-C Rouzaud

Dans les années 50, même si le mode d’autoconsommation est encore très prononcé, la nécessité de se déplacer pour une famille de métayers se fait ressentir chaque jour un peu plus. 

Paulette D. nous explique : "Nous produisions beaucoup de ce que nous mangions mais bien-sûr qu'il nous fallait nous déplacer... Que ce soit pour aller prêter main forte aux voisins ou à la famille pour certains travaux, prévenir le médecin qu'on avait besoin de son diagnostic pour l'arrière grand-mère souvent malade ou pour les enfants... Il fallait aussi aller vendre des produits sur les différents marchés, les lapins, les pigeons, les œufs... Nous allions essentiellement à Castelnaudary le lundi mais aussi parfois à Villefranche, Revel ou Puylaurens même si cela était moins fréquent."

Négocier la vente ou l'achat de boeufs, rencontrer des acheteurs lors des foires, passer des commandes à la coopérative agricole, faire parfois quelques achats en ville, amener les enfants à l'école, aller prier, aller à la pêche, les déplacements motivés par des raisons liées à la vie familiale ou à la vie professionnelles étaient nombreux.

Alors comment s'y prenait-on ? "Nous essayions d'optimiser les sorties. Lorsque l'un d'entre nous partait pour le marché de Castelnaudary, il passait également à la C.A.L. (Coopérative Agricole Lauragaise) pour les affaires et au retour chez le forgeron par exemple si cela était nécessaire.", reprend Paulette.

Dans sa famille, faute de moyens suffisants et, peut-être  défaut d'être complètement convaincus de son absolue nécessité, la décennie entière, celle des années 50, se fera sans que la voiture automobile n'entre dans la cour de la ferme. Cela nécessitait un investissement financier assez conséquent et un peu de temps pour obtenir le permis de conduire. 

"Pour aller au village, visiter la famille, aller à la messe, on marchait beaucoup à pied. Cela ne nous posait pas de problème, nous étions habitués. Lorsque mes parents étaient jeunes au début du siècle, se souvient-elle encore, ils marchaient même les pieds nus avec leurs chaussures dans leur panier et ne les mettaient qu'avant d'arriver au village pour ne pas les user. Nous faisons attention à tout. Nous n'étions pas très fortunés et prenions grand soin du peu que l'on avait" 

Mais il y a aussi la bicyclette. On en dispose d'une ou deux selon les métairies, il n'y en a pas une pour chacun. Elles sont munies de sacoches pour transporter un peu de matériel ou quelques petits animaux que l'on aurait vendus ainsi que d'une porte-bagage qui permettait d'avoir un passager.

"Pour les déplacements représentant des distances plus conséquentes, on avait parfois recours à la moto, se souvient Paulette, on en possédait une qui n'était pas de première jeunesse mais elle rendait de grands services. C’étaient les hommes qui la pilotaient. Et même la ménine (l’arrière grand-mère) jusqu'à un âge très avancé était passagère pour se rendre en visite chez sa fille qui habitait le village voisin. Parfois c'était tout une organisation. Par exemple, lorsque nous étions invités à une fête locale par la famille, mes beaux-parents prenaient la moto pour y aller dîner (nb: le repas de midi en Occitanie) pendant que nous nous occupions des animaux et de la métairie et le soir, à leur retour, c'est nous qui prenions la moto pour aller souper chez nos hôtes et profiter du bal."

Elle explique également : "Nous, les femmes de la maison, avions une certaine autonomie pour nous rendre à Castelnaudary, au marché par exemple, grâce à la ligne de bus qui s'arrêtait au bord de la route départementale qui longeait la métairie. On pouvait aussi aller l'attendre au village voisin. Le chauffeur autorisait les passagers à mettre en soute une panière ou deux contenant lapins, pigeons, poules ou poulets que nous souhaitions vendre."

Aimé rajoute : "Oui, c'est comme cela que j'ai vécu cette période 54-65 moi-aussi . L’autobus avait une remorque pour porter les veaux... Pour les cochons c'était plus compliqué, les volailles étaient  dans les paniers posés sur l'impériale du bus. On n'était pas malheureux."

Et puis, la famille s'agrandissant, la situation est devenue plus complexe pour Paulette et son mari qui avaient deux fillettes en bas-âge. Pour se rendre dans la belle-famille tous ensemble, c'est le frère de Paulette qui venait récupérer tout le monde en voiture pour les ramener ensuite. 

"Au tout début des années 60, mon mari a passé son permis de conduire à son tour et la famille a acheté une automobile, 4 ou 5 ans après le premier tracteur. C'est une liberté nouvelle que nous avons trouvée là. Évidemment, les temps de trajets ont considérablement réduit et les déplacements ont été grandement facilités. Mais pour autant, les vélos et la moto n'étaient jamais loin. Nous les avons gardés et ils ont continué à nous être très utiles."

 

Chez Aimé aussi, la famille s'est agrandie aussi a-t-il fallu prendre des décisions : "J'avais un scooter, j'ai acheté ma première auto en 64! Nous avons eu des jumeaux qui ont étés placés en couveuse à Montauban. Il a bien fallu aller les voir, ces petits. Les grands-mères, les grands-pères, tout le monde voulait les voir. J'ai acheté une B 14 Sport d'occasion qui n'avait pas roulé depuis longtemps. Aussi, à cause des durites, de Caraman à Montauban, j'ai fait connaissance avec pas mal de mécanos sur le trajet ! Il y avait même une courroie de mobylette au ventilateur. S'il y en a qui vont à l'aventure, nous c'est l'aventure qui est venue à nous !"

Merci à la famille Nardèze pour le partage de ses trésors photographiques, à J-C Rouzaud et à Paulette D., ma grand-mère, pour son témoignage ainsi qu'à Aimé B. pour sa précieuse collaboration.

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Publié le 4 Décembre 2021

Mardi 4 décembre 1951 - le semoir et la herse

Beau temps - Avons fini de semer le champ des aygalots. Mis à ce champ 420 kg de blé. Hersé derrière la maison.

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Publié le 3 Décembre 2021

Lundi 3 décembre 1951 - l'Etoile de Choisy

Vent d'ouest froid brouillard

Avons commencé à semer le blé Etoile de Choisy au champ des Aygalots

 

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Publié le 2 Décembre 2021

Dimanche 2 décembre 1951 - à la chasse

Brumes beau temps

Le matin j'ai fait les coins et coupé quelques mottes au champ de blé des artichauts. Le soir je suis allé à la chasse. J'ai tué un lapin. Camille et Paulette sont allés à Roou; Jean Marc dagada est venu se faire tailler les cheveux.

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Publié le 1 Décembre 2021

Lauragais d'antan : I a quicòm que truca !
Janvier 53 - Dans la cheminée de la Borde Perdue, flambe un feu de colère. "I a quicòm que truca !" juge Léonce à la lumière des derniers événements. Le Lauragais des métayers est en émoi...
 
Un nouvel épisode de Ceux de la Borde Perdue #lauragais #occitanie
 

 

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Publié le 1 Décembre 2021

Samedi 1er décembre 1951 - les 300 fagots du grand bois

Gelée et glace. Vent marin léger dans la journée

Le matin avons charrié 300 fagots au grand bois. Le soir avons fini de semer le blé au champ des artichauts. Mis à ce champs de l'Etoile de Choisy 500 kg 7 sacs moins 20kg

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Publié le 30 Novembre 2021

Vendredi 30 novembre 1951 - vendre les lapins

Gelée glace beau temps clair

Avons continué à semer du blé au champ des artichauts

Joséphine est allée à Villefranche vendre des lapins à 450 f pièce

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Publié le 29 Novembre 2021

Jeudi 29 novembre 1951 - l'Etoile de Choisy

Gelée beau temps

Avons continué à semer du blé

"Etoile de Choisy" au champ des artichauts le camion des silos de Castelnaudary est venu chercher l'avoine du patron 44 balles de 70 kg et 60 de 50 kg qu'il avait vendu avant il a pris maintenant celle qui lui revient 

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Publié le 28 Novembre 2021

Mercredi 28 novembre 1951 - les bords du champ

Vent marin calmé à la nuit .gelée

Avons repris de labourer les bords du champ des artichauts. Joséphine est allée à Montmaur pour tuer les canards à la Chartreuse

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Publié le 27 Novembre 2021

Mardi 27 novembre 1951 - déménager l'abreuvoir
Mardi 27 novembre 1951 - déménager l'abreuvoir

Beau temps - Avons monté l'abreuvoir bio était au ruisseau avec le traîneau et les trois paires de boeufs et l'avons mis au puits du bois. Gaston Lanegrasse est venu empocher 44 balles d'avoine pour les silos de Castelnaudary. Il a pris en tout 121 sacs de 50 kg et 20 kg sur 226 que nous avons eus.

le soir avons fait deux auges pour faire manger les truies que nous avons creusé dans du peuplier.

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Publié le 27 Novembre 2021

Photo coll. Nardèse

Photo coll. Nardèse

Changer de métairie, de ferme, de borde, changer de propriétaire : voilà un moment fort de la vie d'un métayer, d'un fermier, d'un exploitant... Dans la première moitié du XXe siècle, c'était tout une aventure... Le déménagement était réalisé durant les premiers jours de novembre en général mais la transition avait été très largement anticipée... Aimé Boyer nous fait part de ses souvenirs.

Préparer la transition

"Le changement était un acte préparé à l'avance, se souvient Aimé. Il y avait d'abord la décision qui faisait l'objet d'une longue réflexion et de discussions au sein de la famille. Les raisons pouvaient être nombreuses et variées : la ferme trop petite, les conditions de faire valoir, le caractère des deux parties (ententes et relations), la qualité de la terre, la pénibilité.... Bien souvent, cette décision était prise plus d'un an à l'avance. On espérait trouver mieux en changeant, évidemment. "

Après avoir conclu la rupture de l'accord d'une part et un nouveau contrat d'autre part,  les deux phases complexes mais essentielles de la décision allant de de pair, le déménagement était alors envisagé. Il était aussi nécessaire de trouver un accord avec l'exploitant, en place, le sortant. Des actes préparatoires à la prochaine arrivée étaient plus ou moins bien acceptés selon les us et coutumes.                                                "Par exemple, explique Aimé, l'agriculteur entrant, devait parfois s'occuper de remiser la paille lors des battaisons précédant son arrivée. Ce pouvait être l'occasion de quelques blagues comme desserrer la presse, accélérer la cadence des gerbes sur le batteur en accord avec le mécano. Ce qui ne manquait pas de provoquer une belle pagaille au pailler. Cela pouvait arriver une ou deux fois suivant la façon dont le nouveau venu le prenait. S'il montrait trop sa colère, cela repartait de plus belle. Généralement cette pagaille prenait fin au passage de la buvette.même si souvent il pouvait rester quelques rancœurs. Parfois, il fallait qu'il y ait accord, aussi pour les labours d'été avec le futur occupant des lieux."

Changer de ferme

Il était nécessaire de trouver encore un autre point d'accord avec le sortant : le jour du déménagement devait être le même car le soir il fallait être en place pour apporter le soin nécessaire aux animaux tout juste installés dans la nouvelle ferme et prendre ses repères. "Selon la distance à parcourir pour le sortant et l'entrant, la ferme pouvait rester vide quelques heures et ça faisait tout drôle de trouver tout vide.", explique encore Aimé

"Ne parlons pas de tracteurs, camions, bétaillères trop modernes mais uniquement charrettes.Plusieurs voisins était invités pour donner un coup de main. La traction animale était utilisée et bienvenue : bœufs, vaches, cheval.  Ce dernier était intéressant et souhaité, il pouvait faire deux voyages dans la journée sans problème. Et cet attelage était souvent équipé de petites bétaillères qui servaient habituellement pour aller au marché et qu'on utilisait là pour transporter les petites volailles, lapins etc…

Je me souviens que les petits cochons étaient installés dans le centre de la charrette, fermés de chaque côté avec un buffet, un sommier de lit ou un autre élément de mobilier...

Je me souviens encore du bruit des roues ferrées sur la route lorsque ce convoi de déménagement se déplaçait mais aussi de celui des sabots cloutés des hommes et ceux, ferrés, des vaches. Quant aux enfants en âge de marcher, ils gambadaient autour du convoi, les plus petits étaient sur la charrette avec les femmes plus âgées. Les femmes conduisaient aussi l’attelage."

Effervescence à la borde

 

Ce déménagement provoquait une certaine effervescence quelques jours avant. Il fallait préparer les ballots de linge, les vêtements, prévoir le repas avant de partir et ne pas emballer trop tôt la louche...

Aimé reprend : "Le matin du fameux jour,  au réveil, très tôt, on s'attelait à enlever les draps, démonter les lit, les armoires... Avant de partir on balayait scrupuleusement pour ne pas laisser  de poussière ou des toiles d’araignées, c'était important pour soigner sa réputation."

 

En arrivant dans les nouveaux lieux, il fallait rapidement installer les animaux, leur préparer les litières parfois provisoirement en attendant le lendemain et bien-sûr, il fallait aussi préparer l’habitation pour la nuit ainsi que le repas du soir.

 

Prendre ses marques

 

"Les cours de ferme d'alors étaient constituées de passages avec des pierres posées. On prenait nos marques rapidement le puits, le tas de fumier, le hangar où l'on était venu  durant l’été pour rentrer le fourrage.

La famille et les voisins de celui qui arrivaient croisaient ceux qui sortaient : un vrai brassage humain qui remuait aussi beaucoup d'émotion.  C'était une aventure, un moment qui laissait des traces dans les mémoires. On disait d'ailleurs que trois déménagements, émotionnellement parlant, valaient un incendie."

 

Se projeter dans l'avenir immédiat et le travail

 

"La première des choses à faire les jours suivant était de préparer les semis. Et puis s'installer : le vin nouveau, le stock de maïs, toutes les céréales, qu'on réensachait  y compris pour le semis dernièrement passé au trieur, mettre dans la grange le bois de chauffage, les fagots pour allumer le feu..." Un énorme travail d'installation doublé d'une activité intense dans les champs allait alors mobiliser la famille pour de longues semaines dans son nouveau cadre de vie et d'exercice... Une réelle aventure...

 

Merci à Aimé, une nouvelle fois, pour son éclairage précieux et à Berthe Tissinier pour la photo.

 

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Publié le 26 Novembre 2021

Lundi 26 novembre 1951 - la quête pour monsieur le curé

Pluie le matin assez belle soirée

J'ai réparé deux paniers un cinquième et une pelle à blé. Gaston est venu chercher une paire de dindes. Mazières Eybrard et Mélix d'Avignonet sont passés pour faire la quête pour acheter une auto à monsieur le curé avons donné 1100 F.

Paulette est allée défaire du maïs à Roou 

Camille est allé à Villefranche pour l'assurance sociale. Le matin avons remué le maïs du patron

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Publié le 25 Novembre 2021

Dimanche 25 novembre 1951 - la fête de Saint-Assiscle

Fête de Saint-Assiscle

Le matin j'ai soigné les boeufs. Eugène du Château des Borrels est venu se faire tailler les cheveux. Camille et Paulette sont allés dîner à Roou le soir suis allé à la chasse. J'ai tué deux lapins.

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Publié le 24 Novembre 2021

Lauragais d'antan : le vieux moulin à l'abandon

Aux premières lueurs de 1953, dans le secret d'un vieux moulin abandonné, Hélène et Marcel s'interrogent. Le goût de la liberté est un peu âcre et on ne distingue pas très bien les lendemains. A la métairie, on s'inquiète...

Un nouvel épisode de Ceux de la Borde Perdue

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Publié le 24 Novembre 2021

Samedi 24 novembre 1951 - réparer l'auge

Pluie le matin jusqu'à midi belle soirée

Le matin j'ai réparé une auge pour cochons et j'ai fait un volet à la porte de la cave le soir avons coupé des buissons au grand bois

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Publié le 23 Novembre 2021

Vendredi 23 novembre 1951 - une brosse pour les boeufs

Pluie tout le jour

J'ai fait une brosse pour les boeufs et refait l'étau. Gaston est passé pour prendre les dindons à Villefranche

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Publié le 22 Novembre 2021

Jeudi 22 novembre 1951 - téléphoner au vétérinaire

Pluie presque tout le jour

Suis allé à Folcarde téléphoner au vétérinaire Mr Heuillet de Revel qui est venu de suite pour nous soigner la vache vieille qui avait la fièvre de lait. 

Camille est allé damier du maïs à Roou.  Moi j'ai fait des passages au grand bois et enlevé la ? derrière la maison

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Publié le 21 Novembre 2021

Mercredi 21 novembre 1951 - les fèves du jardin
Mercredi 21 novembre 1951 - les fèves du jardin

Nuit claire couvert dans la journée avec lui fine la matinée. Avons étendu du fumier et commencé à semer des fèves au petit champ du jardin

Gaston Lanegrasse est venu avec Jules Pech de Ricaud qui nous a acheté la luzerne et le foin à 4f 50 et la 2e coupe à 6f. La vache vieille a mis bas à 2 heures de la nuit.

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