Lauragais d'Autrefois (54) : de fumiers en engrais chimiques

Publié le 7 Mars 2020

Photo coll. famille Nardèse

Photo coll. famille Nardèse

 

La force mécanique entraînée par les animaux de trait permettaient un travail essentiel des sols. Les charrues contribuaient à aérer les sols pour faciliter la minéralisation des matières organiques, à les ameublir pour permettre le bon développement des racines et à enfouir la fumure.

Comme dans d'autres domaines, les années 50 ont vu l'accélération de l'utilisation des intrants chimiques.

 

Les engrais organiques étaient très utilisés dans les bordes et dans les fermes puisque le animaux qu'on élevait en étaient à l'origine. "Les différents fumiers n'étaient que la copie de la terre qui les avait produits, se souvient Aimé. Si la terre était riche, le fumier l'était et vice versa..."

Selon les sols, leur utilisation plus ou moins intensive, les macro-élements (azote N pour le développement des parties aériennes de la plante, phosphore  P - résistance et développement des racines - et potassium K pour la floraison et les fruits) devaient être ajoutés pour le bon développement des plantes car les assolements précédents pouvaient les avoir épuisés.

 

"On n'utilisait pas tous les fumiers de la même manière en raison de leurs compositions différentes. Celui des vaches et cochons ou brebis était utilisé surtout pour l'humus, celui des pigeons était idéal pour les vigne d'ailleurs on voit bien encore dans les régions de vignobles qui nous entourent, les pigeonniers. Celui des poules, la gallinassa, convenait bien pour les patates."

 

Les intrants chimiques développés depuis la fin du XIXe siècle ont pris leur expansion à ce moment-là : l'agriculture s'intensifiant, les élevages étant parfois moins nombreux, l'abandon des bêtes de trait, l'impulsion des coopératives agricoles ont contribué à leur donner leur essor.

Aimé se souvient " Je me suis installé avec mon épouse  en 1961 en fermage,(30 hectares) et j’ai été confronté à ce problème de fumure, d’autant que j’avais vidé l’étable.

J’ai fait faire des analyses de sol, et j’ai essayé de coller à la dure réalité des besoins : lAzote sous plusieurs formes ,l’acide phosphorique Saint Gobain, la potasse avec des scories potassiques issues des cendres des hauts fourneaux du Nord. Il ne fallait pas de vent et c'était infernal car nous n’avions pas de douche. Rapidement ces potasses ont été remplacés par des granules.

Puis on a vu se développer des compositions de diverses formules conjuguant des mélanges de ces trois composantes avec des formules adaptées aux plantes.

Nous étions devenus des pionniers avec de gros investissements. Cela nous a engagé dans la marche irréversible de la modernisation agricole avec l'appui de la recherche et des engins de plus en plus perfectionnés".

 

Merci  à Aimé pour son éclairage et à la famille Nardèse pour la photo.

 

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Rédigé par Emile

Publié dans #Lauragais agricole d'autrefois

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