Publié le 12 Février 2020
Beau Brouillard
Fini de jeter l'ammonitre sur les blés tendres. Approché les bords à la terre de maïs. Brûlé des tronçons. Henri d'Estève est venu nous voir Mémé
Les carnets d'Emile en Lauragais
Les carnets d'Emile sont les souvenirs de mes aïeux, métayers dans le Lauragais, qui consignaient chaque jour le labeur familial sur un journal de bord. Nous sommes en 1951 au coeur de l'Occitanie. Je recueille aussi la mémoire des traditions, des méthodes de travail, du quotidien au fil des saisons grâce à des documents authentiques (blog participatif) contact : lauragais@lescarnetsdemile.fr
Publié le 12 Février 2020
Beau Brouillard
Fini de jeter l'ammonitre sur les blés tendres. Approché les bords à la terre de maïs. Brûlé des tronçons. Henri d'Estève est venu nous voir Mémé
Publié le 11 Février 2020
Vent d'autan léger
Mis 550 kg d'ammonitre au blé autour du moulin du poivre
Fini de jeter le super sur le fourrage
Visite I.
Publié le 10 Février 2020
Vent d'autan gelée
Sorti du terrier à la pointe. Les Rouzau sont venus prendre le tracteur pour le réparer. Je suis allé à Roou. Paulette en Estève
Publié le 9 Février 2020
Geelée
Labouré à la pointe. Je suis tombé en panne du pont du tracteur. Rouzau est venu le voir. Tué le cochon en Estève.
Visite I*
* le médecin
Publié le 8 Février 2020
Dans les années 40 et 50, à la métairie, parmi les éléments importants de l’alimentation familiale, il y a le cochon. Tuer le cochon était un des moments importants qui rythmaient la vie des familles paysannes du Lauragais comme les vendanges ou les battages...
En janvier ou février, vient donc le moment de tuer le cochon qui a été nourri et élevé une dizaine de mois. Il consomme du maïs qu’on réduit en farine ou dont on fait une sorte de bouillie, des restes de table, des pommes de terre qui se sont mal conservées et qu’on a faites bouillir. Il faut que l’animal soit gras mais pas à l’excès et c’est d’un œil expert qu'on estime le temps venu.
Le jour choisi, on espère qu’il ne fera pas un vent d’autan trop fort car d’une part la température extérieure remonte, ce n’est pas souhaitable et d’autre part, on considère que les conditions atmosphériques propices à la conservation de la viande ne sont pas réunies.
Aimé se souvient : "Déterminer la date faisait l'objet de beaucoup d'attention : cela ne devait pas avoir lieu lors de la lune nouvelle. Elle était défavorable à la conservation des viandes. S'il s'agissait d'une truie, on faisait attention à la date de ses chaleurs. Elles duraient trois ou quatre jours. On vérifiait que l’emploi du temps ne soit pas occupé, il fallait en effet compter près de quatre jours de travail sans répit."
Se préparer
Toute la journée de la veille, la maisonnée s’est affairée aux derniers préparatifs matériels pour que tout se déroule au mieux : on a installé des tables à tréteaux dans la remise pour les travaux de transformation de la viande, les stocks de sel et de poivre ont été refaits, les chaudrons et les grasales, ces grands récipients de terre vernie pour faire les préparations ont été récurés, les torchons à jambon repassés. On a nettoyé la maie (la mait) qu'on a remplie d'eau quelques jours avant pour la rendre étanche en faisant gonfler le bois. En cuisine, on a commencé à jouer des marmites et des ustensiles dès potron-minet : la tablée du soir sera large et affamée. On s’inquiète : y en aura-t-il suffisamment ? On fait montre de sa générosité et de son envie de partage lors des ces grandes occasions qui sont de grosses journées de labeur mais conservent aussi un petit air de fête. Aimé ajoute "Il y avait les repas (de fête) à préparer pour plus de dix ou douze personnes durant deux jours pleins. Au moins cinq hommes et quatre ou cinq femmes dynamique, et les enfants."
On a en effet prévenu quelques jours plus tôt la famille proche, les amis, les voisins afin que tous puissent apporter leur aide le grand jour.
Le jour du cochon
Le saigneur vient avec ses outils, ses longs couteaux aux lames effilées et affûtées de frais et quelques racloirs. Il n’est nullement impressionné il tue beaucoup de cochons au cours de la saison hivernale, son savoir-faire et sa précision sont appréciés. "Il déballe sa musette, type sacoche du facteur, la pose sur une balle de paille. Il passe un coup de fusil pour aiguiser les couteaux, démêle ses cordes de plusieurs dimensions et vérifie l’installation la maie.
Il rentre enfin dans la porchère avec une poignée de maïs, le porc étant à jeun depuis la veille et passe avec son savoir faire la corde dans la gueule calée derrière la mâchoire, des hommes entrent à leur tour et attachent les pattes avec un double nœud. On installe ensuite l'animal sur la maie rétournée. Plusieurs hommes le tiennent fortement par les pattes avant que le saigneur ne fasse son œuvre. Une femme est là avec une bassine, pour récupérer le sang, qu’elle brasse fortement, pour empêcher la coagulation."
Le sang est récupéré et débarrassé de ses impuretés en étant agité manuellement, on en extrait alors ce qui a coagulé.
Le porc est ensuite installé dans la maie pour être ébouillanté puis raclé pour ôter les soies, les pieds sont récurés soigneusement. Pour terminer le nettoyage puis être éviscéré, il est ensuite pendu par les pattes arrière. « Quand on estime, qu’il est correctement propre, qu’il n’y a plus de soies, il faut soulever la maie, la poser sur une cale, l’eau s’accumule au point bas pour être récupérée, dans un panier posé sur un seau pour trier les soies, de l’eau et éviter que les volailles de la basse-cour ne les consomment, ce qui pourrait leur provoquer une occlusion Le saigneur est devenu charcutier, avec une coutèle, il a procédé aux premières entailles, le palonnier va être installer pour hisser le cochon en hauteur… Avant de passer la suite, on faisait parfois une pause en buvant un petit verre de vin.»
La suite des opérations à suivre dans un prochain post…
Je remercie Aimé pour son éclairage précieux et la famille Nardèse pour ses fabuleuses photos.
Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)
Pour retrouver facilement ces posts et les voir dans leur ensemble vous pourrez cliquer sur la nouvelle catégorie du blog : Lauragais agricole d'autrefois ou sur l'onglet en haut de page. Ils seront également écrits en bleu pour les distinguer des posts du quotidien de la vie d'Emile.
Publié le 8 Février 2020
Neige le matin
Avons semé 4 sacs d'orge sous le chemin des Clauzes.
Bressoles de st Jean sont venus ainsi que Camille
1ère piqûre de Régine
Publié le 7 Février 2020
Froid
Le matin nous sommes allés à Roou voir mon beau-père qui a la grippe. Le soir passé la herse pour semer l'orge
Publié le 6 Février 2020
Beau gelée
Avons jeté 800kg de mélange super ammoniaque pour semer l'orge. Commencé à mettre l'ammonitre sur le blé de la pièce du jardin. Le soir je suis allé avec Huguette à Montmaur à un loto de la coopérative scolaire
Visite I*
* le médecin
Publié le 5 Février 2020
Beau ?
Le matin sommes allés à Villefranche vendre 21kg 400 de lard à 200 F le kg
Le soir fait du bois
Alfred et Mimi sont venus voir mémé
Publié le 4 Février 2020
Beau pluie à la nuit
Fini de semer les 400 kg de blé dur
Continué à labourer à la pointe et passé le canadien au champ sous le chemin des Clauzes pour semer l'orge
Visite I*
* le médecin
Publié le 3 Février 2020
Publié le 2 Février 2020
Beau
Avons fini de jeter le Phosamo pour le blé dur à la Perrière Mis 1000 kg. Commencé à semer le blé dur après dîner à la borne à la milliaire de la pointe
Mon beau-père est venu souper.
Visite I*
* le médecin
Publié le 1 Février 2020
Le bouleversement qu'a constitué l'arrivée du tracteur dans les campagnes lauragaises a été évoqué ici à plusieurs reprises. Que ce soit à travers l'émotion d'Emile rencontré au mois de septembre (article ici) ou la présentation d'un tracteur à chenilles (voir ici) ou encore des documents au sujet de l'abandon des boeufs pour l'engin motorisé (voir là), la radicalité de ce changement dans les pratiques de travail, la peine allégée du labeur se font jour de façon évidente. Le glissement ne s'est pas fait sans discussion au sein des familles, les anciens étant parfois un peu dubitatifs ou récalcitrants face au progrès, ni quelques craintes face à ces nouveaux engins à dompter ou bien encore quelque retard lorsqu'on était dans un contrat de type métayage.
Outre les photos, ce sont parfois des documents d'époque qui nous ramènent à cette réalité comme ici ce manuel d'instructions d'un Massey Ferguson le fameux MF 835 DS qui a été fabriqué de 1956 à 1964 et dont voici quelques extraits.
Au dessous, un nouvel extrait de la brochure éditée alors par le ministère de l'agriculture "Savez-vous utiliser votre tracteur ?" et déjà présentée ici.
Merci à Marie-Pierre Guisti pour le partage de sa trouvaille sur le MF 835 DS.
Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)
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Publié le 1 Février 2020
Gelée beau
Passé la herse et jeté du Phosamo pour semer le blé dur. Bressoles de St Jean est venu ainsi que Rouquet Gilbert et Tante Marie