Publié le 6 Octobre 2020
Publié le 5 Octobre 2020
Publié le 4 Octobre 2020
Pluie toute la nuit
Avons réparé 2 caisses à lapins et soutiré 2 demi-muids de vin qui avait bouilli sans grappe
Lacroux des Casses est venu chercher la charrette et la jardinière qu'on lui a vendu 2000 F
Paulette est allée à Toulouse avec sa mère
Publié le 3 Octobre 2020
Depuis plus de quatre ans, vous suivez les Carnets d’Emile en Lauragais. C'est la vie d’un métayer en Lauragais et de sa famille dans les années 50 qui vous est ainsi donnée à lire grâce aux écrits quotidiens laissés par mon grand-père.
Lors des nombreuses causeries que j’ai données à travers le Lauragais et auxquelles vous m’avez fait l’honneur de participer les uns et les autres, j’ai pu recueillir de nombreux témoignages sur cette vie paysanne.
Le temps qui passe semblait peut-être l'avoir effacée de nos mémoires. Bien au contraire, vous avez su me raconter, à votre tour, vos souvenirs de ce temps jadis. Depuis août 2019, ce blog est devenu participatif grâce à la page Lauragais d'Autrefois : grâce aux photos, témoignages et rencontres, ce sont près d'une centaine de posts qui témoignent de ce Lauragais rural d'antan.
Alors, continuons ensemble.
Racontez moi votre Lauragais agricole d’autrefois fait de vos souvenirs et de ceux des membres de votre famille, de votre entourage amical aussi.
La période qui nous intéresse est celle du XXe siècle d'avant les année 70.
Anecdotes, méthode de travail, météo, mécanisation, élevage, vendanges, vie quotidienne et familiale, religion, mode de vie, moulins, difficultés dans les travaux, acceptation des changements liés à l’arrivée des progrès techniques, fêtes, veillées, traditions, entraide, recettes traditionnelles parfois oubliées, proverbes en français ou occitan, photos d’époque ou photos d’objets et d’outils d’époque sont autant de sujets (et d’autres encore !) qui nous intéressent ici. Vous pouvez aussi vous laisser inspirer par les sujets abordés par Emile au quotidien.
Vous pouvez prendre contact avec moi ou m’envoyer ces éléments à l’adresse mail suivante: lauragais@lescarnetsdemile.fr
Je publierai ces éléments sur la page dédiée que vous connaissez bien pour compléter le portrait de ce Lauragais d’antan que nous avons plaisir à évoquer ensemble. Comme pour les pages d’Emile, je garderai l’anonymat des noms de famille si vous le souhaitez.
Poursuivons l’aventure d’Emile ensemble !
Sébastien
Publié le 3 Octobre 2020
Publié le 3 Octobre 2020
Aimé Boyer m'a fait parvenir ce témoignage, celui de sa naissance telle qu'on la lui a racontée :
"Je suis né l’année où Hitler a pris le pouvoir en Allemagne, en 1933.
On m’a dit que ce jour-là, il y avait beaucoup de neige. Il n’y avait pas de téléphone et moi j’ai décidé qu’il fallait aller voir. Mon père est allé chercher le voisin, A.B., faire appel aux voisins c’était fréquent et incontournable en ce temps-là.
Un long chemin enneigé et semé d'embûches pour prévenir le médecin
A. B après avoir salué ma mère et vu la situation, est parti à Caraman à 12 km pendant que son épouse est restée, prête à devenir en sage femme.
Le trajet ne fut pas simple. Il a pris le vélo mais au bout de quelques kilomètres, il l'a jeté dans le fossé et a continué à pied car il y avait vraiment trop de neige.
En outre, il n’y avait pas de chemin pour aller jusqu'à la route. Pour la rejoindre, ils y allaient en sabots, changeaient de chaussures, et cachaient les sabots sous un buisson, une racine d’arbre. Malgré ces précautions, quelques farceurs déplaçaient parfois les sabots, il fallait rentrer pieds nus.
Il n’y avait pas non plus de pont pour traverser le ruisseau, les attelages passaient à gué ; il fallait attendre que l’étiage soit modéré. Pour traverser à pied il y avait une passerelle, un arbre couché en travers du ruisseau, équarri à la hache, une branche d’acacia, ou autre bois, bricolé en guise de parapet ou bien, dernière solution, il fallait faire un grand détour.
Pendant tout ce temps, mon père alimentait le feu pour que la maison soit chaude quand l’enfant arriverait. On ne savait pas le sexe du nouveau venu. Il portait aussi de temps à autre de la braise dans un chaudron dans la chambre, il n’y avait pas le chauffage central. Le feu était alimenté par de grosses bûches ou arbres fendus avec les coins et la masse et bien-sûr du petit bois. Le feu tenait une grande place dans les maisons surtout en agriculture pour avoir l’hiver de l’eau chaude et faire cuire toute la nourriture.
Notre brave voisin, après un long trajet compliqué, est enfin arrivé chez le docteur qui n’était pas là ; il était route de Saint Anatoly pour aider à la naissance de N., qui est devenu plus tard mon copain de classe et de jeunesse.
Après, sans doute un remontant, en l’honneur du nouveau venu, ils ont repris la route via Caraman et se sont arrêtés au cabinet du docteur pour refaire la trousse de matériel médical stérile.
Et tous ces événements se sont passés au petit matin. Je n’ai jamais su, comment ils étaient venus à pied ou à cheval. Ma mère assistée par la voisine, se faisait beaucoup de souci et commençait à trouver le temps long.
Un enfant est né
Enfin ils sont arrivés, et le docteur s’est occupé tout de suite de ma mère, et de moi. Je me garderai de détailler tous les gestes qui suivent une naissance, juste vous dire q’on m’a enveloppé dans des langes en tissu que mon père avait pris soin de réchauffer, pendus au dossier d’une chaisedevant le feu.
Je suis né pauvre, dans une chambre sans chauffage, et sans lumière.
Le bon docteur et notre dévoué voisin n’avaient pas déjeuné quand tout a été terminé et moi endormi. Vers dix heures, mon père a fait réchauffer une soupe de pain tranché en fines lamelles tirées de la marque de deux kilos, sans doute du boudin, saucisse car en décembre on avait souvent rangé le cochon.
Et pendu au plafond, ceci raconté par le docteur plus tard, quand j’allais à l’école : une pleine grille de moineaux ; mon père n’était pas braconnier mais l’hiver, comme l’a chanté Jean Ferrat, « la caille et le perdreau, et la tomme de chèvre… En dessert sans doute des noix, amandes, noisettes et l’incontournable confiture maison, du vin tiré de la barrique du fond de la cave.
Pour l’occasion, mon père a ouvert une bouteille de prune de l’année, histoire de goûter. Il n’y avait pas de café.
La longue histoire de la bouteille
Cette bouteille a une longue histoire : il la rouverte pour mon baptême en famille et aussi pour ma communion solennelle, j’y ai alors eu droit avec un sucre. Et quand les parents de mon épouse sont venus pour la première fois, il y avait projet de mariage, avec de généreuses explications du parcours de cette bouteille. J’ai pu en boire à mon tour mais j’étais alors un homme."
Mes sincères remerciements à Aimé pour ce témoignage
Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)
Pour retrouver facilement ces posts et les voir dans leur ensemble vous pourrez cliquer sur la nouvelle catégorie du blog : Lauragais agricole d'autrefois ou sur l'onglet en haut de page. Ils seront également écrits en bleu pour les distinguer des posts du quotidien de la vie d'Emile
Publié le 2 Octobre 2020
Publié le 1 Octobre 2020
Vent d'autan
Le matin passé l'avoine pour semer et le soir chargé un peu de fourrage, 4e coupe. Bonnet a essayé de nous dépiquer le fourrage de grain mais nous n'avons pas pu.
Publié le 30 Septembre 2020
Le matin avons coulé le vin de la Ginelle. Le soir labouré au sainfoin derrière la maison et hersé pour l'avoine
Publié le 29 Septembre 2020
Beau
Fini de vendanger à la Ginelle 67 comportes
Avons coulé et pressé
2 pressées avons eu 4 demi-muids et 5 barriques
Publié le 28 Septembre 2020
Publié le 27 Septembre 2020
Bruineux
Lavé de la futaille pour couler. Labouré un peu au sainfoin et chargé un peu de fourrage 4 charrettes
Publié le 26 Septembre 2020
Louis Bruno dont nous avons déjà présenté les souvenirs ici fait une parenthèse intéressante dans ses écrits concernant le rôle important des foires et marchés dans la vie rurale d'antan.
Il écrit :
"En toutes saisons, sauf empêchement majeur, la semaine de labeur était ponctuée par un marché ou faire aux villages chefs-lieux de canton, les hommes, chefs de famille y traitaient les affaires courantes, transactions de bestiaux de tout âge, périodiquement chevaux et poulains, marché aux grains de toutes sortes."
Aimé Boyer se souvient :
" La négociation finale se concluait souvent au bistrot, l'argent sur la table, l'été devant un Picon citron, l'hiver un punch, plus rarement un Pernod, je parle là des grosses transactions : animaux, grains...
Pour la volaille, ça se passait au pied du camion après chargement. Auparavant un bon avait été délivré par le volailler."
Louis Bruno écrit :
"Quant aux fermières, elles apportaient oeufs, volailles et lapins quelles tâchaient de vendre en premier lieu puis elles faisaient les provisions pour la semaine garnissant plus ou moins bien leurs paniers dans la mesure où leurs ventes s'étaient avérées rémunératrices sachant que bien souvent elles étaient parties de la ferme sans le sou."
On y achetait bien souvent ce qu'on ne pouvait pas produire à la ferme : huile, sel, café sucre et quelques produits de consommation courante. Pour ce qui est de l'élevage et du potager, on y avait rarement recours lorsqu'on habitait une métairie.
L'architecture et la toponymie de nos villes et villages du Lauragais témoignent encore de l'importance de ces foires et marchés on y voit souvent des foirails, halles, appelées parfois d'un dénomination précise comme la halle au salé, halle au grain mais aussi les places de la volaille qui se sont substituées aux noms originels de ces places.
Le marché est alors un lieu de socialisation très important dans les campagnes d'antan où les occasions de se rencontrer ne sont pas si fréquentes en dehors des grands événements de la vie de travail comme les battages, les vendanges, le cochon qui réunissent plusieurs travailleurs.
Un immense merci à Daniel Bruno - ainsi qu'à Christiane et Jean-François Bruno - pour avoir partagé les écrits passionnants de Louis. Merci à Aimé Boyer pour son témoignage.
Merci à Serge pour les photo transmises.
Si vous avez des souvenirs des foires et marchés du Lauragais, n'hésitez pas à me les adresser. Nous les publierons ici. Vous pouvez m'écrire à lauragais@lescarnetsdemile.fr
Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)
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Publié le 26 Septembre 2020
Publié le 25 Septembre 2020
Publié le 24 Septembre 2020
Publié le 23 Septembre 2020
Des traditions simples d'une famille de métayers pour célébrer Noël : une bûche d'ormeau dans le foyer, une petite salade d'oranges au vin blanc...
A découvrir dans la suite de Ceux de la Borde Perdue : http://www.bordeperdue.fr
Publié le 23 Septembre 2020
Publié le 22 Septembre 2020
Attardons nous en ce premier jour d'automne sur quelques proverbes et dictons qui ont peu ou prou trait à cette saison.
Esse fatigat coma un ase per vendemià
Être fatigué comme un âne pour les vendanges
Les rasis venon pas pels bartasses
Les raisins ne poussent pas dans les buissons
Agost sec, setembre banhat, polidas castanhas
Août sec, septembre mouillé, belles châtaignes
A vendemià, totis les paniers son bons
Pour les vendanges, tous les paniers sont bons
Quand las cigalas cantan en setembre crompes pas de blat per le tornar vendre.
Quand les cigales chantent en septembre, n'achète pas de blé pour le revendre.
Si vous connaissez d'autres dictons, expressions ou proverbes sur ce thème, n'hésitez pas à me les adresser. Nous complèterons la petite collection de ce post ensemble au fur et à mesure. Vous pouvez m'écrire à lauragais@lescarnetsdemile.fr
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Publié le 22 Septembre 2020
Publié le 21 Septembre 2020
Publié le 20 Septembre 2020
Averses
Avons transvasé le vin vieux qui nous reste
2 demi muids et 2 barriques et nous préparer pour vendanger demain
Publié le 19 Septembre 2020
Justine Bonnery, journaliste dont on sait le goût pour la tradition, la ruralité, le patrimoine matériel mais aussi immatériel de notre Occitanie, est venue à ma rencontre pour évoquer le travail engagé depuis 4 ans et demi dans les Carnets d'Emile mais aussi la plus récente aventure de fiction avec Ceux de la Borde Perdue ( http://www.bordeperdue.fr ).
Elle en a tiré un article à découvrir ici :
Merci Justine !
Publié le 19 Septembre 2020
C’est un autre type de carnet qui m’a été confié dont je vous propose des extraits dans ce nouveau post. Il nous ramène en amont de la période que nous avons l’habitude de traiter ici puisqu’il date des années 30. Nous nous arrêterons aujourd’hui sur l’année 1936. Il est tenu par Germain Fauré.
L'écrit est un peu plus bref que les carnets d’Emile - chacun créait son outil de travail, outil de mémoire en fonction de son besoin et de ses habitudes - mais d’autres détails y figurent sur lesquels il est intéressant de se pencher.
Tous les jours de l’année n’y sont pas traités, la météo n’y est pas non plus évoquée. Y sont renseignés les événements importants pour la vie de l’exploitation. On y trouve, par exemple les achats et les ventes (paille, bœufs, vaches…), les visites chez le maréchal-ferrant pour les bœufs ou le cheval...
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On note l’importance du potager avec un plan succinct qui en dit long toutefois sur l’importance qu’il revêt (voir photo ci-dessous). Le nombre de sillons pour les pommes de terre à savoir une bonne dizaine.
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Il est intéressant en outre de s’attarder sur la page consacrée aux battages (photo 3). On y trouve la liste des courses pour le repas qui va réunir la grande tablée de tous les travailleurs qui vont apporter leur aide. On trouve aussi la liste de ceux des fermes voisines qui sont venus participer à cette journée. (voir les souvenirs des battages ici). Le blé qu’on fournit au boulanger pour la farine est aussi indiqué scrupuleusement (voir mois de janvier).
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Ce cahier sert aussi de mémo : les réglages du semoir pour le blé et l’avoine y sont consignés sans doute pour s’en souvenir au cours de l’année suivante. Des estimations de surfaces sont notées (48 grands pas soit environ 50 mètres).
Nous reviendrons prochainement sur les cahiers de Germain Fauré pour y découvrir d'autres détails.
Je remercie sincèrement Paul Escrieut de me les avoir confiés pour les partager avec vous.
Ce post fait partie de la série sur le Lauragais agricole d'autrefois. Vos contributions seront les bienvenues comme rappelé dans ce post-ci : Ecrivons ensemble le Lauragais agricole d'autrefois (cliquer dessus)
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Publié le 19 Septembre 2020